Accueil🇫🇷Chercher

Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu sont des cinéastes français (réalisateurs et scénaristes), nés respectivement le et le à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Description de cette image, également commentée ci-après
Arnaud et Jean-Marie Larrieu en 2021 à côté de l'affiche de leur film Tralala.

Biographie

Arnaud Larrieu et son frère Jean-Marie se passionnent très tĂ´t pour le cinĂ©ma grâce Ă  un grand-père originaire des Hautes-PyrĂ©nĂ©es qui tourne des films de montagne en 16 mm[1] - [2] - [3]. Adolescents, ils filment Ă  leur tour en Super 8, avant de suivre des Ă©tudes de philosophie en khâgne puis de cinĂ©ma Ă  l’universitĂ©[1] - [2]. Ă€ partir de la fin des annĂ©es 1980, les frères Larrieu tournent de nombreux courts mĂ©trages qui font le tour des festivals, dont Les Baigneurs (1991) et Bernard ou les apparitions (1993)[1].

Ils mettent deux ans à peaufiner le scénario de leur premier long, Fin d'été (1999), l'histoire des retrouvailles entre un informaticien au chômage et son père ancien soixante-huitard[1] - [4]. En 2000, ils dirigent Mathieu Amalric dans La Brèche de Roland, récit d'une randonnée en famille qui tourne au règlement de comptes. Ce moyen métrage au charme décalé est très remarqué à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes[3] - [5] - [6].

Trois ans plus tard, le même comédien est à l'affiche du deuxième long métrage réalisé par les frères Larrieu, Un homme, un vrai, aux côtés d'Hélène Fillières, que les cinéastes avaient déjà dirigée dans le court Madonna à Lourdes (2001)[1]. Rythmée par des chansons originales de Philippe Katerine, cette comédie, dans laquelle les frères Larrieu décrivent l'évolution d'un couple sur plusieurs années, en multipliant les ruptures de ton, suscite l'enthousiasme de la critique[2] - [7] - [8]. « Notre idée a toujours été de filmer des corps dans le paysage ou des corps comme des paysages », déclarent alors les réalisateurs dans le journal Libération[9].

Au printemps 2004 les deux frères réalisent pour France 3 le documentaire Les fenêtres sont ouvertes, à la fois portrait de leurs parents et autoportrait, esquissé à travers les lieux et les maisons où ils ont vécu[10] - [11].

Les frères Larrieu partent ensuite dans les Alpes pour tourner Peindre ou faire l'amour. Bénéficiant d'un casting haut de gamme (avec Daniel Auteuil, Sabine Azéma, Sergi López et Amira Casar), ce film hédoniste, traitant de l'échangisme, est présenté en compétition au Festival de Cannes en 2005[12].

Deux ans plus tard, ils reviennent sur leur territoire de prédilection pour Le Voyage aux Pyrénées, film plein d'imprévus et de fantaisies, de nouveau avec Sabine Azéma qui joue aux côtés de Jean-Pierre Darroussin. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2008[13].

Les frères tournent dès l’étĂ© suivant Les derniers jours du monde, adaptĂ© du roman Ă©ponyme de Dominique Noguez, paru en 1991. EclairĂ© par Thierry Arbogast[1] - [14], le film suit l’odyssĂ©e amoureuse de Robinson Laborde (Mathieu Amalric) en quĂŞte de Laetitia, sublime beautĂ© androgyne d’origine dominicaine (Omahyra Mota), Ă  travers la France, l’Espagne, le Canada et Taiwan, ravagĂ©s par une sĂ©rie de catastrophes sanitaires et Ă©cologiques. Catherine Frot, Karin Viard, Clotide Hesme et Sergi Lopez complètent le casting de ce road-movie apocalyptique Ă  la tonalitĂ© tout Ă  la fois hĂ©doniste et mĂ©lancolique[14] - [15] - [16]. Les mĂ©lodies orchestrales de LĂ©o FerrĂ© ponctuent la bande originale[15]. Le film est projetĂ© en avant-première mondiale au festival de Locarno sur la Piazza Grande le 9 aoĂ»t 2009[14]. Echec public lors de sa sortie le 19 aoĂ»t 2009[17], le film se forge cependant au fil des annĂ©es une rĂ©putation grandissante auprès de certains cinĂ©philes[18] - [19].  Â« C’est Ă  cette morale, Ă  la fois modeste (offrir un spectacle merveilleux) et orgueilleuse (le panache, le risque), que l’on reconnaĂ®t les films qui comptent vraiment » Ă©crit Jean-Baptiste Morain Ă  la sortie des Derniers jours du monde dans Les Inrockuptibles[20], tandis que Pierre Murat Ă©voque « 2h10 d’ennui et de maladresse » dans TĂ©lĂ©rama[21].

En 2012, les frères adaptent le roman de Philippe Djian, Incidences, paru chez Gallimard en 2010. Le film s’intitule L'amour est un crime parfait . Ils retrouvent Mathieu Amalric dans le rĂ´le principal, ainsi que Karin Viard, entourĂ©e de MaĂŻwenn, Sara Forestier et Denis Podalydès. Le film est tournĂ©  dans les Alpes enneigĂ©es, entre Megève et Lausanne en Suisse. QualifiĂ© de « thriller sentimental »[22],  le film suit les pĂ©rĂ©grinations de Marc, professeur de littĂ©rature appliquĂ©e, soupçonnĂ© d’avoir supprimĂ© une de ses Ă©tudiantes. Le dĂ©cor futuriste de l’école polytechnique fĂ©dĂ©rale de Lausanne (EPFL) joue un rĂ´le central dans le rĂ©cit[1] - [23] . «Ce lieu fonctionne (…) comme la mĂ©taphore du film. C'est comme un cerveau, ouvert sur l'extĂ©rieur, un lieu oĂą tout le monde peut se regarder, se surveiller » racontent les frères Larrieu[22].  Le film est prĂ©sentĂ© au festival de Toronto en septembre 2013, puis au festival de San Sebastian deux semaines plus tard. DistribuĂ© par Gaumont, il sort en janvier 2014. Une version cinĂ©-concert du film est crĂ©Ă© l’étĂ© suivant par le groupe Caravaggio qui a signĂ© la bande originale du film[1] - [24] - [25].

L’étĂ© 2014, les deux frères tournent 21 nuits avec Pattie avec Isabelle CarrĂ© et Karin Viard, entourĂ©es d’AndrĂ© Dussollier, Sergi Lopez et Denis Lavant. Le tournage se dĂ©roule dans les forĂŞts de la Montagne Noire, dans l’Aude[1]. Tout en Ă©coutant les rĂ©cits très crus de Pattie (Karin Viard) relatant ses aventures sexuelles dans les bals de village, Caroline (Isabelle CarrĂ©) enquĂŞte sur la disparition du corps de sa mère survenu la veille de son enterrement. A la fois solaire et nocturne, le film chemine en toute libertĂ© entre la comĂ©die, le conte et le polar, mettant en avant le dĂ©sir fĂ©minin comme source de fiction jubilatoire et parade aux passions tristes[26]. Le film sort dix jours après les attaques terroristes du 13 novembre 2015. Il rencontre cependant un bel accueil critique et public[27] - [28].

En septembre 2020, les frères Larrieu tournent Tralala, une comédie musicale qui se déroule à Lourdes[29]. C’est la première fois qu’ils retournent dans leur ville natale pour un long-métrage. Ils retrouvent Mathieu Amalric pour la cinquième fois. Josiane Balasko, Mélanie Thierry et Maïwenn complètent notamment le casting[29]. Les chansons du film sont composées par Philippe Katerine, Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Dominique A et Étienne Daho. La chorégraphe Mathilde Monnier en signe les chorégraphies[19] - [30]. Le film est présenté à Cannes en sélection officielle hors compétition, en séance de minuit, le 13 juillet 2021.

Filmographie

Sauf mention particulière, la filmographie suivante concerne à la fois Arnaud et Jean-Marie Larrieu.

Courts et moyens métrages

  • 1987 : Court voyage (moyen mĂ©trage) - seulement Jean-Marie Larrieu
  • 1988 : Temps couvert (court mĂ©trage) - seulement Arnaud Larrieu
  • 1991 : Les Baigneurs (moyen mĂ©trage) - seulement Jean-Marie Larrieu
  • 1993 : Bernard ou Les apparitions (court mĂ©trage) - seulement Arnaud Larrieu
  • 2001 : Madonna Ă  Lourdes (court mĂ©trage)
  • 2001 : La Brèche de Roland (moyen mĂ©trage)
  • 2007 : Les ComĂ©diennes (PersĂ©vère dans ton ĂŞtre) et Les ComĂ©diennes (Ă€ chacune sa rue) (courts mĂ©trages de la collection Talents Cannes 2007)

Documentaires

  • 1992 : Ce jour-lĂ  (moyen mĂ©trage)
  • 2005 : Les fenĂŞtres sont ouvertes
  • 2015 : Une nuit avec Pattie

Longs métrages

Comme monteurs

  • 1987 : Court voyage (moyen mĂ©trage)
  • 1988 : Temps couvert (court mĂ©trage)
  • 1991 : Les Baigneurs (moyen mĂ©trage)
  • 1992 : Ce jour-lĂ  (moyen mĂ©trage documentaire)
  • 1993 : Bernard ou Les apparitions (court mĂ©trage)

Comme directeurs de la photographie

  • 1987 : Court voyage (moyen mĂ©trage)
  • 1988 : Temps couvert (court mĂ©trage) - seulement Jean-Marie Larrieu
  • 1992 : Ce jour-lĂ  (moyen mĂ©trage documentaire)
  • 2002 : Le Voyage express au Mans, court mĂ©trage d'Annette Dutertre - seulement Arnaud Larrieu
  • 2005 : Les fenĂŞtres sont ouvertes (documentaire)

Comme assistant réalisateur

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations et sélections

Divers

Box-office

Meilleures entrées au Box-Office des films réalisés par Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Film Drapeau de la France France
Peindre ou faire l'amour (2005) 683 070 entrĂ©es
L'amour est un crime parfait (2013) 382 222 entrĂ©es
21 nuits avec Pattie (2015) 338 327 entrĂ©es
  • Sources : JPBox-Office.com[31] et la base de donnĂ©es Lumière[28].

Notes et références

  1. Quentin Mével, Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu, Le cinéma d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu : entretiens avec Quentin Mével, Independencia éditions, coll. « Les petits entretiens », , 159 p. (ISBN 979-10-90683-14-3)
  2. Sébastien Bénédict, Marie-Anne Guérin, Olivier Joyard, « Même la montagne dans nos films, est un voyage plutôt qu’un pays », Cahiers du Cinéma,‎
  3. Serge Kaganski, « Brother with altitude », Les Inrockuptibles,‎
  4. Jean-Christophe Bordes, « Avec la « Fin d’été » c’est le début d’un rêve », La Dépêche du Midi,‎
  5. Gérard Lefort, Didier Péron, Rémy Fière, Jean-Marc Lalanne et Olivier Séguret, « Un temps pour l’ivresse des bilans », Libération,‎
  6. Philippe Azoury et Olivier Séguret, « S’engouffrer dans la brèche », Libération,‎
  7. Erwan Higuinen, « Elle et lui », Cahiers du cinéma,‎
  8. « Extraits critiques presse "Un homme, un vrai" », sur Allociné (consulté le )
  9. Philippe Azoury, « Homme, sweet homme », Libération,‎
  10. Samuel Douhaire, « Généalogie des Larrieu », Libération,‎
  11. Alain Riou, « Naître documentariste », Téléobs,‎
  12. Jacques Mandelbaum, « « Peindre ou faire l’amour » : à la recherche des plaisirs d’un paradis perdu », Le Monde,‎
  13. Didier Péron, « Les Pyrénées par la fesse Nord », Libération,‎
  14. Norbert Creutz, « L'Apocalypse selon les frères Larrieu », Le Temps,‎
  15. Nicole Clodi, « Quand l'apocalypse commence place du Capitole », La Dépêche du Midi,‎
  16. Sophie Grassin, « Les derniers jours du monde, une odyssée de l'apocalypse », Téléobs,‎
  17. Jps Box office « Les derniers jours du monde » consulté le 20 janvier 2021
  18. Marcos Uzal, « Sur le pont », Cahiers du cinéma, no 766,‎
  19. Auréliano Tonet, « "La pandémie a joué un rôle d'accélérateur" - entretien avec Auréliano Tonet », Le Monde,‎
  20. Jean-Baptise Morain, « Les derniers jours du monde », Les Inrockuptibles,‎
  21. Pierre Murat, « Sauve qui peut... l'amour », Télérama,‎
  22. Jacques Morice, « Les frères Larrieu séduisent Toronto avec leur "thriller amoureux" », Télérama,‎
  23. Emmanuel Burdeau, « "L'amour..." : le beau crime des frères Larrieu », Médiapart,‎
  24. Daniel Morvan, « Entretien avec Jean-Marie Larrieu - "L’amour est un crime parfait" rejoué en ciné-concert », Ouest-France,‎
  25. « Caravaggio, "L’amour est un crime parfait" » (consulté le )
  26. François Bégaudeau, « Au pays des Larrieu », Transfuge, no 93,‎
  27. « Extraits Critiques presse "21 nuits avec Pattie" », sur Allociné (consulté le )
  28. Base de données Lumière consultée le 20 janvier 2021
  29. « Tralala, la première comédie musicale masquée », La Dépêche du Midi,‎
  30. Jacques Mandelbaum, « Le duo traque l'amour entre les gouttes de la mort », Le Monde,‎
  31. « Box-Office », sur JPBox-Office.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Guilaume BoulangĂ© et Michel CadĂ©, « Entretien avec Arnaud et Jean-Marie Larrieu », dans Michel CadĂ© (dir.), Guillaume BoulangĂ© (coll.), Steve Hagimont (coll.), Guillaume Lacquement (coll.), Jean-Michel Minovez (coll.) et Claudette Peyrusse (coll.), Filmer les PyrĂ©nĂ©es : une montagne au fil des saisons : films amateurs et documentaires, Canet-en-Roussillon, Trabucaire, Toulouse, CinĂ©mathèque de Toulouse, coll. « MĂ©moire filmique du Sud » (no 2), , 127 p. (ISBN 978-2-84974-252-5), p. 115-117
  • Quentin MĂ©vel, Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu, Le cinĂ©ma d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu : entretiens avec Quentin MĂ©vel, Paris, Independencia Ă©ditions, coll. « Les petits entretiens », , 159 p. (ISBN 979-10-90683-14-3, BNF 44505740)
  • SĂ©bastien BĂ©nĂ©dict, Marie-Anne GuĂ©rin et Olivier Joyard, « Arnaud et Jean-Marie Larrieu : " MĂŞme la montagne, dans nos films, est un voyage en soi plutĂ´t qu'un pays " », Cahiers du CinĂ©ma, no 579,‎ , p. 104-108 (ISSN 0008-011X)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.