Aisha Abd al-Rahman
Aisha Abd al-Rahman (arabe: عائشة عبد الرحمن; ) née le , morte le , est une femme de lettres et enseignante de littérature égyptienne, qui a publié sous le nom de plume de Bint al-Shati (« la Fille de la rive »).
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 85 ans) Le Caire |
Nom dans la langue maternelle |
عائشة عبد الرحمن |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
A travaillé pour | |
---|---|
Distinctions |
Premi Estatal de Reconeixement Literari (d) () Prix international du roi Fayçal en langue arabe et littérature () |
Biographie
Elle est née le , à Damiette, dans le gouvernorat de Damiette en Égypte[1]. Son père enseigne à l'institut religieux de la ville. Quand elle a dix ans, sa mère, bien qu'analphabète, l'inscrit à l'école, alors que son père est en voyage. Elle poursuit ensuite à Mansourah. Puis elle étudie l'arabe à l'Université du Caire, dont elle sort diplômée en 1941[2].
En 1942, elle commence à travailler en tant qu'Inspecteur de l'enseignement en littérature arabe pour le Ministère égyptien de l'Éducation. Elle obtient son Doctorat avec mention en 1950 pour une thèse sur le poète Abu-l-Ala al-Maari[3], et est nommée professeur de littérature arabe à l'Université Ain Shams[4]. Après y avoir enseigné de 1962 à 1970, elle est nommée à l'université Al Quaraouiyine de Fès comme professeur d'exégèse coranique[5].
Elle se consacre également à l'écriture, créant à la fois des fictions et les biographies des premières femmes musulmanes, y compris la mère, épouses et filles du Prophète Mahomet, ainsi que des critiques littéraires[2]. Elle est une des premières femmes à écrire sur les problèmes agraires du pays, le sort des paysans, et à entreprendre l'exégèse du Coran, et bien qu'elle ne se considère pas comme une féministe, ses œuvres reflètent des thèmes féministes[6] - [7]. Elle a collaboré au journal Al-Ahram à partir de 1935[6].
Elle est l'épouse du Cheikh Amin el-Khouli, son professeur à l'Université du Caire au cours de ses études de premier cycle. Dans son exégèse du Coran, elle met en pratique l'enseignement d'al-Khuli en appliquant les méthodes de la critique littéraire au texte fondateur de l'islam[3]. Elle est la première femme à s'affirmer comme une autorité dans ce domaine[5]. Elle est morte d'une crise cardiaque à la suite d'un AVC au Caire[8]. Elle a fait un don de toute sa bibliothèque à des fins de recherche, et en 1985, une statue a été construite en son honneur au Caire. Une statue honore sa mémoire à Damiette depuis 2004[9].
Principales publications
- 1936 : al-Rīf al-Miṣrī, [La Campagne égyptienne], al-Qāhirah : Maktabat wa-Maṭbaʿat al-Wafd, .
- 1951 : بطلة كربلاء : زينب بنت الزهراء, [L'héroïne de Karbala], La Dame Zaynab, Beyrouth.
- 1961 : قيم جديدة للأدب العرب, [De nouvelles valeurs dans la littérature arabe], Le Caire.
- 1963 : الشاعرة العربية المعاصرة, [Poétesses arabes contemporaines].
- 1963 : Les femmes du Prophète.
- 1962 : al-Tafsīr al-Bayānī (exégèse coranique), 1er volume ; second volume en 1969.
Références
- (en) Adel Darwish, « Obituary: Aisha Abdul-Rahman », The Independent, (lire en ligne)
- (en) Joseph T. Zeidan, Arab Women Novelists : The Formative Years and Beyond, State University of New York Press, (lire en ligne), p. 79-80
- (en) Mohammad Salama, The Qur’ān And Modern Arabic Literary Criticism From Ṭāhā To Naṣr By Mohammad Salama, (lire en ligne), p. 66
- Larousse Dictionary of Women, Melanie Parry, Larousse, 1996
- Margherita Picchi, « Une femme parmi les cheikhs : l’exégèse coranique de Bint al-Shâtiʼ », sur Fondazione Internazionale Oasis, (consulté le )
- (en) Ruth Roded, « Aysha Abd Al-Rahman », Oxford Bibliographies, (DOI 10.1093/obo/9780195390155-0154, lire en ligne)
- (en) Ruth Roded, « Bint al-Shati’s Wives of the Prophet: Feminist or Feminine? », British Journal of Middle Eastern Studies, vol. 33, no 1, , p. 51–66 (DOI 10.1080/13530190600603915)
- (en) « Prominent Egyptian Islamic writer, Abdul-Rahman dies at 85 », Associated Press,
- (ar) Moataz El-Sherbiny, « 5 أشخاص ملتحيين يحاولون هدم تمثال "بنت الشاطئ" بدمياط », sur youm7.com / اليوم السابع, (consulté le )