Alphonse Favier
Alphonse, Pierre, Marie, Favier Du Perron, né le à Marsannay-la-CÎte (CÎte-d'Or), mort le à Pékin, connu sous le nom de Mgr Favier, est un ecclésiastique français qui fut missionnaire en Chine, vicaire apostolique de Pékin.
Alphonse Favier | ||||||||
Mgr Favier Ă PĂ©kin | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Ă Marsannay-la-CĂŽte |
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Ordre religieux | lazaristes | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
DĂ©cĂšs | Ă PĂ©kin |
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ĂvĂȘque de l'Ăglise catholique | ||||||||
Ordination Ă©piscopale | par Mgr Jules BruguiĂšre |
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Vicaire apostolique de PĂ©kin | ||||||||
â (dĂ©cĂšs) | ||||||||
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ĂvĂȘque de Pentacomie | ||||||||
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Jeunesse et formation
Alphonse Favier (nom en chinois FAN GuoLiang æšćœæą) est nĂ© dans le village viticole bourguignon de Marsannay-la-CĂŽte le . Il fait ses Ă©tudes littĂ©raires au sĂ©minaire de PlombiĂšres, puis sa philosophie et un an de thĂ©ologie au grand sĂ©minaire de Dijon.
EntrĂ© dans l'Ordre des Lazaristes Ă Paris le , il prononce ses vĆux le et est ordonnĂ© prĂȘtre le dans la chapelle de la MĂ©daille miraculeuse rue du Bac, par Mgr Mouly.
DĂ©part pour la Chine
Il quitte la France le , jour oĂč il embarque de Toulon sur le Descartes avec Mgr Joseph-Martial Mouly, trois autres missionnaires lazaristes dont le pĂšre David, deux frĂšres lazaristes et quatorze filles de la CharitĂ©. AprĂšs avoir gagnĂ© Alexandrie, les missionnaires se dirigent par voie de terre jusqu'au bord de la mer Rouge oĂč ils montent Ă bord du Japon en direction de la mer de Chine. AprĂšs avoir traversĂ© le golfe d'Aden et ĂȘtre entrĂ© dans l'ocĂ©an Indien, le navire subit une avarie et doit ĂȘtre rĂ©parĂ© sur la cĂŽte septentrionale somalienne. Alphonse Favier arrive enfin Ă PĂ©kin le pour entamer sa nouvelle charge de missionnaire dans le vicariat apostolique du TchĂ©-Ly septentrional (dont le siĂšge est Ă PĂ©kin).
Directeur du district de Suanhouafou au moment du massacre de Tientsin (), il est chargĂ©, en l'absence du vicaire apostolique, de traiter avec les autoritĂ©s chinoises des difficultĂ©s qui en rĂ©sultent. En qualitĂ© de procureur intĂ©rimaire, il fait rĂ©parer les ruines des Ă©tablissements de Tien-Tsin. Il est ensuite l'assistant principal des trois Ă©vĂȘques successifs du TchĂ©-Ly septentrional (PĂ©kin)[1], notamment pour toutes les affaires importantes concernant la mission. C'est par exemple lui qui nĂ©gocie l'introduction des trappistes et des frĂšres maristes en Chine. Il supervise ensuite le transfert du PĂ©-Tang et est Ă©galement l'architecte du nouvel Ă©vĂȘchĂ© (1887)[2].
Vicaire apostolique de PĂ©kin
NommĂ© le Ă©vĂȘque titulaire de Pentacomie et coadjuteur avec future succession du vicaire apostolique de PĂ©kin, Mgr Sarthou, il est sacrĂ© au PĂ©-Tang, le , par Mgr BruguiĂšre. Câest lui qui nĂ©gocie le dĂ©cret impĂ©rial du sur les relations des Ă©vĂȘques avec les autoritĂ©s civiles chinoises. Ă la mort de Mgr Sarthou (le ), il lui succĂšde donc en qualitĂ© de vicaire apostolique du TchĂ©-Ly septentrional (PĂ©kin).
Lorsque la montée de la révolte des Boxers se fait plus précise, il avertit Stephen Pichon, ministre plénipotentiaire à la légation française (franc-maçon radical-socialiste et anticlérical) le .
"M. LE MINISTRE, "De jour en jour la situation devient plus grave et plus menaçante. Dans la PrĂ©fecture de Pao-ting-fu, plus de soixante-dix chrĂ©tiens ont Ă©tĂ© massacrĂ©s, trois autres nĂ©ophytes ont Ă©tĂ© coupĂ©s en morceaux. Plusieurs villages ont Ă©tĂ© pillĂ©s et livrĂ©s aux flammes; un plus grand nombre d'autres ont Ă©tĂ© complĂštement abandonnĂ©s. Plus de deux mille chrĂ©tiens sont en fuite, sans pain, sans vĂȘtements, et sans abri; Ă PĂ©kin seulement, environ quatre cents rĂ©fugiĂ©s, hommes, femmes et enfants, sont dĂ©jĂ logĂ©s chez nous et chez les sĆurs; avant huit jours nous en aurons probablement plusieurs milliers; nous allons ĂȘtre obligĂ©s de licencier les Ă©coles, les collĂšges, et tous les hĂŽpitaux, pour faire place Ă ces malheureux. "Du cĂŽtĂ© de l'est le pillage et l'incendie sont imminents; nous recevons Ă chaque heure les nouvelles les plus alarmantes. PĂ©kin est cernĂ© de tous cĂŽtĂ©s; les Boxeurs se rapprochent chaque jour de la capitale, retardĂ©s seulement par l'anĂ©antissement qu'ils font des chrĂ©tientĂ©s. Croyez-moi, je vous prie, M. le Ministre, je suis bien informĂ©, et je n'avance rien Ă la lĂ©gĂšre. La persĂ©cution religieuse n'est qu'un rideau; le but principal est l'extermination des EuropĂ©ens, but qui est clairement indiquĂ© et Ă©crit sur les Ă©tendards des Boxeurs. Leurs affiliĂ©s les attendent Ă PĂ©kin ; on doit commencer par l'attaque des Ă©glises et finir par celle des LĂ©gations. Pour nous, ici au PĂ©-tang, le jour est mĂȘme fixĂ©; toute la ville le connaĂźt, tout le monde en parle, et l'effervescence populaire est manifeste. Hier soir encore, quarante-trois pauvres femmes, avec leurs enfants, fuyant le massacre, sont arrivĂ©es chez les sĆurs; plus de 500 personnes les accompagnaient, en leur disant que, si elles ont echappĂ© une fois, elles y passeront bientĂŽt ici avec les autres. "Je ne vous parle pas, M. le Ministre, des placards sans nombre qui sont affichĂ©s dans la ville contre les EuropĂ©ens en gĂ©nĂ©ral; chaque jour il en paraĂźt de nouveaux, plus clairs les uns que les autres. "Les personnes qui ont assistĂ©, il y a trente ans, aux massacres de Tientsin, sont frappĂ©es de la ressemblance de la situation d'alors avec celle d'aujourd'hui; mĂȘmes placards, mĂȘmes menaces, mĂȘmes avertissements, et mĂȘme aveuglement. Alors aussi, comme aujourd'hui, les missionnaires ont Ă©crit, suppliĂ©, prĂ©voyant l'horrible rĂ©veil. " Dans ces circonstances, M. le Ministre, je crois de mon devoir de vous prier de vouloir bien nous envoyer, au moins au PĂ©-tang, quarante ou cinquante marins pour protĂ©ger nos personnes et nos biens. Cela s'est fait dĂ©jĂ dans des circonstances beaucoup moins critiques, et j'espĂšre que vous prendrez en considĂ©ration mon humble supplique. "Veuillez, etc., "(SignĂ©) Alph. Favier, Ev., Vic. Ap. de PĂ©kin. "Ăv.-Coadjuteur. "C. M. Guillaume, Vic-GĂ©n."[3]
Il montre tout son courage en dirigeant la défense du quartier du Pé-Tang lors du siÚge du au pendant la révolte des Boxers. En , il s'embarque avec son secrétaire, le pÚre de Guébriant, pour la France et Rome afin de plaider la cause des missions de Chine, trouver des fonds et de nouvelles collaborations.
Il est de retour au milieu de l'année 1901. Il sacre le [4] à Pékin Mgr Marie-Félix Choulet, vicaire apostolique de Mandchourie-Méridionale, qui fit également preuve de sang-froid pendant la révolte des Boxers.
Mort le Ă PĂ©kin, il laisse reconstruites les Ćuvres qui avaient Ă©tĂ© saccagĂ©es en 1900. Il est inhumĂ©, selon son dĂ©sir, dans la cathĂ©drale du PĂ©-Tang qu'il a lui-mĂȘme fait construire[5].
Hommages et accusations
Homme aux vues Ă©levĂ©es, et en mĂȘme temps homme de dĂ©cision et d'action, Mgr Favier a vraiment rempli en Chine un grand rĂŽle. Par son expĂ©rience, par sa vive intelligence, par sa large bienveillance Ă l'Ă©gard de tous, il s'est acquis une place Ă part dans la colonie europĂ©enne.
Le gouvernement chinois, de son cĂŽtĂ©, lui tĂ©moignait confiance et Ă©gards : il reçut de lâEmpereur le bouton rouge de corail des premiers mandarins. Son attitude lors des 55 jours de PĂ©kin lui a acquis une certaine aura dans le quartier des lĂ©gations. L'auteur Jean Mabire le dĂ©crira plus tard tel un « vĂ©ritable soldat hĂ©ritier des temps mĂ©diĂ©vaux »[6]. Il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur par dĂ©cret du pour son rĂŽle dans la dĂ©fense du PĂ©-Tang. La dĂ©coration lui est remise le par le ministre de France Ă PĂ©kin, en mĂȘme temps qu'Ă son coadjuteur Mgr Stanislas Jarlin.
Quelques années plus tard, l'image du prélat sera cependant écornée par les penseurs révolutionnaires communistes, notamment HÎ Chi Minh en 1925, qui tenteront d'accuser Mgr Favier de « pillage »[7] - [8]. {{passage non neutre|Aujourd'hui, ces attaques sans fondement ont fait long feu, laissant intacte la réputation d'Alphonse Favier[9].
Publications
On lui doit, sous la forme d'un livre de grand luxe, un précieux résumé de l'histoire politique et religieuse de la capitale de l'empire chinois qui a été couronné par l'Académie française en 1897 :
- Mgr Favier (Alphonse), Pékin : Histoire et description (ouvrage orné de 660 gravures anciennes et nouvelles, reproduites ou exécutées par des artistes indigÚnes ; 124 phototypes, 24 collographies hors texte), Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1897.
- Mgr Favier (Alphonse), Peking : Histoire et description (524 gravures anciennes et nouvelles reproduites ou exécutées par des artistes chinois d'aprÚs les documents les plus précieux), Desclée de Brouwer, 1900.
- La France illustrée, no 1313 du 27-01-1900 (sujet : « Sa grandeur Monseigneur Favier »).
Notes et références
- NN.SS. Delaplace, Tagliabue et Sarthou
- Plan du PĂ©-Tang
- Lettre de Mgr Alphonse Favier Ă Stephen Pichon, in (en) A. Henry Savage Landor, China and the Allies, Vol. 1. New York: Charles Scribner's Sons, May 1901. Pages 54â58; https://archive.org/download/chinaallies01landuoft/chinaallies01landuoft.pdf
- (en) catholic-hierarchy
- Une stÚle funéraire y est toujours présente.
- Mabire (Jean), L'ĂtĂ© rouge de PĂ©kin, la rĂ©volte des Boxeurs, Fayard, Paris, 1978.
- http://classiques.chez-alice.fr/ho/proc10.pdf
- Collection asiatique du Séminaire de Québec
- Brandt (Joseph van den), Lazaristes en Chine (1697-1935), Pei-P'ing, Imprimerie des Lazaristes, 1936}}.
Voir aussi
Bibliographie
- A. Schier, Alphonse Favier et la protection des missions en Chine (1870-1905), in Neue Zeitschrift fur Missionswissenschaft (NZM) 25 (1969): pp. 1â13, 90â101
- A. Schier, La nonciature pour PĂ©kin en 1886, in NZM 24 (1968): pp. 1-14, 94â110
- Joseph van den Brandt, Lazaristes en Chine (1697â1935), Pei-P'ing: Imprimerie des Lazaristes, 1936
- Antoine Thomas, Histoire de la Mission de Pékin, Vol. 2: Depuis l'arrivée des Lazaristes jusqu'à la révolte des Boxeurs, 1933
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative Ă la recherche :
- Ressource relative Ă la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
- Ressource relative aux militaires :