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Al-Maarij

Al-Maarij (arabe : Ű§Ù„Ù…Űčۧ۱ۏ, français : Les marches) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 70e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 44 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

70e sourate du Coran
Les marches
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„Ù…Űčۧ۱ۏ, Al-Maarij
Titre français Les marches
Ordre traditionnel 70e sourate
Ordre chronologique 79e sourate
Période de proclamation Période mecquoise
Nombre de versets (ayat) 44
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate Les marches[2].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 79e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 42e.

Les sourates de la fin du Coran sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractĂ©risent par des particularitĂ©s propres. Elles sont brĂšves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[9]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalitĂ© des sourates 69 Ă  114 sont de la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposĂ©s ĂȘtre chronologiques. Bien que reconnaissant leur anciennetĂ©, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela prĂ©suppose un contexte et une version de la genĂšse du corpus coranique qui n’est pas tranchĂ©e. Cette approche est spĂ©culative[9].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription stĂ©nographique de proclamation mais sont des textes Ă©crits, souvent opaques, possĂ©dant des strates de composition et des réécritures Cela n’empĂȘche pas ces sourates de fournir des Ă©lĂ©ments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marquĂ©s par une forme de piĂ©tĂ© tributaire du christianisme oriental[9].

Cette sourate a fait l’objet d’un travail rĂ©dactionnel, en particulier par l’intĂ©gration d’un texte originellement indĂ©pendant (v.22-35). Ce rajout dans la proto-sourate 70 permet de prĂ©senter les musallin comme des modĂšles Ă  suivre. Dans un autre temps, les rĂšgles que suivent ces personnes ont Ă©tĂ© assouplies. Cela illustre les tensions au cours de la genĂšse du Coran mais aussi des premiers temps de l’islam[10].

Les versets 4, 30-31... sont aussi un ajout postĂ©rieur. Le rajout du verset 4 montre qu’une expression originelle n’était plus comprise des responsables de la composition du Coran, ce qui atteste la pluralitĂ© des auteurs du Coran[10].

Interprétations

Versets 22-35 : le bon modĂšle

MĂȘme s'il y a une continuitĂ© de ce passage avec ce qui prĂ©cĂ©de, les ruptures de genre, de rimes montrent qu’il s’agit originellement de deux textes indĂ©pendants. Ce passage possĂšde un parallĂšle dans la sourate 23[10].

Ce passage mentionne la priĂšre constante, ce qui a Ă©tĂ© abusivement traduit par le fait d’ĂȘtre assidu Ă  la priĂšre. Le terme kathiran doit ĂȘtre lu en relation avec la racine syriaque.  Cette injonction faite Ă  Zacharie, MoĂŻse et Aaron, rappelle le monde monastique chrĂ©tien, lui-mĂȘme dĂ©crit dans le Coran Ă  la sourate 24 (36-38). Cela rejoint la devise paulinienne : « priez sans cesse »[10].

L’arriĂšre-plan de ce passage est clairement monastique. Les versets suivants, qui dĂ©crivent les pieux qui seront dans le jardin,  qui dorment peu la nuit (car pratiquant les vigiles) semblent dĂ©crire des moines chrĂ©tiens[10].

Ainsi, le verset 29 recommande l’abstinence (et non la pudeur), respectant ainsi l’éthique monastique. Les versets 30-31 doit ĂȘtre compris comme une interpolation tardive[10].

  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • G. Dye, "Sourate 70", Le Coran des Historiens, 2019, p.1817 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  10. G. Dye, "Sourate 70", Le Coran des Historiens, 2019, p.1817 et suiv.
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