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Architecture Ă©cologique

L'architecture écologique (ou architecture durable) est un système de conception et de réalisation ayant pour préoccupation de concevoir une architecture respectueuse de l'environnement et de l'écologie.

La maison passive standard combine une variété de techniques et de technologies pour arriver à un usage très peu gourmand en énergie.

Il existe de multiples facettes de l'architecture écologique, certaines s'intéressant surtout à la technologie, la gestion, ou d'autres privilégient la santé de l'homme, ou encore d'autres, plaçant le respect de la nature au centre de leurs préoccupations.

On peut distinguer plusieurs « lignes directrices » :

  • le choix des matĂ©riaux, naturels et respectueux de la santĂ© de l'homme ;
  • le choix de la disposition des pièces (par exemple) pour favoriser les Ă©conomies d'Ă©nergie en rĂ©duisant les besoins Ă©nergĂ©tiques ;
  • le choix des mĂ©thodes d'apports Ă©nergĂ©tiques ;
  • le choix du cadre de vie offert ensuite Ă  l'homme (jardin…).

Histoire des principaux architectes et mouvements pionniers de l'architecture Ă©cologique

L’histoire de l’architecture durable remonte aux origines de l’habitat. Les logements prĂ©historiques tels que les cabanes, ou grottes, constituent en effet les premiers habitats Ă©cologiques de l’homme. La nature Ă©tait l’habitat, et vice-versa. Ainsi l’architecture Ă©cologique est prĂ©sente dans les traditions de l’homme depuis toujours, on doit donc orienter son Ă©tude non pas vers son commencement, mais bien vers son renouveau. L’urbanisation liĂ© Ă  la rĂ©volution industrielles du XIXe a amenĂ© au dĂ©veloppement de l’architecture urbaine subissant alors les pressions de la première grande crise du logement, notamment la densification Ă  grande Ă©chelle de l’habitat provoquant une dĂ©gradation du rapport entre l’habitant et son habitat.  C’est dans ce contexte qu’ont pu rĂ©apparaĂ®tre les critères Ă©cologiques dans l’architecture, se manifestant en rĂ©action aux consĂ©quences de la rĂ©volution industrielle. Afin de rĂ©concilier architecture et milieu, certains architectes ont fait entrer dans le champ de leurs recherches et de leurs rĂ©alisations des thèmes et des procĂ©dĂ©s nouveaux, ayant comme fils conducteurs l’amĂ©lioration de l’équilibre entre l’homme et son environnement urbain, la protection et la mise en valeur des espaces naturels. Ce sont ces mouvements et architectes intĂ©grant progressivement les questions environnementales qui conduisent aujourd’hui encore, la rĂ©volution Ă©cologique de l’architecture.

Dans les annĂ©es 1900 au Royaume Uni, l’architecte Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) reconcilia la culture des pionniers Arts & Craft - mouvement de riposte intellectuelle Ă  la dĂ©gradation culturelle causĂ©e par l’industrialisation - avec l’ère de la machine, tout en incluant les leçons de l’architecture vernaculaire dans ses moyens de luttes contre la rigueur du climat.L’architecture vernaculaire est un type d'architecture propre Ă  un pays, un territoire ou une aire donnĂ©s et Ă  ses habitants. Elle est donc portĂ©e par le microclimat ainsi que les avantages offerts par les ressources localement disponibles, afin de rĂ©pondre avec exigence aux besoins de l’usager. Cette mĂ©thodologie constructive a Ă©tĂ© massivement Ă  l’origine du paysage bâti dans les campagnes jusqu’au dĂ©but du dernier siècle. Cette sensibilitĂ© au lieu dont Ă©tait dotĂ© Mackintosh est tĂ©moignĂ©e notamment Ă  travers son Ĺ“uvre « The Hill House Â», oĂą l’exposition du bâtiment dĂ©termina l’utilisation du harling, un modeste crĂ©pi, la hauteur des toits, et la dimension rĂ©duite des fenĂŞtres pour une meilleure isolation thermique.

Parallèlement aux États-Unis en ce dĂ©but de XXe siècle, Ebenezer Howard (1850-1928) prĂ©conisa le dĂ©veloppement de « citĂ©s-jardins Â», en rĂ©action au surpeuplement et la misère causĂ©s dans les villes par la rĂ©volution industrielle. Ainsi, ces citĂ©s-jardins offraient Ă  toutes les classes sociales des logements de qualitĂ© dans un environnement semi-rural. Ces caractĂ©ristiques naturelles (espaces verts, routes bordĂ©es d’arbres) contribuaient Ă  crĂ©er un sentiment de tranquillitĂ© bucolique. L’influence des « citĂ©s-jardins Â» continua Ă  s’affirmer dans le domaine de l’urbanisation tout au long du XXe siècle, en particulier dans des projets comme ceux de Milton Keynes.

Dès 1920-1930, l’architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959) s’établit comme précurseur de l’architecture organique, à travers son énonciation et sa prise en compte dans ses réalisations, des principes fondamentaux d’une architecture intégrée à son environnement.

« L’architecture organique est une architecture qui procède de l’intĂ©rieur vers l’extĂ©rieur, dans laquelle l’idĂ©al est l’entité… Organique signifie intrinsèque, le tout est Ă  la partie comme la partie est au tout ; oĂą la nature des matĂ©riaux, le but, la nature de l’œuvre tout entière, deviennent claires comme une nĂ©cessitĂ©. C’est dans cette nature que peut naĂ®tre le caractère que vous, artiste crĂ©ateur, vous pouvez donner Ă  un bâtiment dans un cas particulier quelconque Â». Frank Lloyd Wright.

Le concept d’autosuffisance fut largement abordĂ© par l’architecte italien Paolo Soleri (1919-2013), Ă  travers lequel il dĂ©gagea un concept architectural de ville utopique, suivant l’exemple de Wright, qu’il nomma Arcologie, fusion entre l’architecture et l’écologie. C’est dans le contexte d’explosion dĂ©mographique mondiale des annĂ©es 1960 qu’il dĂ©veloppa une sĂ©rie d’avant projets de logements de masse. Contrairement aux autres mĂ©gastructuralistes qui concevait des bâtiments hermĂ©tiquement clos, Soleri souhaitait que l’architecture soient un lien avec l’environnement. La conception architecturale permettrait alors de favoriser l’utilisation des Ă©nergies solaires et de rĂ©duire la consommation d’énergie. Soleri envisageait par ailleurs, la construction de villes entières dans les zones les moins hospitalières de la planète, afin d’épargner les terres arables nĂ©cessaires Ă  la production de nourriture. Il imagina par exemple la construction de citĂ©s sur les ocĂ©ans, oĂą l’apport d’énergie de la citĂ© flottante se ferait grâce Ă  l’énergie hydraulique. Cependant, ses visions ont toujours semblĂ© outrepasser sa capacitĂ© Ă  les mettre en Ĺ“uvre. 

Un autre exemple remarquable fut l’architecte Ă©gyptien Hassan Fathy (1900-1989), qui contribua plus que n’importe quel autre architecte du Proche-Orient Ă  encourager un retour aux techniques traditionnelles de construction, dĂ©veloppant ainsi une typologie urbaine adaptĂ©e Ă  un objectif environnemental. Dans son ouvrage « Construire avec le peuple Â», Fathy prĂ©sente notamment sa dĂ©couverte d’un système architectonique lui permettant de construire avec des briques de terre sans qu’il soit nĂ©cessaire de soutenir la toiture. Le système rĂ©duisait Ă  zĂ©ro les coĂ»ts de construction Ă  partir du moment oĂą il Ă©tait mis en Ĺ“uvre dans un esprit coopĂ©ratif. Non seulement les briques de terre sont peu coĂ»teuses, mais elles ont aussi de très bonnes performances dans le climat Ă©gyptien chaud et sec. Elles produisent la masse thermique nĂ©cessaire au maintien de la fraĂ®cheur Ă  l’intĂ©rieur des bâtiments durant la plus grande partie de la journĂ©e.

Le mouvement moderne - dĂ©veloppĂ© pendant et après la première guerre mondiale -, avec son accentuation sur les bienfaits du progrès scientifique, a jouĂ© Ă©galement un rĂ´le très important dans le dĂ©veloppement de l’architecture Ă©cologique. Le Corbusier, gĂ©nĂ©ralement perçu comme moderniste de l’école hĂ©roĂŻque, de par ses structures en bĂ©ton « brutalistes Â», a cependant fait preuve d’une extrĂŞme sensibilitĂ© au contexte, en dĂ©ployant dans ses Ĺ“uvres toute une sĂ©rie de rĂ©fĂ©rences Ă  l’environnement, au climat et Ă  la culture, notamment en inde avec le « palais des filateurs Â» Ă  Ahmedabad. Le bâtiment a Ă©tĂ© conçu de sorte que le brise-soleil en façade ainsi que le toit en « parasol Â», dĂ©tachĂ© et surĂ©levĂ©, protège le bâtiment de l’excès de chaleur Ă  travers le contrĂ´le de l’ensoleillement et l’utilisation de la brise pour ventilation naturelle. L’architecte indien Balkrishna Doshi (nĂ© en 1927), largement inspirĂ© par Le Corbusier s’interrogea grandement sur le pouvoir qu’a l’architecture de changer ou d’unifier la sociĂ©tĂ©. C’est ainsi qu’il rĂ©concilia le modernisme occidental avec la sensibilitĂ© Ă  l’égard de l’environnement, Ă©tant particulièrement soucieux d’amĂ©liorer la qualitĂ© des habitations Ă  loyer modĂ©rĂ©. Il rĂ©concilia les dĂ©calages flagrants dont il dĂ©couvrit l’existence entre les principes du mouvement moderne assimilĂ©s pendant son apprentissage auprès du Corbusier et les rĂ©alitĂ©s rudimentaires de la construction dans un pays en voie de dĂ©veloppement telle que l’inde.

Les années 1970 furent marquées notamment par un intérêt croissant pour les bâtiments souterrains, avec Malcolm Wells (1926-2009). Les chocs pétroliers de 1973 et 1976 ont à nouveau posé les questions d’autosuffisances, ce qui explique alors cette tendance de construction souterraine à haute performance énergétique et à faible impact sur l’environnement. Les embargos pétroliers ont suscité de grands bouleversement dans les pays industrialisés, très dépendant de cette ressource naturelle limitée. S’en dégagea une volonté d’affranchissement de la dépendance de ressources non renouvelables. C’est à cette époque que l’architecte américain Edward Mazria pris conscience des avantages considérables de l’accumulation solaire passive dans la réduction des quantités d’énergies indispensable pour l’éclairage et le chauffage d’un bâtiment.

À partir des années 1970 est apparu la vague de commissions, de législation et de conventions internationales autour des questions environnementales, sociales et économiques que pose le nouveau monde globalisé, comme la commission Brandt, le rapport Brundtland ou encore le Sommet de la Terre de Rio. C’est ainsi qu’a pu se dessiner l’entrelacement complexe entre les droits de l’homme, les questions environnementales, les conditions de vie et la croissance économique. L’architecture eu alors un rôle crucial à jouer dans la mise en place de ce dynamisme écologique. En effet, architectes et urbanistes ont vu leur responsabilité évoluer, contraints de s’intéresser aux problèmes socioéconomiques et géopolitiques, induits notamment par la structure actuelle de l’industrie du bâtiment, source majeure de nuisances causées à l’environnement et à l’homme.

Les annĂ©es 1960 et 1970 ont connu aussi l’émergence d’un nouveau courant : l’esthĂ©tique Ă©co-tech. Il s’agit alors de s’en remettre Ă  la science pour rĂ©pondre aux questions de gestion et d’intĂ©gration de l’environnement. Les principaux pionniers de ce nouveau courant high-tech furent notamment les architectes Nicolas Grimshaw, Norman Foster, Richard Rogers ainsi que Michael Hopkins. Leurs Ĺ“uvres tendaient Ă  s’appuyer sur les solutions technologiques. La rĂ©alisation en 1997 de la Commerzbank Tower Ă  Francfort-sur-le-main par Foster & Partners marque l’irruption du dĂ©veloppement durable dans l’architecture des gratte-ciels. Le bâtiment fut reconnu Ă  son achèvement comme le plus haut gratte-ciel Ă©cologique du monde.

L’architecte malaisien Ken Yeang (né en 1948), persuadé que la croissance démographique impose le gratte-ciel aux urbanistes, perfectionne cette forme moderne de construction selon les critères d’architecture bioclimatique à travers sa théorie du design écologique. En effet, il a recours dans ses édifices, à l’utilisation d’un ensemble de techniques d’énergies douces ou passives, à travers un travail consciencieux sur la configuration du bâtiment, la sélection des matériaux, l’orientation par rapport au soleil et au vent, la ventilation naturelle… Son immeuble Menara Mesiaga achevé en 1992 à Subang Jaya constitue un exemple très pertinent de ses réalisations.

Énergie durable

Le but primordial de l'architecture durable est l'efficacité énergétique de la totalité du cycle de vie d'un bâtiment. Les architectes utilisent de nombreuses techniques différentes pour réduire les besoins énergétiques de bâtiments, et ils augmentent leur capacité à capturer ou générer leur propre énergie.

Efficacité du chauffage, de la ventilation et du système de refroidissement

Écoquartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau en Allemagne. Ces maisons à énergie positive, construites selon les normes HQE, produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment.

L'élément le plus important et le moins coûteux en énergie pour avoir un système efficace de chauffage et d'aération est avant tout une bonne isolation thermique. Un bâtiment plus efficace nécessite de générer moins de chaleur ou de dissiper moins d'énergie, mais requiert plus de capacité de ventilation pour extraire l'air vicié.

Une quantité importante de l'énergie des bâtiments est gaspillée par l'évacuation de l'eau, de l'air et des déchets. Il existe des technologies de recyclage d'énergie in situ prêtes-à-l'emploi qui peuvent capter l'énergie calorifique des eaux usées ou de l'air vicié pour la réinjecter dans l'air neuf ou l'eau froide. Composter les déchets des logements pour des usages autres que le jardinage nécessite un composteur anaérobique centralisé.

Le site et l'orientation du bâtiment ont un impact majeur sur l'efficacité énergétique du système de chauffage et de ventilation.

Les maisons solaires passives permettent aux bâtiments d'exploiter efficacement l'énergie solaire sans l'aide de mécanismes solaires actifs comme des cellules photovoltaïques ou un chauffe-eau solaire. Les maisons à énergie solaire passive incluent généralement lors de la conception des matériaux à forte inertie thermique pour retenir la chaleur et une bonne isolation thermique qui prévient la perte d'énergie calorifique. De plus, les bâtiments à basse énergie ont généralement une faible surface d'enveloppe par rapport à leur volume pour minimiser les déperditions. Ceci veut dire que les bâtiments avec des ailes et aux volumes étendus (souvent pour faire plus organiques) sont le plus souvent bannis au profit de structures plus ramassées. Les bâtiments traditionnels des régions froides donnent un bon modèle historique de bâtiments à petite échelle offrant une bilan énergétique satisfaisant.

Les fenêtres sont placées de telle façon qu'elles maximisent les apports de chaleur et de lumière tandis qu'elles minimisent les déperditions caloriques à travers les vitres, souvent le talon d'Achille de l'isolation. Dans l'hémisphère nord, ceci implique la disposition d'un grand nombre de baies regardant au sud pour récolter le soleil direct, et de réduire drastiquement les ouvertures au nord. Certains types de fenêtres, comme les doubles ou triples vitrages avec lame de gaz et émissivité basse, procurent une bien meilleure isolation que des fenêtres toutes simples. Prévenir les gains de chaleur excessifs dus au soleil les mois chauds est important pour réduire les besoins de climatisation. Les arbres caducs sont souvent plantés devant les fenêtres, car leurs feuilles font écran l'été et leurs branches nues laissent passer la lumière l'hiver. L'installation de persiennes ou de brise-soleil permet d'ensoleiller durant les mois d'hiver (quand le soleil est bas dans le ciel) et de protéger du soleil l'été (quand le soleil est haut dans le ciel). Les conifères ou les arbres persistants sont plutôt plantés au nord du bâtiment comme protection contre la froidure des vents septentrionaux.

Sous climat froid, l'attention de l'habitat durable est portée en priorité sur les systèmes de chauffage, car c'est évidemment une des plus grosses ponctions d'énergie du bâtiment.

Sous climat chaud où l'on cherche avant tout à rafraîchir l'habitat, les dispositifs solaires passifs peuvent aussi être très efficaces. Les matériaux de maçonnerie à grande inertie thermique valent pour retenir les températures fraîches accumulées la nuit. De plus les constructeurs optent pour une structure à un seul étage dans le but de maximiser les surfaces d'échange et les pertes de chaleur. Les bâtiments sont souvent dessinés pour capter et canaliser les vents, surtout les vents rafraîchis par une étendue d'eau. Beaucoup de ces stratégies, toutes valables, sont employées d'une manière ou d'une autre par l'architecture traditionnelle des régions chaudes comme les maisons coloniales.

En climat à quatre saisons, un système énergétique intégré aura un meilleur rendement si : le bâtiment est bien isolé, s'il est orienté pour travailler avec les forces de la nature, si la chaleur est récupérée (pour être utilisée tout de suite ou stockée), si la chaudière fonctionnant au fuel fossile ou à l'électricité a une efficacité sûre à plus de 100 %, et si le système utilise de l'énergie renouvelable.

Production d'énergies alternatives et conception des bâtiments

Les techniques solaires actives comme les panneaux solaires photovoltaĂŻques peuvent fournir de l'Ă©lectricitĂ© durable pour des usages multiples. Les toits sont souvent inclinĂ©s selon le soleil pour permettre aux panneaux photovoltaĂŻques un meilleur rendement, et certains bâtiments se tournent mĂŞme durant la journĂ©e en fonction du soleil. Le Samundra Institute of Maritime Studies (SIMS) de Lonavala Ă  cĂ´tĂ© de Pune en Inde possède le plus long mur photovoltaĂŻque du monde, faisant plus de quatre-vingt-dix mètres de long. Des Ă©oliens domestiques (des turbines normales font souvent plus de 75 mètres) ont peut-ĂŞtre connus une trop grande publicitĂ© au regard de leurs capacitĂ©s attendues parfois dĂ©cevantes, surtout dans les foyers nord-amĂ©ricains (www.wind-works.org). Une autre technique solaire active, le système de chauffe-eau solaire, est une manière durable de procurer Ă  long terme de l'Ă©nergie de chauffe spĂ©cifique. Il arrive que des maisons utilisant une combinaison de ces mĂ©thodes atteignent le but enviable du « zĂ©ro Ă©nergie», et parfois mĂŞme en produisent tellement qu'elles peuvent l'exporter vers d'autres bâtiments.

Positionnement

Un aspect central, et souvent ignoré, de l'architecture durable est son positionnement. Beaucoup sans doute peuvent s'imaginer que le bâtiment environnemental idéal serait placé dans un endroit isolé au milieu de la forêt, or ce genre de localisation se fait souvent au détriment de l'environnement. Premièrement, ce type d'habitat crée un étalement urbain aux franges indéfinies. Deuxièmement, il augmente en général la consommation d'énergie pour le transport et amène pour lui-même des émissions d'énergie inutiles. Idéalement, l'habitat durable devrait essayer d'éviter l'étalement urbain et privilégier l'urbanisme plus léger développé par les urbanistes néo-traditionnels. Des zones d'occupation savamment mixée peuvent produire des quartiers à la fois commerciaux, résidentiels et légèrement industriels, plus accessibles pour les piétons, cyclistes ou utilisateurs de transports en commun, comme cela a été proposé dans les Principles of Intelligent Urbanism (Principes d'un Urbanisme intelligent).Souvent les ouvertures se situent au sud pour pouvoir bénéficier du soleil.

Matériaux de construction durables

Les matériaux durables utilisés pour l'isolation comprennent notamment la laine de verre, la paille, le bois, la laine de mouton, la ouate de cellulose, les denims recyclés… En dehors de l'isolation, d'autres matériaux sont aussi importants dans le cadre d'une utilisation durable tels que les peintures et les colles non toxiques et à faible composés organiques volatils.

Gestion des déchets

L'architecture durable s'occupe de la gestion des déchets sur le chantier, incorpore des systèmes comme des systèmes d'arrosage de plates-bandes avec de l'eau grise, et des toilettes sèches pour réduire les eaux usées. Ces méthodes, si elles sont combinées au compostage et au tri des déchets, peuvent réduire les déchets domestiques en une petite quantité de déchets d'emballage.

Réutilisation de matériaux et de bâtiments

Certaines architectures durables incorporent des matériaux recyclés ou de seconde main. La réduction de l'emploi de matériaux nouveaux correspond à une réduction de l'énergie grise (c'est-à-dire l'énergie utilisée pour produire les matériaux). Souvent les architectes écologiques essayent de réhabiliter de vieux bâtiments afin qu'ils remplissent les besoins des nouveaux usages, et éviter ainsi de nouvelles constructions pas forcément nécessaires.

Durabilité sociale de l'architecture

L'architecture peut avoir une grande influence sur la façon dont les groupes sociaux interagissent entre eux. Les condensateurs sociaux constructivistes de la Russie communiste en sont un bon exemple, eux qui furent dessinés avec l'intention avouée de contrôler ou diriger les flux de la vie quotidienne pour « créer des espaces socialement équitables ».

L'écoconstruction peut aider à créer une façon de vivre durable à une petite échelle : si les liens sociaux en présence peuvent être vus comme influençant l'architecture, le contraire peut aussi être vrai. Un bâtiment ouvertement socialement durable, s'il est réussi, peut aider les gens à voir les avantages d'un mode de vie durable (par exemple le rural studio animé par l'université d'Auburn dans et aux environs du comté de Hale en Alabama). On pourrait dire la même chose de l'éco-conception dans laquelle l'architecture peut amener le même type de mode de vie pour une population plus importante.

L'Art peut aussi avoir un effet bénéfique socialement parlant. Il peut aider à réduire le stress en maintes situations, abaisser le risque de stress lié à des problèmes de santé, aussi bien physique que mentale. L'Art peut aussi être un mode d'expression individuel. L'œuvre de Friedensreich Hundertwasser en Autriche est de ce point de vue un modèle artistique intéressant.

Critiques

Certains peuvent reprocher à l'architecture durable de ne pas être à proprement parler de l'Architecture prise en tant que discipline. Effectivement c'est plutôt une façon de concevoir une œuvre bâtie par rapport à l'industrie de la construction, et donnant la priorité aux techniques et aux industries connexes de la construction ; l'architecture durable devrait être considérée comme faisant partie du génie civil. On voit aussi les architectes mettant en avant ce type d'architecture comme des opportunistes, profitant d'un sujet qui préoccupe de plus en plus de personnes pour gagner une réputation à bon compte, sans pour autant apporter une réelle qualité architecturale.

D'autres voient encore dans l'architecture écologique une façon de revivifier des courants très marginaux des années soixante, mais n'ayant jamais réussi à avoir un écho auprès du grand public. En effet, l'architecture durable ne peut pas se constituer en un style architectural puisque ce sont avant tout des questions de gestion et de dispositifs techniques, même si certains d'entre eux peuvent avoir une incidence très prégnante sur le parti architectural, notamment quand il s'agit de véritables objets architecturaux comme des conduits de refroidissement de l'air. Les écoquartiers qui ont commencé à fleurir dans les grandes villes se distinguent en général par une architecture colorée, utilisant des éléments associés à l'idée d'écologie comme le bois ou les murs et les toitures végétalisées. Ces bâtiments reprennent aussi des typologies de serres ou de l'architecture autoconstruite. Cependant certains architectes écologistes, comme Norman Foster, reprennent des formes organiques empruntées aux années soixante pour signifier leur production comme écologique : c'est par exemple le cas de la Blob architecture et de l'architecture bionique.

Architectes

Nombreux sont les architectes ayant expérimenté différentes approches écologiques, notamment (par ordre alphabétique) :

Normes et labels, aussi simplistes soient-ils

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sustainable architecture » (voir la liste des auteurs).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Architecture Ă©cologique ; Dominique Gauzin-MĂĽller ; Ă©d. Le Moniteur (10 novembre 2001) ; (ISBN 2-281-19137-0)
    • Le Guide de l'habitat sain : Les Effets sur la santĂ© de chaque Ă©lĂ©ment du bâtiment ; Suzanne et Pierre DĂ©oux ; Medieco, Andorre, 2002 ; (ISBN 99920-1-399-0)
    • Architecture Ă©cologique - une histoire critique ; James Steele ; Actes Sud 2005 ; (ISBN 2-7427-5787-2)
    • "Le ba-ba de l'habitat Ă©cologique"; Sylvain MorĂ©teau, Ă©ditions Rustica, 2009.
    • Campredon, J., Martin, E., Croci, D. (2001). Regards sur une architecture environnementale. Habiter autrement. Edisud.

    Articles connexes

    Lien externe

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