Al-Mulk
Al-Mulk (arabe : الملك, français : La Souveraineté) est le nom traditionnellement donné à la 67e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 30 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période mecquoise.
67e sourate du Coran La Souveraineté | |
Le Coran, livre sacré de l'islam. | |
Informations sur cette sourate | |
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Titre original | الملك, Al-Mulk |
Titre français | La Souveraineté |
Ordre traditionnel | 67e sourate |
Ordre chronologique | 77e sourate |
Période de proclamation | Période mecquoise |
Nombre de versets (ayat) | 30 |
Ordre traditionnel | |
Ordre chronologique | |
Origine du nom
Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La Souveraineté[2], en référence au premier verset de cette sourate : « Il est béni, Celui qui a en ses mains la Souveraineté, Lui, puissant sur tout. ».
Historique
Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 77e place. Elle aurait été proclamée pendant la période mecquoise, c'est-à-dire schématiquement durant la première partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 63e.
« Beaucoup de savants n’ont pas commenté la composition de cette sourate, considérant de fait qu’elle a été écrite d’un trait ». Néanmoins, plusieurs éléments sont certainement des interpolations et la dernière section peut être considérée comme indépendante[9].
Interprétations
Versets 1-5 : bénédiction
Le début de cette sourate est une bénédiction. Elle commence par le terme tabaraka, (« Béni soit »), qui est l’équivalent de la première formule d’une prière rabbinique baruk attah. Cette formule a été reprise dans des formules néotestamentaires, comme dans la seconde épitre aux Corinthiens[9].
Le début de cette sourate est composé comme un début de chapitre. Pour Neuenkirchen, il a été rajouté a posteriori lors de l’édition du Coran. Cela a aussi été le cas des refrains introductifs des homélies syriaques de Narsaï de Nisibe qui ont été rajoutés très vraisemblablement lorsque ces textes ont été compilés[9].
Le verset 5 semble un ajout postérieur. Une rupture est visible dans le changement de personne grammatical. Il semble une glose du verset 3[9].
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- P. Neuenkirchen, "Sourate 67", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1765 et suiv.
- R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].
Liens externes
- Texte de la sourate 67 en français, d'après la traduction de Claude-Étienne Savary de 1783.
Notes et références
Notes
- En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et du Coran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de Blachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate
Références
- A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
- A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
- G.S. Reynolds, « Le problème de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
- R. Blachère, Introduction au Coran, p. 244.
- R. Blachère, Le Coran, 1966, p. 103.
- M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
- G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
- E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
- P. Neuenkirchen, "Sourate 67", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1765 et suiv.