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Armatus

Armatus ou Harmatus (en latin : Flavius Armatus; en grec áŒ‰ÏÎŒÎŹÏ„ÎčÎżÏ‚ ou áŒ‰ÏÎŒÎŹÏ„ÎżÏ‚) (nĂ© ? – mort en 477) est un gĂ©nĂ©ral byzantin ayant dĂ©tenu le poste de magister militum sous les empereurs LĂ©on Ier, Basiliscus et ZĂ©non de mĂȘme que celui de consul en mĂȘme temps que Basiliscus. Il joua un rĂŽle important dans la rĂ©volte de Basiliscus contre ZĂ©non et dans sa chute subsĂ©quente.

Armatus
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Époque
Allégeance
Activité
Enfant
Basiliscos (en)

Origine et début de carriÚre

Solidus frappé par Basiliscus durant son court rÚgne de 475 à 476.

Armatus Ă©tait le neveu de Basiliscus et de l’impĂ©ratrice Ælia Verina, Ă©pouse de LĂ©on Ier. Selon la Souda[N 1], Ă  la fin du rĂšgne de LĂ©on Ier (r.454 – 474), Armatus, Ă  titre de magister militum per Thracias, fut envoyĂ© mettre un terme Ă  une rĂ©volte survenue dans cette partie de l’empire. Il est vraisemblable qu’il s’agissait de la rĂ©volte des Goths conduite par ThĂ©odoric Strabon, chef ostrogoth installĂ© en Thrace, lequel, Ă  la suite de l’assassinat sous les ordres de LĂ©on Ier d’Aspar, chef du parti germanique Ă  la cour de Constantinople, s’était rĂ©voltĂ© et avait ravagĂ© la Thrace. Basiliscus avec l’aide de son neveu Armatus avait Ă©tĂ© envoyĂ© pour mater la rĂ©volte [1] - [2].

Sous Basiliscus

L’élimination d’Aspar et de ses fils Ardabur et Patricius en 471[3] avait mis un terme Ă  l’emprise des Goths sur le gouvernement de Constantinople, mais avait remplacĂ© celle-ci par celle des Isauriens dont le chef, Tarassicodissa, Ă©pousa la fille de LĂ©on, Ælia AriadnĂš, en 466, adoptant le nom grec de ZĂ©non (r. 474-475; 476-491) [4] et succĂ©dant Ă  LĂ©on Ier.

À son avĂšnement, ZĂ©non devait faire face Ă  l’inimitiĂ© des Ostrogoths Ă©tablis dans l’empire, de mĂȘme qu’au ressentiment d’une partie de la famille impĂ©riale et Ă  celui de la population pressurĂ©e par les Isauriens aprĂšs le dĂ©part des Goths. Dans la famille impĂ©riale, l’impĂ©ratrice Ælia Verina, Ă©pouse de l’empereur LĂ©on Ier et belle-mĂšre de ZĂ©non, ne cessa au cours des ans de comploter contre lui. Avec l’aide de son frĂšre, le gĂ©nĂ©ral Basiliscus, retirĂ© en Propontide aprĂšs la dĂ©sastreuse bataille de 468 contre les Vandales, elle provoqua en 475 un soulĂšvement populaire qui força ZĂ©non Ă  s’enfuir dans son Isaurie natale alors que Basiliscus s’emparait du pouvoir, appuyĂ© par ThĂ©odoric Strabon (qui avait finalement conclu une entente avec LĂ©on Ier), Armatus et les gĂ©nĂ©raux isauriens Illus et Trocondus[5].

SitĂŽt arrivĂ© au pouvoir, il confĂ©ra le titre d'Augusta Ă  sa femme Ælia Zenonis et nomma « cĂ©sar » son fils Marcus, puis plus tard « auguste ». Zenonis Ă  qui l’on prĂȘtait des sentiments amoureux pour Armatus fit pression sur Basiliscus pour que celui-ci soit nommĂ© magister militum praesentalis[N 2]. Il fut Ă©galement nommĂ© consul en 476 en mĂȘme temps que Basiliscus. Ces honneurs lui valurent la jalousie de ThĂ©odoric Strabon qui lui avait apportĂ© son aide pour dĂ©trĂŽner ZĂ©non et s’emparer du pouvoir, qui se voyait maintenant relayĂ© au second plan[2] - [6].

La Souda trace un portrait peu flatteur d’Armatus le dĂ©crivant comme une sorte de dandy uniquement prĂ©occupĂ© par son apparence corporelle. Se croyant « le plus brave des hommes », il aimait parader autour de sa maison prĂšs de l’hippodrome vĂȘtu en Achille, ce qui lui valait les acclamations de « Pyrrhus » de la part des badauds, soit en raison de son teint rubicond[N 3], soit par dĂ©rision[6].

Retour de ZĂ©non et fin d’Armatus

Tremissis émis par Zénon aprÚs avoir soudoyé Armatus et regagné son trÎne.

L’impĂ©ratrice Ælia Verina ne pardonnait pas Ă  Basiliscus de s’ĂȘtre emparĂ© du trĂŽne qu’elle destinait Ă  son amant, l’ancien prĂ©fet du prĂ©toire Patricius[7]. AprĂšs s’ĂȘtre rĂ©conciliĂ©e avec ZĂ©non, elle persuada ce dernier de revenir d’Isaurie ce qu’il fit Ă  l’étĂ© 476. Les gĂ©nĂ©raux Illus et Trocondus, mĂ©contents des actions de Basiliscus contre leurs troupes, dĂ©cidĂšrent alors de se joindre Ă  lui. Basiliscus pour sa part rassembla alors l’ensemble des troupes de Thrace, celles de Constantinople commandĂ©es par Armatus et, aprĂšs avoir fait prĂȘter serment de loyautĂ© Ă  celui-ci, les envoya barrer la route de ZĂ©non[2].

Toutefois, lorsque les deux armées se rencontrÚrent, Zénon se rallia Armatus en lui promettant le titre de magister militum praesentalis à vie et à son fils, nommé Basiliscus, le titre de « césar » avec droit de succession à la mort de Zénon[2].

ZĂ©non devait tenir ses engagements et, aprĂšs son retour au pouvoir en 476, garda Armatus comme magister militum praesentalis (l’élevant possiblement mĂȘme au rang de patrice) et nommant son fils cĂ©sar de NicĂ©e. L’annĂ©e suivante toutefois, il devait se raviser et, selon Evagrius, sur l’avis du gĂ©nĂ©ral Illus qui prenait de plus en plus d’ascendant Ă  la cour et voyait sans doute Armatus comme un rival potentiel, le fit assassiner par le gĂ©nĂ©ral Onoulphus, qu'Armatus avait fait nommer comes , puis commandant de l’Illyrie[8].

À sa mort, ZĂ©non confisqua toutes les propriĂ©tĂ©s d’Armatus et retira le titre de « cĂ©sar » Ă  son fils Basiliscus qu’il fit ordonner prĂȘtre[N 4] - [1] - [6].

Liens entre Armatus et Odoacre

Solidus Ă©mis par Odoacre au nom de l’empereur ZĂ©non.

Selon un article de Stephan Krautschick paru en 1996, Armatus et la famille de Basiliscus auraient Ă©tĂ© apparentĂ©s Ă  Odoacre, chef des HĂ©rules et par la suite roi d’Italie [9]. Cette hypothĂšse, acceptĂ©e par d’autres historiens[10] fait d’Armatus le frĂšre d’Onoulphus et d’Odoacre; le chef hĂ©rule aurait ainsi Ă©tĂ© le neveu de Basiliscus et d’Æla Verina. Cela expliquerait pourquoi Armatus aurait assurĂ© l’ascension sociale d’Onoulphus, simple soldat scire, d’abord au rang de comes, puis de commandant de l’Illyrie, remboursant mĂȘme certaines de ses dettes somptuaires, et rendrait particuliĂšrement odieux le meurtre de son bienfaiteur par son propre frĂšre[1]. Le lien entre Armatus, Odoacre et Onoulphus repose sur un fragment de Jean d’Antioche[N 5] que Krautschick traduit en faisant d’Onoulphus et d’Odoacre les frĂšres d’Armatus[11]. Pour ceux qui rejettent cette thĂšse, il s’agirait d’une correction du texte original qui se lirait : « Odoacer Ă©tait le frĂšre d’Onoulphus qui avait tuĂ© Armatus ». À noter que ni Jean Malalas[N 6] ni Malchos de Philadelphie[N 7] ne font rĂ©fĂ©rence au fait qu’Armatus fut assassinĂ© par son propre frĂšre ni qu’un lien de parentĂ© existait entre Odoacer et Basiliscus[12].

Bibliographie

Sources primaires

  • Evagrius Scholasticus, Historia Ecclesiae iii. 4–8.
  • Georgius Cedrenus (1647). Goar and Fabrot (ed.). Compendium Historiarum ab Orbe Condita ad Isaacum Comnenum (1057) (en latin). Paris. pp. 349–350.
  • John of Antioch, fragment 209.1; translated by C.D. Gordon, (in) The Age of Attila, Ann Arbor, University of Michigan, 1966.
  • Procopius, Bellum Vandalicum i.6–8.
  • Zacharias Scholasticus, Syriac Chronicle, v.1 [3].

Sources secondaires

  • (en) Akerman, John Yonge . A Descriptive Catalogue of Rare and Unedited Roman Coins, 2002 (rĂ©Ă©dition de 1834), Adamant Media Corporation, (ISBN 1-4021-9224-X).
  • (en) Armory, Patrick. People and Identity in Ostrogothic Italy, 489–554. Cambridge, Cambridge University Press, 1997. (ISBN 978-0-511-52306-9).
  • (de) Brandes, W. "FamilienbĂ€nde? Odoaker, Basiliskos und Harmatios", Klio 75, 1993, pp. 407-437.
  • (en) Bury, John Bagnall. "XII.1 The Usurpation of Basiliscus (A.D. 475‑476)". History of the Later Roman Empire. Dover Books, (1958) [1923]. pp. 389–395. Recherche 2020-07-08.
  • (fr) Demougeot, Émilienne. "La formation de l'Europe et les invasions barbares", volume 2: De l'avĂšnement de DioclĂ©tien (284) Ă  l'occupation germanique de l'Empire Romain d'Occident (dĂ©but du VIe siĂšcle), Aubier, 1979.
  • (en) Elton, Hugh. "Flavius Basiliscus (AD 475–476)". De Imperatoribus Romanis. Archived from the original ((10 June 1998) on 22 August 2006. Recherche 2020-07-08.
  • (de) Krautschick, S. "Zwei Aspekte des Jahres 476", Historia 35, 1986, pp. 344-371.
  • (en) Macgeorge, Penny. Late Roman Warlords. Oxford, Oxford University Press, 2003. (ISBN 0-19-925244-0).
  • (de) Redies, M. "Die Usurpation des Basiliskos (475-476) im Kontext der aufsteigenden monophystischen Kirche". AntiquitĂ© Tardive 5, 1997, pp. 211-221.
  • (fr) Zosso,François & Christian Zingg. Les Empereurs romains. Paris, Éditions Errance, 2009. (ISBN 978-2-877-72390-9).

Notes et références

Notes

  1. Encyclopédie grecque de la fin du Xe siÚcle, à la fois dictionnaire et encyclopédie comprenant plus de 30 000 entrées portant sur des données historiques, biographiques et lexicographiques.
  2. Commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur prùs de la capitale.
  3. Pyrrhus signifie « rouge comme le feu ».
  4. Selon Evagrius, ce dernier aurait Ă©tĂ© fait par la suite Ă©vĂȘque de Cyzique
  5. Patriarche d'Antioche de 429 Ă  441-442.
  6. Historien byzantin nĂ© vers 491 et mort vers 578, auteur de la plus ancienne chronique byzantine qui nous soit parvenue : la Chronographia (Î§ÏÎżÎœÎżÎłÏÎ±Ï†ÎŻÎ±)
  7. Historien de langue grecque de la fin du Ve siĂšcle dont on n’a conservĂ© que des fragments.

Références

  1. Souda on line, « Armatios », alpha, 3968
  2. Martindale (1980) pp. 148-149
  3. Morrisson (2004) p. 22
  4. Ostrogorsky (1983) pp. 90-91
  5. Bury (1958) p. 391
  6. Souda on line, « Armatos », alpha 3970.
  7. Zosso (2009) « Basiliscus », p. 407 et « Zénon », p. 401
  8. Evagrius Scholasticus, livre III, chap. 24
  9. Krautschick (1986), pp. 344-371
  10. Par exemple, Armory, Patrick. « People and Identity in Ostrogothic Italy, 489-554”. Cambridge University Press, 1997, pp. 282-283, (ISBN 0-521-52635-3) et Demandt, A. “Die SpĂ€tantike römische Geschichte von Diocletian bis Justinian, 284-565 n. Chr.” Munich, p. 178)
  11. John of Antioch, 209.1, pp. 122 et sq
  12. Macgeorge (2003) pp. 284-285

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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