Anne Bonnet
Anne Bonnet, née Anne Thonet le à Bruxelles (Belgique) et morte le dans cette même ville est une peintre belge. Après une période de réalisme intimiste, elle s'oriente vers une abstraction géométrique, animée par des effets de textures. Elle est une des rares femmes du mouvement de la Jeune peinture belge.
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Biographie
Anna José Fanny Marie Louise Thonet est née à Bruxelles le . Son père est bijoutier liégeois qui crée sa propre entreprise de bijoux à Schaerbeek. Il décède en 1923 et sa mère en 1926[1]. Dès l'enfance, Anne Bonnet est attirée par le dessin et la peinture. Orpheline très tôt, elle travaille pour subvenir à ses besoins tout en suivant, de 1924 à 1926, les cours du soir en art décoratif et ornemental de l'Académie de Bruxelles[1].
En 1930, elle épouse Louis Bonnet, un représentant en soie de la région lyonnaise[1]. Grâce à son mariage, elle peut se consacrer à la peinture sous le nom d'Anne Bonnet. Elle suit les cours du soir de Jacques Maes à l'Académie de Saint-Josse de 1936 à 1938[2].
En 1938, elle expose à la galerie Atrium avec Gaston Bertrand et Louis Van Lint et forme en 1939 avec eux le cercle La Route Libre[3]. Elle se lie d'amitié avec Edgard Tytgat, peintre expressionniste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est une membre fondatrice de La Route libre en 1939 avec Gaston Bertrand et Louis Van Lint, d'Apport en 1941 et du mouvement de la Jeune Peinture belge en 1945, aux côtés de Gaston Bertrand, Louis Van Lint, Mig Quinet, Willy Anthoons, etc. Ces groupes sont encouragés par Robert Delevoy, propriétaire de la galerie Apollo[3].
Après des débuts animistes (réalisme intimiste) sous l'influence de James Ensor, de Henri Evenepoel et de Albert van Dyck (nl), elle évolue progressivement, à partir de 1945, vers une abstraction géométrique mais sensible, émanant de « structures nées directement du sujet » (Davay). Durant la « période des villes » (1946-1950), les aplats de couleurs vives s'ordonnent en une architectonique rigoureuse qui évoque Jean Brusselmans. Ses relations avec Louis Van Lint et Gaston Bertrand aboutissent à la géométrisation et à la structuration des formes jusqu'à l'abstraction pure. Ses premières œuvres abstraites, de facture travaillée et avec des tonalités douces, datent de 1950. Elle est également active comme créatrice de cartons de tapisserie, comme la Main blanche, commandée par le Ministère de l’Instruction publique en 1957 et qui se trouve à la Bibliothèque royale à Bruxelles[4] - [5].
En 1951, elle est sociétaire de l'Art contemporain et elle expose au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. En 1952, elle est membre fondateur de Espace qui réunit des artistes abstraits belges[3].
Tout au long de ses nombreux voyages, particulièrement autour de la Méditerranée (France, Grèce, Turquie, Espagne, Maroc, Italie), entre 1950 et 1955, Anne Bonnet retient dans ses carnets de croquis des motifs vécus qui sont autant de bases pour des constructions abstraites synthétiques ou des paysages urbains. La matière se veut dense et expressive, la couleur participe à la construction.
Femme discrète, Anne Bonnet parcourt l'univers pour le transformer en une poétique sensible qui, dans ses meilleurs moments, n'est pas sans évoquer Paul Klee.
Ă€ partir de 1958, la maladie dont elle souffre se ressent dans ses Ĺ“uvres. Sa palette devient plus sombre, l'Ă©criture plus agressive[3].
Anne Bonnet meurt de la maladie de Parkinson, le 14 novembre 1960 Ă Bruxelles[6].
Les œuvres d'Anne Bonnet font partie, entre autres, des collections du Musée Marthe Donas à Ittre, des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, de la commune de Schaerbeek et de la banque Belfius[7] - [8] - [9].
Ĺ’uvre
- 1947 : Autoportrait, aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique, à Bruxelles.
- 1955-1956 : la Ville d'or, aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique, à Bruxelles.
- Matin[10].
Expositions
- 1948, Biennale de Venise
- 1951, 1952, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles,
- 1951, Liège
- 1953, Anvers
- 1953, Biennale de SĂŁo Paulo
- 1954, Paris, Berlin
- 1956, Biennale de Venise
- 1957, Aix-la-Chapelle
- 1959, Documenta 2, Cassel
- 1963, Palais des Beaux-Arts, Charleroi[11]
- 1963, Musée des Beaux arts, Liège[11]
- 1975, Château Malou à Woluwe-Saint-Lambert
- 2000, Revoir Anne Bonnet, Centre d'art Nicolas de Staël, Braine l'Alleud[12]
- 2022, Anne Bonnet, impressions de voyage, Musée Marthe Donas, Ittre[6].
Notes et références
Références
- « Anne BONNET (1908 – 1960) Photographie – Ysebaert Louisseize Arts » (consulté le )
- Suzanne van Rockeghem, Jeanne Verchival-Vevoort, Jacqueline Aubenas, Des femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Bruxelels, Luc Pire, , 302 p. (ISBN 2-87415-523-3, lire en ligne), p. 143
- « Biographie - Anne Bonnet », sur www.idearts.be (consulté le )
- « Anna Bonnet - La Jeune Peinture Belge - Peintre belge - Galerie du Pistolet d'Or », sur www.galeriedupistoletdor.com (consulté le )
- La Pointe, « Anne Bonnet », sur La Pointe (consulté le )
- Maïna Boutmin, « Rétrospective des peintures d'Anne Bonnet au musée Marthe Donas à Ittre », sur RTBF, (consulté le )
- « La collection - Résultats pour l’artiste « Anne BONNET » – Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique », sur fine-arts-museum.be (consulté le )
- « Exposition "Anne Bonnet. Impressions de voyages" », sur museozoom (consulté le )
- Les femmes au dernier Ă©tage (lire en ligne)
- 50 ans de peinture en Wallonie et à Bruxelles, C.A.C.E.F. Centre d'Action Culturelle de la Communauté d'expression française, s.l.n.d.
- Eliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges : XIXè et XXè siècles, Bruxelles, Racine Lannoo, , 637 p. (ISBN 978-2-87386-434-7, lire en ligne), p. 525-526
- Revoir Anne Bonnet (lire en ligne)
Bibliographie
- P. Davay, Anne Bonnet, Anvers, de Sikkel, 1956
- P. Haesaerts, Histoire de la peinture moderne en Flandre, Bruxelles, Editions de l’Arcade, 1960.
- Aanwinsten (1961-1966), eerste tentoonstelling, Bruxelles, M.R. B.A. B., - .
- Beeld en teken van de mens, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, -.
- Michel Seuphor, Peinture abstraite, Anvers, Arcade & Fonds Mercator, 1974.
- P. Mertens, La Jeune Peinture Belge, Bruxelles, Laconti, 1975.
- Vrouw in de Kunst, Kunstenaar en model, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, -.
- Anne Bonnet est une journaliste du sport La Fondation pour l'Art belge contemporain présente 75 artistes, Bruxelles, Salle Allende-ULB, - .
- R. Dalemans, D’hier à aujourd’hui (1945-1983), Bruxelles, Artis-Historia, 1990.
- Fondation pour l'art belge contemporain, Bruxelles, F.A.B.C.,1988.
- Fondation pour l'art belge contemporain. Acquisitions 1988-1989, Bruxelles, F.A.B.C.,1990.
- Autoportraits en Belgique depuis 1945, Namur, Maison de la Culture, - .
- La Jeune Peinture Belge, Bruxelles, Galerie du Crédit Communal, -.
- Prestige de l'aquarelle dans l'art belge, Wavre, Château de l'Ermitage, -. Bonnet Anne
- La peinture abstraite en Belgique (1920-1970), Bruxelles, Galerie du Crédit Communal, - .
- À chacun sa grâce. Femmes artistes en Belgique et aux Pays-Bas (1500-1950), Anvers, Musée des Beaux-Arts, -.
- Chefs-d’œuvre de l’art moderne belge. La collection Simon, Bruxelles, Musée d’Ixelles, - .
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- Dictionnaire des peintres belges
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographie sur akoun.com (nécessite un compte)