Aqueduc des monts d'Or
L'aqueduc des monts d'Or est un des aqueducs desservant la ville antique de Lyon, Lugdunum. Long de 26 km il recueillait les eaux des monts d'Or et arrivait au quartier des Minimes dans l'actuel 5e arrondissement de Lyon.
Aqueduc des monts d'Or | ||
Le lavoir des Gambins, à Poleymieux-au-Mont-d'Or, marque aujourd'hui le point de départ de l'aqueduc des Monts d'Or. | ||
Localisation | ||
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Pays | France | |
Lieu | Rhône | |
Type | Aqueduc | |
Coordonnées | 45° 49′ 48″ nord, 4° 48′ 45″ est | |
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire
Il fut sans doute le premier aqueduc construit. Il est daté entre 30 av. J.-C. et 150 apr. J.-C. de notre ère, mais date probablement du début de cette période, vers l'an 20 av. J.-C., et fut peut-être décidé par Marcus Vipsanius Agrippa[1]. Il prenait sa source dans le vallon de Poleymieux-au-Mont-d'Or, au lieu-dit hameau des Gambins, et contournait le massif par l'est en recueillant les eaux de plusieurs autres sources (son tracé est visible par endroits à Curis-au-Mont-d'Or, Albigny-sur-Saône, Couzon-au-Mont-d'Or et Saint-Romain-au-Mont-d'Or[2] - [3]). L'aqueduc descend lentement en suivant les courbes de niveau, à raison de 1,4 m par kilomètre en moyenne[4].
Construit à flanc de colline aux alentours de 300 m, il avait une pente de 1 à 1,5 mm par m. Son débit est très variable suivant les sources. Son volume intérieur était d'environ 50 × 60 cm, pour une emprise extérieure d'environ 1,50 × 1,90 m, ce qui assurait un débit théorique maximum de 12 000 m3 par 24 heures[5]. Camille Germain de Montauzan l'estime entre 8 000 m3 jour−1 (93 L s−1) et 15 000 m3 jour−1(174 L s−1)[6] ; Jean Burdy[7], entre 2 000 m3 jour−1 (23 L s−1) et 6 000 m3 jour−1 (70 L s−1)[8].
Il comportait deux ouvrages d'art : le pont-siphon du vallon des Rivières, qui franchissait le ruisseau de Rochecardon entre Saint-Didier-au-Mont-d'Or et Champagne-au-Mont-d'Or au lieu-dit Le Bidon, et celui d'Écully, qui franchissait le ruisseau des Planches au lieu-dit Les Massues. Ces ouvrages ont commencé à être démantelés dès les grandes invasions, pour récupérer les pierres et le plomb des conduites. Les derniers vestiges du siphon d'Écully ont disparu au début du XIXe siècle.
Une partie des ruines de l’aqueduc est classée monument historique, notamment :
- Saint-Romain-au-Mont-d'Or : réservoirs d'aqueduc du Vallon d'Arches (inscription en 1991)[9].
Notes et références
- Montauzan 1908, « Chapitre I - Aperçu historique », page 16.
- Guide des aqueducs romains de Lyon, par Jean Burdy, Éditions lyonnaises d'art et d'Histoire, 1999, (ISBN 2-84147-063-6), p. 86 à 89.
- Carte générale de l'aqueduc des monts d'Or, consulté le 22 mai 2023.
- Département du Rhône, Préinventaire des monuments et richesses artistiques, 26, Couzon-au-Mont-d'Or, 1998, page 17.
- Souterrains et captages traditionnels dans le Mont d'Or lyonnais, Michel Garnier et Philippe Renault, juin 1993, (ISBN 2-9507706-0-6), p. 115 Ã 117.
- Montauzan 1908, « Chapitre V - § II. - Mesure du débit et de la distribution », page 345.
- « Jean Burdy », sur Babelio (consulté le ).
- Burdy 2008, « Les aqueducs de Lugdunum », page 33.
- « Réservoirs d'aqueduc du Vallon d'Arche (vestiges) », notice no PA00118149, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean Burdy, Les aqueducs romains de Lyon, Lyon, L'Araire, , 136 p. (ISBN 978-2-7297-0683-8)
- Camille Germain de Montauzan, Les aqueducs romains de Lyon : Étude comparée d'archéologie romaine. Thèse de doctorat, Paris, Ernest Leroux Éditeur, , 496 p. (ASIN B001C94UG8, lire en ligne)