Alireza Akbari
Alireza Akbari (en persan : علیرضا اکبری), né le et mort le , est un homme politique iranien de nationalité iranienne et britannique. Il est vice-ministre de la Défense de 2000 à 2005 sous le général Ali Shamkhani pendant la présidence du réformiste Mohammad Khatami.
Naissance | |
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Décès |
(à 61 ans) Iran |
Nom dans la langue maternelle |
علیرضا اکبری |
Nationalités | |
Activités |
Condamné pour |
Mofsed-e-filarz (en) (), espionnage () |
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Akbari est arrêté pour la première fois en Iran en 2009 et accusé d'espionnage pour la Grande-Bretagne. Il est de nouveau arrêté en 2019 alors qu'il voyageait du Royaume-Uni vers l'Iran et condamné à mort pour des accusations notamment d'espionnage pour le compte de la Grande-Bretagne. Akbari et sa famille ont rejeté toutes les accusations d'espionnage de l'Iran.
Akbari est exécuté par pendaison le 14 janvier 2023. L'exécution d'Akbari a suscité la controverse et la condamnation, en particulier de la classe politique britannique.
Biographie
Naissance et enfance
Alireza Akbari est né en Iran le 21 octobre 1961.
Carrière
Akbari est membre de l'organisation militaire qui met en œuvre le cessez-le-feu de 1988 entre l'Iran et l'Irak, mettant fin à la guerre Iran-Irak[1]. Il est considéré comme proche du ministre de la Défense Ali Shamkhani, qui le nomme vice-ministre de la Défense en 2005.
Après avoir quitté ses fonctions, il déménage au Royaume-Uni, où il devient un citoyen britannique et iranien à la double nationalité.
Arrestation
En 2019, Akbari est arrêté lors d'une visite en Iran. Les médias d'État iraniens publient une vidéo en janvier 2023 affirmant qu'Akbari a joué un rôle dans l'assassinat d'un des plus célèbres scientifiques nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, tué lors d'une attaque en 2020 à l'extérieur de Téhéran. Akbari n'avoue pas être directement impliqué dans le complot, mais déclare qu'un agent britannique lui a demandé des informations.
La BBC publie ce qu'elle présente comme un enregistrement de l'appel téléphonique d'Akbari à sa famille depuis la prison, dans lequel il expliquerait qu'on lui administre de force des drogues et des substances chimiques, qu'il est détenu à l'isolement pendant de longues périodes, qu'il est forcé de faire des aveux enregistrés répétés et soumis à la torture[2].
Akbari est accusé par la justice iranienne d'avoir fourni des informations aux responsables britanniques concernant 178 personnalités iraniennes, dont Fakhrizadeh. Les responsables iraniens affirment qu'Akbari travaille par l'intermédiaire d'une société privée qui a des contacts directs avec des instituts de recherche dirigés par des responsables du renseignement à Londres[3].
Condamnation à mort et exécution
Le 11 janvier, Mizan, la branche des médias d'État iraniens, annonce qu'Akbari a été condamné à mort[4] - [5].
Avant l'exécution d'Akbari, l'agence de presse d'État iranienne, l'IRNA, annonce que la Cour suprême d'Iran a confirmé la condamnation à mort d'Akbari, déclarant qu'elle est fondée sur des "preuves corroborées". Le 14 janvier 2023, l'exécution par pendaison d'Akbari est annoncée[6] - [7] - [8].
Réactions à son exécution
Réaction britannique
En janvier 2023, le gouvernement britannique estime que les accusations portées contre Akbari, un citoyen britannique, sont fausses et destinées à des négociations politiques. Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, les qualifie de "politiquement motivées". Avant l'exécution, le gouvernement britannique avait exhorté les responsables iraniens à ne pas procéder à l'exécution d'Akbari.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'est dit "consterné par l'exécution", postant sur Twitter que l'exécution d'Akbari était « un acte impitoyable et lâche, perpétré par un régime barbare sans respect pour les droits humains de son propre peuple »[3].
Autres réactions
Le président français Emmanuel Macron exprime sa solidarité et condamne l'exécution. Il déclare sur Twitter : « L'exécution d'Alireza Akbari est un acte odieux et barbare. Son nom s'ajoute à la trop longue liste de victimes de la répression et de la peine de mort en Iran. Solidarité avec le Royaume-Uni. Solidarité avec le peuple iranien »[9].
L'organisation de défense des droits humains Amnesty International qualifie l'exécution d'Akbari de « particulièrement horrible » et d'« atteinte odieuse au droit à la vie ». Amnesty demande également au gouvernement britannique « d'enquêter pleinement » sur les accusations selon lesquelles Akbari aurait été torturé et maltraité en prison et « de rechercher tous les moyens de demander des comptes aux autorités iraniennes »[3].
Notes et références
Références
- (en) « Who is Alireza Akbari, ex-deputy Iranian defence minister, that Tehran plans to execute for espionage? », sur Firstpost, (consulté le )
- (en-GB) « Alireza Akbari: Iran preparing to execute British citizen - family », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Sahar Akbarzai,Artemis Moshtaghian,Niamh Kennedy, « UK condemns Iran's execution of dual British-Iranian citizen Alireza Akbari », sur CNN, (consulté le )
- (en) « Iran sentences ex-official, a British dual citizen, to death on spying charges », sur France 24, (consulté le )
- (fa) « جاسوس سرویس اطلاعات مخفی انگلیس به دار مجازات آویخته شد/ از همکاری گسترده با افسران اطلاعاتی انگلیس و اخذ مبالغ هنگفت تا سناریوی دروغ سکتهسازی و اخذ تابعیت انگلیس با تسهیلات ویژه », sur قوه قضائیه | خبرگزاری میزان | Mizan Online News Agency (consulté le )
- (en-US) Farnaz Fassihi, « Iran Executes Former Defense Official, a Dual U.K. Citizen, on Spy Charges », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) Maziar Motamedi, « Iran hangs former defence ministry official for spying for UK », sur www.aljazeera.com (consulté le )
- « L’Iran exécute un binational britannique accusé d’espionnage : « un acte odieux et barbare » pour la France, une condamnation « lâche » pour Londres », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « https://twitter.com/emmanuelmacron/status/1614287623383822336 », sur Twitter (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alireza Akbari » (voir la liste des auteurs).