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Apogée (logiciel)

ApogĂ©e (pour « Application pour l'organisation et la gestion des enseignements et des Ă©tudiants ») est un progiciel de gestion intĂ©grĂ© (PGI) dĂ©veloppĂ© par l'Agence de mutualisation des universitĂ©s et des Ă©tablissements (AMUE) depuis 1995[1]. Il est destinĂ© Ă  la gestion des inscriptions et des dossiers des Ă©tudiants dans les universitĂ©s françaises.

Depuis 2011, des travaux sont engagés par l'Amue pour remplacer Apogée. En 2017, un partenariat est signé entre l'Amue et l'association Cocktail pour mettre en œuvre un projet commun pour la construction d'une solution logicielle qui succédera à Apogée/ROF pour l'Amue et à Scolarix/SVE pour l'association Cocktail.

Généralités

Ancien logo.

Le logiciel est conçu pour la gestion des inscriptions administratives (frais d'inscription, sécurité sociale), inscriptions pédagogiques (rattachement à un diplôme, une année, à un ensemble de modules), des examens (planning, relevé de notes), pour l’aide aux jurys de semestre et d'année (aide à la délibération) et à la production des diplômes (procès-verbaux, annexe au diplôme, etc.).

Il équipe près de 90 établissements d'enseignement supérieur[2], ce qui représente environ 1,5 à 2 millions de dossiers d'étudiants gérés. Grâce aux accords de coopération franco-marocains, le logiciel Apogée est également implanté dans 12 des 14 universités marocaines[3]. À cette occasion, il a été traduit en arabe[4].

En France, il permet l’échange de données avec les établissements d’enseignement secondaire (par le biais des opérations préalables à l’inscription, OPI), avec les organismes de gestion de la Sécurité sociale étudiante, avec les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), ainsi qu'avec la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance statistiques du Ministère. La durée de conservation des données ne peut excéder dix ans à compter de la dernière inscription, selon l’arrêté de 1995 (art. 4).

Le projet Apogée a été lancé en 1992 par une poignée d'établissements (universités Rhône-Alpes, Auvergne et Bourgogne), qui ont défini un premier cahier des charges. En 1993, un groupement d’intérêt public GIGUE a vu le jour pour mener à bien le développement[5]. En 1995 a commencé l’implantation et l’exploitation du logiciel.

Le logiciel est une application fonctionnant sur une base Oracle. Dans chaque établissement, deux serveurs sont généralement utilisés (un serveur de base de données, un serveur d'application) sous Linux. Le temps moyen d’une inscription par le Web est estimé à 10 minutes (moyenne de 9 à 10 écrans d’une minute chacun)[6].

Le prix du logiciel comprend une licence ainsi qu’une redevance annuelle, dont le montant dĂ©pend des ressources de l'Ă©tablissement[7]: de 35 000 Ă  80 000 € pour la licence, de 7 000 Ă  27 000 € pour la redevance.

Structure

ApogĂ©e est structurĂ© en « modules Â».

  • Inscription administrative. – CrĂ©ation automatique des formulaires d’inscription remplis par les Ă©tudiants lors de leurs rĂ©inscriptions via Internet.
  • Dossier "Étudiant. – DonnĂ©es administratives des Ă©tudiants : cursus, situation comptable vis-Ă -vis de l’universitĂ©, numĂ©ro de SĂ©curitĂ© sociale (en lien avec les organismes de gestion des Ă©tudiants type SMEREP ou LMDE), inscription pĂ©dagogique, adresse...
  • Stage. – Gestion des conventions de stage
  • ContrĂ´le des connaissances. – Saisie des barèmes, coefficients et règles de calcul de notes et de rĂ©sultat pour les UE ou pour la moyenne gĂ©nĂ©rale.
  • RĂ©sultat. — Saisies des notes, calcul automatique des notes, classement des Ă©tudiants, calcul des ECTS acquis, calcul des moyennes (compte tenu des "points de jury" attribuĂ©s en fin de semestre (soit Ă  une UE en particulier pour l’obtention d’ECTS, soit Ă  la moyenne gĂ©nĂ©rale). Impression de documents: procès-verbaux de notes, attestations de rĂ©ussite, relevĂ©s de notes, diplĂ´mes... Archivage des donnĂ©es concernant les diplĂ´mĂ©s de moins de 3 ans.
  • Inscription pĂ©dagogique. — Inscription des Ă©tudiants dans les cours, soit de manière individuelle (Ă©tudiant par Ă©tudiant), soit "en masse" (par les secrĂ©tariats, en particulier pour les cours obligatoires).
  • RĂ©fĂ©rentiel. — Stockage des donnĂ©es techniques. Par exemple, les donnĂ©es "Utilisateur" (droits d’accès des utilisateurs) ou les donnĂ©es "Environnement" (statuts des diffĂ©rents partenaires institutionnels, liste des composantes de l’universitĂ©, etc.)

PC-Scol, le projet de demain

La solution gèrera la formation initiale et continue, la scolarité et la vie étudiante.

En , la signature d’une convention entre l’Amue et l’association Cocktail a permis au projet de démarrer : les actions se structurent pour construire le nouveau SI Scolarité.

La co-construction est au cœur de la démarche. Une équipe projet est en place à l’Amue à Montpellier, l’équipe Socle issue des personnels de l’association Cocktail est opérationnelle à Toulouse, et des équipes sont dédiées au projet à Strasbourg, Nantes et Grenoble.

Le futur système permettra de répondre à des besoins aussi variés que :

  • la prĂ©paration du pilotage contractuel, notamment la rĂ©ponse aux enquĂŞtes nationales ou encore la simulation des coĂ»ts de formation ;
  • le pilotage opĂ©rationnel avec par exemple la prĂ©paration des Ă©lections ou encore l’optimisation de la gestion des locaux ;
  • la construction de l’offre de formation, par exemple accrĂ©ditation de l’offre ;
  • l’inscription des Ă©tudiants (faire payer ou exonĂ©rer, calculer les frais ou les droits dus, signature des chartes et des règlements, affiliation Ă  la sĂ©curitĂ© sociale) ;
  • l’accueil des Ă©tudiants (traitement des candidatures et des prospects par exemple) ;
  • le suivi du cursus (suivre et attester l’assiduitĂ©, l’insertion professionnelle, etc.) ;
  • mais aussi la gestion de la vie Ă©tudiante (gestion des aides, de la mĂ©decine prĂ©ventive, ou encore valorisation de l’engagement Ă©tudiant) et des alumni ;
  • l’élaboration de conventions de stage, etc.

Critiques et mérites

Le coĂ»t du logiciel est un frein Ă  son adoption[8]. L'AMUÉ Ă©voque Ă©galement Ă  son propos les « difficultĂ©s Ă  mettre en Ĺ“uvre une vĂ©ritable dĂ©marche de projet Â».[9]

L'IGAÉNR relève également:

  • les erreurs de calculs sur les taux de rĂ©ussite: « Le fait que le logiciel de scolaritĂ© (…) ne prenne pas en compte les Ă©tudiants effectivement prĂ©sents aux examens mais rapporte les Ă©tudiants qui obtiennent leur diplĂ´me aux inscrits administratifs conduit Ă  la très faible fiabilitĂ© des taux de rĂ©ussite Ă©tablis par le seul recours Ă  cette application. Â»[10]
  • les erreurs de saisie: « Les rĂ©sultats sont saisis en gĂ©nĂ©ral par du personnel administratifs, avec une saisie unique sur le logiciel "ApogĂ©e" : la mission a constatĂ© que cette saisie n’offre pas toujours la sĂ©curitĂ© requise, et par exemple les deux mentions "ajournĂ©" et "dĂ©faillant" (c'est-Ă -dire "absent") Ă©taient dans un dĂ©partement rĂ©gulièrement utilisĂ©es l’une pour l’autre. Â»[11]

Les Ă©tablissements en voient Ă©galement les limites :

  • difficultĂ© Ă  calculer la charge d'enseignement[12],
  • mauvaise intĂ©gration des programmes de "formation permanente" et de formations Ă  distance[12],
  • bidouillage autour des heures complĂ©mentaires issues du Plan RĂ©ussite en Licence[12],
  • difficultĂ© Ă  intĂ©grer les cours mutualisĂ©s…[12]
  • « lourdeurs, problèmes de communication et d’interfaçage, absence de rĂ©fĂ©rentiel unique Â»; « La description de l’offre de formation dans ApogĂ©e est complexe et hĂ©tĂ©rogène. Â»[13]
  • « en matière d’authentification et de gestion des droits d’accès, (…) ApogĂ©e gère sa propre base de comptes, ce qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme une anomalie et un handicap pour la sĂ©curitĂ© globale des applications Â» (p. 24)[13]

Les usagers se plaignent Ă©galement[14]:

  • « ApogĂ©e accroĂ®t le poids des tâches administratives et diminue la souplesse de gestion qu’on se permettait auparavant Â»; cela constitue une « dĂ©rive bureaucratique qui brime les initiatives individuelles et grève les marges de manĹ“uvre locales Â»[15]
  • ApogĂ©e provoque un « lissage des singularitĂ©s des diffĂ©rentes disciplines et porte ainsi atteinte Ă  leurs qualitĂ©s propres Â»[15]
  • ApogĂ©e est un « outil de flicage. Cela permet d’évaluer le coĂ»t de chaque formation dans la perspective d’une meilleure rentabilitĂ© et/ou performance des formations»[15]
  • ApogĂ©e est rigide au point de ne pas permettre de transdisciplinaritĂ©: «ça met les recommandations du ministère en face de ses contradictions car on nous demande d’installer des logiciels qui permettent de clarifier les choses au niveau des statistiques et des coĂ»ts de formation. Ă€ cĂ´tĂ© de ça, on nous exhorte Ă  faire des transdisciplinaritĂ©s pour Ă©toffer les diplĂ´mes, tout en sachant que ça ne nous est pas possible.”»[15]

Seul le Comité national d'évaluation (ancêtre de l'AÉRES et du HCERES) remarque que « l’utilisation du logiciel Apogée a permis d’harmoniser les pratiques et l’accès à des données fiables, et de renforcer la rigueur des procédures, en particulier pour ce qui concerne la validation des modalités de contrôle des connaissances par le CÉVU et le respect des règlements d’examen. »[16]

Pour pallier les insuffisances du logiciel, les universités multiplient les modules qui s'y connectent, développés localement ou choisis parmi les produits concurrents EVE, Université de Lorraine[17], ADE et GASEL (Université de Lyon I[18]), Helico et ADE (Université de Grenoble)[19], SAGHE à l'Université de Toulouse II[20].

Notes et références

  1. Arrêté du 26 janvier 1995 portant création d'une application informatique nationale de gestion des enseignements et des étudiants
  2. École centrale Paris, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), École nationale supérieure d'architecture de Grenoble, École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen, École nationale supérieure de chimie de Clermont-Ferrand, École nationale supérieure de chimie de Montpellier, École nationale supérieure de chimie de Rennes, École pratique des hautes études (EPHE), Institut polytechnique de Grenoble, Institut d'études politiques de Bordeaux, Institut d'études politiques de Rennes, Institut national des langues et civilisations orientales, Institut national des sciences appliquées de Toulouse, Institut national polytechnique de Lorraine, Institut national polytechnique de Toulouse, Université d’Aix-Marseille I, Université d’Aix-Marseille 2, Université d’Aix-Marseille 3, Université d’Amiens, Université d’Angers, Université des Antilles et de la Guyane, Université d’Artois, Université de Besançon, Université de Bordeaux I, Université de Bordeaux II, Université de Bordeaux III, Université de Bordeaux 4, Université de Brest, Université de Bretagne Sud, Université de Caen, Université de Cergy-Pontoise, Université de Chambéry, Université de Clermont-Ferrand I, Université de Clermont-Ferrand II, Université de Corse, Université de Dijon, Université d'Évry-Val d'Essonne, Université de Grenoble 1, Université de Grenoble 2, Université de Grenoble III, Université de La Réunion, Université du Havre, Université du Mans, Université de Lille II, Université de Lille III, Université de Limoges, Université du Littoral, Université de Lyon I, Université de Lyon II, Université de Marne-la-Vallée, Université de Metz, Université de Montpellier 1, Université de Montpellier 2, Université de Montpellier 3, Université de Mulhouse, Université de Nancy I, Université de Nancy II, Université de Nice, Université d'Orléans, Université de Paris I, Université de Paris III, Université de Paris IV, Université de Paris V, Université de Paris VII, Université de Paris X, Université de Paris XI, Université de Paris XII, Université de Paris XIII, Université de Paris Dauphine, Université de Pau, Université de Perpignan, Université de Poitiers, Université de Reims, Université de Rennes 1, Université de Rennes 2, Université de Rouen, Université de Saint-Étienne, Université de Strasbourg I, Université de Strasbourg II, Université de Strasbourg III, Université de Toulon, Université de Toulouse I, Université de Toulouse II, Université de Toulouse III, Université de Tours, Université de Valenciennes, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
  3. « Accueil > Formation - Vie de l'étudiant > Logiciels > APOGEE > Présentation > Liste des établissements équipés », sur www.amue.fr (consulté le )
  4. http://www.terena.org/activities/development-support/eumedevent2/presentations/Tricha-EUMed2.pdf
  5. Gueissaz, Albert. "Informatisation et construction de systèmes d'information : quelques dilemmes de la modernisation des organisations universitaires". In: Réseaux, 1995, volume 13 no 69. p. 97-119. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1995_num_13_69_2640
  6. [PDF]« Cahier des charges d’implantation d’Apogée », sur www.amue.fr (consulté le ), page 41
  7. [PDF]« Contributions des établissements au financement de l'Amue », sur www.amue.fr (consulté le )
  8. « Université de Paris », sur Université de Paris (consulté le ).
  9. Marie-Pierre Dorville, "Quelle utilisation... jusqu’où ?" http://www.amue.fr/fileadmin/amue/documents-publications/amue/CR_GuidScol.pdf
  10. http://media.education.gouv.fr/file/38/4/6384.pdf
  11. http://media.education.gouv.fr/file/65/5/6655.pdf
  12. « http://eti.univ-bpclermont.fr/getfile.php/tap_boiteoutils/201/RAPESUP%207%20mai%202010.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  13. « http://www.u-bordeaux1.fr/fileadmin/images-PDF/UNIVERSITE/Vie_institutionnelle/IGAENR-SIP-Bordeaux1.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  14. StĂ©phanie Mignot-GĂ©rard, « Ă‰checs patents et effets latents des politiques d’établissement. RĂ©flexions sur la rationalisation de l’universitĂ© française ». http://www.iae.univ-lille1.fr/intranet/espacespersos/Profs/530/Cours/Institutions_et_gouvernance/papier_ustl.doc
  15. Jimmy Saint-Louis, 5 décembre 2011. «Un logiciel qui n’atteint pas son…. Apogée». Bondy Blog
  16. Comité national d'évaluation, «SUIVI DES ÉVALUATIONS. L'UNIVERSITÉ DE PICARDIE - JULES-VERNE». Bulletin Nº44 - 2004 https://www.cne-evaluation.fr/WCNE_pdf/Bulletin44.pdf
  17. « Ă‰valuation, Visualisation de l’Enseignement »
  18. Gestion automatisée des services des enseignants de Lyon 1
  19. « http://webu2.upmf-grenoble.fr/projets/index.php?page=projet&id=54 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)

Voir aussi

  • Site de l'AMUE
  • Scolarix, logiciel concurrent en open source Ă©ditĂ© par le consortium Cocktail (dit consortium de La Rochelle), adoptĂ© par 54 Ă©tablissements
  • SIECLE, logiciel de gestion des Ă©lèves des Ă©tablissements scolaires du second degrĂ© en France (anciennement "Gestion des Ă©lèves et des personnels (GÉP)" puis Sconet)
  • Geste ("Gestion des structures des Ă©tablissements"), logiciel de gestion des Ă©lèves en Belgique
  • Scodoc, Logiciel de gestion de scolaritĂ© basĂ© initialement pour le fonctionnement des IUT.
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