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Ash-Shura

Ash-Shura (arabe : ŰłÙˆŰ±Ű© Ű§Ù„ŰŽÙˆŰ±Ù‰, français : La Consultation) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 42e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 53 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

42e sourate du Coran
La Consultation
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original ŰłÙˆŰ±Ű© Ű§Ù„ŰŽÙˆŰ±Ù‰, Ash-Shura
Titre français La Consultation
Ordre traditionnel 42e sourate
Ordre chronologique 62e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 53
Nombre de subdivisions (rukus) 5
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La Consultation[2], tiré du verset 38 :

36. Tout ce qui vous a Ă©tĂ© donnĂ© [comme bien] n’est que jouissance de la vie prĂ©sente ; mais ce qui est auprĂšs d’Allah est meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur,

37. qui Ă©vitent [de commettre] des pĂ©chĂ©s les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent aprĂšs s’ĂȘtre mis en colĂšre,

38. qui rĂ©pondent Ă  l’appel de leur Seigneur, accomplissent la SalĂąt, se consultent entre eux Ă  propos de leurs affaires, dĂ©pensent de ce que Nous leur attribuons.

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 62e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 82e.

Selon certains auteurs, cette sourate est composĂ©e Ă  la fois d’élĂ©ments mecquois et d’élĂ©ments mĂ©dinois[Note 1]. BlachĂšre a remarquĂ© que certains passages, remarquables par leur irrĂ©gularitĂ©, sont « truffĂ©s d’ajouts et de retouches ». Ce texte contient des graphies particuliĂšres aux versets 30 et 34, ce qui illustre que l’orthographe n’était pas fixĂ© au dĂ©but de la mise par Ă©crit du Coran mais qu’il n’a Ă©tĂ© sacralisĂ© que plus tardivement[9]. Comme pour le reste du Coran, il est impossible de retrouver le contexte exact de composition de cette sourate, ni facile d'en retracer l'histoire de la composition[9].

Interprétations

Versets 9-15 : contre l’associationnisme

Ce passage est une polĂ©mique contre l’associationisme. Pour BlachĂšre, le milieu du verset 13 est une interpolation mĂ©dinoise, le texte original ne renvoyant qu’à NoĂ©. Pour Boisliveau, il se pourrait que ce nom soit une rĂ©interprĂ©tation et serait Ă  lire comme « ce qu’il a prescrit par voie d’inspiration »[9].

On observe dans ce passage une opposition entre le kitab et le quran, le premier ayant Ă©tĂ© envoyĂ© aux ancĂȘtres des interlocuteurs et le second au prophĂšte contemporain, Mahomet. Cette opposition ici prĂ©sente ne peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e au Coran[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • A.S. Boisliveau, "Sourate 42", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1385 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 978-2-221-06964-6, BNF 36204897)
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. A.S. Boisliveau, "Sourate 42", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1385 et suiv.
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