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Aire d'accueil pour les gens du voyage en France

Le terme aire d'accueil pour les gens du voyage désigne, en France, des emplacements destinés spécifiquement à l'accueil des gens du voyage.

Une aire d'accueil des gens du voyage Ă  Saint-Ouen-l'AumĂ´ne.

Définition légale

Selon la réglementation française, une aire d’accueil est un « équipement de service public spécialement aménagé pour le stationnement des familles seules pratiquant l’itinérance[1] ». Ces zones sont destinées aux gens du voyage, mais étant donné que les pratiques de cette population varient en fonction des familles, plusieurs aires sont donc définies. Il y a six types d’aires en France[2] :

  • Des terrains pour la halte : rĂ©pondent Ă  l'obligation des communes d'accueillir les gens du voyage, lorsqu'il n'existe pas d'aire permanente sur leur territoire. Ce sont, par exemple, des terrains de sport, mis Ă  disposition pour quelques jours.
  • Des aires de petit passage : non prĂ©vues par la loi, peuvent recevoir cinq Ă  dix caravanes pour de courtes durĂ©es, de moins de quinze jours.
  • Des aires permanentes d’accueil : destinĂ©es au sĂ©jour temporaire (trois Ă  cinq mois en gĂ©nĂ©ral),
  • Des aires de grand passage : accueillent des gens du voyage qui se dĂ©placent collectivement Ă  l'occasion des grands rassemblements traditionnels ou occasionnels, s'Ă©tendent gĂ©nĂ©ralement sur plusieurs hectares et peuvent recevoir jusqu'Ă  200 caravanes.
  • Des emplacements pour grand rassemblement : mis Ă  disposition temporairement et peuvent accueillir entre 50 et 200 caravanes.
  • Et des terrains familiaux : terrains, bâtis ou non bâtis, amĂ©nagĂ©s en vue de l'installation de rĂ©sidences mobiles.

La Loi « Besson II » du 5 juillet 2000[3] est la première loi exclusivement destinĂ©e Ă  l’accueil et Ă  l’habitat des gens du voyage. Elle dĂ©signe les personnes dont « l’habitat traditionnel est constituĂ© par une rĂ©sidence mobile ». L’habitat des gens du voyage est dĂ©sormais intĂ©grĂ© dans les règles d’urbanisme avec une possibilitĂ© de mobiliser les dispositifs de droit commun (PDALPD, PDI [Programme dĂ©partemental d'insertion] …). Cette loi ne change rien concernant les communes de moins de 5 000 habitants, qui doivent mettre Ă  disposition un terrain destinĂ© aux haltes de courte durĂ©e pour les populations itinĂ©rantes. Cette loi prĂ©voit Ă©galement la crĂ©ation d’une commission consultative dĂ©partementale composĂ©e des diffĂ©rents acteurs du territoire en lien avec cette question, constituĂ© Ă©galement de reprĂ©sentants des gens du voyage. Cette commission a pour but de crĂ©er des Ă©changes pour faciliter la mise en place et la gestion des aires d’accueils.

Construction de l'aire d'accueil des gens du voyage Ă  Beynost.
L'aire d'accueil des gens du voyage Ă  Beynost en avril 2023.

Cette lĂ©gislation prĂ©voit l’élaboration dans chaque dĂ©partement d’un « schĂ©ma dĂ©partemental d’accueil des gens du voyage ». L’élaboration de ce schĂ©ma se fait par le prĂ©fet du dĂ©partement en association avec le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental. Ce document (rĂ©visable tous les six ans) prĂ©voit les secteurs gĂ©ographiques d’implantation des « aires d’accueils permanentes » sur le dĂ©partement, obligeant toutes les communes rĂ©pondant aux critères (plus de 5 000 habitants) Ă  rĂ©aliser ces zones. Les aires d’accueil temporaires dites de « passage », sont Ă©galement dĂ©finies dans ce document[4].

À la suite de la réforme des collectivités territoriales du [5], un transfert de compétence a été opéré. Ainsi, les pouvoirs de police spéciale concernant le stationnement des résidences mobiles, qui jusque-là était à la charge du maire, est désormais une compétence du président de l’EPCI.

Bien qu’une approche multi-scalaire (État, département, EPCI et commune) existe, c’est l’EPCI qui possède (pour le moment) le pouvoir de décision de mettre en place les aires d’accueils. Cependant, l’intercommunalité n’a pas autorité sur la commune. La commune peut donc s’opposer à la décision de l’EPCI, mais lorsqu’elle est en accord, c’est à la mairie de lancer la procédure de financement de la mise en œuvre ou la réhabilitation de son aire. La gestion est dorénavant propriété de l’EPCI, qui décide et gère l’évolution des aires sur son territoire. En ce qui concerne les travaux et aménagements des aires, l’EPCI travaille avec des partenaires (bailleur sociaux, BTP …) comme pour n’importe quel équipement dont elle a la charge.

Financement

L’État doit prendre en charge Ă  hauteur de 70 % les coĂ»ts d’amĂ©nagement pour les aires d’accueil et de 100 % pour les aires de grand passage. Le reste du financement est complĂ©tĂ© par le conseil dĂ©partemental et la caisse d'allocations familiales.

Notes et références

  1. Décret n°2001-569 du 29 juin 2001 relatif aux normes techniques applicables aux aires d’accueil des gens du voyage (JO du 1er juillet 2001, p. 10540)
  2. Catherine Di Folco, Rapport n° 44 (2017-2018) fait au nom de la commission des lois, sur la proposition de loi tendant à soutenir les collectivités territoriales et leurs groupements dans leur mission d'accueil des gens du voyage., Paris, Sénat,
  3. Circulaire n°2001-49 UHC/IUH1/12 du 5 juillet 2001 relative à l’application de la loi n°2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et l’habitat des gens du voyage (BO du 10 août 2001)
  4. « L'accueil des gens du voyage Â» sur le site national des collectivitĂ©s territoriales françaises.
  5. Loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales, JO no 0292 du 17 décembre 2010 p. 22146.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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