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Allée couverte de Porz Poul'han

L'allée couverte de Porz Poul'han, dite aussi Menez Korriged (« Mont des korrigans », en breton), est une sépulture mégalithique datant du Néolithique final (entre 3300 et 2800 av. J.-C.). Elle est située sur le rebord du plateau dominant l'ouest de l'anse de Pors Poulhan (ou Porz Poul'han), sur la commune de Plouhinec dans le Finistère.

Allée couverte de Porz Poul'han
Image illustrative de l’article Allée couverte de Porz Poul'han
Vue intérieure de l'allée.
Présentation
Nom local Menez Korriged
Chronologie Entre 3300 et 2800 av. J.-C.
Type Allée couverte
PĂ©riode NĂ©olithique final
Fouille 1986-1987
Visite accès libre
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 59′ 11″ nord, 4° 27′ 56″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
Département Finistère
Commune Plouhinec
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Allée couverte de Porz Poul'han
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Allée couverte de Porz Poul'han
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Allée couverte de Porz Poul'han

Elle fait partie d'un ensemble archéologique préhistorique comprenant la nécropole mégalithique de la pointe du Souc'h et la grotte de Menez Dregan.

Historique

Le monument est mentionné pour la première fois par le Chevalier de Fréminville qui le décrit ainsi : « Il a réellement un aspect imposant. Seize pierres verticales, rangées sur deux files parallèles, supportent sa plate-forme, qui était composée de trois énormes tables de pierre posées horizontalement. Il n'en existe plus que deux, celle du milieu a été brisée ; mais les deux que l'on voit encore sont de proportions extraordinaires ; l'une d'elles, celle de l'est, a vingt-quatre pieds de longueur et quatre et demi d'épaisseur. La longueur totale de ce monument est quarante-trois pieds ; sa direction est de l'est à l'ouest, et sa hauteur est de six pieds pieds et demi. »[1].

En 1942, l’armée allemande, sous prétexte que le dolmen gênait la visibilité d'une batterie côtière alors placée à quelques dizaines de mètres au sud, le fit partiellement démolir : certains piliers furent sectionnés, d'autres renversés et les deux tables subsistantes se sont effondrées (la plus orientale avait déjà à moitié basculée), à cette occasion. Après la Seconde Guerre mondiale, le site devient un dépôt d'ordures. Au début des années 1970, la commune envisage de déplacer le monument sur un autre site[2].

Entre 1988 et 1989, après les deux campagnes de fouilles menées de 1986 à 1987 sous la direction de Michel Le Goffic, le monument est acquis et restauré par le Conseil général et la commune de Plouhinec sur la base d'un plan issu des recherches du service départemental d'archéologie. À cette occasion, plusieurs piliers alors manquants ont été remplacés afin de remonter deux des tables de couverture et un aménagement touristique du site archéologique a été réalisé sur place[3].

Description

Le monument a été construit sur un promontoire, lieu de débitage de silex côtier, sur le rebord d'un plateau dominant la baie d'Audierne. Une grotte très profonde, qui devait être accessible au Néolithique, se trouve au sud de l'allée couverte[2].

Plan de l'allée couverte après restauration.

L'allĂ©e couverte est composĂ©e d'une chambre funĂ©raire, orientĂ©e ouest-est, mesurant 10,80 m de long sur 1,50 Ă  2 m de large de l'entrĂ©e vers le fond. Elle est dĂ©limitĂ©e par deux rangĂ©es de huit piliers constituĂ©s d'orthostates en gneiss d'une hauteur moyenne de 2,20 m et disposĂ©s avec un chevauchement systĂ©matique des dalles. Ce choix de construction, très original, assure, au niveau architectural, une plus grande stabilitĂ© et une meilleure Ă©tanchĂ©itĂ© et donne, visuellement, l'illusion d'un Ă©largissement progressif de la chambre en progressant vers le fond. Leur installation avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© par le creusement dans le sous-sol rocheux sous-jacent de deux tranchĂ©es parallèles, d'une largeur de 0,60 Ă  0,80 m sur 0,25 Ă  0,33 m de profondeur, destinĂ©es au calage des piliers[2]. Les piliers supportaient Ă  l'origine, trois tables de couverture, dont la plus importante pèse environ 15 tonnes. Des traces d'un dallage du sol de la chambre ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es. Au-delĂ  de la dalle de chevet, il existe une petite cella lĂ©gèrement dĂ©saxĂ©e par rapport Ă  la chambre, mais cette disposition pourrait rĂ©sulter des extractions de pierres rĂ©alisĂ©es sur le site au Moyen-Age[2].

L'ensemble Ă©tait inclus dans un cairn naviforme d'environ 25 m de longueur, tronquĂ© dans sa partie occidentale par la construction d'un chemin mais bien conservĂ© dans sa partie sud sur 0,50 Ă  0,60 mm de hauteur[2]. A m des parois de la chambre, le cairn Ă©tait entourĂ© d'un pĂ©ristalithe, dont les fosses de calage des dalles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es lors des fouilles[2]. Les deux extrĂ©mitĂ©s du cairn, devant l'entrĂ©e et devant la cella, Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e d'un parvis dallĂ©, de forme ogivale, constituĂ© d'Ă©normes galets plats[2] prĂ©levĂ©s sur la cĂ´te voisine.

Matériel archéologique

Quelques débris osseux humains (fragments d'os longs et de calotte crânienne) et un mobilier archéologique très abondant y ont été découverts[2] - [3].

Le mobilier lithique comprend 3 908 silex, principalement des Ă©clats bruts (1670) et des dĂ©bris (663) mais aussi des nucleus (149) , des lamelles (6), des armatures de flèches tranchantes (18), des Ă©clats retouchĂ©s (24), des galets (13), des grattoirs (8)[3]. Ce mobilier en silex a Ă©tĂ© retrouvĂ© tant Ă  l'intĂ©rieur qu'Ă  l'extĂ©rieur du monument, de la surface du sol jusqu'au sous-sol rocheux. Un fragment de hache polie en dolĂ©rite de type A de Plussulien et divers galets en quartzite utilisĂ©s comme outils ont aussi Ă©tĂ© retrouvĂ©s[2].

Parmi les 786 tessons de céramique découverts, trois types de vases peuvent être identifiés : des bols à bord droit et fond ronds du style Crec'h-Quillé, des vases carénés, des vases type « pot-de-fleur » attribuables à la Culture Seine-Oise-Marne[2] - [3].

Les éléments de parure comprennent dix perles en stéatite et deux en os ou en ivoire[2] - [3].

L'ensemble du mobilier archéologique est caractéristique du Néolithique moyen à final[2] - [3].

La mise au jour d'une perle en pâte de verre bleue, au centre de la chambre, atteste d'une réutilisation du monument à l'âge du Bronze. Durant la période gallo-romaine, le rôle funéraire perdure comme l'atteste l'enfouissement d'urnes cinéraires datées des IIe siècle-IIIe siècle dans la partie sud du tertre.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • C.-P de FrĂ©minville, AntiquitĂ©s de la Bretagne : AntiquitĂ©s du Finistère, Brest, Lefournier et Deperiers, , 568 p. (lire en ligne), p. 99
  • Henri Le Carguet, « Les mĂ©galithes du Soc'h en Plouhinec (Finistère) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Finistère, vol. 17,‎ , p. 108-110 (lire en ligne)
  • Michel Le Goffic, Rapport de fouille Plouhinec (Finistère). AllĂ©e couverte de Porz Poul'han, Quimper, Service dĂ©partemental d'archĂ©ologie, (lire en ligne)
  • Michel Le Goffic, Rapport de fouille Plouhinec (Finistère). AllĂ©e couverte de Porz Poul'han, Quimper, Service dĂ©partemental d'archĂ©ologie, (lire en ligne)

Articles connexes

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