André Meunier
André Meunier dit « Mureine »[N 1], né le à Neuvic-sur-l’Isle (Dordogne) est un instituteur, militant et élu socialiste français. Arrêté pour ses activités de résistant à Bordeaux, il est déporté par les Allemands au camp de Hersbruck où il meurt le .
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Biographie
André Meunier est né le à Neuvic-sur-l’Isle en Dordogne, dans une famille d’instituteurs. Il est le fils de Jean Meunier (1876-1962)[N 2]. et de Jeanne Ménéchal (1877-1967)[N 3]. Il étudie au lycée à Bordeaux, puis à l’école normale à partir de 1921. En 1924 il est nommé instituteur à l’école du hameau de Cérillan, à Saint-Médard-en-Jalles[2].
Le service militaire l’oblige à partir pour l’armée du Levant, de 1925 à , au sein de laquelle il participe à la guerre en Syrie. À son retour, il est nommé à Pauillac, puis à Preignac et enfin à Bordeaux, dans une école de la rue du Hamel[2].
André Meunier épouse en 1929 Germaine Grenier (1906-2002), fille d’un vigneron et employée de commerce. Le couple a deux filles[3].
L’engagement socialiste
Depuis 1923 alors âgé de 18 ans André milite à la SFIO. À la scission de 1933 (exclusion des néo-socialistes, centristes, qui formeront le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès et du courant d'extrême-gauche « Action socialiste »), il participe à la restauration de sa section girondine avec Fernand Audeguil, Robert Brettes, Gaston Cabannes, Edmond Costedoat, Raymond Guyon, Lucien Lerousseaux[4], Jean Meunier le père d'André, Bertrand Pinsolle[5] et André Texier[6]. Il succède à son père comme secrétaire de la Fédération socialiste de Gironde en 1936 puis partage le secrétariat fédéral avec Robert Vielle[N 4]. De 1937 à 1939 il est élu au Conseil général de la Gironde[2] dans 6e canton de la Gironde.
La guerre
André Meunier est mobilisé le , quand éclate la Seconde Guerre mondiale. La Wehrmacht repousse son régiment (le 12e Zouave) jusqu’en Suisse, et André est interné à Neuchâtel jusqu’à fin [2]. De retour à Bordeaux, il est l’un des premiers résistants et l’un des fondateurs du groupe « Libération-Nord » de l'Armée secrète qui organise des parachutages et diffuse des tracts clandestins[8].
Les Allemands l’interpellent le au titre des « mesures préventives d’ordre politique » et l’enferment au fort du Hâ, mais le relâchent faute de preuve le . Il poursuit ses activités de résistance, notamment en organisant dans tout le département des groupes armés. La Gestapo l’arrête à nouveau le dans le prolongement de l’affaire Grandclément[3]. Après avoir été torturé, il est déporté vers l’Allemagne. On trouve sa trace dans le camp de Dachau, à son annexe d’Allach, puis dans celui d’Hersbruck où il meurt le [2] probablement d’un œdème généralisé et est enterré dans la fosse commune du camp. Sa mort ne sera annoncée qu’en à la suite du témoignage d’un codétenu. A la Libération, sa femme Germaine participe à la reconstruction de la Fédération et est candidate aux élections cantonales de sur le canton de Bordeaux-6[9].
Hommages
André Meunier reçoit à titre posthume la Médaille de la Résistance et est fait Chevalier de la Légion d'Honneur[2].
À la Libération, Bordeaux donne son nom à une place de la ville.
Sources
- Alain Anziani, Cent ans de socialisme en Gironde, Bordeaux, Editions du Populaire girondin, , 207 p. (ISBN 978-2-9514803-0-8, BNF 37090921, présentation en ligne)
Notes et références
Notes
- André Meunier reprend le pseudonyme « Mureine » de son père Jean
- Jean Meunier dit « Mureine », fils de maçon est né le 16 novembre 1876 à Meyrals (Dordogne) et mort le 12 juillet 1962 à Caudéran. Instituteur, il adhère au Parti ouvrier français en 1903 et milite quelque temps en Dordogne. Il est membre de la Commission administrative de la Fédération socialiste SFIO de Gironde à partir de 1921. Il est candidat aux élections législatives de 1928 à Libourne et aux élections sénatoriales de 1932. Il s’oppose à Adrien Marquet lors d’une réunion publique en novembre 1934. Aux élections législatives de 1936, il est battu par le néo-socialiste Gabriel Lafaye dans la circonscription de Bazas. Il est secrétaire de la Fédération socialiste de Gironde de 1934 à 1936 et animateur du mouvement socialiste clandestin pendant l’Occupation. Candidat aux élections cantonales de 1945 dans le 2e canton de Bordeaux, il est battu par le républicain Jules Ramarony. Il est maire adjoint de Caudéran en 1945-1947, puis conseiller municipal de Caudéran en 1947 et 1953 après avoir conduit la liste socialiste[1].
- Jeanne Ménéchal est née le 31 août 1877 au Bugue en Dordogne été morte le 25 avril 1967 à Alger. Institutrice, elle épouse en 1902 Jean Meunier, instituteur et militant socialiste. Le couple a trois garçons (Maurice, André, Roger) et une fille (Marie-Jeanne). Jeanne est l’auteur de poèmes intitulés Le chant des morts, A Jean Jaurès et Le 1er mai de l’avenir qu’elle lit lors de la fête fédérale du 1er mai 1927 à Saint-Médard-en-Jalles. En 1930 elle est secrétaire des femmes socialistes de Gironde et l’une des 31 membres du Comité national des femmes socialistes dès sa création en 1931 et constamment réélue. Elle écrit dans la revue Femmes socialistes jusqu’en 1933. Elle est présidente d’honneur de la Commission féminine fédérale de la SFIO en avril 1948[1].
- Robert Vielle est né 11 octobre 1900 à Bordeaux et mort le 21 mars 1974. Instituteur et militant CGT, il préside le meeting de Bordeaux en faveur du désarmement en mars 1932. Secrétaire de l’Union départementale de la CGT en janvier 1933, il est l’un des organisateurs principaux des manifestations ouvrières à compter de cette date et pendant le Front populaire. Il organise notamment la manifestation du 8 février 1934 à Bordeaux. Il est candidat contre Adrien Marquet aux élections cantonales de 1934 (canton de Bordeaux-7) et aux élections législatives de 1936 (3e circonscription). En 1933, secrétaire de la Fédération des socialistes de Gironde, il tient informé Paul Faure secrétaire général de la SFIO des « séductions » du néo-socialisme. En 1940 il est interdit de la Bourse du travail et étroitement surveillé. Après la guerre, exclus en raison de ses positions en faveur de Paul Faure, il rejoint le Parti socialiste démocratique de ce dernier[7].
Références
- Anziani 1999, p. 155.
- Jacques Loiseau, « André Meunier, dit Mureine », sur ffi33.org, (consulté le )
- « Notice sur André Meunier », sur Le Maitron, sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, (consulté le )
- « Notice sur Lucien Lerousseau », sur Le Maitron, sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, (consulté le )
- « Notice sur Bertrand Pinsolle », sur Le Maitron, sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, (consulté le )
- « Notice sur André Texier », sur Le Maitron, sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, 25 juillet 2018. (consulté le )
- Anziani 1999, p. 161.
- « Meunier-Mureine André », sur memoresist.org, (consulté le )
- Anziani 1999, p. 155