Alexandre Lomon
Alexandre Lomon, né le à Paris et mort le à Asnières, est un journaliste français.
Biographie
Alexandre-Martin Lomon est né le dans l'ancien 2e arrondissement de Paris[1].
Le , il épouse Charlotte-Anne-Antoinette Jolis (1821-1896) dans l'ancien 10e arrondissement de Paris, où son fils, Xavier-Jules-Maurice-Aristide (1842-1871), naît le suivant[1]. Le , il obtient un doctorat en droit à la faculté de Paris [2]. En 1845, il exerce la profession d'avocat et habite au no 15 de la rue Monsieur[3].
Entré dans le journalisme vers la fin des années 1840[4], A. Lomon a notamment été rédacteur au Charentais d'Angoulême. En 1852, il collabore au Courrier de la Gironde, un journal devenu bonapartiste après l'arrestation de son directeur, l'orléaniste Émile Crugy[5]. Lomon réside alors à Blagnac, où naît son second fils Charles-Exupère-Chrysostome-Alexandre (1852-1923), futur romancier et dramaturge.
En 1853-1854, il collabore au Nord, dont il rédige notamment le feuilleton théâtral[6] et dont il est le gérant[7]. En , il est condamné à 21 jours de prison et 300 francs de dommages-intérêts en faveur de M. Saint-Ange, directeur du théâtre de Lille, qu'il avait blessé de plusieurs coups de canne lors d'une querelle entre les deux hommes[8].
Vers 1854-1855[9], il entre à L'Aigle de Toulouse, rebaptisé Le Messager de Toulouse en 1866, et dont il deviendra plus tard le correspondant parisien[10] en utilisant le pseudonyme de « comtesse de Lanjac »[11]. En , il est condamné à 50 francs d'amende pour avoir injurié dans les colonnes de L'Aigle les signataires d'une protestation contre les élections municipales de la ville rose[12]. Le mois suivant, il écope de quinze jours de prison ainsi que de 50 francs d'amende supplémentaires et doit verser 200 francs de dommages-intérêts au libraire Alphonse Brémond, qui l'a fait condamner pour coups et blessures[13].
De retour à Paris en 1861[14], Lomon entre au Pays et devient l'un des principaux rédacteurs de ce « journal de l'Empire », dans lequel il attaque régulièrement les opposants républicains et notamment ses confrères du Siècle[11].
Après la chute du régime impérial, il tient des propos très critiques à l'encontre du gouvernement provisoire républicain. Dénoncé par des rédacteurs du Rappel à la suite d'une conversation animée[15], il est arrêté le [16] et reste incarcéré jusqu'au début du mois d'octobre[17].
Contrairement à lui, son fils aîné Aristide est un farouche républicain, qui a notamment soutenu la candidature de Jules Ferry lors des élections de 1869[18]. Grièvement blessé à la bataille de Buzenval, où son courage lui a valu la Légion d'honneur, Aristide Lomon meurt le . Outre des pièces de théâtre, Aristide Lomon a écrit des vers très critiques envers Napoléon III[19].
Vers la fin de l'année 1871, Alexandre Lomon rejoint la rédaction de la Patrie[4], quotidien auquel il collabore tout en continuant à envoyer des correspondances parisiennes au Messager de Toulouse[11].
Atteint d'une fluxion de poitrine[11], Alexandre Lomon meurt le soir du à son domicile du no 2 de la rue Saint-Augustin à Asnières[20].
Connu des Parisiens pour sa carrure herculéenne, Alexandre Lomon affirmait lui-même peser 150 kilogrammes[21]. Il avait au front une large cicatrice due à un duel au pistolet[22].
Publications
- (Avec Jules Nougaret) Le Château de Plouarlen, ou Les Deux noblesses (épisode de 1795), drame en 5 actes, Toulouse, Dupin, 1859, 124 p.
- Une Brêche à la famille, comédie en 3 actes et en prose, Toulouse, Delboy, 1860, 85 p.
- Souvenirs de l'Algérie. Captivité de l'amiral Bonard et de l'amiral Bruat, Paris, Hetzel, 1863, 209 p.
Références
- Archives de Paris, état civil reconstitué (vues 31 et 35 sur 51).
- Adolphe de Fontaine de Resbecq, Notice sur le doctorat en droit, Paris, Durand, 1857, p. 80.
- Annuaire général du commerce et de l'industrie, Paris, Firmin-Didot, 1845, p. 292.
- La Patrie, 28 novembre 1873, p. 2.
- La Gazette de France, 31 juillet 1852, p. 1.
- Journal des débats, 10 mars 1853, p. 3.
- Journal des débats, 6 janvier 1854, p. 3.
- Journal des débats, 16 janvier 1854, p. 2.
- Revue de l'Académie de Toulouse et des autres académies de l'Empire, juin 1855, p. 420.
- Le Gaulois, 29 novembre 1873, p. 3.
- Le Pays, 29 novembre 1873, p. 2.
- Journal des débats, 1er décembre 1860, p. 2.
- Journal des débats, 10 décembre 1860, p. 2.
- Le Siècle, 18 mai 1861, p. 1.
- Le Figaro, 29 septembre 1870, p. 1.
- Le Figaro, 21 septembre 1870, p. 2.
- Journal des débats, 7 octobre 1870, p. 3.
- Le Temps, 22 mai 1869, p. 1.
- Le Temps, 2 mars 1871, p. 4.
- Archives des Hauts-de-Seine, état civil d'Asnières, registre des décès de 1873, acte no 159 (vue 42 sur 49).
- Le Figaro, 24 juin 1869, p. 2, et 25 juin 1869, p. 1.
- Le Petit Journal, 2 décembre 1873, p. 3.