Alexandre Sallès
Alexandre Théophile Sallès (né le à Vincennes et mort le à Nouzilly), est un aviateur français qui s'est notamment illustré au Portugal jusqu'en 1914. Il a fait partie de plusieurs escadrilles lors de la Première Guerre mondiale.
Biographie
De l'ébénisterie au brevet de pilote
Alexandre Sallès naît à Vincennes le de Louis Alexandre Sallès, ébéniste, et Marie Aimée Prévost, modiste. Il débute comme ébéniste à Lille puis à Paris. Son métier et sa passion pour l'aviation le font s'intéresser à la fabrication aéronautique.
Alexandre obtient le 1029e brevet de pilote-aviateur délivré par l'Aéro-Club de France le , jour de son anniversaire, à bord d'un Blériot[1].
Il déclare alors la faillite de son ébénisterie et se consacre à l'aviation[2]. Il est membre de l'association amicale des "Vieilles Tiges" regroupant les pilotes d'avant-guerre (ayant obtenu leur brevet de pilote-aviateur avant le )[3] - [4].
Carrière d'aviateur civil
Alexandre Sallès participe à plusieurs meetings en France, fin 1912, notamment à Valenciennes. Ayant plus de chance de financer ses avions à l'étranger, il s'installe au Portugal, pays redouté des aviateurs de l'époque pour ses vents violents et ses orages.
Il survole plusieurs villes portugaises et est le premier à se poser à Amadora à bord de son monoplan Blériot XI, entraîné par un moteur Gnome et Rhône de 50 chevaux. En signe d'attachement à la ville, il baptise son avion "Amadora[5]" et participe à de nombreux meetings à son bord[6] - [7] - [8]. Depuis 1984, l’hélice de l’avion d'Alexandre Sallès fait partie du blason de la ville[9] d’Amadora[10].
Remarqué par le ministère de la guerre portugais, il est désigné pour effectuer treize vols à bord d'un Deperdussin pendant les fêtes de la ville de Lisbonne en . Il participe ensuite au projet de création du Centre National d'Aviation à Cabeção avec l'aviateur Luiz de Noronha. Alexandre doit y exercer en tant que pilote-instructeur mais le projet est interrompu par la Première Guerre mondiale[11].
Première Guerre mondiale
Il est appelé lors de la mobilisation générale du et affecté à l'escadrille BL9 pour laquelle il réalise des vols d'observation, en , à bord d'un Blériot XI. Il est ensuite détaché à l'École d'aviation militaire de Chartres début 1915 pour se former au pilotage des Farman MF.11. En parallèle, il est correspondant de guerre pour des journaux portugais[12].
Le caporal Sallès rejoint d'abord l'escadrille MF 52 puis intègre l'escadrille de bombardement de Belfort (MF 29) avec laquelle il réalise plusieurs vols de protection des bombardiers sous le commandement du Capitaine Happe, un as du bombardement surnommé "le diable rouge"[13]. Le , désormais sergent, il effectue sa première mission opérationnelle de bombardement, en tant qu'escorte, pour empêcher les trains de débarquer des troupes en gare de Colmar pendant l'attaque de la division sur Münster[14] - [15].
En , il tombe malade et est envoyé à l'hôpital en vue de reprendre son poste. Après sa convalescence, l'armée le met à disposition des Ateliers de Monge à Étampes. Il continue ensuite d'exercer en tant que chef d'atelier et pilote d'essai dans divers ateliers.
Galerie
- Le Blériot d'Alexandre Sallès, accidenté à Valenciennes
- L'Amadora : le Blériot d'Alexandre Sallès
- Alexandre Sallès aux commandes de son avion
- Alexandre Sallès en vol
- Alexandre Sallès (à gauche) devant un hangar d'avion
- Alexandre Sallès en compagnie d'Édouard et Henri Lumière et de Georges Carpentier
Voir aussi
Liens externes
- Le film du vol Lisbonne-Amadora d'Alexandre Sallès le 26 janvier 1913.
Notes et références
- « Nouveaux pilotes-aviateurs brevetés », L'Aérophile, no 19,‎ , p. 15 (lire en ligne, consulté le )
- « Tribunal de commerce, Faillites », Le Figaro, no 334,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
- Vieilles tiges d'hier et de demain, Les Vielles Tiges, Annuaire 1924, Paris, Journal l’Aéro-Sports, , 72 p. (lire en ligne), p. 64
- Vieilles tiges d'hier et de demain, Les Vielles Tiges, Annuaire 1929, Paris, Journal l’Aéro-Sports, , 206 p. (lire en ligne), p. 144
- En hommage, une avenue de la commune d’Amadora porte son nom.
- (pt) « O desatre do aeroplano do aviador Sallés (sic) », Ilustração Portuguesa, Lisbonne, 2e série, no 365,‎ , p. 200 (lire en ligne)
- (pt) « Figuras e factos : O avidor Salles em Braga », Ilustração Portuguesa, Lisbonne, 2e série, no 386,‎ , p. 54 (lire en ligne)
- (pt) « Sport : Um aeroplano em Coimbra », A Capital, Lisbonne, no 1313,‎ , p. 3 (lire en ligne)
- (pt) Câmara Municipal da Amadora, « Heráldica », sur cm-amadora.pt (consulté le )
- (pt) « Inaugurado em 1919 o primeiro campo de aviação em Portugal », O Correio da Linha, no 368,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
- (pt) « Sport : O Gymnasio Club organisa o sarau para a aviação », A Capital, Lisbonne, no 1308,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- (pt) « A guerra no ar : Sobre as linhas de fogo... », A Capital, Lisbonne, no 1655,‎ , p. 1 (lire en ligne)
- Escadrille MF29, Journal des marches et opérations, Ministère des armées, Paris, , 135 p. (lire en ligne), p. 11
- Escadrille MF29, Journal des marches et opérations, Ministères des armées, Paris, , 135 p. (lire en ligne), p. 4
- Albin Denis, « Escadrille de bombardement de Belfort - MF29 - SOP29 - BR29 », sur albindenis.free.fr (consulté le )