Al-Qalam
Al-Qalam (arabe : القلم, français : La Plume) est le nom traditionnellement donné à la 68e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 52 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période mecquoise.
68e sourate du Coran La Plume | |
Le Coran, livre sacré de l'islam. | |
Informations sur cette sourate | |
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Titre original | القلم, Al-Qalam |
Titre français | La Plume |
Ordre traditionnel | 68e sourate |
Ordre chronologique | 2e sourate |
Période de proclamation | Période mecquoise |
Nombre de versets (ayat) | 52 |
Ordre traditionnel | |
Ordre chronologique | |
Origine du nom
Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La Plume[2], en référence au premier verset : « N. Nûn. Par le Calame et ce qu’ils écrivent ».
Historique
Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 2e place. Elle aurait été proclamée pendant la période mecquoise, c'est-à-dire schématiquement durant la première partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 18e.
L’exégèse traditionnelle considère que cette sourate est la seconde plus ancienne sourate du Coran après la sourate 96. Ils se basent sur des similarités qui « ne vont pourtant pas de soi »[9].
Cette sourate est, à l’évidence, composite. Cette sourate est formée de trois sections, la première (v.1-16 et 34-47) étant la plus ancienne. Par-dessus se sont greffées deux autres sections[9].
Interprétations
Versets 17-34 : la parabole des maîtres du jardin
Cet ensemble forme une unité de sens, du genre de la parabole. Elle décrit un jardin dont les maîtres espèrent une subsistance mais qui est soudainement dévasté. L’identité des protagonistes n’est pas explicitée dans le texte[9].
Les exégètes musulmans ont voulu y voir une évocation des mecquois et d’un jardin spécifique proche de Sanaa. Bell considère cela comme improbable et y voit davantage une référence à la parabole du riche insensé (Évangile selon Luc). Tor Andrae y voit davantage une allusion à une parabole présente dans une chronique syriaque[9].
Le verset 18 a été traduit par les traducteurs musulmans comme signifiant que les maîtres ne disaient pas « si Dieu le veut ». Bell le traduit comme le fait qu’ils ne laissaient rien aux pauvres et Blachère par « sans [rien] excepter »[9].
La morale se trouve dans les derniers versets[9].
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- P. Neuenkirchen, "Sourate 68", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1775 et suiv.
- R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].
Liens externes
- Texte de la sourate 68 en français, d'après la traduction de Claude-Étienne Savary de 1783.
Notes et références
Notes
- En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et du Coran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de Blachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate
Références
- A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
- A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
- G.S. Reynolds, « Le problème de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
- R. Blachère, Introduction au Coran, p. 244.
- R. Blachère, Le Coran, 1966, p. 103.
- M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
- G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
- E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
- P. Neuenkirchen, "Sourate 68", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1775 et suiv.