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Archipel d'Agaléga

L'archipel d'AgalĂ©ga est un archipel de l'ocĂ©an Indien, territoire Ă©loignĂ© de la RĂ©publique de Maurice, situĂ© Ă  1 064 km au nord de l'Ă®le Maurice. D'origine corallienne, il est formĂ© de deux Ă®les — les Ă®les du Nord et du Sud — reliĂ©es par un isthme sablonneux.

Archipel d'Agaléga
Carte de l'archipel d'Agaléga.
Carte de l'archipel d'Agaléga.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de Maurice Maurice
Localisation Océan Indien
CoordonnĂ©es 10° 24′ 54″ S, 56° 38′ 06″ E
Superficie 25 km2
Nombre d'îles 2
Administration
DĂ©mographie
Population 289 hab. (2000)
DensitĂ© 11,56 hab./km2
Autres informations
DĂ©couverte 1509
Fuseau horaire UTC+4
GĂ©olocalisation sur la carte : Maurice
(Voir situation sur carte : Maurice)
Archipel d'Agaléga
Archipel d'Agaléga
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
(Voir situation sur carte : océan Indien)
Archipel d'Agaléga
Archipel d'Agaléga
ĂŽles Ă  Maurice

Étymologie

Il existe plusieurs versions de l'origine du nom Agaléga, et notamment :

  • la seconde piste, qui est la plus probable, mène Ă  JoĂŁo da Nova, navigateur galicien, employĂ© par les Portugais. Il fut connu de ses marins sous le sobriquet JoĂŁo Galego. Ce surnom est bien documentĂ© dans Les Nouvelles Annales de Voyage (tome 38, p. 88). Il y est Ă©crit que le dĂ©nommĂ© JoĂŁo da Nova dĂ©couvrit ces Ă®lots en 1501. Agalega, Ă©crit en galicien et portugais a galega, veut dire la galicienne ;
  • la troisième piste de parrainage est le navigateur Portugais Diogo Lopes de Sequeira. Sir Robert Scott explique dans son livre Lumuria que ce navigateur dĂ©couvrit AgalĂ©ga en 1509 et le nomma Baixas da Gale, gale dĂ©signant une tempĂŞte (un vent de force 8) en anglais. Le nom fait rĂ©fĂ©rence, ironiquement, Ă  la formation d’une bourrasque de vent qui aurait modelĂ© les cĂ´tes des deux Ă®lots. Ă€ la suite de cette dĂ©couverte, les cartes de la rĂ©gion reprĂ©sentaient les Ă®lots comme Gale, Galera, Galega et finalement AgalĂ©ga.

GĂ©ographie

Image satellite de l'île du Nord.

L'Ă®le du Nord fait 12,5 km de long sur 1,5 km de large alors que l'Ă®le du Sud fait km de long sur 4,5 km de large. La superficie totale des deux Ă®lots serait de 25 km2. Le sol est de nature corallienne. Le point culminant se trouve au sommet de la colline d'Emmerez sur l'Ă®le du nord. Le climat est chaud et humide et la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 26 °C, oscillant entre un minimum de 22,5 °C et un maximum de 30,6 °C. Avril est le mois le plus chaud de l'annĂ©e. Ce climat tropical est favorable au dĂ©veloppement de mangroves et de cocotiers qui couvrent les deux Ă®lots. L’archipel compte environ 300 habitants.

Histoire

Tout comme les autres îles des Mascareignes, il se peut qu'Agaléga fût connu des navigateurs malais et arabes, mais aucune trace écrite qui confirme ces dires n'a été retrouvée à ce jour.

M. de Rosemond fonda le premier établissement de l'île. À son arrivée en , il découvrit le corps de deux naufragés et une bouteille contenant des notes écrites par l'un d'eux, le corsaire Robert Dufour. La seule montagne de l'île, Montagne d'Emmerez (ou colline), tire ainsi son nom de l'aventure tragique de la deuxième naufragée, une Mauricienne, Adélaïde d'Emmerez de Charmoy. Selon les bases de Mémoires et découvertes d'Auguste Le Duc, on pourrait conclure que les naufragés auraient été les premiers vrais occupants de l'île de 1806 à 1808.

Le développement économique, infrastructurel et politique de l'île ne trouve son essor qu'à l'arrivée d'Auguste Le Duc en 1827, administrateur français envoyé par M. Barbé pour s'occuper de sa production d'huile de coco et du coprah. Toujours présents, on remarque des vestiges historiques datant de 1827 à 1846, faits de mains d'esclaves : Le village Vingt-Cinq (à cause des vingt-cinq coups de fouet que recevaient les esclaves rebelles), Les Cachots des Esclaves, Le Moulin à l'Huile, Le Cimetière des Noirs, Le Cimetière des Blancs entre autres. Auguste le Duc entama même la construction d'un pont entre les deux îles, qui sera balayé rapidement par les forces de la nature.

L'Église catholique ne s'implante durablement qu'en 1897 avec le premier missionnaire, le père Victor Malaval, s.j. Une chapelle improvisée fut construite sur l'Ile du Sud.

L'origine des habitants a été hautement influencée par la situation politique du monde colonial au XIXe siècle (l'île Maurice qui passe aux Anglais en 1810, l'abolition de la traite négrière, l'abolition de l'esclavage en 1835, l'arrivée des coolies). Ce sont alors des esclaves d'origine malgache, de Madras en Inde, des esclaves libérés de navires négriers, ou de l'entrepôt des esclaves comoriens.

Des lĂ©gendes, telles que Calèche Blanc et celle de la Princesse malgache enterrĂ©e sur l'Ă®le, ou encore le langage codĂ© de langaz Madam Seret sont issus d’une tradition orale depuis le temps des esclaves. Ce langage est un mĂ©lange de français et de crĂ©ole mauricien oĂą chaque syllabe est doublĂ©e avec la première consonne remplacĂ©s par le « g Â» (ex. « français Â» devient « frangrançaisgais Â»). L'origine et le but de cette langue restent flous.

De nos jours, la population est d'environ 300 personnes (Agaléens) qui parlent le créole et le catholicisme est prédominant.

Infrastructures

Les lieux d’habitation principaux sont les villages de Vingt-Cinq et de La Fourche sur l'Ă®le du Nord et de Sainte-Rita sur l'Ă®le du Sud. La route reliant les diffĂ©rentes localitĂ©s est corallienne et sablonneuse. L’île du Nord abrite une piste d’atterrissage conçue par l'ingĂ©nieur de travaux publics français Jacques Keller, l’école primaire gouvernementale « Jacques Le Chartier Â», le poste de police, la station mĂ©tĂ©orologique, l'administration centrale, le bureau des tĂ©lĂ©communications (Mauritius Telecom), ainsi que le service de santĂ©. Il n’y a pas de rĂ©seau de distribution d'eau courante. L'eau potable provient d’eau de pluie recueillie par des gouttières. L'eau pour les autres usages provient des puits. L'Ă©lectricitĂ© est fournie par des gĂ©nĂ©rateurs tournant au diesel et la fourniture se limite Ă  certaines heures. La compagnie qui gère les Ă®les lointaines telles qu’AgalĂ©ga et Saint-Brandon travaille sur un projet visant Ă  assurer une alimentation permanente (connexion sous-marine) de ces Ă®les.

AgalĂ©ga est reliĂ© Ă  l'Ă®le Maurice par voies aĂ©rienne et maritime. La piste d'atterrissage sur l'Ă®le du nord permet le dĂ©collage et l'atterrissage d'appareils de faible envergure. Il n'y a pas de port fonctionnel sur les Ă®les mais seulement une jetĂ©e Ă  St James Anchorage sur l'Ă®le du nord. Les navires de la Mauritius Shipping Corporation, (le Mauritius Pride et le Mauritius Trochetia) jettent l’ancre Ă  environ 500 m de ce lieu, en mer profonde, lors des ravitaillements.

Le service de santé est assuré par un officier de santé et une sage-femme. Des médecins venant de Maurice font des tournées de courte durée tout au long de l’année. Les Agaléens reçoivent également la visite d'un magistrat au cours de l'année.

Pour l'éducation, les jeunes suivent le cycle primaire sur place et continuent ensuite leur scolarité en cycle secondaire à Maurice.

Économie

Agaléga est géré par une compagnie de l'État mauricien, l'Outer Island Development Company (compagnie de développement des îles lointaines), OIDC. Cette compagnie délègue un Resident Manager, sorte d’intendant, qui est l'autorité suprême sur les deux îlots. L'économie de l’archipel est principalement basée sur l'exploitation d'huile de coco.

Base militaire indienne

Début 2018, d'après des médias indiens, l'Inde aurait obtenu l'autorisation du gouvernement mauricien pour installer sur l'île du Nord une base militaire. D'après le gouvernement mauricien, il ne s'agit que d'un accord pour prolonger la piste d'atterrissage de l'île et offrir des facilités militaires à l'armée indienne[1], on indique en 2019 qu'il s'agit de la construction d'une piste d'atterrissage de trois kilomètres de long et d'un débarcadère pour les navires de guerre indiens. Fin 2020, un port est en cours de construction à l'extrémité nord de l'île (qui comprend désormais des logements pour jusqu'à 430 travailleurs indiens et il est supposé que ces bâtiments seront conservés et réutilisés une fois la construction terminée). Les images de décembre 2020 montrent la jetée d'origine en plus du développement considérable du port (deux jetées plus longues) s'étendant plus près des eaux profondes[2] mais le gouvernement mauricien dément en mai 2021 tout accord pour la création d'une base indienne et évoque seulement un poste militaire avancé conjoint pour lutter contre la piraterie et la pêche illégale[3].

Une partie de la population de l'île s'y oppose[4], craignant de subir le même sort que les Chagossiens, déportés des îles Chagos entre 1967 et 1973 pour permettre aux États-Unis d'installer la base militaire de Diego Garcia. Dans le même temps, l'armée indienne aurait négocié également un accord de vingt ans avec les Seychelles pour installer une base militaire sur l'île de l'Assomption[5]. Cet accord a été finalisé lors d'une visite officielle de Narendra Modi aux Seychelles en mars 2018[6].

Références

  1. « Base militaire à Agaléga : entre doute, crainte et frayeur », 5plus,‎ (lire en ligne)
  2. « Agalega: A glimpse of India’s remote island military base », sur www.lowyinstitute.org
  3. « Maurice : l'Inde ne souhaite pas transformer Agaléga en base militaire », sur Réunion la 1ère
  4. « Agalega: oui à une piste d'atterrissage, non à une base militaire », L'Express,‎ (lire en ligne)
  5. « Base militaire aux Seychelles: les détails de l'accord avec l'Inde divulgués », L'Express,‎ (lire en ligne)
  6. « L'Inde assistera les Seychelles dans la construction d'une base militaire dans l'île d'Assomption », Seychelles News Agency,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (es) Rey, Juan Carlos, Agalega son dos islas, Espagne, Aldine editorial, , 219 p. (ISBN 978-84-936916-5-3)

Articles connexes

Lien externe

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