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Antoine Baumé

Antoine Baumé est un pharmacien et chimiste français, né à Senlis le , mort le à Paris.

Antoine Baumé
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Augustin de Saint-Aubin, Antoine Baumé, d'aprÚs Charles-Nicolas Cochin
Naissance
Senlis (France)
DĂ©cĂšs (Ă  76 ans)
Paris (France)
Nationalité français
Domaines Chimie
Pharmacie
Institutions CollĂšge de France
Renommé pour Degré Baumé

Biographie

Antoine BaumĂ© naĂźt au sein d’une famille d’aubergistes et commence Ă  travailler Ă  13 ans chez un apothicaire de CompiĂšgne. En 1745, il poursuit comme apprenti dans une pharmacie parisienne dans l'officine du cĂ©lĂšbre Étienne-François Geoffroy, dit Geoffroy l'AĂźnĂ©. En il est reçu maĂźtre apothicaire.

Entré comme professeur de chimie au CollÚge de France en 1752, il met sur pied en 1757 avec Pierre Joseph Macquer un cours de chimie, dont il sera le démonstrateur jusqu'en 1773, et fait de nombreuses expériences sur les sujets les plus divers : préparation du mercure, cristallisation des sels, fabrication de la porcelaine, teinture de tissus, conservation du blé, dorure des piÚces d'horlogerie, etc. Il contribuera par plusieurs articles sur la chimie avec Philippe Macquer à la publication d'un dictionnaire encyclopédique : Dictionnaire portatif des arts et métiers[1] - [2], ouvrage préfacé par Pierre Joseph Macquer, frÚre de Philippe.

En 1767, ce chimiste spĂ©cialiste des saumures met au point des mĂ©thodes de production Ă  grande Ă©chelle et dirige la premiĂšre fabrique française qui commercialise du sel ammoniac ou salmiac. Il consacra au progrĂšs de la science une fortune acquise par son travail, et en 1773 devint membre de l'AcadĂ©mie des sciences, dont il deviendra pensionnaire en 1785. Il est l'auteur de nombreux mĂ©moires et articles sur les sujets les plus divers, estimĂ©s Ă  son Ă©poque. RuinĂ© par la RĂ©volution, il retrouve une carriĂšre industrielle et commerciale qu'il avait abandonnĂ©e en 1787 avec l'arrĂȘt d'activitĂ© de sa fabrique chimique. Il est Ă©lu associĂ© Ă  l'Institut de France en 1796, lors de sa rĂ©organisation, mais son attachement Ă  la thĂ©orie du phlogistique empĂȘche qu'il y accĂšde Ă  un grade plus Ă©levĂ©.

ƒuvres scientifiques

Chymie expérimentale et raisonnée, tome 1e, 1773

On lui doit plusieurs inventions utiles aux arts, plusieurs procĂ©dĂ©s de teinture et de dorure ; il parvint Ă  rendre les thermomĂštres comparables, et inventa l'arĂ©omĂštre (du grec αραÎčός, peu dense, et ÎŒÎ”Ï„ÏÎżÎœ, mesure) ainsi que l'Ă©chelle associĂ©e qui porte son nom : le degrĂ© BaumĂ©. Cet hydromĂštre Ă  poids constant permet de mesurer la concentration de n'importe quelle solution. La graduation en degrĂ© BaumĂ© (°BĂ©) est arbitraire et n'est valable qu'Ă  une tempĂ©rature donnĂ©e (le poids spĂ©cifique d'une solution varie avec la tempĂ©rature), d'oĂč la nĂ©cessitĂ© d'avoir des tables de correction en fonction de la tempĂ©rature.

Il était partisan des doctrines chimiques de Stahl et adversaire de la révolution opérée dans la science par Lavoisier. Son acharnement à défendre la théorie du phlogistique dans cette époque de révolution scientifique lui nuira beaucoup.

Dans l'Ă©dition de 1795 de ses ÉlĂ©ments de pharmacie thĂ©orique et pratique[3], il tente de dĂ©montrer que l'eau n'est pas composĂ©e d'hydrogĂšne et d'oxygĂšne en rĂ©futant les expĂ©riences de Lavoisier et Laplace.

NĂ©anmoins il convient de situer Antoine BaumĂ© dans son contexte historique. Il n'Ă©tait pas particuliĂšrement rĂ©trograde puisque dans son ouvrage Chymie expĂ©rimentale et raisonnĂ©e (Volume 3) de 1773, il s'Ă©lĂšve contre la pierre philosophale qui serait le remĂšde Ă  tous les maux et contre les alchimistes[4] : « On a mis entre ces deux genres d’artistes (Chymistes et Alchymistes) la mĂȘme distinction qu’entre les Astronomes et les Astrologues. On connoĂźt le ridicule justement appliquĂ© Ă  l’astrologie ; mais le ridicule de l’Alchymie n’est pas aussi universellement reconnu : beaucoup de personnes sont encore dupes de la croyance qu’elles donnent Ă  l’Alchymie. »

Bibliographie

  • Antoine BaumĂ©, Dissertation sur l'ĂŠther: dans laquelle on examine les diffĂ©rens produits du mĂȘlange de l'esprit de vin avec les acides minĂ©raux, Jean-Thomas HĂ©rissant, , 332 p. (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, Manuel de chymie, ou ExposĂ© des opĂ©rations de la chymie et de leurs produits, vol. 1766, P. F. Didot le jeune, 2e Ă©d., 501 p. (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, Chymie expĂ©rimentale et raisonnĂ©e, Volume 1, P. F. Didot le jeune, (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, Chymie expĂ©rimentale et raisonnĂ©e, Volume 2, P. F. Didot le jeune, (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, Chymie expĂ©rimentale et raisonnĂ©e, Volume 3, P. F. Didot le jeune, (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, MĂ©moire sur la meilleure maniĂšre de construire les alambics et fourneaux, P. F. Didot le jeune, , 128 p. (lire en ligne)
  • Antoine BaumĂ©, ÉlĂ©ments de pharmacie thĂ©orique et pratique, C.N. Guillon-d'Assas, , 7e Ă©d., 835 p. (lire en ligne) (9 Ă©ditions, de 1762 Ă  1818)
  • Antoine BaumĂ©, MĂ©moires sur les argiles,
  • Antoine BaumĂ©, MĂ©moire sur les marrons d'Inde : Dans lequel on expose les Moyens d'en tirer de la Farine propre Ă  faire du Pain salubre, et une nourriture agrĂ©able pour l'Homme et pour les animaux domestiques; ainsi que plusieurs ProcĂ©dĂ©s pour faire, avec l'Amidon de ce Fruit, une bonne Poudre Ă  poudrer., , 92 p. (lire en ligne)

Source

Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflÚte le savoir actuel sur ce thÚme, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des rÚgles de neutralité de Wikipédia.

Article connexe

Références

  1. Philippe Macquer, Dictionnaire portatif des arts et métiers, t. 1, Lacombe, , 631 p. (lire en ligne)
  2. Philippe Macquer, Dictionnaire portatif des arts et métiers, t. 2, Lacombe, , 588 p. (lire en ligne)
  3. Antoine BaumĂ©, ÉlĂ©ments de pharmacie thĂ©orique et pratique, C.N. Guillon-d'Assas, , 7e Ă©d., 835 p. (lire en ligne), p. 735-799
  4. Antoine Baumé, Chymie expérimentale et raisonnée, Volume 3, P. F. Didot le jeune, (lire en ligne), p. 616-630

Liens externes

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