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Akira Tanaka

Akira Tanaka (田侭 é˜żć–œè‰Ż, Tanaka Akira, nĂ© Akira Nakajima le Ă  Osaka et mort le Ă  Paris[1]) est un artiste-peintre japonais figuratif qui a essentiellement travaillĂ© en France. On lui doit notamment de nombreuses scĂšnes autour de la vie courante des Parisiens, sa principale source d’inspiration.

Akira Tanaka
Naissance
DécÚs
(Ă  63 ans)
Paris, France
Nom dans la langue maternelle
ç”°äž­é˜żć–œè‰Ż
Nom de naissance
Akira Nakajima
Nationalité
Activité
Site web

Biographie

NĂ© Ă  Osaka en 1918, Akira Tanaka fait ses Ă©tudes Ă  l’École supĂ©rieure des beaux-arts de Kyoto (1943) avant de venir s’installer dĂ©finitivement en France en 1959 (dans la lignĂ©e directe d’autres artistes japonais tels Tsugouharu Foujita, Takanori Oguiss ou encore Sadami Yokote). À partir de 1955, il participe Ă  plusieurs expositions (au Japon, aux États-Unis, en Australie ainsi qu’en Nouvelle-ZĂ©lande) et reçoit en 1957 le 1er Prix de la critique japonaise (Grand Prix Shell) et le Grand Prix du Salon Kodobijutsu (Tokyo).

DĂšs son arrivĂ©e en France, il expose au Salon d'automne de Paris (dont il devient membre en 1961) et reçoit le 1er Prix de Villeneuve-sur-Lot, le 1er Prix de Pont-Aven et le Grand Prix de l’Exposition internationale de Monaco. À partir de 1960 et jusqu’à la fin de sa vie, il exposera dans de nombreuses galeries : galerie Jeanne Castel (1960 et 1962 - Paris, galerie HervĂ©[2] (1964 et 1972 - Paris), galerie Nuovo Sagittario (1971, 1972 et 1973 - Milan), galerie Nichido[3] (1970 et 1971 - Tokyo et Nagoya), galerie Yaesu-Hibiya[4] (1980 - Tokyo), etc. Il participera Ă©galement Ă  de nombreux Ă©vĂšnements artistiques de renom (exposition « École de Paris » et salon Comparaisons (1961 - Paris), Exposition internationale d’art figuratif (1962 - Tokyo), exposition « Chefs-d’Ɠuvre de l’annĂ©e » (1963 - Tokyo), Biennale de Tokyo (1965), Exposition d’art moderne (1964 et 1966 - Tokyo), « Artistes japonais en Europe » organisĂ©e par les musĂ©es nationaux d'art moderne de Tokyo et Kyoto (1972), etc.

En 1975, le journal Mainichi organise une grande exposition rĂ©trospective « Akira Tanaka[5] » au MusĂ©e d'art moderne de Kanagawa. À partir de lĂ , de nombreuses expositions et acquisitions par les musĂ©es et institutions japonaises des Ɠuvres de l’artiste : MinistĂšre de l’Éducation nationale (1969), MusĂ©e central de Tokyo, etc.

L’artiste meurt prĂ©maturĂ©ment Ă  Paris en 1982 Ă  l’ñge de 64 ans. AprĂšs sa mort, une exposition « Hommage Ă  Akira Tanaka » est organisĂ©e par la galerie Yoshii Ă  Paris (1983). En 1989 et 1990, il sera exposĂ© Ă  Paris au Salon Comparaisons et au Salon des indĂ©pendants. En , aprĂšs prĂšs de 20 ans d’absence sur la scĂšne artistique française et europĂ©enne, la galerie Nicolas Deman a organisĂ© une importante exposition sur l’artiste disparu (avec un livre-catalogue illustrĂ© de prĂšs de 100 pages[6]). Enfin, en , une exposition hommage lui a Ă©tĂ© consacrĂ©e sur les Champs-ÉlysĂ©es (Paris 8e) Ă  l'occasion du Salon d'automne 2011[7]. En 2022, une premiĂšre exposition musĂ©ale est organisĂ©e en France au musĂ©e Bernard-Boesch de La Baule[8].

ƒuvre

Le Quai de métro (vers 1978)

Aux dires d’un expert-collectionneur sur l’artiste (M. MD Fitoussi, qui a organisĂ© avec la galerie Nicolas Deman une exposition sur Tanaka en ) : « Sous l’influence notamment de l’Art Brut avec Jean Dubuffet, l’Ɠuvre de Tanaka va faire Ă©cho au renouveau du mouvement de la figuration d’aprĂšs-guerre pour rĂ©ussir Ă  vĂ©ritablement se situer une fois au contact de la Ville des lumiĂšres ».

Dans ce mĂȘme catalogue, il est expliquĂ© que la spĂ©cificitĂ© de l’Ɠuvre de Tanaka « c’est avant tout les gens et plus particuliĂšrement les EuropĂ©ens des annĂ©es 1960-1970 issus des couches populaires de la sociĂ©tĂ© – Français (les Parisiens principalement), Espagnols, Portugais, ou encore Italiens (pour ces derniers les VĂ©nitiens en particulier) » (citation tirĂ©e d'un article par M. MD Fitoussi : 'Comment parler briĂšvement et justement de la peinture de Tanaka', page 5 du catalogue d'exposition de la Galerie Nicolas Deman, Paris 2009). En effet, dans son travail, Tanaka va Ă©nergiquement chercher Ă  dĂ©crire le visage de « l’Homme Authentique » chez ces gens du peuple qui, selon ses propres mots, « ne portent pas de masque » (Journal Yomiuri, 1973)[9]. Et c’est donc, dĂšs qu’il s’installera en France, que l’artiste, selon ses dires, passera la plupart de son temps Ă  « errer » dans les rues (par exemple Montparnasse ou le Jardin du Luxembourg Ă  Paris) ou sur les routes de campagne pour « capter » de façon mĂ©thodique et scrupuleuse (avec l’aide d’esquisses rĂ©alisĂ©es « Ă  la volĂ©e ») la vĂ©ritĂ© spontanĂ©e qu’expriment Ă  ses yeux le regard et les mimiques des gens. Parmi les thĂšmes rĂ©currents qu’il aime peindre on retrouve le cafĂ©-bistrot, le marchĂ© (aux fruits & lĂ©gumes, aux puces, ou encore aux timbres), la mer et les marins-pĂȘcheurs (particuliĂšrement de Bretagne, d’Espagne et d’Italie), Le Journal (avec une prĂ©fĂ©rence particuliĂšre pour le quotidien Le Figaro), les mĂ©tiers (artisans et commerçants de rue en tout genre tel le cireur de chaussures, le vendeur de billets de loterie, le maçon, le tapissier, le cĂ©ramiste, le vitrier, le fromager ou encore le postier), les musiciens (d’orchestre et de rue), les jeux (les Ă©checs, la partie de cartes ou encore la pĂ©tanque), la maternitĂ©, les transports en commun (bus et mĂ©tro), la discussion sur un banc, ou encore la corrida espagnole.

Dans une grande interview de 1973 publiĂ©e la mĂȘme annĂ©e dans un livre d’art, intitulĂ© Vivre, par le journal japonais Yomiuri, Tanaka explique de façon trĂšs dĂ©taillĂ©e la maniĂšre dont il peignait ses toiles. On y retient qu’il aimait gĂ©nĂ©ralement utiliser des couleurs assourdies, dominĂ©es par les gris et les bruns mais traversĂ©es frĂ©quemment de couleur vives (telles le rouge, le jaune, le bleu, ou encore le rose). On y retient Ă©galement qu’il aura recours dĂšs son arrivĂ©e en France Ă  une toile de lin non prĂ©parĂ©e qu’il qualifiait de « toile grossiĂšre ». Par ailleurs, pour la couche de fond, l’artiste explique qu’il utilisait une peinture vinylique dissoluble dans l’eau qu’il Ă©talait sur la toile au couteau pour donner un aspect rugueux et inĂ©gal. À partir de lĂ  et aprĂšs avoir fait sĂ©cher cette premiĂšre couche, Tanaka y rajoutait par-dessus une couche Ă  base de blanc mĂ©langĂ©e de façon non uniforme Ă  des couleurs vives. Quand le tout Ă©tait sec (en moyenne entre 3 et 4 jours), c’est lĂ  que l’artiste commençait Ă  peindre la scĂšne et les personnages retenus pour l’Ɠuvre en question.

Tanaka a signé la plupart de ses toiles en caractÚres latins avec les mentions « Akira Tanaka », « Tanaka » ou encore parfois « Akira T ».

Dans cette mĂȘme interview de 1973, Tanaka disait : « Il faut d’abord avoir de la sympathie, de la curiositĂ© pour l’ĂȘtre humain Ă  proprement parler et c’est seulement Ă  partir de lĂ  que la forme nait. Et comme c’est dans le visage qu’apparait sans dĂ©tour l’expression mĂȘme de l’homme, le visage est un point essentiel dans mes Ɠuvres. »

Durant toute sa vie, Tanaka va Ɠuvrer Ă  crĂ©er une peinture Ă  l’expressionnisme contenu. DĂšs ses dĂ©buts, il rĂ©alisera de gigantesques fresques illustrant une Europe d’autrefois faite de personnages Ă  l’expression parfois japonisante. Cette Ɠuvre figurative, qui se chiffre par des centaines de toiles, aboutira Ă  dĂ©crire une certaine mĂ©lancolie humaine, le tout sur un fond de couleur tĂ©nue soigneusement et volontairement dĂ©posĂ©e avec irrĂ©gularitĂ©. Et donc par ce paradoxe inhabituel, d’arriver Ă  faire ressentir une certaine douceur au travers d’une image personnifiĂ©e a priori austĂšre, Tanaka a rĂ©ussi Ă  livrer ici un message artistique qui reste au demeurant unique dans son genre.

Collections Publiques

  • MusĂ©e national d’art moderne de la prĂ©fecture de Kanagawa, Japon
  • MinistĂšre de l’Éducation nationale du Japon
  • MusĂ©e « XXe siĂšcle, Ikeda » de la prĂ©fecture de Shizuoka, Japon
  • MusĂ©e Sanposo de la prĂ©fecture de Gifu, Japon
  • MusĂ©e d'art Ìhara de la ville de Kurashiki, Japon
  • MusĂ©e de la prĂ©fecture de Mie, Japon
  • MusĂ©e national d’art moderne de Tokyo, Japon
  • MusĂ©e de la ville de Himeji, Japon

Notes et références

  1. (ja) Biographie
  2. Mini-catalogue illustrĂ© (en langue française) d’une exposition particuliĂšre sur Akira Tanaka, publiĂ© par la Galerie HervĂ© (Paris) en 1972.
  3. Mini-catalogue illustré (en langue japonaise) autour de la double exposition particuliÚre, publié par la galerie Nichido (Tokyo et Nagoya) en 1969.
  4. Magazine d’art illustrĂ© (en langue japonaise) traitant notamment d’une exposition particuliĂšre sur Akira Tanaka, publiĂ© par la galerie Yaesu-Hibiya (Tokyo) en 1980.
  5. Catalogue illustrĂ© (en langues japonaise & française) de la grande exposition rĂ©trospective Akira Tanaka du MusĂ©e national d’Art Moderne de la prĂ©fecture de Kanagawa, publiĂ© par le journal Mainichi (Japon) en 1975.
  6. Livre-catalogue illustré (en langue française) de la grande exposition particuliÚre sur Akira Tanaka, publié par la galerie Nicolas Deman (Paris) en 2009.
  7. Livre-catalogue (en langue française) autour de l’exposition hommage, organisĂ©e par le Salon d’Automne de Paris (France) en 2011.
  8. « Exposition Akira Tanaka », sur Unidivers, (consulté le )
  9. Livre d’art illustrĂ© (en langue japonaise) sur Akira Tanaka, intitulĂ© Vivre, publiĂ© par le journal Yomiuri (Japon) en 1973.

Voir aussi

Bibliographie

  • (ja) Catalogue illustrĂ© de l’exposition rĂ©trospective Akira Tanaka (1975-1979) du grand magasin Ginza Matsuzakaya (Tokyo), The Tokyo Shimbun, 1979
  • (ja) Catalogue illustrĂ© de l’exposition rĂ©trospective Akira Tanaka du grand magasin Kintetsu (Kyoto), The Kyoto Shimbun, 1980
  • (ja) Yƍroppa zaijĆ« Nihonjin sakka - Tanaka Akira (ăƒšăƒŒăƒ­ăƒƒăƒ‘ćœšäœæ—„æœŹäșșäœœćź¶ăƒ»ç”°äž­é˜żć–œè‰Ż, Akira Tanaka - Peintre japonais demeurant en Europe), Gekkanbijutsu no82,
  • Jean-Michel Roudier, « Akira Tanaka
 Le plus d'humanitĂ© possible », Talon Haut, 2012

Liens externes

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