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Alexander Aan

Alexander Aan (né en 1981[1]) est un Indonésien condamné à une peine de prison ferme pour athéisme en 2012, générant un débat sur la liberté de religion dans son pays, et une couverture médiatique internationale. Il est considéré comme un prisonnier d'opinion par Amnesty International.

Alexander Aan
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Biographie
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Biographie

Élevé dans la religion musulmane, il devient athée à l'âge de 11 ans, mais ne le révèle pas à ses parents[2].

En , il Ă©crit « Dieu n'existe pas Â» sur sa page Facebook, crĂ©e un groupe athĂ©e sur Facebook oĂą il encourage les croyants Ă  le convaincre de l'existence de Dieu, et critique le prophète Mahomet, publiant une image de ce dernier en plein acte sexuel avec une servante. Mi-janvier, il est attaquĂ© Ă  ce sujet par une foule enragĂ©e alors qu'il arrive Ă  son lieu de travail ; il est fonctionnaire Ă  Pulau Punjung, dans le Sumatra occidental. Il est arrĂŞtĂ© par la police et accusĂ© de blasphème, de promotion de l'athĂ©isme et d'incitation Ă  la haine religieuse. Ses agresseurs ne sont pas poursuivis[1] - [3] - [4] - [5] - [2].

Selon la Constitution de l'IndonĂ©sie, seules cinq religions sont reconnues dans le pays : l'islam, le christianisme (catholique ou protestant), l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. Toute personne critiquant l'une de ces religions, et diffusant cette critique (notamment par le biais d'Internet), encourt jusqu'Ă  onze ans de prison. Chacun doit faire figurer sa religion sur sa carte d'identitĂ©[2]. L'obligation d'ĂŞtre croyant est « le premier pilier de la philosophie d'État en IndonĂ©sie - pancasila Â», mais elle n'avait jamais auparavant donnĂ© lieu Ă  des poursuites pĂ©nales[2]. Endy Bayuni, rĂ©dacteur en chef du Jakarta Post, rapporte que l'obligation lĂ©gale imposĂ©e Ă  chacun d'ĂŞtre croyant a Ă©tĂ© incorporĂ©e Ă  la constitution indonĂ©sienne dans les annĂ©es 1940, lors de la lutte contre une insurrection communiste[6]. L'athĂ©isme est ensuite rĂ©primĂ© sous le rĂ©gime du PrĂ©sident Suharto (1967-1998), « qui traita l'athĂ©isme comme ennemie de l'État Â» en l'assimilant au communisme. Les athĂ©es doivent alors se dĂ©clarer officiellement membres d'une religion pour Ă©chapper aux persĂ©cutions[7].

En prison, Aan est sévèrement agressé par d'autres détenus lorsqu'ils apprennent la raison de sa détention ; il est déplacé vers une autre prison pour sa sécurité[2]. En attendant son procès, Aan présente des excuses publiques, mais des groupes musulmans demandent la peine de mort à son encontre[2]. Son arrestation est couverte par les médias internationaux (la BBC, CNN, Al Jazeera, le New York Times et le Guardian, entre autres), mais émeut relativement peu dans son pays, où même les organisations de défense des minorités religieuses ne se mobilisent guère pour le soutenir. Il obtient toutefois des messages de soutien sur les réseaux sociaux indonésiens[5].

En , il est condamnĂ© Ă  deux ans et demi de prison ferme, et Ă  une amende Ă©quivalant Ă  un peu plus de € 8 000, en accord avec une loi de rĂ©pression des crimes sur Internet, pour avoir diffusĂ© un message athĂ©e et avoir portĂ© atteinte aux religions[5] - [6]. Le juge dĂ©clare qu'Aan a « provoquĂ© une anxiĂ©tĂ© au sein de la communautĂ©, et sali l'islam Â»[4]. Selon Al Jazeera, Aan est la première personne emprisonnĂ©e en IndonĂ©sie pour athĂ©isme[6].

Endy Bayuni, rĂ©dacteur en chef du Jakarta Post, publie un Ă©ditorial critiquant cette condamnation. Il fĂ©licite Aan d'avoir initiĂ© «  un dĂ©bat public tout Ă  fait sain en invitant ses dĂ©tracteurs sur Facebook Ă  dĂ©battre de l'existence de Dieu. [...] Son emprisonnement a non seulement violĂ© la libertĂ© d'expression, mais a tuĂ© la libertĂ© de se poser des questions, qui est importante pour toute religion et pour le progrès de toute nation [8] ». Amnesty International dĂ©crit Aan comme un prisonnier d'opinion et demande sa libĂ©ration immĂ©diate[1].

Les accusations de blasphème religieux et "d'encouragement à l'athéisme" ont été abandonnées. Mais lors de la détermination de la peine, le président du tribunal a décrit les actions d'Alexandre comme ayant "causé de l'anxiété à la communauté musulmane"[9]. Alexander Aan est libéré de prison le 27 janvier 2014[10].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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