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André Viard (cuisinier)

André Viard[1] (1759-1834), auteur culinaire et chef cuisinier de la période révolutionnaire jusqu’à la Restauration, est l’auteur du Cuisinier impérial (1806) et de sa suite Le Cuisinier royal (1817), manuel de cuisine de référence au XIXe siècle, qui connut au total 32 éditions jusqu’en 1875[2].

André Viard
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Activité
Vue de la sépulture.

Biographie

André Viard se forme au service de Louis-Philippe de Ségur, qu’il accompagne dans son ambassade à Saint-Pétersbourg. En 1787, vers l’âge de 28 ans, il est attaché à sa suite et celle de l’impératrice Catherine II lors de leur voyage en Crimée. Revenu en France, il se perfectionne auprès de grands chefs parisiens, notamment les frères Richaud, restaurateurs en vogue dont l’établissement est régulièrement fréquenté par les députés du Directoire, et Lasne, chef-cuisinier d’Eugène de Beauharnais, qui lui transmet la plupart de ses recettes[3]. Il dirige à certaines occasions les cuisines de l’archichancelier Cambacérès[4] - [5]. Son activité le porte à Vienne, Saint-Pétersbourg et surtout Londres, où il décline une offre d’engagement comme officier de bouche pour le futur roi d’Angleterre George IV[4] - [5].

En 1806, il fait paraître (chez l’éditeur-libraire Jean-Nicolas Barba) Le Cuisinier impérial, recueil d’environ 950 recettes et grand succès de librairie. Le livre change de nom pour devenir Le Cuisinier royal en 1814[6], ouvrage dont l’édition la plus connue est celle de 1817, amplement corrigée et enrichie. Viard interrompt ensuite son travail d’écriture pour se consacrer à son métier de chef cuisinier, mais Le Cuisinier royal (renommé Le Cuisinier impérial de la ville et des champs à partir de 1852) continue d'être publié sans interruption avec des apports de nouveaux auteurs jusqu’en 1875, soit au total pendant près de 70 ans.

Vers 1817, alors qu’il travaille sur Le Cuisinier royal[5] après plusieurs annĂ©es passĂ©es Ă  l’étranger et qu’il songe Ă  arrĂŞter sa carrière[3], il cède aux avances insistantes de Francis Egerton, 8e comte de Bridgewater, qui tient Ă  l’embaucher pour son service personnel. Richissime, celui-ci possède Ă  Paris le luxueux hĂ´tel de Noailles situĂ© rue Saint-HonorĂ© et se fait remarquer par ses nombreuses excentricitĂ©s[7]. Egerton demande Ă  Viard de fixer ses propres conditions d’embauche, ce seront 12 000 francs annuels, une rĂ©sidence sĂ©parĂ©e en plus de son logement Ă  l’hĂ´tel de Noailles, et une indemnitĂ© supplĂ©mentaire pour ses repas qu’il prend gĂ©nĂ©ralement dans un restaurant modeste de Paris[3] - [8]. Viard suit Egerton dans ses dĂ©placements entre Paris et Londres et se plie aux fantaisies culinaires de l’aristocrate qui provoquent rĂ©gulièrement l’étonnement de ses visiteurs[7].

Ă€ la mort d’Egerton en 1829, il met fin Ă  son activitĂ© de cuisinier et prĂ©pare un nouvel ouvrage, interrompu par son dĂ©cès : un livre de recettes destinĂ© aux familles peu fortunĂ©es expliquant comment, avec un minimum de moyens, « prĂ©parer un excellent dĂ®ner avec les restes d’un repas prĂ©cĂ©dent[3] ».

Dernières volontés

Les volontĂ©s d’AndrĂ© Viard pour ses obsèques dĂ©voilent, outre sa discrĂ©tion, un certain penchant Ă  l’excentricitĂ©. Bien avant son dĂ©cès survenu en 1834, il avait fait construire sa tombe au Père-Lachaise, qu’il allait voir chaque semaine. Selon Henrion, il avait exigĂ© que son cercueil soit assez grand pour qu’on puisse le remplir de 1 000 livres de sel et d’autant de son (ce qui fut fait). Il interdit Ă©galement Ă  ses proches amis — prĂ©cisĂ©ment citĂ©s, au nombre de 25 — de se recueillir devant sa tombe le jour de ses obsèques, au lieu de quoi ils devaient se rassembler pour un repas chez un restaurateur prĂ©cis, qu’il avait dĂ©jĂ  commandĂ© pour la somme de mille francs[3].

Ĺ’uvres

  • A. Viard, Le Cuisinier impĂ©rial, ou l’art de faire la cuisine et la pâtisserie pour toutes les fortunes, Paris, Barba, (lire en ligne) (neuf Ă©ditions jusqu’en 1814).
  • A. Viard, Le Cuisinier royal, ou l’art de faire la cuisine et la pâtisserie pour toutes les fortunes, Paris, Barba, (lire en ligne).
  • A. Viart (sic), Fouret, Delan et Bernardi, Le Cuisinier impĂ©rial de la ville et de la campagne, Paris, Barba, (crĂ©ditĂ© comme auteur principal, mais sans nouvelle contribution).

Notes et références

  1. Souvent appelĂ© Ă  tort « Alexandre Â». Ce doute sur son prĂ©nom s’explique par le fait que ses livres sont toujours signĂ©s « A. Viard Â». Le prĂ©nom « AndrĂ© Â» (retenu par le catalogue de la BNF) est attestĂ© par sa pierre tombale au Père-Lachaise et par une notice nĂ©crologique rĂ©digĂ©e par Édouard d'Anglemont en 1834. Le nom du cuisinier a Ă©tĂ© Ă©galement orthographiĂ© « Viart Â» par son propre Ă©diteur Ă  partir de 1846.
  2. Georges Vicaire, Bibliographie gastronomique, Paris, P. Rouquette et fils, (lire en ligne), p. 860-861.
  3. (en) « French Cooks and Cookery », The New Monthly Magazine, Londres, Henry Colburn,‎ , p. 6-12.
  4. Édouard d'Anglemont, « Viard est mort », Journal des gens du monde, Paris, Aug. MIE,‎ , p. 97-98.
  5. Mathieu Richard Auguste Henrion, Annuaire biographique, t. 2, Paul Méquignon, Édouard Lagny, (lire en ligne), p. 467-468.
  6. Hormis ce changement de nom, c’est une réédition de la version précédente du Cuisinier impérial (1812).
  7. Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, , p. 302-304.
  8. Plus tard, Egerton lègue Ă  Viard une casserole et un gril en argent de grande valeur, sur lesquels sont gravĂ©es ses armoiries et la phrase « Ă€ monsieur Viard les estomacs reconnaissans Â» (Colburn, Anglemont et Henrion, op. cit.).

Annexes

Bibliographie

  • Ă€ table au XIXe siècle : [Exposition], Paris, MusĂ©e d'Orsay, 4 dĂ©cembre 2001-3 mars 2002, Paris, Flammarion, , 226 p. (ISBN 2-08-010647-3), p. 81.
  • Roger Vaultier, « AndrĂ© Viard, homme de bouche », Grandgousier, revue gastronomique mĂ©dicale, nos 7-8,‎ .
  • (en) « French Cooks and Cookery », The New Monthly Magazine, Londres, Henry Colburn,‎ .
  • Mathieu Richard Auguste Henrion, Annuaire biographique, t. 2, Paul MĂ©quignon, Édouard Lagny, (lire en ligne), p. 467-468.

Liens externes

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