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Archaeopsylla erinacei

Puce du hérisson

Archaeopsylla erinacei
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Archaeopsylla erinacei femelle, spécimen issu des collections du muséum d'histoire naturelle de Londres

EspĂšce

Archaeopsylla erinacei
(Bouché, 1835)

Archaeopsylla erinacei, la Puce du hérisson est une espÚce d'insectes de l'ordre des Siphonaptera, les puces, et de la famille des Pulicidae. Massivement présente sur les hérissons européens, Nord-africains et moyen-orientaux dont les adultes se nourrissent du sang, cette puce se retrouve également chez d'autres carnivores sauvages et domestiques. D'un point de vue dermatologique, son impact parasitaire sur le hérisson reste négligeable. Néanmoins, l'espÚce est un vecteur de maladies bactériennes potentiellement problématiques du point de vue de la santé des animaux domestiques et des humains.

DĂ©termination

Archaeopsylla erinacei mùle. Ses tubes séminifÚres sont visibles à l'arriÚre de son abdomen.

Cette puce se dĂ©termine grĂące au nombre de ses Ă©pines situĂ©es sur la partie dorsale de l'avant du thorax nommĂ©e « ctĂ©nidie prothoracique », par la prĂ©sence d'une Ă©pine Ă  l’extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure de la fossette oĂč naĂźt l'antenne ainsi que par les deux ou trois Ă©pines coniques situĂ©es sur les joues, nommĂ©e « ctĂ©nidie cĂ©phalique »[1].

Le mùle se différencie de la femelle par la présence de tubes séminifÚres à l'arriÚre de l'abdomen tandis que la femelle se distingue par la présence d'un orifice sexuel[1].

Cycle de vie

Archaeopsylla erinacei a besoin d'un hĂŽte unique pour accomplir son cycle de vie qui est alors dit cycle monoxĂšne[1].

Les imagos se nourrissent du sang de leur hĂŽte (hĂ©matophagie) et s'y reproduisent. La femelle pond ensuite ses Ɠufs dans le nid, dont naissent des larves qui se nourrissent Ă  partir de dĂ©bris organiques et des excrĂ©ments des adultes constituĂ© de sang prĂ©digĂ©rĂ©. Au sein du nid, elles ont tendance Ă  fuir la lumiĂšre et Ă  se retrouver profondĂ©ment enfouies dans des crevasses. Les larves se nymphosent sous la forme de pupes (espĂšce holomĂ©tabole), un stade dans lequel elles peuvent rester en quiescence plusieurs mois dans l'attente de la chaleur corporelle de leur hĂŽte qui stimule l'Ă©closion et l’émergence des imagos qui infestent dans la foulĂ©e leur rĂ©veilleur[1] - [2].

EspĂšces hĂŽtes

Hérisson européen

Archaeopsylla erinacei a pour hĂŽtes principaux les hĂ©rissons europĂ©ens, Nord-africains et moyen-orientaux ; notamment le HĂ©risson d’Europe, le HĂ©risson de Roumanie, le HĂ©risson d’Europe Orientale, le HĂ©risson d’AlgĂ©rie et le HĂ©risson du DĂ©sert. Mais elle se retrouve Ă©galement souvent chez d'autres carnivores comme les chiens et les chats ainsi que le Renard Roux, la Fouine et la Martre des Pins. Enfin, cette puce peut dans de rares occasions se retrouver chez l’ĂȘtre humain[1].

Prévalence

La prĂ©sence d'Archaeopsylla erinacei sur le HĂ©risson d’Europe est Ă©levĂ©e. La moitiĂ© Ă  la quasi-totalitĂ© des hĂ©rissons Ă©tudiĂ©s est infestĂ©e par cette puce qui est gĂ©nĂ©ralement l'unique espĂšce rencontrĂ©e. Dans quelques cas, seule Ctenocephalides felis est l'agent infestant tandis que dans d'autres, il existe une co-infestation entre ces deux espĂšces et Ceratophyllus gallinae. La quantitĂ© de puces sur le corps de l'hĂŽte augmente au printemps et diminue Ă  la fin de l'automne[1].

La prĂ©sence d'Archaeopsylla erinacei sur les autres carnivores est plus faible, mais constitue tout de mĂȘme l'espĂšce la plus prĂ©valente aprĂšs Ctenocephalides felis chez le chien et le chat. Dans une Ă©tude allemande de , 20% des puces dĂ©terminĂ©es concernaient A. erinacei chez le chien contre 10% chez le chat et 80% chez le hĂ©risson[3]. Cependant, cette infestation chez les animaux domestiques pourrait ĂȘtre accidentelle et temporaire ne pas donner lieu Ă  des repas sanguins[1].

Impact parasitaire

Chaque imago ingĂšre en moyenne jusqu’à 13,6 ÎŒL de sang par jour, ce qui engendre lors d'infestations massives une captation importante pouvant ĂȘtre Ă  l'origine d'anĂ©mies chroniques qui peuvent Ă  leur tour influencer le taux de survie des mammifĂšres[1].

D'un point de vue dermatologique, les infestations de puces entraĂźnent chez les animaux domestiques des dommages lĂ©gers Ă  lourds comme des croĂ»tes, des desquamation, des lichĂ©nification ou des alopĂ©cie qui ne se retrouvent pas chez le hĂ©risson. Chez cet animal, ces dommages sont imputĂ©s Ă  d’autres parasitoses cutanĂ©es causĂ©es par des acariens psoriques ou des dermatophytes[1].

Vecteur d'agents pathogĂšnes

Plusieurs agents infectieux ont été isolés de puces Archaeopsylla erinacei récoltées sur des hérissons comme Bartonella henselae, Bartonella clarridgeiae et Bartonella elizabethae[1] ainsi que des bactéries des genres Hemoplasma[4] - [5] etRickettsia, plus particuliÚrement Rickettsia felis et de Rickettsia helvetica[1] - [5]. Enfin, la puce est également vectrice de l'acarien Caparinia tripilis, l'un des agents de gale principaux des hérissons[1] - [5].

Les espÚces pathogÚnes les plus problématiques pour l'humain sont Bartonella henselae et Rickettsia felis. Cette derniÚre provoque une zoonose nommée rickettsiose dont la gravité chez l'humain est variable[1] - [6].

Hyperparasitisme

Quelques espÚces de bactéries du genre Wolbachia sont endosymbiontes et hyperparasites de cette puce. Leur usage permettrait de développer une méthode biologique pour son contrÎle[7]

Sous-espĂšces

Liste des sous-espĂšces selon GBIF (20 juin 2022)[8] :

  • Archaeopsylla erinacei subsp. erinacei
  • Archaeopsylla erinacei subsp. maura Jordan & Rothschild, 1912

Synonymes

Archaeopsylla erinacei a pour synonymes[8] :

  • Archaeopsylla gliris (Dale, 1878)
  • Archaeopsylla polymorphus Weiss, 1920
  • Metapsylla cuspidata (Kolenati, 1863)
  • Metapsylla gliris (Dale, 1878)
  • Metapsylla metallescens (Kolenati, 1856)
  • Metapsylla polymorphus (Weiss, 1920)
  • Pulex erinacei BouchĂ©, 1835 (protonyme)

Notes et références

  1. Couton, GaĂ«lle, « Ectoparasites des hĂ©rissons d'Europe (Erinaceus europaeus) admis au centre de soins de la faune sauvage de l'ENVT en 2018 : identification et recherche d'agents pathogĂšnes d'intĂ©rĂȘt mĂ©dical et vĂ©tĂ©rinaire », ThĂšse d'exercice, MĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire, École Nationale VĂ©tĂ©rinaire de Toulouse – ENVT,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Bitam et al., « Fleas and flea-borne diseases », International Journal of Infectious Diseases, vol. 14, no 8,‎ , p. 667‐676 (DOI 10.1016/j.ijid.2009.11.011)
  3. M. Visser, S. Rehbein, C. Wiedemann, « Species of Flea (Siphonaptera) Infesting Pets and Hedgehogs in Germany », Zoonoses, vol. 48, no 3,‎ , p. 197-202 (DOI 10.1046/j.1439-0450.2001.00445.x)
  4. (en) Steer et al., « A Novel Hemotropic Mycoplasma (Hemoplasma) in a Patient With Hemolytic Anemia and Pyrexia », Clinical Infectious Diseases, vol. 53, no 11,‎ , p. 147‐151 (DOI 10.1093/cid/cir666)
  5. (en) Bezerra-Santos et al., « Ectoparasites of hedgehogs: From flea mite phoresy to their role as vectors of pathogens », International Journal for Parasitology: Parasites and Wildlife, vol. 15,‎ , p. 95-104 (DOI 10.1016/j.ijppaw.2021.04.009, lire en ligne)
  6. (en) Valentin Greigert et al., « The Trick of the Hedgehog: Case Report and Short Review About Archaeopsylla erinacei (Siphonaptera: Pulicidae) in Human Health », Journal of Medical Entomology, vol. XX, no X,‎ , p. 1–6 (DOI 10.1093/jme/tjz157)
  7. (en) Ranju Ravindran Santhakumari Manoj et al., « Molecular detection and characterization of the endosymbiont Wolbachia in the European hedgehog flea, Archaeopsylla erinacei », Infection, Genetics and Evolution, vol. 97,‎ , p. 105-161 (DOI 10.1016/j.meegid.2021.105161)
  8. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 20 juin 2022

Liens externes

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