Antoine Dufour (évêque)
Antoine Dufour est un dominicain français qui fut le confesseur du roi Louis XII et d’Anne de Bretagne, et évêque de Marseille.
Antoine Dufour | ||||||||
Anne de bretagne reçoit d'Antoine Dufour le manuscrit « Les vies des femmes célèbres » | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Inconnue Inconnu |
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Ordre religieux | Ordre des Prêcheurs | |||||||
Décès | Lodi |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Évêque de Marseille | ||||||||
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Confesseur du roi Louis XII et d’Anne de Bretagne | ||||||||
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Originaire d’Orléans, Antoine Dufour entre dans la communauté dominicaine de cette ville, puis poursuit ses études de théologie au couvent Saint-Jacques à Paris. Son érudition et ses talents d’orateur le font rapidement connaître. Le roi Louis XII et sa femme Anne de Bretagne le prennent auprès d’eux comme confesseur.
Le confesseur du roi
En 1504, Antoine Dufour prêche devant la cour, à Lyon, à l'occasion des funérailles de Louis de Luxembourg, comte de Ligny[note 1]. L'assistance comprend notamment Laurent Bureau, alors confesseur du roi, Mery d'Amboise, Grand-Maitre de Rhodes, Jean d'Amboise, seigneur de Bucy, le chancelier Guy de Rochefort et Antoine de Lorraine[1].
Antoine Dufour était un familier[2] et peut-être un parent[3] de Jean Raulin, grand-maître du Collège de Navarre puis moine de l'Abbaye de Cluny.
Antoine Dufour succède en 1506 à Jean Clérée qui a été élu général des dominicains, dans le rôle de confesseur du roi Louis XII. La fonction comporte des dimensions complexes et exige du doigté. Le roi se confesse en réalité sept à huit fois par an seulement, mais il attend des religieux qui l'entourent qu'ils lui disent la vérité notamment à propos des pêchés qu'il peut commettre[2].
En 1507, le roi est accompagné en Italie non seulement par son confesseur, mais aussi par son aumônier, Renée de Prie, avec lequel il récite le bréviaire, mais aussi du Grand Aumônier, dont le titre est avant tout honorifique, Geoffroy de Pompadour, évêque de Périgueux, et de plusieurs chapelains et chantres. Geoffroy de Pompadour et Antoine Dufour sont chargés d'indemniser pour les dégâts commis par les troupes du roi sur les biens des monastères[2].
L’évêque
Deux jours après la mort d'Ogier d'Anglure, les chanoines qui se sont retirés à Signes à cause de la peste qui sévit à Marseille, désignent, le , Jean de Cuers, leur prévôt pour lui succéder. L'élection est à vrai dire fragile car les chanoines réunis sont seulement au nombre de trois[4].
Lorsque le décès d'Ogier d'Anglure est connu à Rome, le pape Jules II s'empresse de lui donner, le , Pierre Baudonis, qui est provençal de naissance, pour successeur.
Cette nomination fut sans effet car le roi Louis XII désigna son confesseur Antoine Dufour pour être évêque de Marseille. De plus Jean de Cuers ayant appris cette nomination se retira le en faveur d’Antoine Dufour qui eut ses bulles de nomination le . Au début de 1507, il se trouve dans son évêché à Marseille.
Louis XII reprend rapidement Antoine Dufour auprès de lui. En effet il sera à Savonne le pour assister à l’entrevue entre le roi de France et Ferdinand II d'Aragon. Le , il est à Lyon et prononce le discours d’apparat à la cérémonie au cours de laquelle le cardinal d’Amboise remet les insignes cardinalices à René de Prie, évêque de Bayeux.
En 1509, Louis XII voulut avoir son confesseur auprès de lui pendant son expédition en Italie à Milan. Il meurt au cours de cette expédition. Il est enterré dans l’église des dominicains de Lodi.
L'œuvre
Il compose plusieurs ouvrages dont :
- Les vies des femmes célèbres (1504), écrit selon le souhait d’Anne de Bretagne lui demandant de rédiger une apologie de la femme à travers les exemples les plus illustres. Il s’agit d’un manuscrit de 77 folios, enluminé par Jean Pichore. L’ecclésiastique a choisi 91 héroïnes depuis Ève jusqu’à Jeanne d’Arc. Ce précieux manuscrit se trouve actuellement au musée Dobrée de Nantes[5]. Dans ce livre, Antoine Dufour se qualifie d’inquisiteur de la foi.
- Une sainte Bible traduite en français sur ordre de la reine Anne de Bretagne.
- Paraphrase sur les sept psaumes de la Pénitence, Paris, 1551.
- La Diète du salut contenant cinquante méditations sur la Passion de Jésus-Christ, imprimerie Guille Guillard, Paris, 1557.
Bibliographie
- Joseph Hyacinthe Albanès, Armorial et sigillographie des évêques de Marseille : avec des notices historiques sur chacun de ces prélats : Jean Gasqui, Marseille, Marius Olive, (lire en ligne), p 73 à 80.
- François-Xavier de Belsunce, L’antiquité de l’église de Marseille et la succession de ses évêques, t. 3, Marseille, Veuve Jean-Pierre Brebion, (lire en ligne), p. 78 à 81.
- Jean-Marie Le Gall (auteur) et Nicole Lemaître (préfacière), Les Moines au temps des réformes : France (1480-1560), Seyssel, Editions Champ Vallon, , 556 p. (ISBN 2-87673-325-0 et 978-2-87673-747-1, lire en ligne).
- Henri Grégoire, Histoire des confesseurs des empereurs, des rois et d'autres princes, Paris, Baudouin frères, , 434 p. (lire en ligne).
- Georges Minois, Le Confesseur du Roi : Les directeurs de conscience sous la monarchie française, Paris, Fayard, , 556 p. (lire en ligne).
- Louis Antoine de Ruffi, Histoire de la ville de Marseille, t. 2, Marseille, Henri Martel, (lire en ligne).
- L. Barthélemy, Histoire d’Aubagne, Barlatier et Barthelet, Marseille, 1889, 2 volumes, tome 1 pages 198-199.
Notes et références
- Notes
- Louis de Luxembourg, comte de Ligny est le fils de Louis de Luxembourg-Saint-Pol, le « connétable de Saint-Pol » et de Marie de Savoie, fille de Louis Ier de Savoie et d'Anne de Lusignan.
- Références
- Jean-Marie Le Gall 2001 [lire en ligne]
- Georges Minois 1988 [lire en ligne]
- Henri Grégoire 1824, p. 293. [lire en ligne]
- Joseph Hyacinthe Albanès 1884, p. 127 [lire en ligne]
- Sophie Cassagne-Bousquet, Un manuscrit d’Anne de Bretagne, Les vies des femmes célèbres d’Antoine Dufour, éditions Ouest-France, 2007.