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American Sound Studio

L'American Sound Studio est un studio d'enregistrement situĂ© au 827 Thomas Street Ă  Memphis, Tennessee. Plus  d'une centaine de chansons Ă  succès y sont enregistrĂ©es depuis sa fondation en 1964 jusqu'Ă  sa fermeture en 1972. La musique de ces hits est jouĂ© par l'orchestre  maison "The Memphis Boys", aussi connu comme le "827 Thomas Street Band".

American Sound Studio
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Coordonnées
35° 09′ 50″ N, 90° 02′ 12″ O
Organisation
Fondateur
Carte

Parmi les artistes ayant enregistrĂ© Ă  l'American Sound Studio, on compte Elvis PresleyAretha Franklin, Neil Diamond, Dusty Springfield, B. J. Thomas, Petula Clark, Joe Tex, Roy Hamilton, Merrilee Rush et The Box Tops ; Bobby Womackguitariste de session Ă  l'American Sound Studio, y enregistre son premier tube classĂ© dans les charts.

Histoire

L'American Sound Studio est crĂ©Ă© en 1967 dans le Nord de Memphis par les producteurs Chips Moman[1] et Don Crews[2]. Entre 1967 et 1971, environ 120 chansons Ă  succès classĂ©es dans le top 100 du magazine Billboard y sont produites[3]. A un certain moment, 25% du classement du Top 100 provenaient non seulement du mĂŞme studio, mais Ă©taient enregistrĂ©s par les mĂŞmes musiciens accompagnant divers artistes. Il est Ă  noter que les Memphis Boys sont responsables de 122 disques du Top 10, avec toujours la mĂŞme section rythmique. Ils sont Ă©galement connus sous le nom de « 827 Thomas Street Band Â» d'après l'adresse du studio[4] - [5]. L'American Sound Studio ferme en 1972, et le bâtiment est dĂ©moli en 1989. Un magasin Family Dollar est construit Ă  sa place et une plaque commĂ©morative indique l'emplacement du mythique studio.

L'annexe : American Recording East

Un premier studio annexe est construit au 2272 Deadrick Avenue Ă  Memphis[6]. BaptisĂ© « ONYX Â» en 1967, il est utilisĂ© par les producteurs de plusieurs maisons de disques diffĂ©rentes. Il a Stan Kessler comme directeur gĂ©nĂ©ral et Ronnie « Angel Â» Stoots des Mar-Keys. Le premier single est Mama / Merry Go Round, produit par Bobby Manuel. Dès la première annĂ©e, le studio devient populaire auprès de Jerry Wexler et Tom Dowd d'Atlantic Records, ainsi que Dot Records/Paramount Records, etc. Le studio est conçu sur mesure avec ses chambres d'Ă©cho stĂ©rĂ©o et son grand volume est bien adaptĂ© pour les plus grosses productions, comme les sĂ©ances avec cuivres et orchestres, avec Glen Spreen comme arrangeur (Kentucky Rain d'Elvis Presley en est un exemple). Wayne Jackson y enregistre au sein des Memphis Horns ou sur l'emblĂ©matique partie de trompette sur Sweet Caroline de Neil Diamond, pour ne citer qu'eux. Le studio dispose d'un accès facile Ă  l'AĂ©roport International de Memphis, et Ă  la porte d'Ă  cĂ´tĂ© se trouve le restaurant de John Grisanti, vĂ©ritable monument Ă  Memphis. En , Chips Moman et Don Crews achètent une pleine page de publicitĂ© dans le magazine Billboard pour annoncer l'acquisition et l'exploitation des deux studios. La demande Ă  American Sound Studios Ă©tant en forte hausse, ils doivent faire appel Ă  d'autres studios de Memphis, comme les Royal Studios (oĂą est enregistrĂ© The Dark End of the Street), Sounds of Memphis et Ardent Studios. En 1972, Chips et Don prennent des dispositions pour leur sĂ©paration : Chips dĂ©mĂ©nage Ă  Nashville avec l'American Sound Studios et le North Studio sur Thomas Street est fermĂ©, tandis que Don restaure ONYX sur Deadrick Avenue. Le label STAX ferme en 1975, et ONYX/American East ferme Ă  son tour en 1978, quand Don Crews prend sa retraite de l'industrie du disque. ONYX devient la rĂ©sidence des Bar-Kays de 1978 jusqu'en 1988. Puis le studio sur Deadrick suscite Ă  nouveau l'attention en 1990 en tant que Easley McCain Studio. Beaucoup de majors ou d'indĂ©pendants y enregistrent des artistes tels qu'Alex Chilton, Tav Falco, Rufus Thomas, The White Stripes, Loretta Lynn, Wilco, et Jeff Buckley dans ces annĂ©es-lĂ , sous la direction des producteurs Doug Easley, Davis McCain et Stuart Sikes. Le studio cesse ses activitĂ©s après un incendie dans la salle de contrĂ´le en 2005.

Après le sinistre, la sociĂ©tĂ© de gestion immobilière dĂ©cide de ne pas utiliser les indemnitĂ©s de l'assurance pour la reconstruction. L'immeuble est vendu aux enchères par la compagnie d'assurance au Palais de justice du comtĂ© de Shelby avant d'ĂŞtre achetĂ© par un promoteur privĂ©. Celui-ci a d'autres plans pour la propriĂ©tĂ©. Mais après nĂ©gociation, afin de protĂ©ger ce monument de Memphis, le promoteur dĂ©cide de revendre. C'est Brad Dunn, le neveu de Donald « Duck Â» Dunn, qui reçoit en 2006 le pouvoir exclusif de faire campagne pour la rĂ©ouverture du studio, qui ressemble au studio B de RCA Ă  Nashville. Soutenu par son père Robert et son oncle pendant des annĂ©es, il contacte Chips Moman et Don et Erick Crews afin que chacun puisse trouver un accord sur la prĂ©servation du nom et de l'histoire du studio. Un trust est mis en place par le nouveau propriĂ©taire David Gicking pour prĂ©server son avenir. La première phase des travaux est achevĂ©e en 2011, après une restauration minutieuse par David Gicking et de nombreux artisans.

Brad Dunn (producteur, ingénieur du son), Matt Martone et Gilbert (ingénieur) rouvrent le studio en 2011.

ARS est le seul endroit oĂą demeure un hĂ©ritage de l'American Sound Studios. Tant d'enregistrements sont rĂ©alisĂ©s Ă  American North, et American East a aidĂ© Ă  mener Ă  bien la plupart des productions des studios entre 68 et 72. Les deux Ă©taient Ă©quipĂ©s avec des Ă©quipements similaires, ce qui permettait de transfĂ©rer facilement les bandes de l'un Ă  l'autre, et ils Ă©taient en mesure de fonctionner 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour rĂ©pondre Ă  la demande. Beaucoup plus de travail aurait pu ĂŞtre rĂ©alisĂ©, comme Moman le confia au magazine Billboard. Chips apprĂ©ciait aussi de travailler dans l'anonymat au cours de ces annĂ©es et sa localisation dans l'est Ă©tait pratique pour ça.

Maintenant que l'emplacement de Deadrick est restaurĂ©, il fait l'objet demande de reconnaissance en tant que monument historique. En 2017, il appartient toujours Ă  David Gicking et son partenaire conseil VIP B. Dunn. Aussi Erick Crews est un atout inestimable en tant que consultant sur l'histoire et les archives. American Sound Studios ou American North sur 827 Thomas Street a lui Ă©tĂ© dĂ©moli en 1989 pour cause de « renouvellement urbain Â».

Artistes enregistrés

En , Elvis Presley enregistre son dernier numĂ©ro 1 Suspicious Minds avec le producteur/ingĂ©nieur Chips Moman[7]. A cette Ă©poque, American Sound Studio est Ă  son apogĂ©e, au milieu d'une pĂ©riode de trois ans qui donnera plus de 100 albums Ă  succès pour les artistes comprenant B. J. Thomas[8]Neil Diamond[9] et Dusty Springfield.

The Memphis Boys

The Memphis Boys, groupe maison de l'American Sound Studio, est composĂ© de Gene Chrisman (batterie), Tommy Cogbill et Mike Leech (basse), Reggie Young (guitare), et les claviĂ©ristes Bobby Emmons et Bobby Wood. Ils apportent une polyvalence au studio, notamment pour I Gotcha de Joe TexAngel of the Morning de Merrilee Rush, Sweet Caroline de Neil DiamondCry Like a Baby des Box Tops, In the Ghetto d'Elvis Presley et Goodtime Charlie's Got the Blues de Danny O'Keefe. La basse de Tommy Cogbill s'entend dans le tube de Dusty Springfield Son of a Preacher Man. Le groupe est Ă©galement prĂ©sent dans Memphis Underground, le classique jazz-rock de 1969 du flĂ»tiste Herbie Mann. En 2007, ils sont nominĂ©s dans le Musicians Hall of Fame and Museum Ă  Nashville[10].

Bobby Womack

Bobby Womack travaille aux studios comme producteur, et joue de la guitare sur les enregistrements de Joe Tex ou des Box Tops. Jusqu'Ă  ce moment, vers 1967, il avait obtenu un succès d'estime en tant qu'artiste solo, mais Ă  American, il commence Ă  enregistrer une suite de singles Ă  succès, parmi lesquels What Is This en 1968 (son premier tube classĂ©), It's Gonna Rain et More Than I Can Stand. Au cours de cette pĂ©riode, il est reconnu comme auteur-compositeur, Ă©crivant beaucoup de chansons pour Wilson Pickett, dont I'm in Love et I'm a Midnight Mover. Il applique aussi son jeu de guitare sur trois tubes d'Aretha Franklin Ă  la fin des annĂ©es 1960, notamment sur Lady Soul, oĂą il joue sur le titre Chain of Fools. Parmi ses Ĺ“uvres les plus connues en tant que musicien de session Ă  partir de cette pĂ©riode, son apparition en tant que guitariste sur l'album There's a Riot Goin' On de Sly and the Family Stone en 1971 et sur Pearl de Janis Joplin, qui contient d'une chanson de Womack et du poète  Michael McClure intitulĂ©e Trust Me. En 1971, il place son morceau instrumental Breezin sur un album avec le guitariste de jazz Gábor SzabĂł, qui deviendra plus tard un hit pour George Benson.

Elvis Presley

En janvier-, Elvis Presley enregistre un grand nombre de morceaux au cours de la pĂ©riode connue comme son come-back. Une des pistes notables, la première enregistrĂ©e, est In the Ghetto, inhabituelle dans le rĂ©pertoire d'Elvis pour son commentaire social sur le cycle de la criminalitĂ© et de la pauvretĂ©, suivie par Suspicious Minds, qui devient la pièce centrale de ses performances live cette mĂŞme annĂ©e[11]. De fait, quatre singles issus de cette sessions sont classĂ©s dans les charts â€” Suspicious Minds, Don't Cry Daddy, In the Ghetto, et Kentucky Rain â€” ainsi que deux albums sortis en 1969 acclamĂ©s par la critique, From Elvis in Memphis et la partie studio de From Memphis to Vegas/From Vegas to Memphis. Les arrangements et les cuivres sont enregistrĂ©s au studio American East. Chips Momen adoucit les pistes avec les enceintes d'Ă©cho stĂ©rĂ©o du Deadrick American East. Plusieurs chansons inĂ©dites ressortent ensuite sur Back in Memphis. Des morceaux supplĂ©mentaires enregistrĂ©s au cours des sessions de 1969 continuent Ă  apparaĂ®tre au hasard sur divers albums d’Elvis jusqu’en 1972, notamment une reprise de Hey Jude des Beatles.

B. J. Thomas

B. J. Thomas boucle la boucle. Le quintuple laurĂ©at d'un Grammy Award s'est fait connaĂ®tre au milieu des annĂ©es 1960 avec des tubes faciles Ă  Ă©couter comme Raindrops Keep Fallin' on My Head enregistrĂ©s Ă  l'American Sound Studio[8]. La chanson Ă©crite par Hal David et Burt Bacharach pour le film de 1969 Butch Cassidy et le Kid, remporte un Oscar de la Meilleure Chanson Originale. David et Bacharach remportent en plus celui de la Meilleure Musique Originale. La version par B. J. Thomas est numĂ©ro 1 dans le Billboard Hot 100 en pendant quatre semaines. Il passe Ă©galement sept semaines au sommet du classement Hot Adult Contemporary Tracks[12].

La chanson est enregistrée en sept prises, après que Bacharach ait exprimé son mécontentement envers les six premières.

Dusty Springfield

Au milieu des annĂ©es 1960, Ă  la suite des changements soudains dans la musique pop, les chanteuses sont un peu passĂ©es de mode. Pour booster sa crĂ©dibilitĂ© en tant qu'artiste soul, Dusty Springfield se rend Ă  Memphis, pour enregistrer un album pop et soul Ă  l'American Sound Studio. Le disque Dusty in Memphis lui vaut une nomination pour le Grammy Award de la meilleure chanteuse pop en 1970 et reçoit le Grammy Hall of Fame Award en 2001. Les sondages internationaux des lecteurs et tĂ©lĂ©spectateurs rĂ©pertorient ce disque parmi les cent meilleurs albums de tous les temps[13]. La chanson phare de l'album Son of a Preacher Man est un top 10 international en 1969[14] - [15].

The Box Tops

The Tops Box enregistre The Letter de Wayne Carson Thompson. Bien que durant moins de deux minutes, c'est un succès international Ă  la fin de 1967, atteignant la première position de Billboard et y demeurant pendant quatre semaines. Le disque, produit par Dan Penn, se vend Ă  plus de quatre millions d'exemplaires et reçoit deux nominations aux Grammy Awards. Le single Cry Like a Baby est un hit majeur en 1968. Il est n°2 pop et est repris par des artistes tels que les Hacienda Brothers et Kim Carnes. Sur certains enregistrement instrumentaux, les membres du groupe sont remplacĂ©s par des musiciens de studio tels que Reggie Young, Tommy Cogbill, Gene Chrisman et Bobby Womack, ainsi que par Terry Chillian, futur producteur de Chilton Ă  Ardent Studios, sur un certain nombre d'enregistrements, y compris leur premier hit The Letter, et sur tous les concerts[5].

Neil Diamond

Sweet Caroline, enregistrĂ© Ă  l'American Sound Studio, est le premier hit majeur de Neil Diamond en 1969 après une baisse d'activitĂ©[16]. Wayne Jackson des Memphis Horns joue son cĂ©lèbre air de trompette Ă  l'annexe American Recording Studio, American East / ONYX.

Joe Tex

Joe Tex enregistre son dernier hit majeur, I Gotcha, en 1971 Ă  l'American Sound Studio. I Gotcha devait Ă  l'origine ĂŞtre enregistrĂ© par King Floyd. Au lieu de cela, Tex lui passe devant et l'enregistre lui-mĂŞme Ă  la fin des annĂ©es 1960, mais finit par ne pas le publier. Il dĂ©cide de rĂ©enregistrer la chanson Ă  la fin de 1971 chez American Sound Studio et la publie comme face B de A Mother's Prayer, le premier extrait de son album de 1972 intitulĂ© Ă©galement I Gotcha. Les DJ des radios dĂ©cident de retourner le single et commencent Ă  diffuser I Gotcha. Tex obtient ainsi son premier tube en cinq ans : I Gotcha est n°1 des charts rhythm and blues et n°2 pop, et se vend environ Ă  trois millions d'exemplaires[17].

Voir aussi

Bibliographie

Références

  1. Phil Hardy et Dave Laing, The Da Capo Companion to 20th-Century Popular Music, New York, Da Capo Press, 1995.
  2. Jones 2010, p. XVII.
  3. Memphis Elvis-Style - C Hazen - John F. Blaire, Publisher – 1997
  4. Walt Trott, The Nashville Musician, « Nashville’s Musicians Hall of Fame charters six groups Â», janvier-mars 2008
  5. (en) Robert Gordon (préf. Peter Guralnick), It Came From Memphis, Simon & Schuster, , 336 p. (ISBN 978-0-7434-1045-8, lire en ligne)
  6. ID // 1968 Billboard = Ad pg 249.
  7. Introducing Elvis – IT Chapter 1 page 21 – media.wiley
  8. The Press of Atlantic City, Robert DiGiacomo, « Thomas Still Hooked on Pop Music Feeling Â», 12 dĂ©cembre 2003
  9. MTV - Retrieved 08/17/09
  10. CMT : News : Unsung Heroes Honored at Musicians Hall of Fame Induction Calvin Gilbert, « Unsung Heroes Honored at Musicians Hall of Fame Induction Â» sur CMT News, 27 novembre 2007
  11. USA Today, « Elvis faithful can't visit site of his last No. 1 Â» The Associated Press, 16 aoĂ»t 2009
  12. (en) Joel Whitburn, The Billboard Book of Top 40 Hits, Billboard Books, , 6e Ă©d. (1re Ă©d. 1987), 831 p. (ISBN 978-0-8230-7632-1)
  13. « Dusty In Memphis (album) by Dusty Springfield », sur Best Ever Albums, BestEverAlbums.com
  14. « Dusty Springfield », sur Rock and Roll Hall of Fame
  15. (en) « Dusty Springfield », sur Encyclopædia Britannica, (consulté le )
  16. CBS "Sunday Morning", 11 mai 2008
  17. (en) Joel Whitburn, Top R&B Singles 1942–2004, Record Research, Inc, (ISBN 0-89820-068-7), p. 574

Notes

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