Arunachalam Muruganantham
Arunachalam Muruganantham est un entrepreneur social de Coimbatore, Tamil Nadu (Inde). Il est connu pour avoir grandement augmenté l'accessibilité à des serviettes hygiéniques par l'invention de procédés permettant leur production à bas coût[1].
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
அருணாச்சலம் முருகானந்தம் |
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En 2014, le Time magazine l'intègre au Time 100[2] - [3].
Jeunesse
Muruganantham naît en 1961 de S. Arunachalam et A. Vanita, habitants de Coimbatore, en Inde. Muruganantham grandit dans la pauvreté à la suite du décès de son père dans un accident de la route[4]. Sa mère travaille comme travailleuse agricole pour subvenir aux besoins de sa famille. Muruganantham poursuit ses études un temps, mais il finit par quitter l'école à 14 ans[5]. Il travaille à transporter de la nourriture à des travailleurs d'usine et exerce maints autres métiers[4].
Invention
En 1998, Arunachalam Muruganantham épouse Shanthi[6]. Peu de temps après, il constate que son épouse récupère des chiffons sales et des journaux pour gérer son hygiène lors de ses règles, les serviettes sanitaires vendues par les multinationales étant chères[7] - [8]. Heurté par la situation, Muruganantham commence à travailler à la conception de serviettes expérimentales[9]. Utilisant d'abord le coton, celles-ci ne satisfont pas sa femme et ses sœurs, qui finiront par refuser de servir de cobaye pour ses expérimentations.
Arunachalam Muruganantham réalise que les serviettes sont vendues 40 fois le prix du matériel brut utilisé pour leur conception[1]. Il tente de recruter des femmes pour tester ses produits, mais la plupart sont trop gênées pour collaborer avec lui. Muruganantham réalise donc lui-même les tests à l'aide d'une vessie remplie de sang animal. Il est sujet de moqueries lorsque cela est découvert[10]. Les menstruations étant un sujet tabou en Inde, Muruganantham vit des difficultés avec sa communauté et famille[11]. Il distribue ses produits gratuitement aux filles d'un établissement scolaire médical local, espérant qu'elles lui donneront leurs commentaires.
Après deux ans de travail, Arunachalam Muruganantham découvre que les serviettes commerciales utilisent de la fibre de cellulose tirée de la pâte à papier de pin[12] - [4]. Il développe une machine facile d'utilisation et permettant la production de serviettes sanitaires à un coût beaucoup moindre[13]. Il s'approvisionne en pâte à papier de pin auprès d'un fournisseur de Bombay et ses machines permettent ensuite de broyer, défibrer, presser et stériliser des serviettes à l'aide de lumière ultraviolette[14].
En 2006, Arunachalam Muruganantham visite l'Institut indien de technologie de Madras afin d'y présenter ses idées et d'y recevoir des suggestions. L'institut inscrit l'invention au National Innovation Foundation's Grassroots Technological Innovations Award, qu'il remportera[4] - [9]. Muruganantham reçoit du financement et fonde Jayaashree Industries pour la fabrication et la vente de ses machines à travers l'Inde rurale[15] - [11] - [16].
L'invention de Muruganantham est régulièrement louangée, considérée comme ayant été une étape clé dans le changement de la vie des femmes de l'Inde[17] - [18] - [19].
Dans la culture populaire
Les films Menstrual Man, Pad Man et Les Règles de notre liberté parlent directement ou indirectement de lui.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Arunachalam Muruganantham » (voir la liste des auteurs).
- Vibeke Venema, « The Indian sanitary pad revolutionary », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- « The 100 Most Influential People – Pioneers: Arunachalam Muruganantham », TIME.com, (consulté le )
- (en) « Padma Awards » [archive du ], Ministry of Home Affairs, Government of India, (consulté le )
- National Innovation Foundation, « MINI SANITARY NAPKIN MAKING MACHINE A. Muruganantham » (consulté le )
- (en-US) « Who is Arunachalam Muruganantham, the inspiration behind Akshay Kumar's Pad Man? », GQ India, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Arunachalam Muruganantham: The first man to wear a sanitary napkin »
- « India's champion for affordable feminine hygiene » (consulté le )
- (en) Sandhana, Lakshmi, « An Indian Inventor Disrupts The Period Industry », Fast Company, (consulté le )
- Akila Kannadasan, « A man in a woman's world », The Hindu, (lire en ligne)
- Letitia Rowlands, « One man's mission to improve women's lives », Ministry of External Affairs, Govt of India, (lire en ligne)
- (en) Buncombe, Andrew, « The 'Tampon King' who sparked a period of change for India's women », sur The Independent, (consulté le )
- PC Vinoj Kumar, « The Pad That Does Not Whisper », Tehelka, (lire en ligne [archive du ])
- (en) Foxx-Gonzalez, Kellie, « Tampon King », The Mary Sue, (consulté le )
- (en) « New Inventions: Jayaashree Industries » [archive du ] (consulté le )
- (en) Kumar, Vikas, « Blood, sweat & a few tears: Arunachalam Muruganantham's lessons for consumer product firms », sur The Economic Times, (consulté le )
- (en) Sandhana, Lakshmi, « India's women given low-cost route to sanitary protection », sur The Guardian, (consulté le )
- (en) Ramdoss, Santhosh, « Enabling Access through Low-cost Sanitary Pads: Jayashree Industries » [archive du ], Think Change India, (consulté le )
- (en) « Social entrepreneurship in India : Cut from a different cloth », The Economist, (lire en ligne)
- (en) Baker, Katie J.M., « Meet India's 'Tampon King' », Jezebel, (consulté le )