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Annie Silinga

Annie Silinga, née en 1910, morte en 1984, est une militante anti-apartheid sud-africaine. Elle est connue pour son rôle de présidente de la Ligue des femmes de l'ANC pour la province du Cap, comme chef de file des militants anti-passeports intérieurs, et de la marche des femmes à Pretoria.

Annie Silinga
Biographie
Naissance
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Biographie

Annie Silinga naĂ®t en 1910 Ă  Nqqamakwe dans le district de Butterworth au Transkei (intĂ©grĂ© aujourd'hui dans la province de Cap-Oriental)[1]. Elle grandit dans le Transkei au cours d'une pĂ©riode de relative prospĂ©ritĂ© pour l'exploitation agricole des terres et l'Ă©levage, qui  peut encore paĂ®tre librement. Cependant, l'accroissement de la population conduit Ă  l'Ă©rosion des sols et au surpâturage. En 1937, les conditions se sont tellement dĂ©tĂ©riorĂ©es qu'elle se dĂ©cide Ă  quitter sa rĂ©gion natale[2].

En 1937, âgée de 27 ans, elle déménage au Cap où son mari Matthew a obtenu un emploi. Dans la Ville du Cap, pour la première fois, Silinga, son mari et leurs cinq enfants peuvent vivre ensemble comme une famille. Lors de son précédent emploi dans les mines de Johannesburg, l'hébergement n'était pas fourni pour les familles des mineurs et de la réglementation interdisait aux femmes de rester sur de longues périodes. Après la seconde Guerre Mondiale, Silinga et son mari déménagent à Langa[2].

Ă€ Langa, après la seconde Guerre Mondiale, elle commence Ă  assister aux rĂ©unions sur les moyens d'amĂ©liorer les conditions de la communautĂ©. En 1948, âgĂ©e de 38 ans, elle rejoint l'association de vigilance de Langa, pour  amĂ©liorer les conditions de vie et protĂ©ger les rĂ©sidents contre les lois de l'apartheid, Ă©mergeant progressivement.

En 1952, elle rejoint le Congrès National Africain (ANC). Peu après son arrivée à l'ANC, elle prend part à la lutte anti-laissez-passer, un dispositif cherchant à restreindre la liberté de circulation, et le mouvement de 1952 appelé encore Campagne de la défiance. Elle est arrêtée et effectue une courte peine de prison pour désobéissance civile[2] - [3].

En 1953, Silinga, alors membre de la Ligue des femmes de l'ANC (ANCWL), fait partie du groupe qui organise la première rĂ©union de la FĂ©dĂ©ration des femmes sud-africaines (FEDSAW), qui comprend des syndicalistes, des enseignantes et des infirmières, et est organisĂ©e sur une base inter-raciale. Le groupe est animĂ© par Ray Alexander Simons. Lors de la première confĂ©rence, tenue Ă  Johannesbourg en , elle est Ă©lue membre du ComitĂ© ExĂ©cutif National[2]. C'est Ă  cette rĂ©union qu'une charte des femmes est rĂ©digĂ©e. En 1954, lors d'une autre rĂ©union de la FEDSAW au Cap, elle dĂ©clare: “je ne pourrai jamais porter de laissez-passer. Je vais seulement en porter un semblable Ă  Mme (Susan) Strijdom [la femme du premier ministre Johannes Strijdom]. Elle est une femme, et je le suis. Il n'y a pas de diffĂ©rence.”[4]. Elle est bannie du Transkei en 1956. Elle y retourne illĂ©galement pour retrouver ses enfants et son mari Ă  Langa. En 1957, elle fait appel de son cas, avec succès[1].

Le , elle participe Ă  l'animation d'une manifestation de 20 000 femmes organisĂ©e par la FEDSAW, qui dĂ©filent devant les bureaux du premier ministre Ă  Pretoria pour protester contre la dĂ©livrance de laissez-passer[4]. Elle est arrĂŞtĂ©e avec d'autres dirigeantes de la FEDSAW, notamment Lilian Ngoyi et Helen Joseph, ainsi qu'avec des leaders de l'ANC, notamment Oliver Tambo et Nelson Mandela. Ils sont accusĂ©s de trahison. La phase initiale de ce procès (dit procès de la trahison) dure jusqu'en , mais les poursuites sont abandonnĂ©es contre une soixantaine de personnes arrĂŞtĂ©es. Elle est de celles qui ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©es. En 1958, elle est Ă©lue prĂ©sidente de la Ligue des femmes de l'ANC pour la province du Cap[2].

En 1960, des Ă©meutes contre la loi imposant des  laissez-passer Ă©clatent Ă  Langa et Sharpeville. L'Ă©tat d'urgence est dĂ©crĂ©tĂ© et elle fait partie, Ă  nouveau, des personnes arrĂŞtĂ©es. L'ANC est Ă©galement interdit en tant qu'organisation politique. Ă€ son retour de prison, elle est impliquĂ©e dans la formation du Women’s Front, et anime Ă©galement l'United Democratic Front en 1983.

Après avoir vécu toute sa vie à Langa, elle y meurt en 1984. Même si elle est enterrée dans la fosse commune, l'artiste Sue Williamson, à la demande de sa famille, lui crée une tombe au cimetière de la ville. Elle porte son cri de combat : « je ne pourrai jamais porter de laissez-passer »[1].

HĂ©ritage

Elle est considérée comme l'une des cheffes de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud[5]. Une rue de Philippi a été baptisée à son nom.

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) « Annie Silinga », sur South African History Online (consulté le )
  2. (en) « Silinga, Annie (1910–1983) », sur Encyclopedia (consulté le )
  3. (en) « Annie Silinga », sur Pipa,Pinterest (consulté le )
  4. (en) « 60 Iconic Women — The people behind the 1956 Women's March to Pretoria (60 femmes emblématiques derrière la marche des femmes de 1956 à Pretoria) », Mail&Guardian,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « The Freedom struggle in Cape Town », sur South African History Online (consulté le )
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