Alboino della Scala
Alboino della Scala (né v. 1284 et mort le [1]à Vérone[2]) est un condottiere et un homme politique italien du début du XIVe siècle, membre de la dynastie scaligère.
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Famille | |
Père | |
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Verde di Salizzole (d) |
Fratrie |
Costanza della Scala (d) Bartolomeo I della Scala Cangrande della Scala |
Conjoints | |
Enfants |
Alberto II della Scala Mastino II della Scala Verde della Scala (d) Alboina della Scala (d) |
Biographie
Fils d'Alberto I et neveu de Mastino I, Alboino della Scala assume le gouvernement de Vérone en 1304, à la mort de son frère aîné Bartolomeo. Il poursuit, avec l'aide de son jeune frère Cangrande I, l'œuvre de ses prédécesseurs et prépare les futures extensions territoriales de la cité.
Généalogie
Jacopino della Scala | |||||||||||||||||||||||||
Mastino I († 1277) ʘ 1259-1277 Assassiné | Alberto I († 1301) ʘ 1277-1301 | ||||||||||||||||||||||||
Bartolomeo I († 1304) ʘ 1301-1304 | Alboino († 1311) ʘ 1304-1311 Avec Cangrande à partir de 1308 | Cangrande I (1291-1329) ʘ 1308-1329 Seul à partir de 1311 | |||||||||||||||||||||||
Alberto II (1306-1352) ʘ 1329-1351 Avec Mastino II | Mastino II (1308-1351) ʘ 1329-1351 | ||||||||||||||||||||||||
Cangrande II (1332-1359) ʘ 1351-1359 Surnommé Can rabbioso Assassiné par Cansignorio | Cansignorio (1340-1375) ʘ 1351-1375 | Paolo Alboino (1343-1375) ʘ 1351-1375 Assassiné par Cansignorio | |||||||||||||||||||||||
Bartolomeo II (1358-1381) ʘ 1375-1381 Assassiné par Antonio | Antonio (1362-1388) ʘ 1375-1387 Dernier Della Scala à Vérone | ||||||||||||||||||||||||
Dates de naissance et de décès entre parenthèses.
ʘ : dates pendant lesquelles ils exercent le pouvoir à Vérone.
Encadrement pointillé : enfants illégitimes.
Enfance et jeunesse
On sait peu de choses des premières années d'Alboino. Dans le cadre de sa stratégie de réconciliation vis-à-vis de l'Église, en 1289, son père le fait nommer, alors qu'il est encore enfant, chanoine du chapitre de la cathédrale de Vérone. Il le restera, pour la forme, jusqu'en 1295. Participant à la politique matrimoniale de la famille, il épouse, en , Caterina, la fille de Mathieu Ier Visconti, qui gouverne alors Milan, et de Bonacossa Borri. Les noces sont l'occasion de réjouissances (corte bandita) qui permettent à son père d'affirmer la puissance de Vérone et le poids de ses alliances. C'est durant ces cérémonies fastueuses qu'Alboino, avec son jeune frère Cangrande et d'autres rejetons de familles alliées, est fait chevalier par son père[3].
Arrivée au pouvoir d'Alboino
Après deux ans et demi de règne, Bartolomeo I della Scala meurt le , à l'âge de 27 ans. Son seul fils, Francesco, n'est alors qu'un enfant et c'est donc son frère puîné, Alboino qui, le 8 mars, est élu capitaine général. Trois jours plus tard, il est nommé podestat des Marchands à vie, entérinant l'emprise héréditaire de la famille della Scala sur Vérone et ses possessions[4] - [3].
Il va gouverner sept années, seul jusqu'en 1308, puis avec l'aide de Cangrande, son frère cadet, qui lui succède en 1311.
Politique intérieure
Contrairement à ses prédécesseurs qui avaient du modifier constamment les statuts municipaux pour imposer leur mainmise sur Vérone, Alboino se repose sur leur travail et ajoute peu de dispositions aux textes existants. En 1311, il doit faire face à une révolte des notaires qui refusent de s'acquitter d'une taxe levée pour financer les festivités organisées à l'occasion du vicariat impérial conféré à Alboino et à son frère Cangrande[3].
Alliances gibelines et inimitiés guelfes
En 1304, Alboino entre brièvement en conflit, aux côtés du fidèle allié mantouan et en défense de Padoue, avec la république de Venise[3].
Entre 1305 et 1310, il renoue avec la politique antiguelfe des premiers Scaliger, et plus particulièrement contre les représentants et les alliés de la maison d'Este. En , Vérone s'associe à la ligue[5] formée par Mantoue et Brescia pour déposséder Azzo VIII d'Este de Reggio et de Modène et le chasser de son fief de Ferrare. En novembre, au terme d'un travail diplomatique auquel Vérone participe activement, Parme les rejoint. En , Bologne et les Ferrarais exilés se joignent à la ligue, ainsi que Francesco, le frère d'Azzo, que celui-ci a écarté du pouvoir[3].
En , dans le cadre d'une série de mariages croisés entre les parties liguées, Alboino, veuf depuis peu, épouse en secondes noces Beatrice, la fille de Gilberto da Correggio, qui règne sur la ville de Parme[6] - [3].
Pendant l'été 1306, Vérone et Mantoue, manœuvrant la plupart du temps comme une seule armée, prennent Ficarolo et, en octobre, Bergantino. En , le pacte mobilisé contre Azzo d'Este est confirmé à Suzzara, tandis que les da Polenta de Ravenne viennent le renforcer. En Mantoue et Vérone envahissent le territoire de Crémone, mais le sort de la guerre se retourne contre eux quand les Ferrarais attaquent Ostiglia, possession de Vérone, et Serravalle. La mort d'Azzo () met fin aux hostilités. C'est à cette occasion, lors de la signature des accords de Montegrotto (3 et ) qu'apparaît pour la première fois, à côté de la signature d'Alboino, celle de son frère cadet Cangrande, qui s'y présente comme capitano penes se (lieutenant)[3].
À partir de cette date, Alboino et Cangrande gouvernent ensemble Vérone. En , ils garantissent leurs frontières septentrionales en se liant avec Otton, duc de Carinthie, puis s'interposent dans les luttes partisanes qui déchirent les cités lombardes, resserrant au passage leurs alliances : ils volent au secours de Gilberto da Correggio, qui vient d'être chassé de sa ville de Parme ; ils défendent les Brescians contre leurs guelfes exilés ; ils confirment, en 1308 et en 1309, leur pacte avec Mantoue, Brescia, Parme et Modène ; en 1309, avec Mantoue, ils prennent le parti des Scotti à Plaisance et, en 1310, celui des da Sesso à Reggio[3].
Relations avec l'Empire
En 1310, le retour sur l'échiquier politique italien de l'Empire, en la personne d'Henri VII, trouve donc Vérone et les Della Scala dans une situation de force, d'autant qu'en 1306, les rapports de coopération avec Venise ont été rétablis. Les deux frères[7] se comportent en sujets loyaux, tout en évitant soigneusement de mettre en œuvre la politique de réconciliation imposée par l'Empereur, qui souhaite voir tous les exilés, guelfes ou gibelins, réintégrés dans leurs cités et dans leurs droits[3].
• L'échelle porte 4 ou 5 barreaux. |
Blasons • Variante avec chiens affrontés. |
• Variante avec aigle impériale. |
Alboino et Cangrande acceptent même le vicariat qui leur est imposé par l'Empereur en la personne de Vannizeno Lanfranchi, vicariat qui leur est rapidement transféré à l'occasion du conflit ouvert entre l'Empire et Padoue. Le , les troupes scaligères font, avec les soldats impériaux, leur entrée dans Vicence, ville prise à Padoue et préfigurant le gain territorial qui sera confirmé à Vérone en 1312, en récompense de sa fidélité inébranlable à la cause gibeline[3].
Décès et succession
À la fin du mois de , Alboino prend part au siège de Brescia, au cours duquel il est frappé par la contagion qui décime les troupes impériales. Il rentre à Vérone où il meurt dans la nuit du 28 au [2] pendant que Cangrande, qui a suivi l'Empereur jusqu'à Gênes, rentre précipitamment de Ligurie pour assurer la continuité du pouvoir.
De Beatrice da Correggio, Alboino a eu deux fils qui seront tous deux seigneurs de Vérone : Alberto (né en 1306) et Mastino (né en 1308), et une fille, Alboina (née v. 1309), qui devient abbesse de San Michele in Campagna. De son premier mariage avec Caterina Visconti lui reste une fille, Verde, qui épouse, en 1317, Rizzardo da Camino.
Notes et références
- (it) Gian Maria Varanini, « Alboino della Scala », sur treccani.it (consulté le ).
- (it) Giuseppe Staffa, « I grandi condottieri del Medioevo », sur books.google.fr, (Service bibliothécaire national 8854164577, consulté le ).
- Varanini, DBI, 1989.
- Allen, 1910, p. 148.
- La formalisation d'une ligue est fondamentale à une époque où la relation normale entre les parties prenantes est « l'hostilité passive ». À défaut d'accord formel, les cités se considèrent mutuellement comme des agresseurs potentiels.
- Elle lui donne bientôt deux fils, Alberto e Mastino.
- Sans qu'il soit possible, à partir de cette date, de discerner ce qui revient à Alboino de ce qui revient à Cangrande.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) A.M. Allen, A History of Verona, Londres, Methuen & C° Ltd., (lire en ligne).
- (it) L. Simeoni, Della Scala, Mastino I, Enciclopedia Italiana, (lire en ligne).
- (it) G.M. Varanini, Della Scala, Alberto, Dizionario biografico degli Italiani, (lire en ligne).
- (it) Bartolomeo della Scala, Treccani (lire en ligne).
- (it) G.M. Varanini, Dizionario Biografico degli Italiani, t. 37, (lire en ligne), « Della Scala, Alboino ».
Articles connexes
Liens externes
- (it) Andrea Mascanzoni, « Alboino della Scala », sur lamescaligere.eu (consulté le ).