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Animerama

Les Animerama (ă‚ąăƒ‹ăƒĄăƒ©ăƒž) sont une sĂ©rie de trois films d’animation japonais pour adultes (Ă©rotiques), produits par Osamu Tezuka et son studio Mushi Production entre 1969 et 1973. Ces films sont : Les Mille et Une Nuits (ćƒć€œäž€ć€œç‰©èȘž, Senya Ichiya Monogatari), Kureopatora (クレă‚Șăƒ‘ăƒˆăƒ©, LittĂ©ralement « ClĂ©opĂątre Â») et La Belladone de la tristesse (ć“€ă—ăżăźăƒ™ăƒ©ăƒ‰ăƒłăƒŠ, Kanashimi no Belladonna).

Ils ont tous Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par Eiichi Yamamoto, et le premier Animerama est aussi le premier film d’animation pour adulte de l’histoire du Japon[1].

Origine et Ă©tymologie

Jusqu’à la fin des annĂ©es 1960, les animes sont encore exclusivement destinĂ©s aux enfants[2]. C’est dans le but d’étendre son public et d’explorer de nouvelles voies de crĂ©ation qu’Osamu Tezuka a l’idĂ©e de produire des films pour adulte. En effet, les finances du studio Mushi Production ne sont pas au beau fixe[2] (Tezuka fonde d’ailleurs dĂšs 1970 la compagnie Tezuka Productions).

Tezuka nomma lui-mĂȘme ses films les Animerama, contraction de anime, cinerama et drama[3].

Production

Les Mille et Une Nuits et Cléopùtre

Ces deux films ont Ă©tĂ© imaginĂ©s et Ă©crits par Osamu Tezuka lui-mĂȘme, qui y mĂ©lange romance, drame et Ă©rotisme. Le procĂ©dĂ© mĂȘme de l’animation a nĂ©cessitĂ© une large Ă©quipe : en effet, chaque animateur Ă©tait chargĂ© d’un personnage ou d’une scĂšne, le tout Ă©tant ensuite regroupĂ©[4].

Cependant, les films Ă©tant destinĂ©s Ă  toucher un large public, Tezuka y a incorporĂ© une dimension commerciale (ClĂ©opĂątre regorge de clins d’Ɠil et de parodies populaires[5], dans Les Mille et Une Nuits, le personnage est dessinĂ© selon les traits de l’acteur Jean-Paul Belmondo[6]...).

La Belladone de la tristesse

Osamu Tezuka n’a pas directement travaillĂ© sur ce film : en effet, il prĂ©fĂ©ra se consacrer Ă  ses projets mangas, le studio Mushi Production Ă©tant dĂ©jĂ  au bord de la faillite[7]. Le rĂ©alisateur – toujours Eiichi Yamamoto â€“ a alors crĂ©Ă© un film bien diffĂ©rent des deux premiers. En effet, le thĂšme contraste (les sorciĂšres au Moyen Âge, tirĂ© d’une nouvelle de l’historien Jules Michelet) et la rĂ©alisation est plus expĂ©rimentale que jamais : l’animation alterne illustrations fixes et plans animĂ©s[8], le dessin Ă©tant fortement inspirĂ© par de nombreux peintres d’Art nouveau[7].

Points communs

Les trois Animerama portent en eux un certain nombre de similitudes :

  • la volontĂ© de toucher un public adulte, par le choix de l’érotisme et de thĂšmes risquĂ©s[3], tels que l’inceste, le viol... ;
  • la musique, proche du rock psychĂ©dĂ©lique ;
  • une maniĂšre de reprĂ©senter le sexe propre Ă  Tezuka, reposant avant tout sur l’abstrait et le suggestif[9] - [10].

Les films

Vous trouverez plus d’informations (rĂ©sumĂ©s, rĂ©alisation, notes diverses...) sur les trois Animerama dans leur article respectif :

RĂ©ception et influence

Si Les Mille et Une Nuits a reçu un certain succĂšs[3], il n’en va pas de mĂȘme des deux films suivants qui ont Ă©tĂ© des Ă©checs commerciaux[11]. Le studio Mushi Production fermera d’ailleurs ses portes en 1973, quelques mois aprĂšs la sortie du troisiĂšme film. C’est surtout dans la critique que les Animerama suscitĂšrent l’intĂ©rĂȘt (notamment avec la projection de Kanashimi no Belladonna Ă  la Berlinale[12]).

Les films ont Ă©tĂ© peu exportĂ©s (les deux premiers aux États-Unis, parfois censurĂ©s[5]). Columbia Music Entertainment a cependant commercialisĂ© un pack des DVD en 2004 au Japon[13].

Enfin, ces rĂ©alisations marquent l'arrivĂ©e dans l'animation japonaise de l’érotisme, qui prospĂšrera plus tard sous les dĂ©nominations de l’ecchi et du hentai[3].

Voir aussi

Références et bibliographie

Bibliographie :

  • (en) Jonathan Clements et Helen McCarthy, The anime encyclopedia : A guide to Japanese animation since 1917, Berkeley (Calif.), Stone Bridge Press, , 545 p. (ISBN 978-1-880656-64-8, BNF 39205837)
  • Osamu Tezuka, Osamu Tezuka, tome 3 : Biographie, 1960-1974, Bruxelles, Tezuka production, (ISBN 978-2-203-39625-8, BNF 40039658)
  • Natsu Onoda Power, God of comics : Osamu Tezuka and the creation of post-World War II manga, Univ. Press of Mississippi, (ISBN 978-1-60473-221-4)

Liens internes

Liens externes

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