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Anunnaki

Le terme Anunnaki (akkadien) ou Anun-naku, du sumérien A-nun-na(k), désigne dans la mythologie mésopotamienne un groupe de dieux.

Il prend deux sens différents selon les textes et les époques :

  • dans certains cas, plutĂ´t anciens, il s'agit des principales divinitĂ©s du panthĂ©on mĂ©sopotamien ;
  • dans d'autres cas, plutĂ´t rĂ©cents, il s'agit de divinitĂ©s liĂ©es au Monde souterrain, les Enfers mĂ©sopotamiens.

Dans les domaines de la pseudoscience et de la science-fiction contemporaines, ces figures ont été reprises et réinterprétées comme des Extraterrestres venus sur Terre dans l'Antiquité pour apporter leurs savoirs.

Les sens du terme dans les textes antiques

Dans son sens ancien, aux époques sumérienne et paléo-babylonienne (premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C.), le terme Anunnaki désigne de manière collective les divinités les plus importantes du panthéon mésopotamien, organisées autour du grand dieu céleste An/Anu(m). Ils apparaissent sous cette forme dans le Mythe d'Etana comme ceux qui décident du destin, dans le récit sumérien de La mort de Gilgamesh, où le héros leur adresse des offrandes avant de trépasser, dans la fin de l'épilogue du Code de Hammurabi ils sont présentés comme « les dieux puissants du Ciel et de la Terre » et invoqués « tous ensemble » pour maudire quiconque ne respecterait pas ou altèrerait le texte[1].

Ce mot est parfois employé durant ces mêmes époques en parallèle à un autre, Igigi, qui désigne un groupe de dieux mais dont le sens est débattu : il se pourrait qu'il s'agisse d'un groupe plus restreint de dieux importants, mais plus simplement il pourrait s'agir d'un synonyme d'Anunnaki (par exemple dans Atrahasis)[2].

Quelque part autour du milieu du IIe millénaire av. J.-C. le sens des mots Anunnaki et Igigi évolue : le premier désigne les divinités du Monde souterrain (les Enfers, aussi l'Abîme), donc un groupe de divinités chthoniennes, tandis que le second désigne les divinités du Ciel. Mais d'autres textes distinguent des Anunnaki du Ciel et des Anunnaki du Monde souterrain, ce qui indique qu'il n'y a pas une seule vision des choses[3].

Le terme Annunaki est également repris dans des textes cunéiformes anatoliens, dans la sphère culturelle hourrite-hittite, où il sert à désigner un groupe de divinités infernales[1]. Dans ce contexte qui présente des contacts culturels avec le monde grec, ils ont pu être rapprochés des Titans de la mythologie grecque par certains universitaires[4].

Nombre et organisation du monde divin

Plusieurs textes babyloniens d'époque moyenne, datés des derniers siècles du IIe millénaire av. J.-C., donnent un nombre de 600 Anunnaki. C'est le cas d’Enuma Elish, le principal texte mythologique babylonien, qui précise dans un passage que les 600 Anunnaki sont répartis en deux groupes, à savoir 300 au Ciel et 300 dans le Monde souterrain (VI 39–44). Mais un autre passage du même mythe donne 300 Igigi au Ciel, et 600 autres (les Anunnaki manifestement) dans le monde de l'Abîme (VI 69). Ce dernier passage est selon W. Lambert une glose, appuyée sur un texte topographique de Babylone (Tintir) qui indique que la ville comprend 600 autels pour les Anunnaki et 300 pour les Igigi. Dans une litanie d'époque récente rédigée dans une variante du sumérien employée pour les chants (emesal), une organisation du monde divin est donnée comme suit : 50 grands dieux, 7 dieux des destinées, 300 Anunnaki du Ciel, et 600 Anunnaki du Monde inférieur. Cette division entre 300 Igigi célestes et 600 Anunnaki chthoniens semble la vision dominante de l'époque babylonienne moyenne. Pour les autres périodes les textes mésopotamiens donnant une organisation générale du monde divin sont rares, et présentent des contradictions entre eux, ce qui témoigne d'une absence de tradition unifiée[5].

Évocations dans les œuvres culturelles

Les Anunnaki sont présents dans la culture contemporaine, essentiellement dans le domaine de la science-fiction et de la pseudoscience, notamment en lien avec la théorie des anciens astronautes qui y voit des Extraterrestres venus apporter leurs savoirs sur Terre dans l'Antiquité, ou d'une manière générale modifier les destinées de l'humanité.

Au cinéma et à la télévision

  • Dans SeaQuest, police des mers Saison 1 Ă©pisode 20.
  • Dans le film PhĂ©nomènes paranormaux de Olatunde Osunsanmi.
  • Dans la sĂ©rie animĂ©e Scooby-Doo : Mystères associĂ©s, en particulier dans les derniers Ă©pisodes de la saison 2 qui clĂ´turent la sĂ©rie ; ils peuvent possĂ©der les animaux et leurs descendants sont des animaux qui parlent, comme Scooby ou le Pr PĂ©riclès.
  • Dans le film d'horreur Sanitarium, il y a une rĂ©fĂ©rence aux Annunakis dans le 3e rĂ©cit du film.
  • Dans la sĂ©rie animĂ©e Senki Zesshou Symphogear, il est dĂ©montrĂ© que ce sont les Annunakis qui ont dĂ©truit la tour de Babel durant l'AntiquitĂ© et causĂ© la malĂ©diction de Balal, privant l'humanitĂ© du langage unifiĂ©, empĂŞchant les hommes de se comprendre.
  • Dans le film Prometheus, des chercheurs trouvent des fresques et gravures Ă  plusieurs endroits du monde qui reprĂ©sentent toutes un homme qui pointe du doigt un système solaire, ce qui pousse les protagonistes Ă  se rendre jusqu'Ă  une lune dans ce système solaire sur laquelle ils trouvent des constructions extraterrestres gravĂ©es de symboles cunĂ©iformes sumĂ©riens, en clin d'Ĺ“il aux Annunakis « dieux venus du ciel sur la Terre » et « crĂ©ateurs de l'homme » dans les croyances sumĂ©riennes.

Dans la culture musicale

  • Dr. Steel fait allusion Ă  Annunaki dans sa chanson Conspiracy.
  • Sur l'album Formulas Fatal to the Flesh de Morbid Angel, la chanson Heaving Earth fait explicitement rĂ©fĂ©rence aux Anunnaki.
  • Venom traite du sujet sur la chanson Annunaki Legacy, sur l'album Fallen Angels.
  • Melechesh aborde ce thème sur le morceau Annunaki's golden thrones, sur l'album Sphynx. La plupart de leurs morceaux traitent de lĂ©gendes sumĂ©riennes.
  • Apathy en fait rĂ©fĂ©rence dans son titre The Grand Leveler sur l'album Connecticut casual.
  • Vald sort le single Anunnaki le 7 janvier 2022, ainsi qu'un clip musical du mĂŞme nom.
  • Osirus Jack dans Trilogie en featuring avec RoiHeenok & KakiSantana667, y fait rĂ©fĂ©rence dès le dĂ©but de la chanson.

Dans les jeux

  • Dans la sĂ©rie de jeux vidĂ©o Assassin's Creed, les crĂ©ateurs des artĂ©facts, ceux-qui-Ă©taient-lĂ -avant, sont parfois dĂ©signĂ©s sous le terme d'Annunakis[6].
  • Dans le jeu de rĂ´les Fading Suns, les Anunnakis sont les crĂ©ateurs des portails de saut.
  • Dans les jeux The Conduit et Conduit 2, Anunnaki est citĂ©e dans des messages cachĂ©es trouvable dans les diffĂ©rents niveaux grâce Ă  l'Ĺ“il de Tiamat servant Ă  dĂ©velopper le lore de l'univers des jeux.

Dans la littérature

  • Zecharia Sitchin Ă©voque les Anunnakis au travers d'une sĂ©rie de plus de 14 livres, Ă  commencer par La 12ème planète.
  • Anton Parks (es) relate le destin des Anunnakis Ă  travers ses livres, notamment dans sa saga Les chroniques du ÄžirkĂş.
  • David Icke soutient dans ses essais que des lignĂ©es de reptiliens, les Annunakis, contrĂ´lent secrètement la Terre pour l'asservir.
  • Anne Robillard prĂ©sente les Annunakis et Igigis comme des extra-terrestres reptiliens voulant s’emparer de la terre dans sa sĂ©rie « Les Ailes d’Alexanne Â».

Dans la bande dessinée

  • Vicente Montalbá, dans l'album Anunnaki, Ă©voque le retour des Anunnakis sur Terre Ă  l'Ă©poque moderne.

Notes et références

  1. Frayne et Stuckey 2021, p. 25.
  2. Lambert 2013, p. 194-195.
  3. Lambert 2013, p. 195-196.
  4. (en) Ian Rutherford, « Canonizing the Pantheon: the Dodekatheon in Greek Religion and its Origins », dans Jan N. Bremmer et Andrew Erskine (dir.), The Gods of Ancient Greece: Identities and Transformations, Édimbourg, Edinburgh University Press, , p. 51
  5. Lambert 2013, p. 194-195 et 196.
  6. « Quelques éclaircissements : Les artefacts - Dossier : La série Assassin's Creed », Jeuxvideo.com,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • (en) Jeremy Black et Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, Londres, British Museum Press, , p. 34
  • (en) Wilfried G. Lambert, Babylonian Creation Myths, Winona Lake, Eisenbrauns,
  • (en) Douglas R. Frayne et Johanna H. Stuckey, A handbook of gods and goddesses of the ancient Near East : Three thousand deities of Anatolia, Syria, Israel, Sumer, Babylonia, Assyria, and Elam, University Park, Eisenbrauns, The Pennsylvania State University, , p. 25

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative Ă  la bande dessinĂ©e :
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopĂ©die gĂ©nĂ©raliste :
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