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André-Georges Haudricourt

André-Georges Haudricourt, né le à Paris 5e et mort le à Paris 15e[1], est un linguiste, botaniste, géographe, ethnologue français, directeur de recherche au CNRS et ingénieur agronome.

André-Georges Haudricourt
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
André Georges Henri Haudricourt
Nationalité
Formation
Activités

Biographie

Élève et ami de Marcel Mauss, contemporain de Claude Lévi-Strauss, de Georges Condominas et d'André Leroi-Gourhan, A-G. Haudricourt est un scientifique autodidacte[2], érudit et atypique.

Il obtient un diplôme d'ingénieur agronome en 1931. Il fait une première mission en URSS en 1934-1935 à l'Institut Vavilov[3]. Il entre au CNRS en 1939, dans le laboratoire de botanique appliquée du Muséum national d'histoire naturelle, où Auguste Chevalier lui demande de traduire du russe une anthologie des travaux de Vavilov sur l'origine des plantes cultivées, qu'il popularisera dans son livre fondateur d'ethnobotanique[4], L'Homme et les plantes cultivées (1943). Il séjourne ensuite en Asie du Sud-Est (il est bibliothécaire à l'École française d'Extrême-Orient à Hanoï en 1948-1949[5]).

A-G. Haudricourt a joué un rôle fondamental dans le développement de l'anthropologie des techniques, de l'ethnoscience et de l'ethnolinguistique. Cet amoureux de la flore, des langues et des objets techniques a laissé une œuvre difficile à classer par l'immense variété des sujets qu'elle embrasse, depuis l'origine et l'histoire de l'attelage ou des plantes cultivées, la phonologie des langues austronésiennes, les rapports entre le traitement des plantes et le traitement d'autrui, jusqu'à l'écologie des poux ou la forme des boutons.

Savant d’une extraordinaire érudition[n 1] notoire pour son ironie[n 2] mordante, son anticonformisme et l’hallucinant fouillis d’ouvrages dans lequel il vivait, il a marqué d’une empreinte indélébile toute une génération d’ethnologues et de linguistes.

Parmi ses contributions scientifiques principales figurent ses travaux sur l'origine des tons du vietnamien et du chinois archaĂŻque.

Ĺ’uvres

Une bibliographie exhaustive est consultable en ligne[8].

Chapitres d'ouvrages ou articles

  • 1940, MĂ©thode pour obtenir des lois concrètes en linguistique gĂ©nĂ©rale, BSLP 41(1):70-74.
  • 1948, Les Phonèmes et le vocabulaire du thaĂŻ commun, Journal Asiatique 236:197-238 [rĂ©Ă©d. dans Problèmes de pholologie diachronique, SELAF, 1972].
  • 1953, La place du vietnamien dans les langues austroasiatiques, BSLP 49(1):122-128.
  • 1953, 4 articles sur les langues d'OcĂ©anie, in A. Leroi-Gourhan et C.-A. Julien (eds), Ethnologie de l'Union française, Paris, PUF. [Articles dans trois thĂ©matiques: "L'Ă©criture et les langues" (L'Indochine) - "Les langues" (Nouvelle-CalĂ©donie et dĂ©pendances, Nouvelles-HĂ©brides) - " La langue" (PolynĂ©sie française)].
  • 1954, Comment reconstruire le chinois archaĂŻque, Word 10(2-3): 351-364.
  • 1954, De l'origine des tons en vietnamien, Journal Asiatique 242:69-82.
  • 1956, De la restitution des initiales dans les langues monosyllabiques : le problème du thaĂŻ commun, BSLP 52:307-322.
  • 1956, Une discipline nouvelle : l'ethnobotanique, Les Cahiers rationalistes 158 () [rĂ©Ă©ditĂ© en 1986 Ă  la Manufacture, Lyon].
  • 1957, Les transformations de la linguistique, Scientia 51(12):1-6.
  • 1961, Bipartition et tripartition des systèmes de tons dans quelques langues d'ExtrĂŞme-Orient, BSLP 56(1):163-80.
  • 1961, Richesse en phonèmes et richesse en locuteurs, L'Homme 1(1):5-10.
  • 1962, Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d'autrui, L'homme 2(1):40-50.
  • 1965, Les mutations consonantiques des occlusives initiales en mĂ´n-khmer, BSLP 60(1):160-72.
  • 1969, La linguistique panchronique nĂ©cessaire Ă  la linguistique comparĂ©e, science auxiliaire de la diachronie sociologique et ethnographique, Ethnies 3:23-26.
  • 1970, Les arguments gĂ©ographiques, Ă©cologiques et sĂ©mantiques pour l'origine des ThaĂŻ, Scandinavian Institute of Asian Studies Monographs Series 1:27-34. (Readings on Asian topics : Papers read at the inauguration of the Scandinavian Institute of Asian StudiesStudentlitteratur, Lund).
  • 1975, Le système des tons du karen commun, BSLP 70(1): 339-343.
  • rĂ©Ă©dition 1986 : Une discipline nouvelle : l'ethnobotanique (Les Cahiers rationalistes, no 158, novembre 1956, rĂ©Ă©ditĂ© en 1986 Ă  la Manufacture, Lyon).
  • posthume, 2008 : Essai sur l'origine des diffĂ©rences de mentalitĂ© entre Occident et ExtrĂŞme-Orient (suivi de) Un certain sens du concret de Jean-François Bert, Les Carnets 6, (Strasbourg), 85 p.

Livres

  • Avec Louis HĂ©din (1880-?), L'Homme et les plantes cultivĂ©es, avec une prĂ©face d'Auguste Chevalier (Gallimard, Paris, 1943, rĂ©Ă©ditĂ© en 1987 chez A.-M. MĂ©tailiĂ©, Paris, avec une prĂ©face de Michel Chauvet).
  • Avec Alphonse Juilland (1922-2000) et AndrĂ© Martinet (1908-1999), Essai pour une histoire structurale du phonĂ©tisme français (C. Klincksieck, Paris, 1949, rĂ©Ă©ditĂ© en 1970 chez Mouton, Paris et La Haye).
  • Avec AndrĂ© Leroi-Gourhan (1911-1986) et Charles-AndrĂ© Julien (1891-1991), Ethnologie de l'Union française (Presses universitaires de France, Paris, 1953).
  • Avec Mariel Jean-Brunhes Delamarre, L'Homme et la charrue Ă  travers le monde (Gallimard, Paris, 1950).
  • Avec Jacqueline M.C. Thomas, La Notation des langues, phonĂ©tique et phonologie (Institut gĂ©ographique national, UniversitĂ© de Paris, Institut d'ethnologie, 1967).
  • Problèmes de phonologie diachronique (SociĂ©tĂ© pour l'Ă©tude des langues africaines, Paris, 1972).
  • Avec Claude Hagège (1936-), La Phonologie panchronique : comment les sons changent dans les langues (Presses universitaires de France, Paris, 1978).
  • Avec Françoise Ozanne-Rivierre, Dictionnaire thĂ©matique des langues de la rĂ©gion de Hienghène (SociĂ©tĂ© pour l'Ă©tude des langues africaines, Paris, 1982).
  • Avec Pascal Dibie, Les Pieds sur terre (A.-M. MĂ©taillĂ©, Paris, 1987).
  • La Technologie science humaine (Édition de la Maison des sciences de l'Homme, Paris, 1988).
  • Des gestes aux techniques. Essai sur les techniques dans les sociĂ©tĂ©s prĂ©-machinistes. (Édition de la Maison des sciences de l'Homme et Quæ, Paris, 2010). Livre prĂŞt Ă  la fin des annĂ©es 1950 mais restĂ© inĂ©dit.

DiplĂ´mes

Notes et références

Notes

  1. « Pratiquant autant les sciences humaines que les sciences naturelles, il a su mettre en évidence les liens intrinsèques entre ces champs traditionnellement séparés dans des études pionnières sur la domestication des animaux, la culture des plantes, l’évolution des langues, la technologie, ou encore le traitement d’autrui. […] Les discussions avec lui se poursuivaient bien souvent au restaurant ou finissaient en excursion botanique[6]. »
  2. « Sans craindre de malmener certains tabous, André-Georges Haudricourt s’est demandé toute sa vie, sans trouver de réponse, si au fond ce n’était pas les autres êtres vivants qui avaient éduqué les hommes, si ce n’était pas les chevaux qui leur avaient appris à courir, les grenouilles à sauter, les plantes à patienter. Et à ceux qui lui reprochaient l’éclectisme de ses recherches et leur caractère dispersé, il répondait avec malice: Mais non, au contraire, je rassemble[7]! »

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. (Jean-François Bert 2009).
  3. (Serge Bahuchet 2011)
  4. (Carole Brousse 2011).
  5. (Jean-Claude Rivierre 1996)
  6. (Barbara Niederer, Alban Bensa et Jean-François Bert 2011)
  7. Antoine de Gaudemart, « Haudricourt, retour à la terre. L’ethnologue, qui se passionna pour les langues et les plantes, est mort à 85 ans », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (Andrée Dufour 1997)

Annexes

Articles

  • Jean-Claude Rivierre, « AndrĂ©-Georges Haudricourt (1911-1996) », Journal de la SociĂ©tĂ© des ocĂ©anistes, no 103,‎ , p. 317- 318 (lire en ligne)
  • AndrĂ©e Dufour, « Bibliographie d'AndrĂ©-Georges Haudricourt », Bulletin de l'Ecole française d'ExtrĂŞme-Orient, t. 84,‎ , p. 31-64. (lire en ligne)
  • Jean-François Bert, « Marcel Cohen et AndrĂ© Georges Haudricourt : un regard singulier sur la linguistique », Langage et sociĂ©tĂ©, n°2,‎ , p. 77-97 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Barbara Niederer, Alban Bensa et Jean-François Bert, « PrĂ©face », Le Portique [En ligne], no 27 « AndrĂ©-Georges Haudricourt (1911-1996) : La matière du monde »,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    • Serge Bahuchet, « Haudricourt et les ethnosciences au MusĂ©um national d’histoire naturelle », Le Portique [en ligne],‎ 2011, document 7 (lire en ligne, consultĂ© le )
    • Carole Brousse, « Le patrimoine gĂ©nĂ©tique de L’Homme et les Plantes cultivĂ©es : historiographie d’un ouvrage riche en ancĂŞtres et fĂ©cond en hĂ©ritiers », Le Portique [En ligne],‎ 2011, document 10 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Michel Chauvet, Un agronome botaniste sur les brisĂ©es d’Haudricourt (version rĂ©visĂ©e en 2011) (texte en ligne)
  • AndrĂ©-Georges Haudricourt : le passe-muraille: documentaire (52 min) de Jean Arlaud et Pascal Dibie, diffusĂ© le dans l’émission OcĂ©aniques de FR3 (Prix du Festival international de la meilleure Ă©mission scientifique de tĂ©lĂ©vision, CitĂ© des Sciences et de l'Industrie, La Villette, 1990).
  • AndrĂ©-Georges Haudricourt et ses Ă©lèves : leçon d’ethnobotanique dans les bois de Meudon 29 mai 1986: documentaire (40 min) d’Alain Epelboin et Annie Marx, SMM CNRS-MNHN & LACITO.

Liens externes

Haudr. est l’abréviation botanique standard de André-Georges Haudricourt.

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