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AhmĂšs (fils d'Abana)

AhmÚs fils d'Abana, né d'un pÚre soldat et d'une mÚre du nom d'Abana, est un militaire qui joua un rÎle important sous les ordres de trois pharaons.

AhmĂšs fils d'Abana
Image illustrative de l’article Ahmùs (fils d'Abana)
Entrée de la tombe d'AhmÚs (EK5).
Nom en hiéroglyphe
N11
F31 S29
G39Z1M17A2D58G29N35
G1
Transcription Jˁង ms s3 Jbn
PĂ©riode Nouvel Empire
Dynastie XVIIIe dynastie
Fonction Soldat
Famille
MĂšre Abana
Conjoint Apou
Enfant(s) Kem
SĂ©pulture
Emplacement El Kab

La biographie d'AhmĂšs fils d'Abana, sur deux murs de sa tombe Ă  El Kab (l'antique Nekheb), au sud de ThĂšbes, raconte comment il vĂ©cut le dĂ©but de la XVIIIe dynastie. Le pays sortait alors de la DeuxiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire, pĂ©riode troublĂ©e qui avait vu le nord de l'Égypte annexĂ© par les HyksĂŽs. AhmĂšs naĂźt sous le rĂšgne de SeqenenrĂȘ TĂąa et meurt sous ThoutmĂŽsis Ier. Il traverse donc les rĂšgnes d'AhmĂŽsis Ier et d'Amenhotep Ier, et participe aux diverses guerres de rĂ©unification menĂ©es par ces pharaons.

AhmĂšs se voit attribuer sept fois la dĂ©coration de l'or, dĂ©coration honorifique suprĂȘme, des mains de trois rois diffĂ©rents.

Il conçoit avec sa femme nommĂ©e Apou une fille du nom de Kem. Celle-ci Ă©pouse Atefroura, scribe royal et tuteur du prince OuadjmĂšs, l'un des fils de ThoutmĂŽsis Ier. Kem et Atefrouta ont un fils du nom de PahĂ©ri qui occupe la mĂȘme charge que son pĂšre ainsi que celle de nomarque d'El Kab et d'Esna. On doit Ă  PahĂ©ri la biographie inscrite dans la tombe de son grand-pĂšre AhmĂšs sous le rĂšgne de ThoutmĂŽsis II. Le dĂ©but de cette pseudo-autobiographie d'AhmĂšs fils d'Abana montre l'orgueil que les Égyptiens retiraient Ă  servir leur pharaon.

Autobiographie

« Le chef des Ă©quipages, AhmosĂ©, le d’Abana, juste de voix, parle :

« Je vais raconter Ă  vous tous, je vais vous faire savoir les honneurs qui me sont Ă©chus. Je suis quelqu’un qui a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par l’or sept fois devant le pays tout entier, Ă©galement par des esclaves hommes et femmes, et qui a Ă©tĂ© pourvu de nombreuses et grandes terres. Le nom d’un brave est dans ses actes ; ainsi il ne sera jamais oubliĂ© dans ce pays. »

Il continue en disant : « Je fus Ă©levĂ© dans la citĂ© de Nekheb (el-Kab). Mon pĂšre Ă©tait soldat du roi de Haute et de Basse-Égypte SĂ©qĂ©nenrĂȘ, juste de voix. Son nom Ă©tait Baba, fils de RaĂŻnet. Je le remplaçai comme soldat sur le vaisseau « Le Taureau sauvage », sous le rĂšgne du Seigneur des Deux Terres Ahmosis, juste de voix. J’étais alors un adolescent qui n’avait pas pris femme. Je dormais dans un hamac.

AprĂšs avoir fondĂ© un foyer, je fus mutĂ© dans la flotte du nord (ousur le vaisseau « Celui du nord ») grĂące Ă  ma bravoure, et je suivis le souverain (vie, santĂ©, force) Ă  pied quand il allait et venait sur son char pendant le siĂšge de la ville d’Avaris (capitale des HyksĂŽs). Je fis preuve de bravoure comme fantassin en prĂ©sence de Sa MajestĂ©.

Je fus affectĂ© alors sur le vaisseau Kha-em-Men-nefer (« Celui qui apparaĂźt Ă  Memphis »). Il y eut un combat naval sur le canal d’Avaris nommĂ© Padjedkou. Je fis du butin et rapportai une main (la main coupĂ©e d’un ennemi abattu). Comme ce fut relatĂ© au hĂ©raut royal, on m’accorda l’or de la bravoure. Puis on reprit les combats en ce lieu et, Ă  nouveau, je fis du butin et rapportai une main. On m’accorda encore l’or de la bravoure. Ensuite, on combattit en Égypte, au sud de cette ville (Avaris). Je ramenai un prisonnier : j’étais descendu dans l’eau, car sa capture s’est faite sur le chemin de l’embarcadĂšre, et je traversai l’eau en le portant. Ce fut relatĂ© au hĂ©raut royal et je fus rĂ©compensĂ© par l’or une nouvelle fois. Puis ce fut la prise d’Avaris. J’y capturai un homme et trois femmes, soit au total quatre personnes. Sa MajestĂ© me les donna comme esclaves. Alors on mit le siĂšge devant (la ville de) Sharouhen pendant trois ans. Lorsque Sa MajestĂ© la prit enfin, j’en rapportai du butin : deux femmes et une main. On m’accorda l’or de la bravoure et on me donna mes prisonniĂšres comme esclaves.

AprĂšs que Sa MajestĂ© eut massacrĂ© les Nomades d’Asie, Elle remonta le fleuve vers la ville de Khenet-hen-nefer pour dĂ©truire les Archers de Nubie. Sa MajestĂ© en fit un grand carnage. Pour ma part, j’en rapportai du butin, Ă  savoir deux hommes vivants et trois mains. Je fus une nouvelle fois rĂ©compensĂ© par l’or et on me donna deux femmes esclaves.

Ensuite Sa MajestĂ© navigua vers le nord, le cƓur gonflĂ© de joie par ces combats victorieux au terme desquels il avait conquis le sud et le nord.

Puis l’ennemi Aata vint au sud. Son destin engendra sa perte. Les dieux de Haute-Égypte s’emparĂšrent de lui. Sa MajestĂ© le trouva Ă  Tinet-taĂą (un lieu sur le Nil). Sa MajestĂ© le fit prisonnier. Tous ses gens furent capturĂ©s. Je m’emparai de deux rebelles sur le bateau d’Aata. On me donna cinq esclaves et des lopins de terre, en tout cinq aroures (4 ha) dans ma ville. On agit semblablement pour l’ensemble des Ă©quipages.

Ensuite vint cet ennemi nommĂ© TĂ©tian. Il avait rassemblĂ© autour de lui des gens pleins de fĂ©lonie. Sa MajestĂ© le tua. Son entourage cessa d’exister. On me donna trois esclaves et cinq aroures (4 ha) dans ma ville.

Ensuite, je transportai en bateau le roi de Haute et Basse-Égypte DjeserkarĂȘ (Amenhotep-Ier), juste de voix, quand il remonta le Nil vers Koush pour Ă©tendre les frontiĂšres de l’Égypte.

Sa MajestĂ© s’empara de cet archer nubien au milieu de son armĂ©e. On le mit dans les chaĂźnes. Aucun n’y Ă©chappa, les fugitifs Ă©tant anĂ©antis, comme s’ils n’avaient jamais existĂ©.

Alors, je pris place parmi les troupes d’élite de notre armĂ©e parce que j’avais fait preuve d’une bravoure remarquable qui n’avait pas Ă©chappĂ© Ă  Sa MajestĂ©. J’avais rapportĂ© deux mains qui furent prĂ©sentĂ©es Ă  Sa MajestĂ©. Alors que l’on cherchait ses gens et ses troupeaux, je capturai un prisonnier qui fut prĂ©sentĂ© Ă  Sa MajestĂ©.

Je transportai Sa MajestĂ© en Égypte en deux jours, depuis le Puits-d’en-haut. Je fus rĂ©compensĂ© par l’or, et on m’amena deux femmes esclaves tirĂ©es du butin, sans compter celles que j’avais fait prĂ©senter Ă  Sa MajestĂ©. On me nomma « combattant du souverain ».

Puis je transportai en bateau le roi de Haute et Basse-Égypte Âa-kheper-ka-RĂȘ ( Thoutmosis Ier), juste de voix, quand il remonta le Nil vers la ville de Khenet-hen-nefer, afin de dĂ©truire la rĂ©bellion Ă  travers les pays Ă©trangers et de repousser les invasions depuis le dĂ©sert. Je fis preuve de courage en Sa prĂ©sence quand il fallut forcer le passage en bateau dans les eaux dangereuses de la cataracte, si bien que l’on me nomma « chef des Ă©quipages ».

Alors Sa MajestĂ© (vie, santĂ©, force)... (lacune d’une ligne). Sur ce, Sa MajestĂ© devint enragĂ©e comme une panthĂšre ; Elle lança sa premiĂšre flĂšche qui se fixa dans la poitrine de cet ennemi. Alors ces [rebelles fuirent], pris de panique devant sonurĂŠus(cobra royal sur la couronne).

On fit ensuite un carnage parmi eux et leurs gens furent faits prisonniers. Sa MajestĂ© vogua ensuite vers le nord, ayant saisi dans Son poing tous les pays Ă©trangers, et, sur la proue du vaisseau le « Faucon », le vaisseau de Sa MajestĂ©, ce misĂ©rable Nubien Ă©tait [attachĂ©] la tĂȘte en bas, jusqu’à ce que l’on aborde Ă  Ipet-Sout [Karnak].

AprĂšs ces Ă©vĂ©nements, il y eut une expĂ©dition vers le Retenou (Syrie) pour apaiser sa colĂšre contre les pays Ă©trangers. Lorsqu’Elle parvint Ă  Naharina (Mittani), Sa MajestĂ© (vie, santĂ©, force) trouva cet ennemi en train de rassembler ses troupes. Sa MajestĂ© en fit un grand carnage. Innombrables furent les prisonniers que Sa MajestĂ© ramena de ses victoires. J’étais dans les troupes d’élite et Sa MajestĂ© vit ma bravoure, car je ramenai un char, son cheval et son conducteur prisonnier, ce qui fut rapportĂ© Ă  Sa MajestĂ©. Une nouvelle fois, je fus rĂ©compensĂ© par l’or.

Je suis devenu vieux. J’ai atteint le grand Ăąge et ai continuĂ© Ă  recevoir les mĂȘmes faveurs et l’amitiĂ© de [mon souverain]. Je repose dĂ©sormais dans la tombe que j’ai fait construire moi-mĂȘme. »

— Autobiographie d’Ahmùs, fils d’Abana (inscriptions de sa tombe à el-Kab, vers 1 465 av. J.-C)[1].

Notes et références

Liens externes

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