Anton Ier de GĂ©orgie
Anton Ier de GĂ©orgie (en gĂ©orgien : áááąáá I ; 28 octobre 1720 - 12 mars 1788), nĂ© TeĂŻmouraz Bagration, est un Catholicos-Patriarche de l'Ăglise orthodoxe gĂ©orgienne qui sert en 1744-1755 puis en 1764-1788.
Patriarche de GĂ©orgie |
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Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 67 ans) Tbilissi |
SĂ©pulture | |
Nom dans la langue maternelle |
áááááááááĄ-áááąá ááá á„á áááąáá I |
Nom de naissance |
áááąáá I |
Activité | |
PĂšre |
Biographie
Un des fils du roi JessĂ© de Karthli et de sa femme, la princesse HĂ©lĂšne-Begoum (elle-mĂȘme fille du roi HĂ©raclius Ier de KakhĂ©tie), Anton est nĂ© comme prince royal (batonichvili) et est Ă©levĂ© avec son cousin, le prince HĂ©raclius (le futur roi HĂ©raclius II) Ă Telavi (KakhĂ©tie), oĂč il Ă©tudie la thĂ©ologie et apprend le grec, une langue tatare et le persan. Ă l'Ăąge de 15 ans, Anton est fiancĂ© Ă la fille de l'influent homme politique Guivi Amilakhvari, mais celle-ci est capturĂ©e par Nader Chah quand celui-ci prend Tbilissi en 1735. Selon le professeur Alexander Mikaberidze, cette reconquĂȘte de la GĂ©orgie par Nader Chah des mains des Ottomans en 1735 durant la guerre turco-persane de 1730-1735 a un effet profond sur Anton, qui quitte la cour royale et devient un moine en 1738. Cinq ans plus tard, il rejoint le monastĂšre de David Garedja en KakhĂ©tie, avant d'ĂȘtre Ă©lu Catholicos-Patriarche de l'Ăglise orthodoxe gĂ©orgienne en 1744. Dans une sĂ©rie d'Ă©vĂšnements politiques qui se dĂ©roulent en 1744, cet Ă©pisode coĂŻncide avec la dotation des royaumes de Karthli et de KakhĂ©tie aux rois TeĂŻmouraz II, son oncle, et HĂ©raclius II, son cousin, respectivement.
Anton Ă©tablit de proches relations avec les missions catholiques actives en GĂ©orgie et s'engage Ă augmenter les contacts avec l'Europe occidentale, ce qui mĂšne Ă de nombreuses critiques du clergĂ© conservateur, qui l'accuse de corrompre la foix orthodoxe gĂ©orgienne et d'essayer d'introduire le catholicisme en GĂ©orgie. Quand TeĂŻmouraz II annule ces efforts en expulsant les missions catholiques de GĂ©orgie, les opposants d'Anton prennent leur chance. Le conseil ecclĂ©siastique menĂ© par Zakarias A. Gabachvili, un opposant d'Anton, limoge le Catholicos-Patriarche de sa position le 17 dĂ©cembre 1755 et installe Ă sa place Joseph Djandieri. AprĂšs cette dĂ©cision, qui Ă©quivaut une expulsion de l'Ăglise, puis Ă la suite d'un emprisonnement de 18 mois, il se rĂ©fugie en Russie, oĂč il parvient Ă se faire pardonner de ses accusations par le Saint Synode de l'Ăglise orthodoxe russe le 16 mars 1757 et est nommĂ© ArchevĂȘque de Vladimir le 23 novembre 1757 par dĂ©cret de Catherine II.
Ă la suite de l'invitation d'HĂ©raclius II en 1762, Anton retourne au nouvellement-formĂ© royaume de Karthl-KakhĂ©tie. Dans un conseil de l'Ăglise gĂ©orgienne, il parvient Ă vaincre les conservateurs et rĂ©Ă©lu comme Catholicos-Patriarche en 1764, commençant ainsi son second mandat. Il est impliquĂ© dans les dĂ©cisions politiques de son cousin et continue ses efforts de rapprocher les Ătats gĂ©orgiens Ă l'Europe. En 1772-1782, Anton participe aux nĂ©gociations qui aboutissent Ă la signature du traitĂ© de Gueorguievsk en 1783, Ă©tant lui-mĂȘme envoyĂ© par le roi en 1772.
Anton Ier meurt le 12 mars 1788 et est enterré à la cathédrale de Svetitskhoveli à Mtskheta, devant la porte royale.
Efforts socio-culturels
Anton est un mĂ©cĂšne gĂ©nĂ©reux des arts et de la littĂ©rature gĂ©orgienne et supervise la fondation de nombreuses Ă©coles, dont les sĂ©minaires de Tbilissi en 1755 et de Telavi en 1782. Il supervise personnellement la rĂ©daction des programmes d'enseignement dans ces Ă©coles, rĂ©dige le livre Ă©colier qrtuli ghramatika en 1753 et traduit des Ă©crits europĂ©ens sur la physique, qu'il enseigne lui-mĂȘme dans ses sĂ©minaires. Il est dĂ©cisif dans la rĂ©organisation du calendrier religieux, Ă©crit de nombreuses hymnes et plusieurs canons et traduit de nombreux travaux orthodoxes russes en gĂ©orgien.
En 1769, Anton finalise son plus grand travail, nommé martirika, et commence une longue étude poétique de l'histoire culturelle de la Géorgie, nommée Tsakobilstikvaoba. Responsable du systÚme éducationnel de Karthl-Kakhétie pour prÚs de 25 ans, une nouvelle génération d'artistes, de scientifiques et d'auteurs fleurissent sous sa protection, dont Ambrossi de Nekressi, Gaïoz le Recteur et Philippe Qaïtmazachvili. Grùce à ses efforts, il laisse un impact profond sur les sciences de la Géorgie du XVIIIe siÚcle, particuliÚrement en philosophie et en littérature.
Bibliographie
- (en) Alexander Mikaberidze, Historical Dictionary of Georgia, Lanham (Md.), Rowman & Littlefield, , 812 p. (ISBN 978-1-4422-4146-6, lire en ligne)
- (en) Charles Dowsett, SayatÊ»-Nova : An 18th-century Troubadour : a Biographical and Literary Study, Peeters Publishers (ISBN 978-90-6831-795-4)
- (en) Ronald Grigor Suny, The Making of the Georgian Nation, Indiana University Press, , 418 p. (ISBN 978-0-253-20915-3, lire en ligne)
- (en) Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, History of Georgia, Tbilissi, Publishing House Petite, , 488 p. [détail des éditions] (ISBN 978-9941-9063-6-7)
- Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie, Paris, l'Harmattan, , 335 p. [détail des éditions] (ISBN 2-7384-6186-7, présentation en ligne)