Arède d'Atane
Saint Arède d'Atane ou Attane, du latin Attanum, encore appelé saint Yriez ou Yrieix du Limousin et saint Héray en Poitou, en latin Aredius (né v. 511 à Limoges - mort le à Attane, l'actuelle ville de Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne) était un religieux gallo-romain du VIe siècle, qui contribua grandement à l'évangélisation du Limousin. Il est fêté le 25 août.
Hagiographie
Fils de Jocondus et de Pélagie, Arède reçut une éducation chrétienne. Ayant été envoyé à la cour d'Austrasie, il mérita l'estime et l'affection du roi Thibert Ier (v. 505 - 548), roi de Reims de 534 à 548.
Saint Nizier, évêque de Trèves, qui avait remarqué sur sa figure quelque chose de divin, lui fit quitter cette vie laïque, et l'admit dans les rangs de ses clercs. Ce fut dans ces temps que Dieu aurait montré la sainteté d'Arède par un signe miraculeux rapporté par saint Grégoire de Tours. Un jour, pendant que les clercs chantaient les psaumes à l'église, on vit descendre une colombe éclatante de blancheur, qui, après avoir voltigé autour d'Arède, se posa sur sa tête, comme pour indiquer qu'il était déjà tout rempli du Saint-Esprit. Comme il se trouvait déjà dans l'embarras et qu'il voulait l'éloigner, elle voltigea encore un peu, et de nouveau se posa sur sa tête et sur son scapulaire ; elle l'accompagna même comme en se jouant autour de lui jusqu'à la maison de l'évêque.
Son père et son frère étant morts, Arède revint à Limoges pour consoler sa mère. Mais il ne changea rien au plan de vie qu'il s'était tracé. Quelque temps après il fonda le monastère d'Attane sur les terres qu'il possédait dans le lieu d′Attanum, en Limousin, et en fut le premier abbé. Les religieux qu'il eut d'abord sous sa conduite étaient de sa propre famille. La règle qu'il leur donna était composée des Institutions cénobitiques de saint Jean Cassien, de celles de saint Basile de Césarée et des maximes des anciens Pères. Pélagie, sa mère, fournissait le nécessaire à l'entretien de la communauté.
Cette abbaye d'Attane est à l’origine de la ville murée de Saint-Yrieix.
Il se rendit au tombeau de saint Julien de Brioude et en rapporta des reliques, et il alla très souvent prier auprès du tombeau de saint Martin à Tours. Il fit d’ailleurs construire des églises en l’honneur de plusieurs saints dont il était allé chercher les reliques.
Plusieurs églises et plusieurs communes du centre-ouest de la France sont nommées d'après lui.
Miracles
Grégoire de Tours, son contemporain, dit qu'il ne pourrait compter tous les malades que saint Arède a guéris par le signe de la Croix. Une fois il fit jaillir une source abondante, d'une terre aride, en y plantant une baguette qu'il tenait à la main. Une autre fois, comme il bâtissait un oratoire en l'honneur de saint Julien de Brioude, martyr, il fit cesser par ses prières une pluie torrentielle qui troublait les travaux. Après avoir institué par testament saint Hilaire de Poitiers et saint Martin de Tours ses héritiers, il est mort, à près de 80 ans, d'une dysenterie, le . Saint Martin de Tours étant mort en 397 il est plus que probable que l'héritier en question soit Gregoire de Tours contemporain d'Aredius et mort après lui en 594.
Saint Ferréol, évêque de Limoges, assista à ses obsèques. Deux femmes possédées du démon y furent guéries. Le corps de saint Arède fut levé du tombeau par Sébrand Chabot, également évêque du diocèse, le dimanche après les Rogations, le .
Source
- Texte d'Alban Butler, Vies des Pères, des martyrs et des autres principaux saints, traduction de l'abbé Godescard, Toulouse 1808.
Annexes
Bibliographie
- François Arbellot, « Testament de saint Yrieix », dans Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, 1874, tome XXIII, p. 174-193 (lire en ligne)