Alcatel Espace
Alcatel Espace est une société française créée dans les années 1960 pour répondre aux besoins du domaine de l'astronautique et plus particulièrement la construction de satellites artificiels. Elle était l'un des leaders mondiaux dans son secteur.
Alcatel Espace | |
Création | 1984 |
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Disparition | 1998 |
Personnages clés | Pascale Sourisse, PDG |
Siège social | France |
Actionnaires | Alcatel |
Société mère | Alcatel |
Société suivante | Alcatel Space |
L'entreprise devient Alcatel Space en 1998, puis Alcatel Alenia Space en juillet 2005, puis le groupe franco-italien Thales Alenia Space lors de la vente des parts d'Alcatel au groupe français Thalès en avril 2007.
Historique
Origines[1] - [2]
Dans les années 1960, la Compagnie française Thomson Houston (CFTH) et son concurrent la Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF) se penchent sur cette activité poussée à cette époque plus par l’exploration scientifique de l’espace que par l’exploitation de services en télécommunications par satellite.
Ultérieurement c'est cette même société Alcatel Espace, qui devient:
- en , Alcatel Space avec la participation de Thomson-CSF, reprenant les activités satellite d'Aerospatiale et spatiale de Thomson-CSF ;
- en 2001, toujours Alcatel Space, Alcatel reprenant la participation de Thomson-CSF devenue entre-temps Thales en 2000 ;
- en , Alcatel Alenia Space (AAS), par fusion des activités spatiales d'Alcatel (Alcatel Space) et de Finmeccanica (Alenia Spazio) dans une cosociété répartie 2/3, 1/3 ;
- en , retour aux sources, Thales Alenia Space (TAS), par cession des actifs d'Alcatel dans AAS Ă Thales.
Éveil à l'espace
Mondialement c’est en 1957 que la fiction se fait réalité avec la mise en orbite autour de la Terre du premier objet artificiel d’une masse de 80 kg, le satellite soviétique Spoutnik. Les États-Unis d’Amérique suivent en 1958 par le lancement d’Explorer 1.
En France
Le gouvernement français fonde dès , le Comité des recherches spatiales qui décide 3 ans plus tard, en , la réalisation d’un lanceur de satellite qui devient Diamant utilisant la base militaire d’Hammaguir et la création d’un centre d’étude, le CNES (Centre National d'Études Spatiales). Trois ans et demi plus tard, le , Diamant met en orbite son premier satellite, la capsule technologique de 38 kg Astérix. Équipé en partie de matériels américains, ce satellite possède une antenne réalisée par le Français Thomson.
En Europe
À partir de 1960 sont mis en place des groupes et commissions par les représentants de la Belgique, de la France, de l’Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède rejoints par l’Allemagne fédérale et la Suisse, puis la Norvège et le Danemark. Les travaux des commissions débouchent sur la création de l’ESRO en avec pour mission la recherche scientifique et de l’ELDO pour la mise en place de lanceurs de satellite. Ce n’est qu’en que le premier satellite européen scientifique ESRO 2A est lancé sans succès par le lanceur américain Scout à partir de la base de Vandenberg. L’ESRO qui a connu quelques succès et l’ELDO qui n’a connu que des échecs fusionnent en en une agence européenne, l'Agence spatiale européenne (ESA). Les satellites de cette époque et les stations sol associés possèdent déjà des équipements réalisés par Thomson et CSF. Arrive ensuite, sous l’impulsion de la France et du CNES, le programme de lanceur de satellite Ariane qui donne naissance à une famille de lanceurs dont on connaît la réputation mondiale ce qui permet l’essor d’activités spatiales en Europe.
Les télécoms par satellite
Les premiers pas
L’idée de placer un satellite sur l’orbite géostationnaire à 36 000 km servant de relais radioélectrique date du début du XXe siècle. Mettre en application cette théorie devient dorénavant possible et les premiers à expérimenter de tels relais en orbites sont les militaires américains à la fin de 1958 avec le satellite-capsule actif SCORE à une voie téléphonique placé sur une orbite elliptique. Cette expérience est suivie de Courier 1B plus complet et plus puissant sur orbite elliptique aussi.
Les satellites passifs
Le premier satellite passif en 1960 est une sphère gonflable de 30 m de diamètre dont la peau est aluminisée réfléchissant les signaux reçus des stations au sol. C’est la famille des Echo développée en deux exemplaires par la NASA et placée sur une orbite circulaire basse. Cette expérience ne sera pas suivie d'applications opérationnelles car le développement des satellites actifs avance à grands pas, porté par une utilisation commerciale.
Des Ă©tudes sur des solutions de satellites passifs sont entreprises Ă CSF sans suite.
Les premiers satellites actifs Ă perspectives commerciales
Au début des années soixante, des lanceurs limitent les charges satellisées à quelques dizaines de kilos et quelques dizaines de watts ce qui freine l’expansion de ces satellites et les maintient sur des orbites basses. On voit cependant apparaître des programmes de satellites équipés de répéteurs dont les caractéristiques permettent la transmission de signaux téléphoniques ou de télévision avec des qualités acceptables. Le premier lancé en , Telstar 1, est une sphère de 77 kilos dont le corps est couvert de cellules solaires et d’antennes et dont l’élément de puissance est un tube à ondes progressives (TOP). Ce satellite préfigure les satellites qui seront 40 fois plus lourds. AT & T, possesseur de presque tout le réseau de télécoms nord-américain promeut et exploite le réseau Telstar. Quelques mois après Telstar, la NASA met en orbite le satellite Relay, construit par RCA. D'une masse voisine de celle de Telstar, il possède deux répéteurs d'une puissance d'émission de 10 watts fournissant des signaux de qualité acceptable.
Ces satellites nécessitent de grandes stations terrestres très complexes. Celles de Pleumeur-Bodou en France a été réalisée en grande partie par la Compagnie Générale d'Électricité (CGE), qui a pris le nom d’Alcatel plus tard, et la CSF.
Les satellites géostationnaires
C’est dès 1960 que la conception par Hughes Aircraft des satellites du type Syncom stabilisé par rotation et équipé d’antenne à rayonnement toroïdal voit le jour. Financé par la NASA et le DoD les satellites Syncom sont lancés en 1963 et 1964. Ils sont suivis par Earlybird en 1965 au profit de l’organisation internationale Intelsat dont l’accord de constitution venait d’avoir lieu.
En 1969 se décide le démarrage du programme commercial franco-allemand Symphonie. La Thomson et CSF, puis après fusion Thomson-CSF sont membres de l'organisation industrielle en tant que chef de file de l'électronique. Ces satellites innovent par une conception nouvelle du type "stabilisé 3 axes" et moteur auxiliaire d'apogée à liquides. Ces solutions sont celles en vigueur 40 ans plus tard sur tous les satellites géostationnaires.
Les débuts à la compagnie française Thomson-Houston
Au début des années soixante, la Compagnie Française Thomson-Houston (CFTH) est divisée en groupes correspondant à des types d'activité spécifiques : Électronique, Cuivre et Câbles, Mécanique électrique, Radio-Télévision. C'est au sein du Groupe Électronique, consacré à l'électronique professionnelle, que l'expertise de la Compagnie doit pouvoir trouver des applications dans le domaine spatial. Dès 1961 est créé une entité de coordination, le Bureau des Activités Spatiales (BAS).
La télémesure et la télécommande à Thomson Gennevilliers
C'est en 1964 que le CNES lance ses premiers appels d'offres pour équiper les satellites qui doivent être mis en orbite par le lanceur Diamant. Le secteur chargé des études de matériels de télécommunications militaires fonctionnant dans les bandes VHF et UHF est donc naturellement désigné pour répondre aux appels d'offres du CNES concernant l'étude et la fourniture d'un ensemble récepteur-décodeur de télécommande à embarquer à bord du satellite D1. L'offre est retenue par le CNES et constitue le début d'un enchaînement d'activités lié à la télémesure, la télécommande et la localisation (TM-TC) des satellites. Le satellite D1 sera lancé en . Succède à D1A le programme international Intelsat II dans lequel le chef de file est l'américain Hughes Aircraft. Hughes se borne à sous-traiter des fabrications sur plans de matériels dont il a fait lui-même l'étude, de la mise au point et des essais .Thomson est chargée des émetteurs de télémesure VHF de deux satellites. Réalisé en 1965 et 1966 le matériel est embarqué sur Intelsat IIA et Intelsat IIC lancé respectivement en janvier et .
Au cours de la même période est réalisé le même type de matériel pour les satellites ESRO IA, ESRO IB, ESRO IIA, ESRO IIB lancés respectivement en , en (échec au lancement), en (échec au lancement) et en . Une étape supplémentaire est franchie en 1966 car sous la maîtrise d’œuvre d'ensemble de Dornier Systems en Allemagne, la Thomson se voit confier la responsabilité du sous-ensemble TM-TC des satellites HEOS A1 et HEOS A2 lancés en et .
Au début de l'année 1966, la Thomson fait l'apprentissage des appels d'offres "lourds" en répondant à celui lancé par l'ESRO pour deux satellites scientifiques TD1 et TD2. C'est au sein du consortium EST (European Space Team) formé de Elliott Automation Ltd (Royaume-Uni), Compagnie Française Thomson-Houston (France), FIAR (Italie), Fokker (Pays-Bas) et ASEA (Suède) conseillé par la société américaine General Electric ayant ce genre d'expérience. C'est le consortium concurrent, MESH, qui remporte le contrat. Finalement seul TD1 voit le jour avant annulation du contrat pour TD2.
Tableau 1
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Les débuts à CSF
En 1963 ont lieu les premières compétitions pour les matériels d'infrastructure du CNES : les stations de localisation des satellites et les stations de télémesure et de télécommande avec un succès de CSF contre la Thomson pour le marché des stations Iris. La fourniture porte sur six stations, dont deux mobiles et quatre fixes, qui sont installées initialement au Liban, à Brétigny, Pretoria, Ouagadougou, Brazzaville et Hammaguir.
C'est à partir de 1964 que CSF, centre de Corbeville, entre réellement dans le domaine des matériels embarqués à bord de satellites en réalisant un oscillateur ultrastable installé à bord de FR1, premier satellite du CNES mis en orbite en et un émetteur de télémesures en VHF du satellite D1A, premier de la série Diamant, lancé en , et de son oscillateur local, suivi de ceux de D1C et D1D lancés en .
C'est vers cette période que CSF commence à s'intéresser à un avant-projet de satellite français de télécommunications, en collaboration avec Nord-Aviation en premier lieu. Sud-Aviation et SAT rejoindront l'équipe par la suite. Lorsqu'en 1967 le projet devient franco-allemand sous le nom de Symphonie, des liens étroits sont noués entre CSF et Siemens qui s'est allié du côté allemand avec AEG-Telefunken. Le concurrent Thomson s'intéresse également au projet. Sur ces entrefaites le principe de la fusion des 2 électroniciens français est annoncé ce qui conduit, dans les réponses à l'appel d'offres pour le satellite Symphonie, à la séparation des électroniciens français et allemands dans des consortiums concurrents. Thomson et CSF sont dans le CIFAS[3] - [4] mené par Nord-aviation, et Siemens et AEG-Telefunken sont dans SYMCOSAT avec comme clauses de partager l'électronique du satellite à parts égales dans le consortium gagnant. C'est le CIFAS qui l'emporte et réalise Symphonie A et B.
Le spatial après la création de Thomson-CSF
La fusion de CSF et de Thomson, annoncée en , est approuvée fin 1969 avec entrée en vigueur au début de la même année. Le nom adopté par la nouvelle société est Thomson-CSF Les unités chargées des activités spatiales embarquées dans les deux compagnies au début des opérations de fusion, comprennent la direction de l'Électronique Spatiale de CSF installée au centre de Corbeville, la division MRA (Matériels radar aéroportés) de Thomson installée au centre de Vélizy depuis 1967, la division Télécommunications (DTC) de Thomson installée au centre de Gennevilliers et le BAS de Thomson confirmé dans ses attributions étendues au nouvel ensemble.
C’est la division MRA, devenue MAS (Matériels aérospatiaux) en 1969 pour souligner son orientation spatiale qui est désignée comme maître d’œuvre de toutes les activités liées aux satellites avec « in fine » le regroupement des effectifs dans le centre de Vélizy. Une centaine de personnes des mille de la division se consacrent exclusivement au spatial ce qui permet de créer dès 1970 une entité homogène, le département Espace-Satellites (ESA puis DSP) au sein de la division MAS.
C'est ce département DSP qui, créé le , donnera naissance, douze ans plus tard, à la Division Espace et, quatorze ans plus tard, à une société nommée Alcatel Espace.
Les principaux programmes de cette période sont Intelsat IV, Éole, HEOS et enfin Symphonie, qui en est à son début et qui se poursuivra jusqu'en 1975.
Pour Symphonie, Thomson-CSF (MAS) réalise, dans la charge utile confiée à Siemens, le réseau d'antennes d'émission et réception, ainsi que l'oscillateur local et le convertisseur d'émission, assure la responsabilité de l'ensemble de télémesure-télécommande, antennes VHF comprises, et participe à la maitrise d'œuvre industrielle y compris l'assemblage et les essais des satellites, les lancements et les mises à poste. Symphonie A et B sont lancés en et . Un troisième satellite Symphonie C est réalisé par remise à niveau du prototype mais ne sera pas lancé.
Les unités spécialisées dans l'Espace
Le département Espace-Satellites (ESA) dans Thomson-CSF
Dans le mois qui précède la création du département ESA la direction générale de Thomson-CSF organise les regroupements d’activités des anciennes sociétés. C’est ainsi que les activités et moyens des divisions Matériels d'avionique (MAV) de la CSF et Matériels aérospatiaux (MAS) de Thomson sont regroupés au sein d'une nouvelle division, la division Équipements avioniques et spatiaux (AVS).
À la création du département ESA, le programme Heos A2 se termine. Les programmes Éole, Helios, Symphonie et Intelsat IV sont en pleine activité.
Dans le cadre du consortium EST, en cours de dissolution pour être remplacé par le consortium STAR[5], le Département ESA, en 1970 et 1971, propose la fourniture des sous-ensembles de télémesure et télécommande des satellites COSB puis GEOS, de l'ESRO. L’un, COSB, est perdu, l’autre, GEOS, est gagné.
C'est durant cette période que démarrent les activités sur un certain nombre d'affaires : Aerosat à partir de 1971, Dialogue et Tiros N à partir de 1972, GEOS et Spacelab à partir de 1973, ISEE B à partir de 1974.
En liaison avec la division Faisceaux hertziens (DFH), spécialisée dans le domaine des hyperfréquences, une activité d'avant-projets débute dès la fin de 1970 en vue du futur programme Intelsat V avec l'intention de participer à la proposition que doit soumettre la société Lockheed. Les études préliminaires d'équipements en bande Ku destinés à OTS, futur satellite expérimental de télécommunications de l'ESRO, ont été entreprises dès 1971. C'est à partir de 1973 que sont fabriqués des récepteurs et des multiplexeurs de sortie pour OTS 1 et OTS 2 suivis en 1974 de ceux du programme MAROTS, satellite de télécommunications maritimes, qui est interrompu par la suite.
Dès le début du programme Symphonie, là où il y a participations à la réalisation des répéteurs de la charge utile de télécommunications, il apparait nécessaire de mettre en commun les compétences de la division DFH dans le domaine des répéteurs de télécommunications et du département ESA dans celui de la spatialisation des matériels, concernant plus particulièrement les technologies et les méthodes de fabrication. Cela conduit tout naturellement au début de 1975 à transférer administrativement le département ESA de la division AVS à la division DFH sous un nouveau sigle, DSP car ESA prête à confusion. En effet l’agence spatiale européenne ou ASE vient de voir le jour par regroupement de l’ESRO et de l’ELDO ! Cette agence porte en anglais le sigle de ESA (European Space Agency).
Quelques mois auparavant, en , le Département avait quitté les locaux de Vélizy pour aller occuper un bâtiment nouvellement construit à quelques centaines de mètres à Meudon-la-Forêt pour une autre division de Thomson-CSF, TVT, dont le Département devient alors locataire.
Tableau 2
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Le département Espace-Satellites (DSP) dans Thomson-CSF
À partir de la fin des programmes Symphonie et Intelsat IV, il devient de plus en plus difficile de maintenir une activité suffisante pour le département DSP qui représente un effectif de 300 personnes.
Pour préparer l'avenir dans le domaine des satellites de télécommunications un projet d'étude et de développement d'une charge utile en bande C, la CUFA (Charge utile franco-allemande) est envisagée. Malgré de longues négociations avec le partenaire allemand AEG-Telefunken, devenu plus tard ANT, le projet avorte. Par contre les études prévues du côté français sont effectuées dans le cadre d'un programme d'aide au développement.
Il faudra attendre le milieu de l'année 1979 pour que se matérialisent les espoirs entrevus depuis 1978 : le programme Symphonie doit enfin avoir un successeur. Un nouveau programme national de satellite de télécommunications doit voir le jour : Telecom 1.
Le redémarrage
Ă€ partir de 1979, l'horizon du DĂ©partement DSP semble s'Ă©claircir.
- Le programme Telecom 1, dont la phase de réalisation a été décidée, démarre par sa phase de définition à partir d’ avec en concurrence Matra et Aérospatiale pour la réalisation des satellites et Thomson-CSF fournisseur unique de la charge utile complexe de télécommunication à trois bandes de fréquence (bande C, Ku et X) et mixte civil / militaire. Après une continuation de cette phase de définition en liaison avec le maître d'œuvre désigné, MATRA, et avec l'assistance technique de Hughes, la phase de réalisation démarre effectivement en , le marché avec la DGT étant signé pour deux satellites à lancer plus un modèle de réserve au sol. Pour ce marché, Thomson-CSF, dont la participation sera supérieure à la moitié du total, est sous-traitant désigné, avec paiement direct, et MATRA est titulaire du contrat. En plus de la charge utile de télécommunications assemblée et testée, le Département DSP doit fournir un ensemble de six antennes indépendantes et le sous-ensemble de télémesure, télécommande et localisation en bande S. Sur compétition entre Ford, Hughes et TRW, DSP sélectionne Ford Aerospace aux États-Unis pour la réalisation des répéteurs militaires en bande X. Les autres marchés de Thomson-CSF/DFH concernent les stations terriennes et l'étude et la mise en place du réseau militaire SYRACUSE associé à la charge utile militaire du satellite.
- DSP participe aux études de faisabilité de H.Sat, satellite de diffusion de télévision envisagé par l'ESA, d’ERS, satellite d'observation par radar de l'ESA.
- Le programme ISPM (sonde solaire), le futur Ulysses est gagné par le consortium STAR en 1979 suivi du programme Giotto (rencontre avec la comète de Halley) pour lesquels le département DSP fourni le sous-ensemble de télécommande, télémesure et localisation.
- L'étude autofinancée du premier transpondeur cohérent en bande S, pour la télécommande, la télémesure et la localisation, bien avancée, conduira une longue lignée de matériels maintenant la suprématie de Thomson-CSF en Europe dans ce domaine.
- Le département DSP «engrange» de nouveaux marchés importants, en particulier les charges utiles des satellites de diffusion de télévision TV-Sat et TDF 1 réalisées, sous maîtrise dœuvre d'Aerospatiale, basés sur la plate-forme Spacebus 300, en coopération avec la société allemande ANT (ex-AEG-Telefunken) sur lesquelles le travail commence en 1980. Les aspects contractuels sont traités au travers d'Eurosatellite, société à responsabilité limitée de droit allemand (GmbH)créée en 1979 par l'Aérospatiale, déjà initiatrice du projet H-Sat, la société allemande MBB et la société belge ETCA, et à laquelle AEG-Telefunken et Thomson-CSF adhèrent et en deviennent membres.
La traversée du désert est terminée ! Les effectifs tombés à 200 personnes en 1978 remontent vers 550 en 1981 avec une perspective de 1000. Cette croissance rapide nécessite un changement de structure et surtout, une augmentation des surfaces industrielles car les bâtiments de Meudon, faits pour 300 personnes, ne suffisent plus. Le département est déjà réparti sur cinq emplacements séparés de quelques kilomètres les uns des autres sur la zone de Meudon/Vélizy. Cette situation implique un redéploiement total ou partiel vers d’autres lieux que la région parisienne. La DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire) n'accepte que les villes nouvelles Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée, Cergy-Pontoise ou la province comme Nancy, Toulouse.
Après des études préliminaires pour installer seulement un centre d'intégration sur le site occupé par la division Travaux extérieurs à Toulouse, à proximité de l'aérodrome de Montaudran, Thomson-CSF annonce en le transfert de la totalité du Département DSP à Toulouse en y construisant un nouveau centre.
Une option a été prise sur un terrain de plus de 20 hectares situé au Domaine de Candie à Toulouse et la construction de près de 1 800 mètres carrés de bâtiments industriels est décidée. Trois années sont nécessaires à la définition et la construction du nouveau centre qui est pleinement opérationnel en 1983.
Simultanément, au début de 1982, la division DFH étant en pleine expansion aussi, Thomson-CSF décide d'en retirer le département DSP pour en faire une nouvelle unité autonome, la division Espace (DES).
La division Espace (DES) dans Thomson-CSF
Les diverses activités liées aux satellites et aux systèmes utilisant des satellites, qui ont été, de 1978 à 1981, en partie diluées parmi les activités de faisceaux hertziens, vont donc à nouveau être rassemblées dans une même unité spécialisée en pleine responsabilité dès 1982, la Division Espace DES.
La croissance
En même temps que les affaires sont « engrangées », plus de 500 personnes sont embauchées et formées, la division est éclatée entre plusieurs centres en régions parisienne et toulousaine affectant pendant quelque temps l'efficacité de la nouvelle entité.
L'activité de DES est pourtant soutenu avec en particulier :
- L'activité dans le domaine des satellites scientifiques de l'ESA demeure à peu près constante avec Giotto et ISPM.
- Le programme Spacelab se termine avec l'ESA, la NASA, ERNO, maître d’œuvre du programme, et Matra, maître d’œuvre du sous-système de traitement de l'information à bord, dont font partie les matériels de visualisation fournis par DSP.
- L'évolution de la charge de travail, déjà rapide depuis l'apparition du programme français Telecom 1 en 1979, et plus particulièrement depuis le début de la phase de réalisation au printemps de 1980, devient quasi explosive avec l'arrivée du programme franco-allemand de satellites de télévision directe TV-Sat-TDF 1, pour lesquels un précontrat est signé en et le contrat principal pour la réalisation à la mi-.
- Syracuse 1, DES doit traiter du programme de télécommunications militaires Syracuse, basé sur l'utilisation de Telecom 1, et doit donc constituer les équipes appelées à gérer ce programme.
- Intelsat VI (Intelsat 601 à 605), DES fournit les récepteurs en bandes Ku et C ainsi que des filtres multiplexeurs en bande C pour les satellites 601 à 605. Le contrat pour cette fourniture signé avec Hughes Space & Com en 1982 est terminé par Alcatel Espace en 1986.
- SPOT 1, DES fournit les sous-ensembles intégrés de télémesure-charge utile (TMCU) et de l’électronique des caméras (EHRV) de 1980 à 1984.
- ERS 1, satellite d'observation par radar à ouverture synthétique de l'ESA, pour lequel DSP exécute, à partir de 1980, un certain nombre d'études préliminaires, avant le début de la phase de réalisation en 1984. La fourniture portera sur le sous-ensemble intégré radio fréquence et sur le sous ensemble d’étalonnage du radar embarqué.
- La mise au point finale des transpondeurs cohérents en bande S utilisés pour la télémesure, la télécommande et la localisation, et dont les premiers exemplaires voleront sur Giotto, ISPM et le satellite suédois Viking.
- Tele X, depuis 1979, sous le nom de Nordsat puis de TELE X, on parle beaucoup d'un futur satellite de télévision directe envisagé par l'administration suédoise des PTT avec la participation de la Norvège et la Finlande. Ce satellite verra le jour en avril 1984 dans la même configuration contractuelle que TDF 1 en donnant de plus grandes responsabilités aux industriels suédois Ericsson et SAAB leur confiant des coresponsabilités satellite et charge utile.
- Enfin, des éléments de répéteurs de télécommunications, récepteurs et multiplexeurs de sortie en bande Ku, seront livrés pour les satellites européens de télécommunications ECS 1 et ECS 2 lancés respectivement en 1983 et 1984 ainsi que pour les satellites de télécommunications maritimes MARECS I, IIA et IIB, récepteurs en bande C, lancés respectivement en 1981, 1982 et 1984.
Les effectifs continueront d'augmenter au cours de l'année 1983 pour atteindre au début de 1984 l’objectif de 1000 personnes.
Tableau 3
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Cependant, au moment où la Division devient société anonyme, on peut dire que les difficultés liées à la constitution en trois ans d'une véritable entité industrielle de réalisation de charges utiles de satellites sont résolues. Il reste à en faire un instrument efficace et rentable ; c'est ce qui constituera l'essentiel des actions jusqu'au milieu de 1986, autorisant le remarquable développement des années ultérieures.
Alcatel Thomson Espace (ATES) et Alcatel Espace (ATES)
Constituée en (juridiquement, avec effet rétroactif à ), la société Alcatel Thomson Espace reprend, avec les hommes et le fonds de commerce de la division DES, l'organisation de cette division.
L'utilisation du nom de Thomson au sein de la raison sociale d'Alcatel Thomson Espace est limitée dans le temps (quatre ans à compter de la fusion envisagée des sociétés CIT-Alcatel et Thomson-Télécommunications) et ATES prendra rapidement le nom d’Alcatel Espace.
D'équipementier jusqu'à la fin des années soixante-dix, Alcatel Thomson Espace va, dès sa création, vivre pleinement son nouveau rôle de maître d’œuvre de « charges utiles » de satellite. La société explose le marché évolue, et il faut «changer de braquet» et adapter l’organisation au plus près du marché.
En 1985, Alcatel Espace se restructure en trois divisions, la division Télécommunications Civiles (DTC) pour la commercialisation des activités d’études de systèmes y compris la maîtrise d'œuvre de satellites, ainsi que leur intégration, la Division Militaire et Aérospatiale (DMA) chargée des activités d'étude de systèmes associés à un segment sol, ainsi que leur intégration et la Division Équipements (DEQ) pour la production les équipements embarqués nécessaires.
Dès 1987, le marché va changer considérablement. C’est la fin des programmes commerciaux expérimentaux pilotés par les administrations centrales, tant françaises qu'européennes (Telecom 1, TDF 1, TV-Sat 1, TELE X, SPOT 1…). On voit se profiler à l'horizon une nouvelle couche de clients, privés pour la plupart, exigeant des rapports performances-prix inconnus jusqu'alors, peu enclins à prendre à leur compte une part quelconque des problèmes techniques. Il faut donc réduire les délais et les coûts, obtenir une qualité «zéro défaut», se battre commercialement et proposer des produits « clé en main ». L’organisation s’adapte à cette nouvelle donne et se simplifie avec une structure à 2 divisions, une Division d'Affaires couvrant l'ensemble des relations avec la clientèle pour la réalisation des prestations correspondant au savoir-faire de la société et une Division Technique et Industrielle pour la réalisation des équipements embarqués, leur industrialisation associé à une direction technique.
Cette organisation trouve en fait son moteur dans la réalisation dans les délais convenus des grands programmes dont Alcatel Espace a la charge, et notamment Telecom 2, SYRACUSE 2, Intelsat VII…
Elle fonctionnera convenablement jusqu'à l'étape suivante, celle des accords internationaux et la gestion des activités spatiales d'Alcatel dans « l’alliance » entre Alcatel, Aerospatiale, Alenia et Space Systems/Loral. À partir de 1993, l’organisation, plus complexe, se compose d’un ensemble de directions dépendant d’une Direction Générale et de son comité de direction avec 5 directions opérationnelles, 8 directions fonctionnelles et 2 directions rattachées. À cette organisation se superpose une superstructure, la « Space Division », dont le but est de favoriser l'intégration des activités des différentes unités d’Alcatel
- unités spatiales existant en Belgique (Bell et ETCA), en Norvège (STK), au Danemark (Kirk) et en Allemagne (SEL)
- création en Espagne d’Alcatel Espacio, filiale de Standard Electrica,
- rachat de la société AME Space en Norvège,
- entrée des produits spatiaux de la SAFT.
Au cours de la période 1984-1993 les activités ont été les suivantes :
1984
- Études préliminaires pour le système SYRACUSE deuxième génération.
- Démarrage du satellite d'observation radar ERS 1 de l’ESA
Les premières études de radars embarqués à bord de satellites entreprises par le Département Espace-Satellites de Thomson-CSF remontent à 1973. Après une période de calme, en 1978 le Département se voit confier par l’ESA, une pré-étude d'un satellite européen d'observation utilisant un SAR (Radar à ouverture synthétique) en liaison avec Dornier. C’est le début du programme ERS. Une étude concurrente est confiée à MSDS (Marconi Space & Defense Systems).
Après une série d’événements politico-financiers très complexes c’est finalement à la fin de 1984 que se fait le démarrage d'ERS avec l’ESA comme client final, Dornier comme maître d’œuvre satellite avec comme plate-forme celle de SPOT développée par le CNES et Matra, Marconi (MSDS) comme responsable de la case instrument dont le radar et le Département devenu Alcatel Thomson Espace comme responsable du sous-ensemble RF assemblé et testé et de celui de Calibration. Le client directe est MSDS qui deviendra Matra Marconi Space (MMS). Les dernières livraisons des modèles de vol de ERS 1 par Alcatel Espace ont lieu courant 1989 avec un lancement du satellite en 1991.
Le deuxième satellite ERS 2 est, depuis l'origine, prévu en option. Les difficultés de financement l'ont fait rapidement disparaître des plans et des budgets. Après une multitude d’aller-retour pour faire exister le programme avec pour Alcatel Espace une réduction de prestations par transfert à Marconi, ERS 2 démarre partiellement en 1990 puis, convaincu par le succès technique d'ERS 1, l'ESA confirme la réalisation de ERS 2. Il rejoindra son orbite en 1995. Sage décision, car arrivé en fin de vie en 2000, ERS 1 tomba en panne.- Démarrage des satellites de télédiffusion TDF 2 et TV-Sat 2
- Démarrage du satellite expérimental de télécommunications Athos pour France Télécom
1985
- Le programme expérimental Athos est purement et simplement annulé, seules seront terminées les réalisations en cours.
- En juin, un plan social est mis en œuvre comportant plusieurs étapes, qui seront déclenchées, ou non, selon l'évolution de la situation du deuxième semestre.
- Au second semestre, Alcatel Espace travaille avec acharnement à la préparation de l'avenir, dans la perspective de Telecom 2, SYRACUSE 2 et Eutelsat 2.
- TDF 2 est contractuellement enfin notifié.
1986
- Alcatel Espace et la division "satellites" d'Aerospatiale à Cannes sont sélectionnés par l’organisation Eutelsat pour la réalisation des satellites de télécommunications Eutelsat 2, basés sur la plate-forme Spacebus 2000, composé d’une première tranche de 3, F1,F2 et F3, pour la transmission de données et la TV.
Le programme Eutelsat II, qui démarre en 1985, constitue la deuxième génération de satellites de télécommunications de l'organisation européenne Eutelsat désormais pleinement opérationnelle. Il fait suite au programme ECS piloté par l’ESA.
Après un appel d'offres et une période allouée à la préparation des propositions au cours du premier semestre de 1985, le client porte son choix, en février 1986, sur une équipe industrielle placée sous la maîtrise d'œuvre d'Aerospatiale pour l'attribution du contrat. Cette équipe, dont fait partie Alcatel Espace, comprend douze industriels appartenant à huit pays européens.
Les modules de service (Aerospatiale, MBB) et de charge utile (Marconi Space Systems) des satellites sont réalisés séparément avant assemblage final dans le Centre spatial de Cannes - Mandelieu.
Alcatel Espace participe au groupe de projet du maître d'œuvre, est responsable de l'ingénierie de la charge utile, développe et réalise le sous-système d'antennes, fournit des équipements - amplificateurs de canaux, filtres multiplexeurs de sortie - pour les répéteurs à Marconi Space Systems (MSS) et le sous-système de télécommande-télémesure-localisation à MBB.
Deux exemplaires supplémentaires F4 et F5 sont commandés en 1989 et 1990. Un sixième, F6, suivra en 1990. Plus puissant en émission, F6 sera en orbite le premier de la famille Hotbird dédié à la télévision directe. Les lancements se déroulent de 1990 à 1995 avec un échec pour F5.- TV-Sat 2 est enfin contractuellement notifié par l’Allemagne.
1987
- Études préliminaires des composants critiques des futurs programmes Telecom 2 et SYRACUSE 2.
- Le CNES démarre le programme SPOT 3, satellite d’observation optique.
- Démarrage du programme franco-américain CNES/NASA Topex-Poséidon dans lequel Alcatel Espace a la responsabilité de l'altimètre Poséidon.
- Commande du quatrième satellite Eutelsat 2 F4 par l'organisation Eutelsat.
1988
- France Télécom et la DGA (Délégation générale pour l'Armement) sélectionnent Alcatel Espace et Matra Marconi Space en comaîtrise d’œuvre pour la réalisation des trois satellites mixtes Telecom 2A, 2B et 2C des programmes Telecom et SYRACUSE (bord) deuxième génération
En 1986 dès la fin des réalisations des différents modèles de Telecom 1, et avant même qu'ils ne soient tous mis en orbite, la Direction Générale des Télécommunications (DGT), qui deviendra plus tard France Télécom, entame la définition de la génération suivante, Telecom 2. Chaque satellite possède 11 canaux dans la bande Ku ; 10 canaux dans la bande C et 5 canaux dans la bande X.
Les premières études effectuées par Alcatel Espace par des marchés de développement d'équipements amplificateurs de puissance à l'état solide. Ils sont suivis en 1987 par la phase de définition des charges utiles mixtes, civile et militaire, du programme Telecom / SYRACUSE. Cette phase se place dans le cadre des marchés attribués à chacun des candidats à la maîtrise d'œuvre des satellites: MATRA et Aérospatiale. Alcatel Espace constitue 2 équipes indépendantes, chacune œuvrant avec chacun des deux concurrents en s'efforçant de conserver une stricte neutralité. Cette phase se termine en septembre 1987 par la remise au client des propositions, tant pour le satellite que pour ses charges utiles et c'est finalement MATRA qui est choisi par l'entité mandataire France Télécom / DGA pour réaliser les satellites Telecom 2, avec Alcatel Espace comme maître d’œuvre et intégrateur de la charge utile. Le démarrage a lieu au début de 1988. Simultanément, la DGA délègue à Alcatel Espace la maîtrise d'œuvre de la composante système du programme SYRACUSE II.
Dans le cadre de ses fonctions de responsable de la charge utile, Alcatel Espace réalise lui-même une partie importante des équipements qui la composent, les intègre et participe aux activités satellite en équipe intégrée. Cependant, pour maîtriser sa croissance, un certain nombre de matériels sont sous-traités à des industriels européens, canadiens, japonais et américains.
Trois satellites, Telecom 2A, 2B et 2C sont ainsi réalisés puis lancés respectivement en 1991, 1992 et 1995. Un quatrième modèle de vol fera l'objet d'un marché complémentaire.- La DGA finalise le contrat concernant la maîtrise d'œuvre système et le réseau sol du programme SYRACUSE 2.
- Commande par l’organisation Intelsat de la première tranche de cinq satellites, Intelsat 701, 702, 703, 704 et 705 sur les douze du programme Intelsat VII avec Space Systems Loral comme maître d’œuvre satellite et Alcatel Espace comme « charge utiliste »
Au début de la décennie 1990, la septième génération de satellites d'Intelsat devient la série la plus puissante de la flotte de cette organisation. Les satellites présentent en particulier la nouveauté de pouvoir reconfigurer en temps réel leur zone de couverture pour tenir compte du profil du trafic et de l'évolution des besoins du marché. Par rapport à ceux des générations précédentes ils permettent de fonctionner avec des stations terriennes de plus petites dimensions, de maintenir leurs performances en orbite inclinée et d'avoir un accès sécurisé en télécommande. Deux versions successives seront réalisées : Intelsat VII et Intelsat VIIA, les différences portant sur une augmentation du nombre de canaux et des puissances d'émission en bande Ku.
En 1988, la société américaine Ford Aerospace, chef de file d'un groupe d'industriels international et qui deviendra plus tard Space Systems/Loral (SS/L), est sélectionnée par Intelsat pour fournir un premier lot de cinq satellites (701 à 705) de la série Intelsat VII. En cours de contrat et à la suite d'un nouvel appel d'offres, deux exemplaires (706 et 707) du type Intelsat VIIA seront commandés en 1990, suivis d'un troisième (708) en 1992. Enfin, un sixième exemplaire (709) de la série Intelsat VII sera commandé en 1993.
Le groupe d'industriels constitué par SS/Loral s'appuie principalement sur un pôle européen mené par Alcatel Espace et un pôle japonais comprenant Mitsubishi Electric Company (MELCO) et Nippon Electric Company (NEC). Dans le cadre de sa maîtrise d’œuvre de la charge utile, Alcatel Espace participe en équipe intégrée à Palo Alto aux tâches d'ingénierie système et d’intégration des satellites; effectue le suivi mondial d'équipements sous-traités; la fabrication d'équipements et l’assemblage et les mesures de performance des répéteurs.
Le programme Intelsat VII a permis à Alcatel Espace d'asseoir sa réputation internationale et d'élargir ses capacités de maîtrise d'œuvre. Les lancements se déroulent de 1992 à 1996 à raison d’un tous les 6 mois1989
- DĂ©marrage des programmes d'observation civile SPOT 4 et militaire Helios 1.
- Commande du cinquième satellite Eutelsat 2 F5 par l'organisation Eutelsat.
- Perte de l’affaire Inmarsat troisième génération à la suite d'une compétition internationale.
1990
- À la suite d'une compétition internationale Alcatel Espace, charge utile, associée à Aerospatiale, maître d’œuvre, gagne le programme turque Turksat, basé lui aussi sur une plate-forme Spacebus 2000, comprenant deux satellites Turksat 1A et 1B de télécommunications livrés en orbite comprenant donc le segment sol (ATES), le lancement et la mise à poste.
- Commande du sixième satellite Eutelsat 2 F6.par l'organisation Eutelsat qui devient Hotbird 1 premier satellite pour la télévision directe.
- Démarrage par l’ESA d’ERS 2, satellite d’observation radar.
- Démarrage par le CNES du contrat concernant la station de contrôle en bande S située aux îles Kerguelen.
1991
- Commande par l’organisation Intelsat de la deuxième tranche de deux satellites, Intelsat 706 et 707 du programme Intelsat VII
- DĂ©marrage du programme de microsatellite militaire Cerise.
- Démarrage du programme scientifique de l’ESA Soho/Cluster avec Dornier comme maître d’œuvre.
- Études préliminaires concernant les programmes Hermes/ Colombus qui seront remis en question et arrêtés en 1992.
1992
- Commande par l’organisation Intelsat d’un huitième satellite, Intelsat 708, du programme Intelsat VII.
- Associé à Dornier, Alcatel Espace, charge utile, emporte le contrat concernant le satellite israélien de télécommunications Amos 1 avec l’israélien IAI comme maître d’œuvre.
1993
- Commande par l’organisation Intelsat d’un neuvième satellite, Intelsat 709, du programme Intelsat VII.
- Alcatel Espace pour la charge utile, associé à Aérospatiale, maîtrise d’œuvre, emporte le programme Arabsat 2, basé sur une plate-forme Spacebus 3000A de télécommunication comprenant deux satellites Arabsat 2A et 2B destiné à l’organisation Arabsat de la Ligue arabe.
- Démarrage du programme de protection de l'environnement Envisat, pour lequel Alcatel Espace réalise le radar à synthèse d'ouverture.
- Démarrage du programme de télécommunications Artemis pour l’ESA dans lequel Alcatel Espace est responsable de répéteurs en bandes S et Ka
- DĂ©marrage du microsatellite militaire Clementine pour la DGA.
Tableau 5
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Notes et références
- Adapté du livre CHRONIQUES D'UN METIER de 1963 à 1993, 30 ans d'activités spatiales par les anciens d'Alcatel Space. De Thomson et CSF à Thomson-CSF et Alcatel Espace. Ouvrage édité par Alcatel Space en août 1999
- En 2000, le livre a reçu le prix Robert-Aubinière attribué pat l’Institut français d’histoire de l'espace (IFHE)qui a pour but de valoriser l'histoire de l'Espace.
- Le CIFAS ou Consortium industriel franco-allemand pour le satellite Symphonie est composé en 1968/69 de Nord Aviation aux Mureaux, Sud Aviation à Cannes, Thomson à Vélizy, CSF à Gennevilliers, SAT à Paris, Siemens à Munich, Telefunken à Baknang et Ulm, AEG à Hambourg, Messerschmidt-Bölkow à Ottobrunn, Junkers à Munich
- à partir 1970, le CIFAS est composé de l'Aerospatiale (Nord + Sud Aviation)aux Mureaux et à Cannes, Thomson-CSF à Vélizy, SAT à Paris, Siemens à Munich, AEG-Telefunken à Baknang, Ulm et Hambourg, Messerschmidt-Bölkow-Blohm (MBB) à Ottobrunn, Junkers est absorbé par MBB.
- Membres du consortium STAR: British Aircraft Corporation Ltd (BAC)au Royaume-Uni; Dornier Systems GmbH en République fédérale d'Allemagne; Thomson-CSF (ex-CFTH)en France; Contraves AG en Suisse; CGE FIAR en Italie; Fokker VFW-NV aux Pays-Bas; Montedel (Montecatini Edison Electronica SPA)en Italie; LM Ericsson Telefonaktiebolaget en Suède; Société Européenne de Propulsion (SEP) en France.