ArrĂȘt van Duyn
L'arrĂȘt rendu le dans l'affaire Yvonne van Duyn c/ Home Office (ou plus simplement ArrĂȘt van Duyn, affaire 41/74) par la Cour de justice des CommunautĂ©s europĂ©ennes (CJCE) est l'une des bases de la jurisprudence du droit communautaire. Cet arrĂȘt, qui s'inscrit dans la continuitĂ© de l'ArrĂȘt van Gend en Loos, consacre l'effet direct d'un article du traitĂ© et, surtout, de la disposition d'une directive non transposĂ©e.
ArrĂȘt van Duyn | ||||||||
Titre | Yvonne van Duyn c/ Home Office | |||||||
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Code | Affaire 41/74 | |||||||
Organisation | Union européenne | |||||||
Tribunal | (en)[1] Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) Président : Robert Lecourt - Juges : Cearbhall à Dålaigh, Alexander Mackenzie Stuart, Donner, Monaco, Mertens de Wilmars, Pescatore, Kutscher, SÞrensen |
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Date | ||||||||
Recours | Question préjudicielle, High Court of Justice, Chancery Division - Royaume-Uni. | |||||||
Autre personne | Yvonne Van Duyn : requérante | |||||||
DĂ©tails juridiques | ||||||||
Branche | Droit de l'Union européenne | |||||||
Importance | L'un des grands arrĂȘts de la CEE devenue depuis UE[2] - [3] | |||||||
ProblĂšme de droit | 3 questions prĂ©judicielles : « 1. L'article 48 du traitĂ© CEE est-il directement applicable dans le sens, qu'il confĂšre aux particuliers des droits qu'ils peuvent faire valoir en justice dans un Ătat membre ? » - « 2. La directive du Conseil du 25 fĂ©vrier 1964 (64/221) pour la coordination des mesures spĂ©ciales aux Ă©trangers en matiĂšre de dĂ©placement et de sĂ©jour justifiĂ©es par des raisons d'ordre public, de sĂ©curitĂ© publique et de santĂ© publique, est-elle directement applicable, en ce sens qu'elle confĂšre aux particuliers des droits qu'ils peuvent faire valoir en justice dans un Ătat membre ? » | |||||||
Voir aussi | ||||||||
Mot clef et texte | Effet direct, Obligation de transposition des directives | |||||||
Lire en ligne | L'arrĂȘt sur le site officiel de l'UE | |||||||
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Faits
Yvonne Van Duyn, ressortissante nĂ©erlandaise, n'est pas autorisĂ©e Ă exercer le mĂ©tier de secrĂ©taire pour l'Ăglise de Scientologie au Royaume-Uni, du fait de l'interdiction pour un Ă©tranger de travailler pour une organisation considĂ©rĂ©e comme un danger social.
Dans le cadre d'un renvoi préjudiciel, la High Court of Justice saisit la CJCE au sujet de l'applicabilité directe de l'article 45 TFUE (relatif à la libre circulation des travailleurs) et de la directive 64/221 en date du 25 février 1964.
Effet direct de l'article 45 TFUE
Cet article impose aux Ătats membres une obligation prĂ©cise qui ne nĂ©cessite l'intervention d'aucun acte et ne laisse aucune facultĂ© d'apprĂ©ciation pour son application, ni aux Ătats membres, ni aux institutions communautaires. Par consĂ©quent cette disposition a bien un effet direct.
Effet direct des directives
Si le dĂ©lai de transposition d'une directive dans le droit interne est expirĂ©, l'Ătat est en situation de manquement vis-Ă -vis de ses engagements. Dans une volontĂ© de sanctionner le comportement de l'Ătat dĂ©faillant, la CJCE adopte la jurisprudence suivante, particuliĂšrement audacieuse.
Les directives sont susceptibles d'avoir, tout comme les rĂšglements, un effet direct, particuliĂšrement lorsqu'elles obligent les Ătats membres Ă adopter un comportement dĂ©terminĂ©. L'effet direct d'une directive s'examine dans chaque cas, selon "la nature, l'Ă©conomie et les termes de la disposition en cause"[4].
Un particulier est donc en mesure d'invoquer contre l'Ătat certaines dispositions de la directive. L'arrĂȘt "Ratti" de 1979[5] prĂ©cise que sont d'effet direct les obligations "inconditionnelles et suffisamment prĂ©cises" des directives non transposĂ©es dans les dĂ©lais impartis.
Limites Ă l'effet direct:
- un effet direct uniquement vertical: seul un particulier peut l'invoquer Ă l'encontre d'un Ătat (voir arrĂȘt Marshall du 26 fĂ©vrier 1986);
- un effet direct uniquement unilatĂ©ral: l'Ătat fautif ne peut l'invoquer Ă l'encontre d'un particulier; (pas d'effet vertical inversĂ©)
- un effet direct uniquement ascendant: on ne peut aggraver ou créer des obligations nées d'une directive non transposée.
Références
- Langue de procédure : anglais
- Europa.eu, « L'effet direct du droit europĂ©en », SynthĂšses de la lĂ©gislation de lâUE (consultĂ© le ) : « la directive: la directive est un acte Ă destination des Ătats membres et doit ĂȘtre transposĂ©e par ces derniers dans leurs droits nationaux. Pourtant, la Cour de justice leur reconnait dans certains cas un effet direct afin de protĂ©ger les droits des particuliers. La Cour a ainsi Ă©tabli dans sa jurisprudence quâune directive avait un effet direct lorsque ses dispositions sont inconditionnelles et suffisamment claires et prĂ©cises (arrĂȘt du 4 dĂ©cembre 1974, Van Duyn). Cependant, lâeffet direct ne peut ĂȘtre que de nature verticale et nâest valable que si les Ătats membres nâont pas transposĂ© la directive dans les dĂ©lais (arrĂȘt du 5 avril 1979, Ratti) ».
- Curia.Europa.eu, « La Cour cĂ©lĂšbre le 50Ăšme anniversaire de lâarrĂȘt Van Gend en Loos », (consultĂ© le ) : « Le 13 mai 2013 aura lieu au siĂšge de la Cour de justice Ă Luxembourg une journĂ©e de rĂ©flexion en commĂ©moration du 50Ăšme anniversaire de l'arrĂȘt Van Gend en Loos, prononcĂ© le 5 fĂ©vrier 1963. Lors de cette journĂ©e, l'arrĂȘt sera examinĂ© en tant que source et matrice des principes qui ont façonnĂ© l'Ă©difice constitutionnel de l'Union ainsi que du point de vue de ses potentialitĂ©s dans le dĂ©veloppement futur de la construction europĂ©enne. ».
- « EUR-Lex - 61974CJ0041 - EN - EUR-Lex », sur eur-lex.europa.eu (consulté le )
- « EUR-Lex - 61978CJ0148 - EN - EUR-Lex », sur eur-lex.europa.eu (consulté le )