Alopyi-gu-hpaya
LâAlopyi-gu-hpaya (monument 374[1]) est un temple bouddhiste birman. Il se situe non loin du Hti-lo-min-lo, au sud-ouest du hameau dit de Wetkyi-in sur la route liant la vieille Bagan au village de Nyaung-U situĂ© autour de la pagode Shwezigon. Le monument est encore en activitĂ© aujourdâhui[2].
Alopyi-gu-hpya | ||
Face sud de lâAlopyi-gu-hpaya | ||
Présentation | ||
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Culte | Bouddhisme | |
Type | Temple | |
DĂ©but de la construction | vers 1115-1130 | |
GĂ©ographie | ||
Pays | Birmanie | |
CoordonnĂ©es | 21° 10âČ 37âł nord, 94° 52âČ 57âł est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Birmanie
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Quelques similitudes avec le Kubyauk-gyi de Myinkaba peuvent ĂȘtre notĂ©es telles la thĂ©matique des fidĂšles supportant la communautĂ© des moines dans les peintures du vestibule et lâornementation stuquĂ©e des encadrements de fenĂȘtres et niches, ce qui laisse suggĂ©rer une datation proche, autour de 1113[3].
Architecture
DirigĂ© vers lâest, il a un court porche qui sâouvre sur un vestibule Ă©clairĂ© de deux fenĂȘtres latĂ©rales et prĂ©cĂ©dant le sanctuaire. Celui-ci est de plan carrĂ© centrĂ© sur un massif central quadrangulaire construit en briques dont les quatre faces prĂ©sentent chacune une niche dans laquelle se trouve une image du Bouddha. Lâespace environnant sert de dĂ©ambulatoire permettant la circumambulation et Ă©clairĂ© de neuf fenĂȘtres ajourĂ©es (transennes).
Si la toiture du vestibule est plate, celle surmontant le sanctuaire a la forme dâun stĆ«pa : quatre stĆ«pas miniaturisĂ©s sont Ă©rigĂ©s aux angles et un pavillon se trouve Ă la base antĂ©rieure du stĆ«pa-toiture. Les murs Ă©taient stuquĂ©s et des encadrements de fenĂȘtre Ă©laborĂ©s rompent leur surface plane. La mĂȘme ornementation se retrouve autour des niches creusĂ©es dans le massif central du sanctuaire.
La lumiĂšre pĂ©nĂštre dans le vestibule par deux fenĂȘtres latĂ©rales ; neuf fenĂȘtres ajourĂ©es (transennes) sâouvrent sur le dĂ©ambulatoire du sanctuaire oĂč elles alternent avec des niches dans lesquelles sont distribuĂ©es des images du Bouddha.
Ornementation picturale
Cette ornementation dont le style se rattache Ă celui de la peinture des manuscrits bouddhiques du nord-est de lâInde du XIe au XIIe siĂšcle couvrait lâentiĂšretĂ© des murs intĂ©rieurs mais, comme pratiquement ailleurs Ă Bagan, de larges fragments de peintures se sont dĂ©tachĂ©s des murs. Le vestibule comportait des scĂšnes louant les donations faites par les laĂŻcs Ă la communautĂ© des moines tandis que les murs du dĂ©ambulatoire dans le sanctuaire Ă©taient entiĂšrement couverts Ă lâorigine de quelque 650 images[4] du Bouddha assis dans la position du lotus et enseignant les diffĂ©rents sĆ«tras dont les titres sont fournis dans des inscriptions en MĂŽn[5]. Cet enseignement est dispensĂ© Ă la communautĂ© des moines symbolisĂ©e ici par quatre moines agenouillĂ©s sous chaque image du Bouddha.
S'observe aussi la prĂ©sence des vingt-huit Bouddhas du passĂ© dans la partie supĂ©rieure de certains murs : ils montrent de maniĂšre alternative soit le geste de lâenseignement soit celui dâeffleurement de la terre â une double rĂ©fĂ©rence tout Ă la fois au premier sermon (moment fondateur de la communautĂ© des moines) dispensĂ© Ă Sarnath et Ă lâĂveil (moment fondateur de la pensĂ©e bouddhique) qui eut lieu Ă Bodhgaya.
Le Bouddha est assis sur une double corolle de fleur de lotus et sâadosse Ă un haut coussin ; un nimbe circulaire ceint sa tĂȘte tandis quâun arc faisant fonction dâaurĂ©ole forme la limite de chacun. Le thĂšme se rĂ©pĂšte sans interruption aucune sur les murs du sanctuaire, suggĂ©rant lâidĂ©e dâomniprĂ©sence du Bouddha, en particulier sous sa forme de maĂźtre enseignant.
Les murs latĂ©raux des fenĂȘtres sont ornĂ©s de Bodhisattvas dont la fonction est tout Ă la fois de vĂ©nĂ©rer le Bouddha et de protĂ©ger ces ouvertures que sont les fenĂȘtres. En revanche, ce sont les dieux Sakka et BrahmÄ qui vĂ©nĂšrent le Buddha dans les niches du massif central. Deux autres Bodhisattvas debout sont peints dans le vestibule de part et dâautre du passage vers le sanctuaire.
Notes et références
- Ătant donnĂ© le fort grand nombre de monuments bĂątis dans la plaine de Bagan et afin de faciliter leur catalogage, ils ont tous Ă©tĂ© numĂ©rotĂ©s, un grand nombre d'entre eux portant Ă©galement un nom. Dans son Inventaire des monuments de Pagan en huit volumes publiĂ©s entre 1992 et 2001, Pierre Pichard en recense 2834.
- Luce 1969-1970, vol. I, pp. 388-97; vol. III, planches 357-8; Strachan 1989, pp. 77-78;Pichard 1993, pp. 169-72; Bautze-Picron 2003, pp. 187-88.
- Pichard 1993, p. 172 suggÚre la date possible de 1130 (« 12th century AD (1130 AD ?) »)
- Luce 1969-1970, p. 389.
- Luce 1969-1970, p. 388.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Claudine Bautze-Picron (photogr. Joachim K. Bautze), The Buddhist Murals of Pagan : Timeless Vistas of the Cosmos, Bangkok, Orchid Press, , 242 p., relié, 28,5 X 22 cm (ISBN 0-8348-0533-2 et 9780834805330, présentation en ligne)
- (en) Gordon Hannington Luce, Bha Rhaáč Ê» (BhuilÊ» mhuÊș) et U Tin Co, Old Burma ~ Early PagĂĄn, Locust Valley (The Institute of Fine Arts, New York University), J. J. Augustin Publisher, coll. « Artibus Asiae », (1re Ă©d. 1970), 455 p. (ISSN 1423-0526)
- Pierre Pichard, Pagan, Inventaire des monuments : Monuments 256-552 [« Inventory of Monuments at Pagan »], vol. 2, Paris, Kiscadale Efeo UNESCO, (1re éd. 31/12/1993), 411 p., 290x240x35 (ISBN 978-92-3-102836-6, 9231028367 et 9789231028366)
- (en) Paul Strachan, Imperial Pagan : Art and Architecture of Burma, Honolulu, University of Hawaii Press, , 206 p., broché, 29,5 x 20,8 x 1,5 cm (ISBN 0-8248-1325-1 et 978-0824813253, lire en ligne)