Ali Mallem
Ali Mallem, né le à Batna et mort le à Cucq, est un homme politique français.
Ali Mallem | |
Fonctions | |
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Député de Batna | |
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Président | Charles de Gaulle |
Maire de la ville de Batna | |
– | |
Président | Charles de Gaulle |
Prédécesseur | Alfred Malpel |
Successeur | Slimane Guettala |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Batna |
Date de décès | |
Lieu de décès | Cucq (France) |
Nature du décès | Accidentel |
Nationalité | Française |
Conjoint | Anne-Marie Sabatier |
Religion | Islam |
Biographie
Famille et début de carrière
Ali Mallem est né le à Batna et est marié à une Européenne, Anne-Marie Sabatier, professeur d’anglais au collège mixte de Batna[1].
Carrière
Avocat au tribunal de Batna, Ali Mallem devient lors des événements du coup d'État du 13 mai 1958 président du comité de salut public de Batna, puis vice-président du comité de salut public Algérie-Sahara[2]. Élu député en , il est nommé vice-président du comité central de l'UNR[2].
Maire de Batna
Lors de son élection au poste de maire le de la ville, Ali Mallem soutient le Général de Gaulle et l'avenir français de l'Algérie, dans ses discours il clamait toujours « Vive la France ! Vive l'Algérie Nouvelle ! Vive le général de Gaulle ! Vive Batna ! Vive les Aures ! »[3]. L'écharpe de maire lui fut remise par le commandant Scotte sur le Balcon de l’hôtel de ville[3]. Il avait dès le début trois adjoints : un chrétien Constant Henri, un musulman Khalifa Meziane et un juif Ayoun Henri, pour permettre l'égalité des représentations à la mairie selon lui[3].
Le , il est élu à l'unanimité des parlementaires membres du vice-président du comité France-Israël, alors placé sous la présidence de Jacques Soustelle[4].
Le , Charles de Gaulle donna audience au député-maire de Batna[5]. Ce dernier demandait l'application d'une stricte justice, la grâce des condamnés politiques, la réintégration des fonctionnaires musulmans contraints à la grève par le FLN. Plusieurs personnes ont été libérées grâce à son intervention[6].
Le , il est devenu sénateur[7].
Le , une rumeur très vite démentie se répandait d'un enlèvement dont aurait été victime la famille d'Ali Mallem[8].
Le , Ali Mallem devient membre de la Caisse de solidarité des maires et communes[9].
Le , il écrivit au général De Gaulle pour lui demander à l'occasion de la fête du rupture du jeûne, de prendre des mesures de clémence en faveur des musulmans condamnés ou assignés à résidence[10].
Le , le maire dit savoir que le général de Gaulle avait répondu favorablement à sa demande de la libération de prisonniers à l’occasion de la fête[11].
Le , le maire adressa au général De Gaulle, à l'occasion de l'Aïd El Kebir une nouvelle requête dont il fit connaître aussitôt le contenu à ses concitoyens pas voie de presse : la réouverture des medersas où se développe l'apprentissage de la langue arabe, et la libération des détenus politiques et des assignés à résidence en Algérie et en métropole sans distinction de race ni de religion[12].
Le , il fut élu président du conseil général de l'Aurès[13].
Le , Mallem est reçu par le général de Gaulle à déjeuner à l’Élysée, pour des raisons non expliquées[14].
Le , une grenade défensive explosa devant le marché faisant 5 morts et 29 blessés[15]. Ali Mallem se rend aussitôt sur les lieux de l’attentat, un des plus graves qui ait été commis à Batna depuis le commencement de la guerre d'Algérie[15].
Le , Mallem pria le général De Gaulle, malgré le terrible événement qui venait d'endeuiller sa ville, de prendre des mesures de clémence en faveur des détenus politiques, et la réouverture des écoles coraniques et des medersas à l'occasion de la fête du Mawlid[15].
Au début du mois de décembre une rumeur se propageait à Batna, qui a été rapidement confirmée pas la presse : le maire de Batna dans une interview au Journal de AS Sabah, lue dans tout le Proche et Moyen-Orient, venait de déclarer qu'il se porterait candidat à la présidence du conseil gouvernemental algérien s'il obtenait l'investiture du FLN[16]. Ali Mallem démentit cette information dans une autre interview publiée par Afrique Action[16]. Il soutient que le journaliste d'AS Sabah qui l'a interviewé et qui ne parlait que l'arabe littéraire, avait mal traduit ses propos qu'il avait exprimés en arabe algérien[16].
Dans les années 1960, il fonde le Rassemblement démocratique algérien et se rend en Allemagne pour rencontrer des dirigeants du FLN[2].
Le , Ali Mallem fut exclu de l'UNR[17]. Le parlementaire avait signé avec 24 de ses collègues musulmans, une motion favorable aux thèses du GPRA[17]. Mallem avait pris des positions favorables à l’indépendance de l'Algérie[17].
Le , le conseil général de l'Aurès tint sa séance de clôture sous présidence du maire Ali Mallem dont ce fut la dernière apparition officielle[18]. Il est devenu après le un simple citoyen de la République française[19].
En France
Après avoir tenté sans aucun résultat de reprendre contact avec les dirigeants de l'Algérie indépendante, Ali Mallem s'était inscrit au barreau de Toulouse, puis avait acheté avec Brahim Sahnouni, l'hôtel Bristol au Touquet-Paris-Plage qu'il dirigea jusqu'à sa mort[2].
Mort
Ali Mallem meurt le , à Cucq (Pas-de-Calais) selon le site de l'Assemblée nationale[1], ou au Touquet selon le journal Le Monde[2]. Il se tue accidentellement en jouant avec ses enfants[2]. Il tombe du haut d'un portique et succombe à ses blessures dans une clinique de la ville[2].
Notes et références
- « Base de données des députés français depuis 1789: Ali Mallem », sur http://www.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
- « MORT DE M. ALI MALLEM ANCIEN DÉPUTÉ DE BATNA », sur https://www.lemonde.fr (consulté le ).
- Marin 2005, p. 351.
- Marin 2005, p. 352.
- Marin 2005, p. 355.
- Marin 2005, p. 356.
- Marin 2005, p. 361.
- Marin 2005, p. 362.
- Marin 2005, p. 371.
- Marin 2005, p. 383.
- Marin 2005, p. 384.
- Marin 2005, p. 385.
- Marin 2005, p. 386.
- Marin 2005, p. 390.
- Marin 2005, p. 393.
- Marin 2005, p. 397.
- Marin 2005, p. 401.
- Marin 2005, p. 429.
- Marin 2005, p. 430.
Bibliographie
- Jean-Pierre Marin, Au forgeron de Batna, Paris, Éditions L'Harmattan, , 496 p. (ISBN 978-2-7475-9311-3, lire en ligne)