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Anne-Marie des Prez de La Morlais

Anne-Marie des Prez de la Morlais, née de Coynard, à Dreux (Eure-et-Loir) le [1] et morte à Saint-Pair-sur-Mer le est une infirmière, militaire et assistante sociale. Déportée au camp de Ravensbrück pour espionnage, elle a œuvré pour la réinsertion des délinquants francais en Bretagne.

Anne-Marie des Prez de La Morlais
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Parcours

Jeunesse

Née à Dreux, Anne-Marie de Coynart est la fille du journaliste et écrivain Charles de Coynart (1863-1941). À peine majeure elle s'engage comme infirmière pendant la Première Guerre mondiale, qu'elle termine comme infirmière major à la Croix Rouge. Elle est alors affectée à l’hôpital du Panthéon à Paris[2].

Elle est décorée en 1917 de la médaille des épidémies. En 1919, elle épouse le colonel Armand des Prez de la Morlais, futur général de brigade aérienne dont elle aura huit enfants.

Engagement social, Seconde Guerre mondiale et arrestation

À la Croix-Rouge, elle devient la « dame commissaire de propagande pour le département des Côtes-du-Nord ». Infirmière puis assistante sociale rattachée au tribunal de Saint-Brieuc, elle crée en 1937-1938 le service social de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence des Côtes-du-Nord puis, en 1939, celui d’Ille-et-Vilaine. En contact étroit avec les expériences parisiennes, elle rattache dès 1939 ses services au Comité français de service social, 6 rue de Berri (Paris 8e)[3].

En , elle ouvre le centre de Ker Goat pour accueillir des enfants normalement justiciables de la prison. Son objectif est de mettre en place un régime de semi-liberté. D’abord habilité par le secrétariat général à la Jeunesse, le centre est encadré par une équipe de jeunes scouts dirigés par Hubert Noël. En 1941, des dysfonctionnements dans la gestion du centre, où Anne-Marie des Prez de la Morlais est jugée omniprésente et insuffisamment sélective dans l’accueil des garçons, provoquent sa démission négociée[4].

Nommée à la Cour d’appel de Caen pour y organiser le service social auprès du tribunal, elle obtient une audience particulière du maréchal Pétain à Vichy et se trouve chargée d’ouvrir une école de chefs-éducateurs. Le projet n’aboutit pas, mais elle donne une série de cours de juillet à novembre 1942, publiés sous forme de brochure aux éditions de la revue Sauvons l’enfance dans lesquels elle en appelle à la création de structures d’internat encadrés par des jeunes issus du scoutisme[5] - [4]. En , elle fonde le Service social de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence à Caen et tente de créer sans succès le pendant de Ker-Goat[4] - [6] pour la Normandie. Le centre fermera en effet en 1943, dénoncé par la presse pour ses méthodes brutales[7].

Conseillère de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et proche de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), elle s’engage alors comme assistante sociale auprès des prisonniers de guerre et tente d’aider l’aumônerie clandestine constituée auprès des jeunes réquisitionnés du Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne[7].

Arrivée à Berlin au printemps 1942, elle est dénoncée, arrêtée en septembre pour espionnage avant d’être déportée à Ravensbrück. Libérée en avril 1945, elle est nommée assistante sociale des armées alliées à Berlin[6] à partir de 1946-1948. De retour en France, malade, elle se retire dans sa maison de Saint-Pair-sur-Mer[7] - [3].

Notes et références

  1. Archives départementales d'Eure-et-Loir, NMD Dreux 1893-1895, cote 3 E 134/056, page 221.
  2. René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles, page ???.
  3. « Anne Marie de La Morlais (1893-1967) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  4. « Centre-de-Ker-Goat », sur ajpn.org (consulté le ).
  5. Anne-Marie des Prez de La Morlais, Science et technique de la rééducation des mineurs délinquants, Paris, Pour l'enfance coupable, , 34 p. (lire en ligne).
  6. « Anne-Marie-de-la-Morlais », sur ajpn.org (consulté le ).
  7. Sylvain Cid, 2012, d’après Mathias Gardet, A. Vilbrod, L’éducation spécialisée en Bretagne 1944-1984, Rennes : PUR, 2007.
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