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Ælia Zenonis

Ælia Zenonis (morte en ou [1]) Ă©tait l'Ă©pouse de l'empereur byzantin Basiliscus, frĂšre de VĂ©rine. Sa belle-sƓur Ă©tait l'Ă©pouse de l'empereur LĂ©on Ier et la mĂšre d'Ariadne. Sa niĂšce Ælia AriadnĂš Ă©tait l'Ă©pouse de l'empereur ZĂ©non et mĂšre de LĂ©on II. Son ascendance est inconnue.

Ælia Zenonis
Titre de noblesse
Impératrice consort (d)
Biographie
DĂ©cĂšs
Activité
Famille
Conjoint
Enfant

Impératrice

Le , LĂ©on II meurt et son pĂšre ZĂ©non devient le seul empereur de l'Empire romain d’Orient. Le nouvel empereur n'est pas particuliĂšrement populaire. ZĂ©non vient d’Isaurie et est considĂ©rĂ© comme un barbare. Le nouveau rĂ©gime est ainsi accueilli avec antipathie par les habitants de Constantinople Ă  cause des origines du nouvel empereur. ZĂ©non attribue Ă©galement des postes importants Ă  ses camarades isauriens. En outre, la puissante aile germanique de l’armĂ©e, conduite par ThĂ©odoric Strabon, n’aime pas les officiers isauriens que LĂ©on Ier a nommĂ©s afin de rĂ©duire la dĂ©pendance de l’armĂ©e vis-Ă -vis des Ostrogoths. Enfin, ZĂ©non s’aliĂšne le gĂ©nĂ©ral Illus, isaurien lui aussi[2].

Basiliscus et VĂ©rine profitent de la situation pour fomenter une conspiration contre l’empereur. En 475, une rĂ©volte populaire Ă©clate dans la capitale. Le soulĂšvement reçoit le soutien militaire de ThĂ©odoric Strabon, du gĂ©nĂ©ral Illus et d’Armatus, et rĂ©ussit Ă  prendre le contrĂŽle de Constantinople. VĂ©rine convainc son gendre de quitter la ville. ZĂ©non s'enfuit dans ses terres natales, emmenant avec lui quelques-uns des Isauriens vivant Ă  Constantinople ainsi que le trĂ©sor impĂ©rial. Basiliscus est proclamĂ© auguste le .

Ælia Zenonis est proclamĂ©e augusta immĂ©diatement aprĂšs le coup d'État. Marcus, le fils aĂźnĂ© du nouveau couple impĂ©rial, est proclamĂ© cĂ©sar puis auguste, ce qui fait de lui le co-rĂ©gent de l’empire avec son pĂšre. Basiliscus et Ælia mĂšnent une politique qui favorise le monophysisme. Ils rĂ©tablissent tout d'abord dans leurs rĂŽles respectifs le patriarche TimothĂ©e II d'Alexandrie et Pierre le Foulon, le premier patriarche miaphysite d'Antioche. Sur l’insistance de ce dernier, ils envoient aux Ă©vĂȘques une circulaire les appelant Ă  n’accepter comme valides que les trois premiers conciles ƓcumĂ©niques et Ă  rejeter le concile de ChalcĂ©doine[3]. Bien que la plupart des Ă©vĂȘques orientaux se soumettent Ă  la circulaire, le patriarche Acace de Constantinople la refuse avec le soutien de la population de la ville, et montre clairement son dĂ©dain envers Basiliscus en faisant draper de noir les icĂŽnes de la basilique Sainte-Sophie[4].

Selon certains passages de l’encyclopĂ©die Souda, Ælia Zenonis aurait trouvĂ© un amant en la personne d’Armatus, un neveu de son mari. L’historien John Bagnell Bury Ă©crit : « Basiliscus permit Ă  Armatus, dans la mesure oĂč il Ă©tait un parent, de frĂ©quenter librement l'impĂ©ratrice Zenonis. Leurs relations devinrent intimes, et comme ils Ă©taient l'un et l'autre d’une beautĂ© peu commune, ils devinrent amoureux l’un de l’autre. Ils avaient l'habitude d'Ă©changer des regards, se tournaient afin de se sourire l’un Ă  l’autre. La passion qu’ils devaient dissimuler aux yeux de tous ressemblait Ă  un amour d’adolescents. Ils confiĂšrent leurs tourments Ă  Daniel, un eunuque, ainsi qu’à Marie, une sage-femme, qui ne pouvait guĂšre les guĂ©rir sauf en les rassemblant. Zenonis incita alors Basiliscus Ă  accorder Ă  son amoureux la plus haute fonction au sein de la ville. »[2] C’est ainsi qu'Armatus est nommĂ© par Basiliscus magister militum, le plus haut poste de l'armĂ©e romaine. Il devint Ă©galement consul en 476, en mĂȘme temps que Basiliscus[5].

Destitution et mort

Peu de temps aprĂšs son accession au trĂŽne, Basiliscus dĂ©pĂȘche Illus et son frĂšre Trocundus contre ZĂ©non, qui s'est rendu maĂźtre des forteresses d’Isaurie et a repris sa vie de chef de guerre. Basiliscus peine Ă  accomplir les promesses faites aux deux gĂ©nĂ©raux : de plus, ils reçoivent des lettres d’un important ministre de la cour, les pressant de ramener ZĂ©non, car la citĂ© prĂ©fĂšre Ă  prĂ©sent un empereur isaurien restaurĂ© plutĂŽt qu’un monophysite, dont l’impopularitĂ© augmente Ă  cause de la rapacitĂ© fiscale de ses ministres.

Durant ses opĂ©rations en Isaurie, ZĂ©non fait prisonnier un autre frĂšre d’Illus, Longinus, et le fait garder dans une forteresse isaurienne. Celui-ci change de camp, parce qu’il pense pouvoir avoir une grande influence sur ZĂ©non si ce dernier est restaurĂ©, et il marche avec lui sur Constantinople Ă  l’étĂ© 476. Quand Basiliscus reçoit la nouvelle de ce danger, il se hĂąte d'abroger ses Ă©dits ecclĂ©siastiques et de se rĂ©concilier avec le patriarche et le peuple, mais il est dĂ©jĂ  trop tard[2].

Armatus, en tant que magister militum, est envoyĂ© en Asie Mineure avec toutes les forces disponibles pour s’opposer Ă  l’avancĂ©e de l’armĂ©e isaurienne, mais des Ă©changes secrets avec ZĂ©non, qui lui promet de lui offrir le titre de magister militum Ă  vie et de confĂ©rer le rang de cĂ©sar Ă  son fils, le conduisent Ă  trahir son maĂźtre[6]. Armatus Ă©vite intentionnellement la route que prend ZĂ©non et marche sur l’Isaurie par une autre voie. Cette trahison prĂ©cipite la chute de Basiliscus.

En , ZĂ©non assiĂšge Constantinople. Le SĂ©nat ouvre les portes de la ville Ă  l’Isaurien, lui permettant de rĂ©cupĂ©rer son trĂŽne. Basiliscus fuit et cherche refuge dans une Ă©glise, mais il est trahi par Acacius. Il se rend alors de lui-mĂȘme avec sa famille aprĂšs avoir obtenu la promesse solennelle que leur sang ne serait pas rĂ©pandu. Basiliscus, sa femme Ælia Zenonis et son fils Marcus sont envoyĂ©s dans une forteresse en Cappadoce[7], oĂč ZĂ©non les enferme dans une citerne assĂ©chĂ©e et les laisse mourir de soif.

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Hugh Elton, « Flavius Basiliscus (AD 475-476) », sur De Imperatoribus Romanis, Floride, Université internationale de Floride, (consulté le ).
  2. J. B. Bury, History of the Later Roman Empire from the Death of Theodosius I to the Death of Justinian (1923), Chapter XII
  3. "Pope St. Simplicius", Catholic Encyclopedia.
  4. Evagrius Scholasticus
  5. Suda, s.v. áŒ‰ÏÎŒÎŹÏ„ÎżÏ‚
  6. Selon Procope de CĂ©sarĂ©e, Armatus et son armĂ©e se rendent Ă  ZĂ©non Ă  la condition que celui-ci nomme cĂ©sar le fils d’Armatus, nommĂ© Basiliscus, et le reconnaisse comme successeur Ă  sa mort. AprĂšs que ZĂ©non a rĂ©cupĂ©rĂ© les rĂȘnes de l’Empire, il remplit sa promesse envers Armatus en nommant le fils de ce dernier cĂ©sar, mais peu de temps aprĂšs, il lui retire son titre et Ă©limine Armatus.
  7. Elton donne Limnae pour nom de la place forte, alors que Smith donne Cucusus et qu'Evagrius Scholasticus rapporte Acusus
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