Accueil🇫🇷Chercher

Ansegisel

Ansegisel, Ansegise, ou Anchise (né avant 613[1], assassiné entre 648 et 669 et probablement en 662 au château de Chèvremont), est un fils de saint Arnoul, évêque de Metz et de sainte Dode. Il est le père de Pépin de Herstal, maire du palais d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne.

Ansegisel
Biographie
Naissance
Vers
Lieu inconnu
Décès

Lieu inconnu ou Chaudfontaine
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Parentèle
Clotilde dite Doda (fille possible)

Biographie

Ses fonctions

Il est connu par les diplômes de son fils Pépin le Jeune qui se contente de le nommer, sans préciser ses rôles ni ses titres. En 727, le Liber Historiae Francorum confirme cette information. Il est cité dans plusieurs actes des abbayes de Stavelot et Malmédy vers 648 parmi les fidèles du maire du palais Grimoald avec son frère Clodulf et avec le qualificatif de domestique[2]. C'est tout ce que mentionnent les documents contemporains[3].

À la fin du VIIIe siècle, Paul Diacre, dans son Histoire des Lombards le mentionne mais le nomme Anchises et le qualifie de major domus. Vers 805, les Annales Mettensespriores le qualifient de princeps. On constate déjà la tendance des Carolingiens à glorifier leurs ancêtres et à les rattacher aux Troyens (Anchise est le père d'Énée) et, à travers ce lien, à la Rome Impériale. Le silence des sources contemporaines permet d'affirmer qu'Ansegisel n'a jamais été ni maire de palais ni prince, et les récits l'affirmant résultent soit d'une volonté de surévaluer l'importance des ancêtres de Charlemagne, soit d'une confusion avec Adalgisel, effectivement maire du palais à l'époque considérée[3].

Mariage et enfants

Il épouse vers 643 ou 644[4] Begga, fille de Pépin l'Ancien, maire du palais d'Austrasie, et de Itte Idoberge. Les jeunes époux ont donné naissance :

  • de manière certaine Ă  PĂ©pin le Jeune (v. 645 † 714), maire des palais d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne ;
  • hypothĂ©tiquement Ă  Grimo, abbĂ© de Corbie et archevĂŞque de Rouen de 690 Ă  748, selon J. Laporte[5]. Cette hypothèse part du principe que les Ă©vĂŞques qui se succèdent dans un mĂŞme diocèse durant le Haut Moyen Ă‚ge sont souvent apparentĂ©s. Or Griffo est prĂ©cĂ©dĂ© d'un Ansbert, parent probable de Dode, son second successeur est saint Hugues petit-fils de PĂ©pin le Jeune. Cela place Grimo comme un parent des Arnulfinges. En rapprochant le nom de Grimo de celui de Grimoald, on le considère Ă©galement comme parent des PĂ©pinides. Chronologiquement, il ne peut alors qu'ĂŞtre fils d'Ansegisel et de Begga. Mais ses conclusions ne sont pas toujours acceptĂ©es, et J. Laporte semble confondre Griffo (ou Grippho, archevĂŞque de 695 Ă  713) avec Grimo, archevĂŞque de 744 Ă  748[6] ;
  • probablement Ă  Doda, Ă©pouse du roi Thierry III, selon Maurice Chaume[7]. Cette hypothèse s'appuie sur la prĂ©sence de prĂ©noms mĂ©rovingiens au sein de la famille de Caribert de Laon et considère Bertrade de PrĂĽm comme une fille de Thierry III et de Doda. Puis il constate que PĂ©pin le Bref et son Ă©pouse Bertrade, fille de Caribert, possĂ©daient en commun deux propriĂ©tĂ©s Ă  Rommersheim et Ă  Rheinbach et tenaient chacun leur moitiĂ© de leur père, ce qui suppose un ancĂŞtre commun proche. Une chronique tardive, celle d'AdĂ©mar de Chabannes, au XIe siècle, donne le roi Clotaire IV, fils probable de Thierry III et de Doda, comme cousin de Charles Martel. Enfin, le nom de Doda est rapprochĂ© de celui de sainte Dode, l'Ă©pouse de saint Arnulf et la mère d'AnsĂ©gisel[8].

Deux autres enfants ont été attribués à Ansegisel et à Begga, mais ces propositions sont depuis abandonnées :

  • Martin († 690), comte qui se bat en 690 contre ÉbroĂŻn aux cĂ´tĂ©s de PĂ©pin le jeune[9]. Cette hypothèse se fonde sur l’Hagiolum Viennense, datant de 1040, qui mentionne Pipinus, Ansegelli filius, et Martinus frater eius (=« PĂ©pin, fils d'Ansegisel, et Martin, son frère »). Mais cette mention est maintenant considĂ©rĂ©e comme une mauvaise interprĂ©tation d'un passage du Liber Historiae Francorum, qui ne permet pas de prĂ©ciser le lien de parentĂ© entre PĂ©pin et Martin, ni mĂŞme s'il y en a un lien de parentĂ©[10] ;
  • Sainte Landrada, fondatrice de l'abbaye de Munsterbilzen, dont une biographie tardive indique qu'elle descendait de PĂ©pin et d'Arnulf († 690). Chronologiquement, elle ne pourrait ĂŞtre que fille d'Ansegisel et de Begga, mais la biographie insiste sur sa qualitĂ© de fille unique[10].

Assassinat

La Vita Beggae, rédigée au XIe siècle raconte qu'Ansegisel est assassiné à Chèvremont (près de Liège) par un noble austrasien du nom de Godin ou Gundoen qu'il aurait auparavant élevé comme son fils. La date de cet évènement n'est pas mentionnée, mais elle est postérieure à 648 (un acte des abbayes de Stavelot et Malmédy le mentionne comme vivant) et antérieure à 691 (quand Begga, veuve, se retire à Andenne), 680 (Pépin le Jeune est déjà l'un des principaux chefs austrasiens) ou 669 (si l'on identifie le meurtrier à un Gundoen qui devient alors duc en Austrasie). Ce Gundoen pourrait être apparenté à Otton, maire du palais d'Austrasie, prédécesseur et ennemi de Grimoald. Christian Settipani voit ce meurtre comme une vengeance de la famille d'Otton en réponse au meurtre d'Otton en 643, vengeance rendue possible par la mort de Childebert III l'Adopté en 662[11].

Devenue veuve, Begga fonde un monastère à Andenne en 691 et meurt deux ans plus tard. Ansegisel aurait été enterré dans ce monastère[12].

Généalogie

Arnulf
(† 641)
Ă©vĂŞque de Metz
Dode
PĂ©pin l'Ancien
(† 640)
maire du palais
Itte Idoberge
(† 652)
abbesse de Nivelles
Clodulf
(† 697)
Ă©vĂŞque de Metz
Ansegisel
(† 662)
domestique
Begga
(† 693)
Grimoald
(v.615 † 657)
maire du palais
Gertrude
(v.625 † 659)
abbesse de Nivelles
PĂ©pin le Jeune
(† 714)
maire du palais
Grimo
archevĂŞque
de Rouen
Doda
x Thierry III
roi des Francs
Childebert III l'Adopté
(† 662)
roi d'Austrasie
Vulfetrude
(† 669)
abbesse Nivelles
Charles Martel
Bertrade de PrĂĽm
Clotaire IV
Caribert de Laon
PĂ©pin le Bref
Bertrade de Laon
Charlemagne

Notes et références

  1. À cette date, son père devient évêque de Metz et sa mère se retire au couvent.
  2. Ce terme se disait anciennement pour des individus attachés à une grande maison, même quand ils étaient nobles et que leur emploi était important (Emile Littré, Dictionnaire de la langue Française, Paris, ).
  3. .Settipani 1993, p. 151.
  4. La Chronique de Sigebert mentionne le mariage à la date de 649, mais cette chronique mentionne durant la même année d'autres évènements qui sont en fait datée de 643 ou 644 (Settipani 1993, p. 152).
  5. J. Laporte, « Les monastères francs et l'avênement des Pippinides », Revue Mabillon,‎ , p. 1-30.
  6. Settipani 1993, p. 153.
  7. Maurice Chaume, « La famille de saint Guillaume de Gellone », Annales de Bourgogne,‎ , p. 47-9.
  8. Settipani 1989, p. 29-31 et Settipani 2014, p. 92-98.
  9. Karl August Eckhardt, Merowinger Blut - I, Die Karolinger und ihre Frauen, Witzenhausen, , p. 21.
  10. Settipani 1993, p. 152, note 68.
  11. Settipani 1993, p. 151.
  12. Anselme de Sainte-Marie (Père Anselme), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, t. I (lire en ligne), p. 22.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre RichĂ©, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (rĂ©impr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, prĂ©sentation en ligne), p. 26, 35 et tableau gĂ©nĂ©alogique II.
  • Christian Settipani, Les AncĂŞtres de Charlemagne, Paris, , 170 p. (ISBN 2-906483-28-1), p. 29-33.
    • Les AncĂŞtres de Charlemagne, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, coll. « Occasional Publications / 16 », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1989), 347 p. (ISBN 978-1-900934-15-2), p. 99-100.
  • Christian Settipani, La PrĂ©histoire des CapĂ©tiens (Nouvelle histoire gĂ©nĂ©alogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, Ă©d. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 151-3.
  • Jean-Charles Volkmann, Bien connaĂ®tre les gĂ©nĂ©alogies des rois de France, Éditions Gisserot, , 127 p. (ISBN 978-2-87747-208-1).
  • Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, (ISBN 978-2-04-732194-2).

Articles connexes

Liens externes


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.