Aliapur
Aliapur est un éco-organisme fondé en 2003 et spécialisée dans la collecte et le recyclage de pneus usagés en France. Elle est détenue par plusieurs manufacturiers de pneus : Bridgestone, Continental, Dunlop Goodyear, Kléber, Michelin et Pirelli.
Aliapur | |
Création | 31 janvier 2002 |
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Forme juridique | Société anonyme |
Action | Société de services, filière chargée de la valorisation des pneumatiques usagés |
Slogan | Collecte et recyclage de vos pneus |
Siège social | Lyon, France |
Direction | Laurent Cabassu, Président du Conseil d'administration - Hervé Domas, Directeur général |
Actionnaires | Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin, Pirelli |
Activité | Récupération de déchets triés |
Effectif | 25 (2020) |
Site web | www.aliapur.fr |
Chiffre d'affaires | 60 413 000 € (2019) |
Résultat net | 282 000 € (2019)[1] |
Historique
Aliapur a été créée à la suite du décret français n° 2015-1003 de 2002[2] qui oblige les fabricants à collecter et recycler, sous certaines conditions, leurs pneumatiques à leur frais, selon le principe de la responsabilité élargie du producteur[3]. Plusieurs fabricants importants de pneus, Bridgestone, Continental, Dunlop Goodyear, Kléber, Michelin et Pirelli, fondent alors Aliapur pour assurer le recyclage des pneus mis en vente sur le marché français, comme l'exige le décret[4].
Crise des pneus de 2010
Le poids de l'éco-organisme dans les négociations devient progressivement de plus en plus important : en 2010, Aliapur se plaint à plusieurs reprises auprès de l'État de ne pas recevoir assez de contributions financières du fait de producteurs frauduleux, qui bénéficient du dispositif sans s’acquitter de leur contribution : l'entreprise collecte donc plus de pneus usagés que prévu. Aliapur arrête alors la collecte des pneus chez certains distributeurs, ce qui augmente le risque de décharges sauvages. Malgré le dépôt de plainte de plusieurs collectivités, l'entreprise conquiert dans cette crise un avantage important, la création d’une taxe pour les producteurs non déclarés, dorénavant assez importante pour inciter les fraudeurs à adhérer aux éco-organismes[5].
Cette crise indique, selon Jean-Baptiste Bahers, que « le statut intermédiaire entre intérêts publics et privés de [l'éco-organisme] se traduit par des ambiguïtés quant à [son] fonctionnement »[5].
Activité
Traitement de pneus usagés
Aliapur collecte, trie et recycle des pneus usagés en France[6].
Ces activités de collecte, tri et recyclage sont cependant sous-traitées à des entreprises locales spécialement équipées tant en matériels de transport, bennes de collecte et trieurs.
Matthieu Glachant estime en 2008 que la contribution fixe versée par les producteurs de pneus à l’éco-organisme Aliapur, et qui correspond à la catégorie de pneu usagé, ne crée « aucune incitation à la prévention des déchets puisque, quelle que soit l’ampleur de ses efforts, un producteur paie la même somme, par pneu, que ses concurrents », et indique que la responsabilité étendue du producteur devrait également s’accompagner d’objectifs en matière de prévention et d’éco-conception des produits par les fabricants[7].
Lobbying
Pour l'année 2017, Aliapur déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas 25 000 euros[8]. Ce montant reste en 2018 inférieur à 50 000 euros[9].
Dans le cadre de cette activité, le quotidien Le Monde indique que Thierry Solère travaille de 2003 à 2012 comme consultant pour l'entreprise Aliapur, ainsi que son épouse, qui y exerce de 2003 à le rôle de chargée de communication. Le quotidien rapporte que Thierry Solère, « d’abord lobbyiste, […] a continué à conseiller la société entre 2007 et 2012 alors qu’il était le suppléant du député des Hauts-de-Seine, Pierre-Christophe Baguet, puis a employé la femme du directeur général lorsqu’il était lui-même député », faisant référence à l'embauche d'Isabelle Fabiew comme assistante parlementaire en 2014[10].
Références
- https://www.societe.com/societe/aliapur-440874139.html
- Décret n°2002-1563 du 24 décembre 2002.
- Lettre Ă©conomique Brefonline, septembre 2007.
- « Qui est Aliapur ? », sur www.aliapur.fr (consulté le )
- Jean-Baptiste Bahers, « Les dysfonctionnements de « la responsabilité élargie du producteur » et des éco-organismes », Mouvements,‎ , p. 82-83 (DOI 10.3917/mouv.087.0082, lire en ligne)
- « Plus de 350 000 tonnes de pneus usagés collectées en 2017 », sur www.environnement-magazine.fr (consulté le )
- Matthieu Glachant, « L'éco-conception est-elle rentable pour les entreprises ? », Annales des Mines - Réalités industrielles,‎ , p. 62 (lire en ligne)
- « Fiche Organisation « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », sur www.hatvp.fr (consulté le )
- « Fiche Aliapur », sur le site de la HATVP (consulté le )
- Simon Piel, « Les liens d’affaires de Thierry Solère avec l’industrie du recyclage », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Autre organisme traitant des pneus usagés
- Association française des importateurs de pneumatiques (AFIP)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- La filière de collecte et d’élimination des pneumatiques usagés
- Ecobilan, division environnementale du cabinet expert PricewaterhouseCoopers