Accueil🇫🇷Chercher

Arnaud des Pallières

Arnaud des Pallières est un cinéaste français, né le à Paris.

Arnaud des Pallières
Description de cette image, également commentée ci-après
Arnaud des Pallières en 2008.

Biographie

Arnaud des Pallières a formé son regard à travers les films de Pasolini, Syberberg, Oliveira, Debord, Godard, Duras et Mekas. Scénariste et monteur de ses films, il creuse depuis les années 1990 une œuvre partagée entre fictions et essais documentaires.

Adolescent, il s'initie au théâtre. Joue quelques rĂ´les et, parallèlement Ă  ses Ă©tudes littĂ©raires, met en scène plusieurs spectacles : Oxtiern ou les Malheurs du Libertinage, avec Mohamed Rouabhi (et la voix de Michael Lonsdale) d'après le marquis de Sade; Le Mariage Secret, d'après les Lettres Ă  Peter Gast de Nietzsche. Ă‰tudiant le cinĂ©ma Ă  la FĂ©mis, il invite Hans JĂĽrgen Syberberg, Manoel de Oliveira, et Gilles Deleuze dont il filme la confĂ©rence : Qu’est-ce que l’acte de CrĂ©ation ? (1988).

Il réalise une douzaine de courts métrages dont : La Mémoire d’un ange (1989), Les Choses rouges (1993), Avant Après (1994)[1].

En 1996, il tourne son premier long-mĂ©trage : Drancy Avenir, avec Aude Amiot, Thierry Bosc, et les voix de Jean-Paul Roussillon et Hanns Zischler. Le film est une enquĂŞte historique, poĂ©tique, philosophique, sur les traces de l’extermination des Juifs sous l’Occupation, dans Paris et sa banlieue aujourd’hui. D’emblĂ©e, il affirme une forte singularitĂ© dans le cinĂ©ma français : mĂ©thode de travail solitaire, presque artisanale, prĂ©dilection pour les grandes questions morales, politiques, philosophiques (le droit face Ă  l’arbitraire, la responsabilitĂ© individuelle, la mĂ©moire des crimes de masse), une Ă©criture cinĂ©matographique parfois expĂ©rimentale, entrelaçant reprises de textes, d’images, boucles visuelles et sonores. Agençant et recyclant ce qui existe pour crĂ©er de nouveaux motifs, susciter de nouvelles Ă©motions. Le film bĂ©nĂ©ficie d'une sortie confidentielle mais remporte un important succès critique.

Suivent deux essais documentaires pour la télévision.

RĂ©pondant Ă  une commande de Bernard Rapp pour la sĂ©rie Un siècle d’écrivains, il rĂ©alise Is Dead (Portrait Incomplet de Gertrude Stein) (1999), avec Micheline Dax et Michael Lonsdale. Ce film de 45 minutes tournĂ© en super 16 plonge le spectateur dans l'Ĺ“uvre et la vie de Gertrude Stein, sous forme d'un libre autoportrait "Ă  la manière d’elle-mĂŞme", Ă  partir d'un assemblage de ses textes autobiographiques. Essai cinĂ©matographique iconoclaste, Is Dead frise le dĂ©tournement de commande tant le cinĂ©aste y transgresse les formatages usuels de la tĂ©lĂ©vision. 

RĂ©alisĂ© pour Arte, son film suivant franchit allègrement cette ligne rouge : Disneyland, mon vieux pays natal (2001), voyage physique et mental au pays de Mickey, doublĂ© d'une remontĂ©e dans les sombres temps de l’enfance, prĂ©sente une vision cauchemardesque du divertissement de masse que constitue pour des millions de visiteurs le parc de Marne-la-VallĂ©e. Subversif comme du Vigo, radical comme du Godard, sentimental comme du Varda, spĂ©culatif comme du Marker, ludique comme du Resnais, ce film vidĂ©o de 45 minutes installe Arnaud des Pallières dans la grande tradition française du cinĂ©ma d’intervention poĂ©tique et politique.

Parallèlement à ces travaux pour la télévision, des Pallières continue de réaliser des longs-métrages, sans renoncer à de rigoureux principes de construction.

TournĂ© en 6 semaines, montĂ© en 11 mois, Adieu (2004) avec Michael Lonsdale, Aurore ClĂ©ment, Laurent Lucas et Olivier Gourmet, croise plusieurs histoires, dressant le portrait d’une France inhospitalière, Ă  travers l’odyssĂ©e d’IsmaĂ«l, migrant clandestin renvoyĂ© dans son pays d'origine, et le deuil d’une famille de paysans français qui vient de perdre un fils. PrĂ©sentĂ© en sĂ©lection officielle au Festival de Locarno 2003, le film bĂ©nĂ©ficie d'une sortie modeste mais remporte un important succès critique.    

Parc, adaptĂ© d’un roman de l'Ă©crivain amĂ©ricain John Cheever, avec Sergi LĂłpez et Jean-Marc Barr, Ă©voque la confrontation violente de deux riches voisins sur la CĂ´te d'Azur. Ce film dĂ©rangeant, complexe, traversĂ© de fulgurances visuelles et sonores, dĂ©peint l’entre-soi cannibale des privilĂ©giĂ©s, Ă  l’heure du sarkozysme triomphant. PrĂ©sentĂ© en 2008 en sĂ©lection officielle de la Mostra de Venise, et au Festival de Toronto, le film dĂ©route et divise autant la critique que le public.

En 2011, Arnaud des Pallières finalise un projet au long cours de plus de dix ans : Poussières d'AmĂ©rique. Il assemble des images d’archives privĂ©es amĂ©ricaines de la première moitiĂ© du XXe siècle, en imaginant un nouveau système de narration (alternance d'images et d'intertitres). Entrelaçant plusieurs micro-rĂ©cits, le film compose une histoire subjective de l'AmĂ©rique : "Ça parle d'AmĂ©rique, donc de nous. Son père, sa mère, le lapin, le chien. Les Indiens. Christophe Colomb, Apollo. Chaque personnage dit : "je". C'est le journal intime de chacun. L'autobiographie de tout le monde". Le film est prĂ©sentĂ© aux festivals de Rome, Buenos Aires, Nyons, en ouverture et compĂ©tition internationale du FID Marseille oĂą il remporte le Prix du Jury RIEC.

Une séquence de Poussières d'Amérique s'est détachée pour devenir un court métrage : Diane Wellington. Racontant le drame secret d’une jeune fille dans le Dakota du Sud à la fin des années 1930. Tiré d’une histoire vraie, ce film minimaliste et bouleversant a obtenu de très nombreux prix et récompenses, ainsi qu'un large succès critique dans le monde entier.

En 2013, Arnaud des Pallières rĂ©alise son projet de fiction le plus ambitieux : Michael Kohlhaas, d'après la cĂ©lèbre nouvelle de Heinrich von Kleist, avec Mads Mikkelsen, Bruno Ganz et Denis Lavant. Le scĂ©nario marque sa première collaboration avec la scĂ©nariste Christelle Berthevas. Il raconte la violente quĂŞte de justice d’un marchand de chevaux lĂ©sĂ©, en lutte contre le système fĂ©odal, dans la France du XVIe siècle.  Ce film Ă©pique, sĂ©lectionnĂ© en compĂ©tition au Festival de Cannes (2013), permet au cinĂ©aste de toucher pour la première fois un large public. Le film reçoit plusieurs prix dans les festivals internationaux (Athènes, Bruxelles). NominĂ© cinq fois aux CĂ©sars 2014, le film est rĂ©compensĂ© par les CĂ©sars du Meilleur Son et de la Meilleure Musique Originale.

Orpheline (2016), avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Gemma Arterton, et Solène Rigot, est son cinquième long métrage pour le cinéma. Portrait d'une femme à quatre époques de sa vie (inspiré des années de jeunesse de sa co-scénariste Christelle Berthevas), joué par quatre actrices différentes, il reçoit le Bayard d'or du meilleur film au Festival de Namur 2016, ainsi que le Bayard de la meilleure comédienne, attribué conjointement à Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot et Vega Cuzytek.

L'été 2019, Arnaud des Pallières réunit Michael Lonsdale, le chorégraphe et danseur Daniel Larrieu, l'auteur de bande dessinée Bastien Vivès et cinq jeunes danseuses à l'Opéra de Paris pour tourner Degas et moi. Le film, produit par L'Opéra de Paris pour la 3e Scène, dresse un portrait du peintre des danseuses, à deux âges de sa vie.

Filmographie

Courts métrages

Cinéma

Télévision

Comme acteur

Notes et références

  1. interview de Gilles Botineau pour le site lci.tf1.fr, septembre 2009

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.