Antoine-Achille d'Exéa-Doumerc
Le comte Antoine-Achille d'Exéa-Doumerc (1807-1902) est un militaire et général français du Second Empire.
Antoine-Achille d'Exéa-Doumerc | ||
Gravure du Général d'Exéa, parue dans le Monde Illustré lors du Siège de Paris | ||
Naissance | Château de Sérame (Aude) |
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Décès | (à 94 ans) Château de Ladevèze (Vérargues, Hérault) |
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Origine | France | |
Allégeance | Royaume de France République française Empire français France |
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Grade | Général de corps d'armée | |
Années de service | 1823 – 1902 | |
Commandement | 10e Bataillon de Chasseurs à Pied 25e Régiment d'Infanterie de Ligne XIIIe division du Ie corps d'Armée IIIe corps d'Armée de la IIe Armée de la défense de Paris |
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Conflits | Expédition d'Espagne Guerre d'indépendance grecque Campagne d'Algérie Guerre de 1870 |
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Faits d'armes | Bataille d'Isly Combat de Montmesly Bataille de Champigny |
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Distinctions | Grand Croix de la Légion d'honneur Grand Croix de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand Grand Croix de l'Ordre de Sainte-Anne Grand Croix du Médjidié |
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Carrière militaire
Achille d'Exéa est né le , fils de Marie-Louise de Trivio et de Jean-Barthélémy d'Exéa, gentilhomme émigré pendant la Révolution, ayant servi dans l'armée des Princes comme chef de bataillon au régiment anglais de Dillon. Le jeune Antoine-Achille embrasse la carrière des armes, entre au prytanée militaire de La Flèche et en sort à 16 ans pour intégrer Saint-Cyr. Sous-lieutenant à 18 ans, il prend part à la campagne d'Espagne, fait ses premières armes en Grèce pendant l'expédition de Morée (1828) et est nommé lieutenant le .
Campagne d'Algérie
Capitaine le , il obtient l'année suivante de passer au 2e Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique (les "Zéphirs") à Bougie, bataillon avec lequel il fait de nombreuses expéditions, jusqu'à la création des bataillons de chasseurs à pied en 1840. Noté comme un brillant officier, il est alors désigné pour passer dans cette arme nouvelle que le duc d'Orléans, son organisateur, veut composer des meilleurs éléments.
Le capitaine d'Exéa est envoyé au 5e bataillon, au camp de Saint-Omer.
Décoré le et promu chef de bataillon le au 61e de ligne, il revient en Algérie, dans la province de Constantine.
Officier de la Légion d'honneur le , et nommé en 1844 au commandement du 10e Bataillon de Chasseurs à Pied, dans la province d'Oran, il prend une part brillante à la bataille d'Isly. Le , il est promu lieutenant-colonel au 56e de ligne toujours en Algérie, dans la province d'Oran.
Colonel le .
Il quitte l'Algérie en 1848, pour aller prendre le commandement du 25e de ligne, et le il reçoit les étoiles de général de brigade.
Il reçoit la croix de Commandeur le . Il prend ensuite le commandement de la subdivision d'Aumale. Devenu un des plus anciens généraux de brigade de l'armée, il est promu divisionnaire le et Grand Officier de la Légion d'honneur le .
Guerre Franco-Prussienne
Lors de la guerre de 1870, il reçoit le commandement de la 1re division du 13e corps du général Vinoy. Il fait partie de la célèbre retraite de ce corps d'armée sur Paris, face à l'avance prussienne.
Lors de l'organisation de l'armée dans la capitale assiégée, le général d'Exéa est nommé commandant du 3e corps de la 2e Armée de la défense de Paris, et à ce titre, maintenu sans limité d'âge dans la première section de l'état-major général.
Trois jours avant la bataille de Champigny, le général Trochu, gouverneur de Paris, prévoit la nomination du général d'Exéa comme commandant-en-chef de l'armée du gouvernement de la Défense Nationale, au cas où le général Ducrot serait tué ou fait prisonnier[1].
Le 17 septembre 1870 Achille d'Exéa est au combat de Montmesly puis le 30 novembre, il prend une part active à la bataille de Champigny, à l'issue de laquelle le gouverneur de Paris décide de le nommer Grand'croix de la Légion d'honneur. Nomination effective le .
Le célèbre Sergent Hoff fut plusieurs fois missionné par le général, qui le décora pour ses coups d'éclat[2].
Dernières années
Le général est maintenu en disponibilité en 1872 malgré sa limite d'âge, comme ayant commandé en chef devant l'ennemi. Il meurt à l'âge de 94 ans, second doyen de l'état-major général. Le vieux soldat comptait alors pas moins de 79 ans de services et 22 campagnes.
Famille
Issu de la famille d'Exéa, il épouse en Anne-Marie Brocard-Doumerc, petite-fille du général d'Empire Jean-Pierre Doumerc.
Antoine-Achille a été autorisé à porter le nom d'Exéa-Doumerc par décret du Conseil d'État du , nom transmis à son fils ainé, Jean d'Exéa-Doumerc. Ce dernier épousa en Jeanne Lahure, elle aussi petite-fille d'un général d'Empire, Louis Joseph Lahure. Leur fils Pierre, lieutenant aviateur, mourut en 1918 ; la sœur de ce dernier, Pauline, épousa Louis du Cheyron d'Abzac, dont postérité.
Descendance : Pierre d'Exéa, deuxième fils d'Antoine-Achille d'Exéa-Doumerc, épousa Marie d'Exéa (fille de son cousin germain Alphonse d'Exéa) en 1900. La postérité de cette branche est aujourd'hui représentée par les Delort d'Exéa en France, les Walton au Royaume-Uni et les Chalkan aux États-Unis.
Sources et références
- Le Général Ducrot (1876). La Défense de Paris (1870-1871). Tome II. E. Dentu, Éditeurs. Paris. p. 413.
- La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. 1885-1902. Tome 20. H.Lamirault, Éditeurs. Paris. p. 172.
Liens externes
- Site internet du Musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne - mise en valeur des collections du musée, notamment, celle relative à la Bataille de Champigny