Relay (satellite)
Le satellite Relay est développé par l'agence spatiale américaine, la NASA, au début de l'Úre spatiale pour mettre au point les techniques de télécommunications spatiales notamment l'utilisation des répéteurs. Relay-1 est placé sur une orbite moyenne en et, malgré certaines défaillances, remplit ses objectifs. Un deuxiÚme satellite pratiquement identique est lancé en . Les résultats des tests réalisés avec les satellites Relay ainsi qu'avec les satellites Telstar 1 et Syncom (premier satellite en orbite géostationnaire) ouvrent la voie au premier satellite de télécommunications opérationnel Intelsat 1 qui est placé en orbite en .
Organisation | NASA |
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Domaine | satellite de télécommunications expérimental |
Statut | mission achevée |
Lancement | 1962 (1), 1964 (2) |
Lanceur | Delta B |
Durée de vie | 1 ans |
Identifiant COSPAR | 1962-068A |
Masse au lancement | 170 kg (1), 184 kg (2) |
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Orbite | Orbite moyenne |
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Périgée | 1319 km (1) 1961 km (2) |
Apogée | 7440 km (1) 7450 km (2) |
Inclinaison | 47,5° (1), 46,2°(2) |
Contexte
AprĂšs le lancement du premier satellite artificiel en 1957, Spoutnik 1, de nombreux acteurs aux Ătats-Unis se penchent sur les opportunitĂ©s qu'ouvre l'Ăšre spatiale dans le domaine des tĂ©lĂ©communications. Le CongrĂšs amĂ©ricain dĂ©cide initialement que les travaux de recherche sur ce sujet seront pilotĂ©s pour les satellites passifs par l'agence spatiale civile tout juste crĂ©Ă©e, la NASA, tandis que le DĂ©partement de la DĂ©fense aura en charge la mise au point des satellites actifs (comportant des dispositifs d'amplification du signal, les rĂ©pĂ©teurs) plus prometteurs mais plus complexes[1]. Le premier prototype de satellite de tĂ©lĂ©communications est lancĂ© en 1960 par la NASA. Il s'agit du satellite passif Echo en 1960. Le Courier 1B, construit par la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Philco et lancĂ© le est le premier satellite emportant un rĂ©pĂ©titeur actif Ă bord. Sa mission dure 17 jours[2] - [3]. En 1960 La sociĂ©tĂ© AT&T demande au rĂ©gulateur amĂ©ricain des tĂ©lĂ©communications, la FCC l'autorisation de dĂ©velopper un satellite de tĂ©lĂ©communications opĂ©rationnel mais, Ă la surprise de tous, le gouvernement amĂ©ricain de l'Ă©poque ne donne pas son accord en avançant qu'il ne dispose pas du dispositif lĂ©gislatif nĂ©cessaire pour gĂ©rer toutes les implications d'une telle dĂ©cision. Mi 1961 la NASA passe commande auprĂšs de la sociĂ©tĂ© RCA d'un premier prototype de satellite de tĂ©lĂ©communications actif Relay. De son cĂŽtĂ© AT&T construit un satellite de mĂȘme type Telstar 1 qui est lancĂ© par la NASA le [1].
Caractéristiques techniques
Le satellite Relay est plus complexe que le satellite Telstar dĂ©veloppĂ© Ă la mĂȘme Ă©poque par AT&T pour rĂ©pondre Ă des objectifs expĂ©rimentaux identiques. La taille du satellite est imposĂ©e par la coiffe de son lanceur Delta B. Il a la forme d'un prisme Ă 8 faces de 0,48 mĂštre de haut et de 0,74 mĂštre de diamĂštre surmontĂ© d'une pyramide tronquĂ©e d'une hauteur de 0,41 mĂštre le tout prolongĂ© par une structure en forme de mat longue de 0,46 mĂštre servant de support aux antennes Ă©mettrices et rĂ©ceptrices. La structure du satellite est rĂ©alisĂ©e en tĂŽles d'aluminium et les cellules solaires qui couvrent la surface sont fixĂ©es sur des plaques d'aluminium en nid d'abeilles. L'Ă©nergie est fournie par des cellules solaires produisant 40 watts. Lorsque le systĂšme de tĂ©lĂ©communications fonctionne, il consomme 120 watts. L'Ă©nergie manquante est fournie par trois batteries Nickel-Cadmium d'une capacitĂ© de 250 watts-heures. Le satellite est spinnĂ© (stabilisĂ© par rotation). La charge utile est constituĂ©e par un systĂšme de tĂ©lĂ©communications utilisant deux rĂ©pĂ©teurs dont un de secours disposant chacun d'un canal large bande (25 MHz) avec une capacitĂ© 300 circuits simples ou une chaine tĂ©lĂ© et deux canaux Ă bande Ă©troite (2 MHz) avec une capacitĂ© d 12 circuits tĂ©lĂ©phoniques en duplex)[4]. Le satellite emporte Ă©galement trois instruments destinĂ©s Ă mesurer le rayonnement Ă©mis par les ceintures de Van Allen que le satellite traverse plusieurs fois par jour.
DĂ©roulement des missions Relay 1 et 2
Relay 1 est lancé le par une fusée Delta B et placé sur une orbite moyenne (1 319 km à 7 440 km) qu'il parcourt en 185 minutes. Le satellite est stabilité par mise en rotation rapide avec une vitesse initiale de 167 tours par minute. Peu aprÚs son lancement, le fonctionnement du satellite est perturbé par plusieurs problÚmes. La défaillance de l'alimentation électrique du répéteur nécessite l'activation du répéteur de secours. Les commandes envoyées depuis la station au sol sont perturbées par des interférences avec le systÚme d'émission en bande large provoquant 401 anomalies durant la premiÚre année. Le chargeur d'une des trois batteries est victime d'une défaillance au bout de 3 mois. Une anomalie plus importante est la durée du réchauffement du tube à ondes progressives, piÚce centrale du répéteur, qui monte jusqu'à 16 minutes au lieu de 3 minutes en fonctionnement normal, alors que la durée de survol de la station terrestre n'est que de 13 minutes. Le systÚme de télécommunications, qui du fait de l'orbite parcourue ne peut fonctionner que durant 15 % de l'orbite, est néanmoins testé avec succÚs. Le satellite Relay 2 est lancé le par une fusée Delta B et placé sur une orbite moyenne (1 961 km à 7 540). Le satellite est une copie du premier exemplaire, mais sa fiabilité a été améliorée en tirant des leçons des anomalies détectées sur Relay 1[5]
RĂ©sultats
Pour tester les tĂ©lĂ©communications par satellite les deux engins spatiaux Relay utilisent les mĂȘmes stations terrestres que Telstar-1 : trois stations situĂ©es aux Ătats-Unis dans le Maine, le New Jersey et en Californie ainsi que des stations situĂ©es au BrĂ©sil, en Italie, en Allemagne de l'Ouest et au Japon. Les satellites Relay sont utilisĂ©s de maniĂšre expĂ©rimentale pour relayer plusieurs programmes de tĂ©lĂ©vision notamment les Jeux Olympiques de Tokyo qui sont transmis par satellite depuis le Japon jusqu'en AmĂ©rique puis d'AmĂ©rique en Europe[5]. Les rĂ©sultats des tests rĂ©alisĂ©s avec les satellites Relay ainsi qu'avec les satellites Telstar 1 et Syncom (premier satellite en orbite gĂ©ostationnaire) ouvrent la voie au premier satellite de tĂ©lĂ©communications opĂ©rationnel Intelsat 1 qui est placĂ© en orbite en .
Galerie
- Assemblage de Relay 1
- Le deuxiĂšme Ă©tage du lanceur Delta est hissĂ© pour ĂȘtre fixĂ© sur le premier Ă©tage visible au fond.
- Relay 1 est fixé sur le dernier étage du lanceur
Notes et références
- (en) David J. Whalen, « Communications Satellites: Making the Global Village Possible », sur NASA History Division, NASA (consulté le )
- (en) « Courier 1A, 1B, 1C », sur http://space.skyrocket.de (consulté le )
- (en) Mark Williamson, Spacecraft Technology : The Early Years, Institution of Engineering and Technology, , 400 p. (ISBN 978-0-86341-553-1, lire en ligne), p. 4 october 1960 Courier 1B USA First active communications satellite (radio repeater).
- (en) Donald Martin, Paul Anderson et Lucy Bartamian, « Feature: The History of Satellites â Part 4 (Relay) », sur Sat Magazine (consultĂ© le )
- (en) Daniel R. Glover (directeur de publication), Beyond The Ionosphere : Fifty Years of Satellite Communication, NASA, , 400 p. (ISBN 978-0-470-54084-8, lire en ligne), Project Relay'
- (en) Gunter Dirk Krebs, « Relay 1, 2 », sur Gunter's Space Page (consulté le )
Bibliographie
- (en) NASA, Final report on the relay I program, Palgrave Macmillan, , 773 p. (ISBN 978-1-137-39691-4, lire en ligne)
- (en) Andrew J. Butrica (directeur de publication), Beyond The Ionosphere : Fifty Years of Satellite Communication, NASA, , 400 p. (ISBN 978-0-470-54084-8, lire en ligne)
Voir aussi
Liens internes
- Telstar 1 Satellite analogue développé par AT&T
- Satellite de télécommunications