Accueil🇫🇷Chercher

Alphonse Halimi

Alphonse Halimi est un boxeur français né le à Constantine et mort le à Paris[1].

Alphonse Halimi
Fiche d’identité
Nom de naissance Alphonse Halimi
Surnom La petite terreur
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance
Constantine (Algérie)
Décès
Paris 18e (France)
Taille 1,60 m (5′ 3″)
Catégorie Poids coqs
Palmarès
Professionnel
Combats 51
Victoires 42
Victoires par KO 21
DĂ©faites 8
Matchs nuls 1
Titres professionnels Champion du monde poids coqs (1957-1959)

Champion d'Europe poids coqs EBU (1960, 1962)
Dernière mise à jour : 7 février 2014

Itinéraire d'un champion

Dernier nĂ© d'une famille juive de Constantine de 10 enfants, Alphonse Halimi est « adoptĂ© » par Monsieur Dianoux, tailleur de son Ă©tat Ă  Alger et fĂ©ru de boxe. Il commence lui-mĂŞme Ă  travailler comme tailleur Ă  12 ans. Une bagarre dans les rues d'Alger lui ayant rĂ©vĂ©lĂ© son indĂ©niable talent pour le combat, Dianoux le dirige alors vers le gymnase du Mouloudia.

Excellent nageur de 100 m brasse, Alphonse Halimi choisit pourtant la boxe et coud lui-mĂŞme son short rouge et vert dĂ©corĂ© de l'Ă©toile de David[2]. Il remporte plus de 100 combats avant d'ĂŞtre remarquĂ© par un entraĂ®neur et de venir sur le continent. Champion de France poids coqs amateurs en 1953, 1954 et 1955, il gagne cette mĂŞme annĂ©e les Jeux mĂ©diterranĂ©ens et passe professionnel, managĂ© par le cĂ©lèbre Philippe Filippi (Monsieur Filippi).

Le , au Vel' d'Hiv de Paris, Halimi devient champion du monde de boxe (poids coq) en battant le boxeur sourd-muet italien Mario D'Agata[3]. Le combat a failli ĂŞtre interrompu, le plafonnier qui Ă©claire le ring ayant dĂ©clenchĂ© un incendie, dispersant des escarbilles sur les deux boxeurs. Sept mois plus tard, le , au Wrigley Field de Los Angeles, il remporte le titre unifiĂ© de la catĂ©gorie et 50 000 $, en battant aux points l'amĂ©ricain d'origine mexicaine Raul "Raton"[4] Macias[5], devant 20 000 spectateurs, en majoritĂ© hispaniques et franchement hostiles. Peu de temps avant le combat, il Ă©tait allĂ© prier dans une synagogue de Los Angeles.

Quoiqu'adulé dans son pays et sa ville d'origine, il vivra assez mal cette période passée au plus haut niveau : amis douteux, paris excessifs, séparation conjugale. Halimi perdra sa couronne en 1959 face à José Becerra, au Memorial Sport Arena de Los Angeles. Cela ne l'empêchera pas de devenir champion d'Europe des coqs en octobre 1960, titre qu'il reconquiert le face à Piero Rollo, à Tel Aviv, pour le premier combat de boxe professionnel organisé en Israël.

Dans les années 1960, il tient un bar. Il est ensuite recruté comme entraîneur à l’Institut national des Sports, futur INSEP. Malgré son expérience, il n'y est pas du tout respecté et se voit contraint de partir. Il deviendra ensuite maître nageur à Vichy, Meudon, Cachan et Sainte Geneviève sur Argence (Aveyron).

Traversant difficilement les dernières années de son existence avec une maigre retraite, repoussant longtemps les mains secourables, il finira sa vie dans la douleur, atteint par la maladie d'Alzheimer, dans une maison de retraite à Saint-Ouen. Décédé le [6], il est inhumé le au cimetière parisien de Pantin 8e division .

Il faudra attendre 32 ans (1989) pour qu'un boxeur français, RenĂ© Jacquot, soit couronnĂ© Ă  nouveau champion du monde de boxe.

Distinction

Citation

  • « Aujourd'hui, j'ai vengĂ© Jeanne d'Arc » dĂ©clara le champion, Ă  la suite d'une victoire contre le nord-irlandais Freddie Gilroy, pour le titre de champion d'Europe en 1960 Ă  Londres.

Anecdotes

  • Alphonse Halimi avait toujours une photo de Marcel Cerdan, son idole, collĂ©e au fond de sa valise, quand il partait en voyage.
  • Il joue son propre rĂ´le dans Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady, le personnage principal jouĂ© par Roger Hanin fait mĂŞme une rĂ©fĂ©rence Ă  sa victoire sur « Raton » Macias dans la 1re scène du film.
  • Le boxeur pied-noir caricaturĂ© par Guy Bedos dans un de ses sketchs est inspirĂ© en partie par Alphonse Halimi. Dans « M'sieur Ramirez », le manager du sketch, on reconnaĂ®t aisĂ©ment son entraĂ®neur, Philippe Filippi.

Bibliographie

  • (en) Mike Silver. Stars in the Ring: Jewish Champions in the Golden Age of Boxing: A Photographic History. Rowman & Littlefield, 2016. (ISBN 1630761400), (ISBN 9781630761400)

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Raphaël Draï, « Le boxeur à l'étoile de David », L'Arche,‎
  3. (en) Mike Silver, 2016, p. 326.
  4. D'après le New York Times du 25 mars 2009, il était surnommé la souris.
  5. Macias est mort Ă  Mexico, lundi 23 mars 2009, Ă  74 ans. Voir le New York Times datĂ© du 25 mars 2009.
  6. Alphonse Halimi. Champions de France.

Bibliographie

  • (en) Raul Macias, 74, Champion Boxer. The New York Times, Wednesday, March 25, 2009, p. B11.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.