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Assata Shakur

Assata Olugbala Shakur née le à Jamaica dans le Queens sous le nom de JoAnne Deborah Byron, épouse Chesimard, est une militante politique afro-américaine qui fut membre du Black Panther Party (BPP) et de la Black Liberation Army (BLA). Condamnée à perpétuité pour le meurtre d'un policier lors d'une fusillade, elle s'est évadée en 1979 et a obtenu l'asile politique à Cuba.

Assata Shakur
Biographie
Naissance
Nom de naissance
JoAnne Deborah Byron
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Parentèle
Tupac Shakur (tante et filleul)
Autres informations
Condamnée pour
Meurtre, voie de fait (en)

Black Power, procès et évasion

Entre 1971 et 1973, Shakur est accusée de plusieurs crimes et est recherchée par le FBI. En mai 1973, elle est impliquée dans une fusillade sur l'autoroute New Jersey Turnpike, au cours de laquelle Werner Foerster, un officier de police de l'État du New Jersey, et Zayd Malik Shakur, un membre de la BLA, sont tués, et Assata et un autre policier, blessés.

Arrêtée avec Sundiata Acoli, Assata Shakur est jugée lors de six différents procès, inculpée entre autres d'enlèvement, d'assaut armé, et de braquage. Elle est acquittée sur trois d'entre eux, tandis que trois autres chefs d'inculpation sont annulés en raison de l'illégalité des enquêtes du FBI, qui travaillait alors dans le cadre expéditif de COINTELPRO.

PrĂ©sentĂ©e par les autoritĂ©s comme la « Jeanne d'Arc noire »[1] et la « prĂŞtresse » du mouvement de « tueur de flics »[1], elle affirme avoir Ă©tĂ© torturĂ©e lors de sa dĂ©tention. CondamnĂ©e pour l'homicide du policier et aussi de son compagnon Zayd Shakur, aucune preuve n'a cependant pu montrer qu'elle Ă©tait en possession d'une arme lors de la fusillade[1] ; en revanche, des preuves montrent qu'elle avait Ă©tĂ© blessĂ©e par balles dans le dos alors qu'elle levait les bras[1]. Sundiata Acoli est Ă©galement condamnĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ© (plus 30 ans[1]) lors du mĂŞme procès, et demeure derrière les barreaux. Les deux sont jugĂ©s par des jurys exclusivement composĂ©s de Blancs[1].

Shakur est ensuite incarcĂ©rĂ©e dans plusieurs prisons de haute sĂ©curitĂ© et mise Ă  l'isolement carcĂ©ral. Son traitement attire les critiques de certains groupes de dĂ©fense des droits de l'homme. Elle s'Ă©vade le avec le soutien de la BLA et obtient l'asile Ă  Cuba Ă  partir de 1984, transitant apparemment par les Bahamas[2]. Une manifestation de 5 000 personnes a lieu trois jours après son Ă©vasion, pour cĂ©lĂ©brer l'Ă©vasion de Shakur[1], tandis que l'Amsterdam News publie un article intitulĂ© « Run Hard Sister, Run Hard » (« Cours vite sĹ“ur, cours vite ! »), du père Herbert Daughtry, leader du National Black United Front[1].

En 1987, après le braquage de la Brink's d'octobre 1981 mené par la Black Liberation Army avec des membres de la May 19th Communist Organization (ex-membres du Weather Underground, un groupe blanc radical), un membre de la BLA, Tyrone Rison, affirme qu'il avait participé à l'évasion de Shakur avec Mutulu Shakur et Marilyn Buck[2], présentée par les autorités comme la seule Blanche de la BLA.

Par ailleurs, le militant noir Sekou Odinga est condamné au début des années 1980 pour l'enlèvement de deux gardes de sécurité - qui avaient été détenus lors de l'évasion et transféré d'un toit à un autre -, l'évasion n'étant alors pas un délit fédéral. Il reste emprisonné jusqu'en novembre 2014.

Années 2000

Depuis le , le Federal Bureau of Investigation (FBI) l'a classée comme une « terroriste intérieure » (domestic terrorist) et offre un million de dollars US de récompense pour toute aide à sa capture, avec son inclusion dans la liste des vingt-cinq terroristes les plus recherchés par le FBI (il s'agit d'ailleurs de la première femme à être incluse dans cette liste)[3]. Les tentatives de la droite pour extrader Shakur ont abouti à des lettres au pape et une résolution du Congrès des États-Unis.

Shakur est la tante des chanteurs hip-hop Tupac Shakur et Mopreme Shakur (elle est la sœur de son beau-père, Mutulu Shakur), et sa vie a été décrite dans plusieurs œuvres de littérature, de cinéma et de musique.

Références

  1. (en) Kathleen Cleaver et George N. Katsiaficas, Liberation, Imagination, and the Black Panther Party: A New Look at the Panthers and Their Legacy, Routledge, (ISBN 978-0-415-92783-3, lire en ligne)
  2. (en) Arnold H. Lubasch, « Killer Says He Helped In Chesimard's Escape », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. Justin Peters (trad. Cécile Dehesdin), « Joanne Chesimard, première femme sur la liste des «terroristes les plus recherchés» du FBI », sur Slate.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Assata Shakur, Assata : une autobiographie, Toulouse, Premiers matins de novembre, , 304 p. (ISBN 978-2-9559174-4-2)

Notices d'autorité

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