Ang Duong
Ang Duong (ព្រះបាទ អង្គ ឌួង), fut roi du Cambodge de 1841 à 1844 puis de 1844 à 1860.
Ang Duong | |
Stupa du roi Ang Duong. | |
Titre | |
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Roi du Cambodge | |
– | |
Couronnement | |
Prédécesseur | Ang Mey |
Successeur | Norodom Ier |
Biographie | |
Titre complet | Preah Bat Ang Duong |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | (Cambodge) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Palais royal de Oudong |
Père | Ang Eng |
Résidence | Oudong |
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Monarques du Cambodge | |
Biographie
Fils cadet du roi Ang Eng, il est envoyé à Bangkok à l’âge de 16 ans, où il reste jusqu’en 1839[1].
Lorsque sa nièce Ang Mey, alors reine du Cambodge sous « protection » annamite, est exilée à Hué en 1841, il tente de s’emparer du trône avec l’aide du Siam. S’il est proclamé roi à Oudong, le , avec le soutien des troupes de Bangkok, il n'est couronné dans la même ville que le [2]. Avant cela, il aura fallu subir les luttes d’influence entre l’Annam et le Siam et attendre que les deux puissances s’accordent pour exercer un condominium sur le Cambodge[3].
Il veut administrer seul son royaume, demandant de pouvoir nommer et révoquer les gouverneurs des provinces à sa guise, mais se heurte rapidement à ses protecteurs oriental et occidental[4]. Afin de s’affranchir de cette double tutelle, il tente de se rapprocher des puissances européennes qui souhaitent alors prendre pied dans la région, et écrit une lettre le à Napoléon III, nouvel empereur des Français à qui il propose une alliance. Charles de Montigny, consul de France à Shanghai, est chargé de conclure un traité d’amitié avec le Cambodge, mais la mission échoue[5].
Au lieu de cela, Charles de Montigny rétablit les relations diplomatiques avec le Siam et s’assure ainsi la neutralité du royaume de Bangkok lors de l’intervention d’un corps expéditionnaire français en Annam[6]. À ce moment-là, dans ce contexte, la demande d’Ang Duong a peu de chance d’être prise en considération par Paris.
En 1856, sentant sa dernière heure approcher, Ang Duong demande à la cour de Bangkok de lui renvoyer Ang Voddey, son fils aîné, qui lui succédera plus tard sous le nom de Norodom Ier[7].
Ang Duong meurt le [8]. Il n'avait pas eu moins de dix fils et dix neuf filles de ses trente huit épouses, dont trois royales qui engendrèrent les dynasties des Norodom (Norodom Ier, Norodom Sihanouk, Norodom Suramarit,Norodom Sihamoni) et des Sisowath (Sisowath, Sisowath Monivong)[9].
Notes et références
- (th) « บทความ-สารคดี », sur ยินดีต้อนรับเข้าสู่สกุลไทยออนไลน์ (consulté le )
- George Cœdès, Les peuples de la péninsule indochinoise : histoire, civilisations, vol. 2, Dunod, coll. « Sigma », , 228 p.
- Étienne Vo Duc Hanh, La place du catholicisme dans les relations entre la France et le Viet-Nam de 1851 à 1870, vol. 1, Brill, (ISBN 978-3-261-04427-3)
- Jacques Népote et Sisowath Ravivaddhana Monipong, État présent de la Maison royale du Cambodge : 1994, Courbevoie, Institut de la Maison royale du Cambodge, , 154 p. (ISBN 978-2-910583-01-9, OCLC 33010375, LCCN 95145704)
- Raoul Marc Jennar, Les clés du Cambodge, Maisonneuve & Larose, , 328 p. (ISBN 978-2-7068-1150-0, LCCN 96148075)
- (fr) Charles Lagrange, « Chronique de Shanghai: Charles de Montigny, pionnier de la présence française en Chine. », sur Le souvenir français, (consulté le )
- (en) George Cœdès, The making of South East Asia, University of California Press, , 268 p.
- (fr) Pierre L. Lamant, « La date de la mort du roi khmer Ang Duong », Bulletin de l'école française d'extrême-orient, vol. 64, (lire en ligne)
- Achille Dauphin-Meunier, Histoire du Cambodge, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? / 916 », , 128 p.
Bibliographie
- Achille Dauphin-Meunier Histoire du Cambodge Que sais-je ? N° 916 P.U.F Paris 1968.
- Khin Sok « Quelques documents khmers relatifs aux relations entre le Cambodge et l'Annam en 1843 ». Dans : Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient. Tome 74, 1985. p. 403-421.