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André Blondel (peintre)

AndrĂ© Blondel, de son vrai nom Shaye Blonder, dit Sasza, nĂ© Ă  CzortkĂłw (Pologne, aujourd’hui Tchortkiv en Ukraine) le et mort le Ă  Paris[Note 1], est un peintre juif polono-français, issu de l’avant-garde polonaise des annĂ©es 30 (Premier Groupe de Cracovie), classĂ© parmi les artistes de l'École de Paris.

André Blondel
André Blondel en 1948.
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Szaje Blonder
Nationalité
Polono-Français
Activité
Peinture
Formation
Académie des Beaux-Arts de Cracovie
Mouvement
Avant-garde polonaise des années 30
Influencé par
École de Paris

Biographie

Jeunesse et formation

Il appartient Ă  une famille juive de commerçants, et reçoit une Ă©ducation traditionnelle. Il parle couramment trois langues : le polonais, l’hĂ©breu et le yiddish. Au lycĂ©e, il apprend aussi le français. Il manifeste dĂšs son plus jeune Ăąge des talents artistiques. Comme de nombreux artistes d’Europe Centrale, il est trĂšs attirĂ© par Paris oĂč il fera un premier sĂ©jour en 1928 Ă  la fin de ses Ă©tudes secondaires. Et en 1929, il reçoit une bourse qui lui permet de s’installer Ă  Paris afin d’étudier l’architecture Ă  École nationale supĂ©rieure des beaux-arts (1930-1931).

DĂ©buts en Pologne

De retour en Pologne en 1931, il entreprend des Ă©tudes de peinture Ă  l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Cracovie, oĂč, jusqu’en 1934, il Ă©tudie auprĂšs des professeurs ThĂ©odor Axentowicz, WƂadysƂaw Jarocki et Fryderyk Pautsch (pl). Il milite dans des organisations politiques de gauche comme « KZM », « ZNMS (pl) » et « ZYCIE (pl) ». Dans le mĂȘme temps, il co-fonde l’association artistique « Zywi » (« Les Vivants ») qui contribuera Ă  la naissance du premier « Groupe de Cracovie » (Grupa Krakowska (pl))[1], influencĂ© par les courants avant-gardistes. Il se lie avec des artistes tels que Jonasz Stern, Maria Jarema, Leopold Lewicki, Henryk Wicinski, Berta (Blima) GrĂŒnberg et Stanislas Osostowicz. Leur premiĂšre exposition aura lieu Ă  LwĂłw (Lviv) en 1933.

À partir de 1935, il partage son temps entre Varsovie et Cracovie, travaille Ă  Bielsko (Bielsko-BiaƂa) oĂč il rĂ©alise des dĂ©cors pour le thĂ©Ăątre de l’école juive et dans le mĂȘme temps collabore Ă©troitement avec le thĂ©Ăątre Cricot (pl), de Cracovie. Il est membre de l’Union des artistes et Ă©crivains Polonais (« ZZPAP ») dont il sera exclu en 1937 pour activisme politique. En 1936, il reçoit un prix au Salon des artistes plasticiens de Varsovie et expose ensuite Ă  Ɓodz. En 1937, il est le premier membre du Groupe de Cracovie Ă  prĂ©senter une exposition personnelle au Salon Koterby de Varsovie, oĂč il sera remarquĂ© pour son traitement original de la couleur[2].

Arrivée à Paris, vie sous l'Occupation

En 1937, grĂące Ă  une nouvelle bourse, il se rend Ă  Paris, accompagnĂ© de Berta GrĂŒnberg (Blima) qu’il Ă©pousera en 1939. Il s’installe avec elle Ă  la citĂ© FalguiĂšre et rencontre de nombreux artistes de Montparnasse comme Pinchus KrĂ©mĂšgne, ChaĂŻm Soutine, Isaac Dobrinsky ou Ludwig Klimek. Il participe avec d'autres artistes d’Europe Centrale (Philippe Hosiasson, Mela Mutter, etc.) Ă  l'Exposition universelle de 1937.

Quand la Seconde Guerre mondiale Ă©clate en 1939, il s’engage dans l'ArmĂ©e polonaise en France. Il ne reverra plus jamais la Pologne. Au printemps 1940, Blonder rejoint le camp de CoĂ«tquidan (Morbihan). Le , il est dĂ©mobilisĂ© Ă  Toulouse. Le , aidĂ© par les premiers rĂ©seaux de la RĂ©sistance, il se rĂ©fugie Ă  Aix-en-Provence dans une famille de rĂ©sistants protestants proche de Francis Halbwachs. La ville de CĂ©zanne exerçait alors une forte attirance sur les peintres polonais. Blonder y retrouve ses amis peintres Klimek et Zielenkiewicz (Caziel), rencontrĂ©s Ă  Paris dans l’atelier du peintre Zawadowski (dit Zawado). Celui-ci avait succĂ©dĂ© Ă  Pankiewicz Ă  la tĂȘte de la filiale parisienne de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Cracovie en 1938, et s’était installĂ© dĂ©finitivement Ă  Aix-en-Provence (Ă  Orcel) en 1940[3]. LogĂ© dans une cabane, Blonder travaille comme jardinier-bĂ»cheron et continue Ă  peindre sans relĂąche.

En , il rencontre Louise Bonfils (Lisou). En novembre, lorsque la zone libre est envahie par les allemands, celle-ci l'aide Ă  quitter Aix pour rejoindre Carcassonne. GrĂące Ă  Jacques Monod du rĂ©seau Combat, il trouve refuge aux Escoussols dans la Montagne Noire. Le , il se marie avec Louise Bonfils en prenant le nom d'AndrĂ© Blondel qui lui permet de ne pas ĂȘtre identifiĂ© comme Juif[4] - [Note 2].

Épanouissement artistique Ă  la LibĂ©ration et dans l'aprĂšs-guerre

Vivant entre Carcassonne et SÚte entre 1944 et 1948, il déploie une intense activité créatrice. Il se lie d'amitié avec des artistes : Gabriel Couderc, Camille Descossy et François Desnoyer avec lequel il peint sur le port de SÚte. Il cÎtoie des intellectuels, peignant ainsi trois portraits du poÚte Joë Bousquet. Ses deux enfants avec Louise Bonfils, HélÚne () et Marc (), naßtront durant cette période.

Il est membre du Salon des indépendants, sociétaire du Salon d'automne et expose, seul ou en groupe à Toulouse, Perpignan, Béziers, SÚte, Montpellier et Carcassonne.

L'Ă©tĂ© 1948, il s’installe avec sa famille Ă  Sceaux puis Ă  Paris. Moins d'un an plus tard, il meurt accidentellement le Ă  Paris.

Notes et références

Notes
  1. Selon l'acte no 825, dans l'état-civil de la ville de Paris 7e arrondissement, décÚs de 1949.
  2. Ses papiers d'identité utilisés lors de son décÚs lui donne une naissance à Brethenbach et pour parents Jean et Marie Elster.
Références
  1. le Groupe de Cracovie
  2. (en) Natasza Styrna, « Between Chortkiv and Paris, Sasza Blonder / AndrĂ© Blondel 1909-1949 », Scripta Judaica Cracoviensia,‎ , vol 13, pp. 143-154
  3. Marta Chrzanowska-Foltzer, Conversations provençales - Les peintres polonais en France méditerranéenne de 1909 à nos jours, Université Paris I, Panthéon Sorbonne, 2006-2007
  4. Martial Andrieu, « Le peintre André Blondel (1909-1949) s'est réfugié à Carcassonne en 1943 », sur musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com, (consulté le ).

Voir aussi

Ouvrages

  • [2009] De Blonder Ă  Blondel par Pascal Bonafoux et Marie BoyĂ©, aux Ă©ditions Actes sud, livre Ă©ditĂ© Ă  l'occasion de l'exposition au MusĂ©e Paul ValĂ©ry de SĂšte en 2009.
  • [2012] AndrĂ© Blondel - Au nom du pĂšre, Ă©ditions MĂ©ridianes, 2012. Catalogue Ă©ditĂ© Ă  l'occasion de l'exposition AndrĂ© Blondel - Au nom du pĂšre Ă  l'Espace Dominique Bagouet de Montpellier.
  • [2013] Cahiers polonais (1929-1937), Sasza Blonder, AndrĂ© Blondel, Éditions Gaussen, 2013.
  • [2016] Claire Giovanangeli-Taoussi (dir.), Marta Chrzanowska-Foltzer, HĂ©lĂšne Feydy-Blondel, Numa Hambursin, Michel Maurette et al., AndrĂ© Blondel, le dessin fulgurant. De la couleur Ă  la ligne (Catalogue d'exposition), Montolieu, Les petites Ă©ditions des arts graphiques et mĂ©tiers du livre, , 163 p., 21 cm (ISBN 978-2-9545199-4-4 et 2-9545199-4-0, OCLC 993878727, SUDOC 20311728X, prĂ©sentation en ligne).
  • [2020] Nieszawer & Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (DenoĂ«l, 2000 - Somogy, 2015) Les Ă©toiles Ă©ditions, 2020.

Autres médias

Liens externes

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