AhmĂšs (fils d'Abana)
AhmÚs fils d'Abana, né d'un pÚre soldat et d'une mÚre du nom d'Abana, est un militaire qui joua un rÎle important sous les ordres de trois pharaons.
AhmĂšs fils d'Abana | ||||||||||
Entrée de la tombe d'AhmÚs (EK5). | ||||||||||
Nom en hiéroglyphe | ||||||||||
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Transcription | JËáž„ ms s3 Jbn | |||||||||
PĂ©riode | Nouvel Empire | |||||||||
Dynastie | XVIIIe dynastie | |||||||||
Fonction | Soldat | |||||||||
Famille | ||||||||||
MĂšre | Abana | |||||||||
Conjoint | Apou | |||||||||
Enfant(s) | Kem | |||||||||
SĂ©pulture | ||||||||||
Emplacement | El Kab | |||||||||
La biographie d'AhmĂšs fils d'Abana, sur deux murs de sa tombe Ă El Kab (l'antique Nekheb), au sud de ThĂšbes, raconte comment il vĂ©cut le dĂ©but de la XVIIIe dynastie. Le pays sortait alors de la DeuxiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire, pĂ©riode troublĂ©e qui avait vu le nord de l'Ăgypte annexĂ© par les HyksĂŽs. AhmĂšs naĂźt sous le rĂšgne de SeqenenrĂȘ TĂąa et meurt sous ThoutmĂŽsis Ier. Il traverse donc les rĂšgnes d'AhmĂŽsis Ier et d'Amenhotep Ier, et participe aux diverses guerres de rĂ©unification menĂ©es par ces pharaons.
AhmĂšs se voit attribuer sept fois la dĂ©coration de l'or, dĂ©coration honorifique suprĂȘme, des mains de trois rois diffĂ©rents.
Il conçoit avec sa femme nommĂ©e Apou une fille du nom de Kem. Celle-ci Ă©pouse Atefroura, scribe royal et tuteur du prince OuadjmĂšs, l'un des fils de ThoutmĂŽsis Ier. Kem et Atefrouta ont un fils du nom de PahĂ©ri qui occupe la mĂȘme charge que son pĂšre ainsi que celle de nomarque d'El Kab et d'Esna. On doit Ă PahĂ©ri la biographie inscrite dans la tombe de son grand-pĂšre AhmĂšs sous le rĂšgne de ThoutmĂŽsis II. Le dĂ©but de cette pseudo-autobiographie d'AhmĂšs fils d'Abana montre l'orgueil que les Ăgyptiens retiraient Ă servir leur pharaon.
Autobiographie
« Le chef des Ă©quipages, AhmosĂ©, le dâAbana, juste de voix, parle :
« Je vais raconter Ă vous tous, je vais vous faire savoir les honneurs qui me sont Ă©chus. Je suis quelquâun qui a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par lâor sept fois devant le pays tout entier, Ă©galement par des esclaves hommes et femmes, et qui a Ă©tĂ© pourvu de nombreuses et grandes terres. Le nom dâun brave est dans ses actes ; ainsi il ne sera jamais oubliĂ© dans ce pays. »
Il continue en disant : « Je fus Ă©levĂ© dans la citĂ© de Nekheb (el-Kab). Mon pĂšre Ă©tait soldat du roi de Haute et de Basse-Ăgypte SĂ©qĂ©nenrĂȘ, juste de voix. Son nom Ă©tait Baba, fils de RaĂŻnet. Je le remplaçai comme soldat sur le vaisseau « Le Taureau sauvage », sous le rĂšgne du Seigneur des Deux Terres Ahmosis, juste de voix. JâĂ©tais alors un adolescent qui nâavait pas pris femme. Je dormais dans un hamac.
AprĂšs avoir fondĂ© un foyer, je fus mutĂ© dans la flotte du nord (ousur le vaisseau « Celui du nord ») grĂące Ă ma bravoure, et je suivis le souverain (vie, santĂ©, force) Ă pied quand il allait et venait sur son char pendant le siĂšge de la ville dâAvaris (capitale des HyksĂŽs). Je fis preuve de bravoure comme fantassin en prĂ©sence de Sa MajestĂ©.
Je fus affectĂ© alors sur le vaisseau Kha-em-Men-nefer (« Celui qui apparaĂźt Ă Memphis »). Il y eut un combat naval sur le canal dâAvaris nommĂ© Padjedkou. Je fis du butin et rapportai une main (la main coupĂ©e dâun ennemi abattu). Comme ce fut relatĂ© au hĂ©raut royal, on mâaccorda lâor de la bravoure. Puis on reprit les combats en ce lieu et, Ă nouveau, je fis du butin et rapportai une main. On mâaccorda encore lâor de la bravoure. Ensuite, on combattit en Ăgypte, au sud de cette ville (Avaris). Je ramenai un prisonnier : jâĂ©tais descendu dans lâeau, car sa capture sâest faite sur le chemin de lâembarcadĂšre, et je traversai lâeau en le portant. Ce fut relatĂ© au hĂ©raut royal et je fus rĂ©compensĂ© par lâor une nouvelle fois. Puis ce fut la prise dâAvaris. Jây capturai un homme et trois femmes, soit au total quatre personnes. Sa MajestĂ© me les donna comme esclaves. Alors on mit le siĂšge devant (la ville de) Sharouhen pendant trois ans. Lorsque Sa MajestĂ© la prit enfin, jâen rapportai du butin : deux femmes et une main. On mâaccorda lâor de la bravoure et on me donna mes prisonniĂšres comme esclaves.
AprĂšs que Sa MajestĂ© eut massacrĂ© les Nomades dâAsie, Elle remonta le fleuve vers la ville de Khenet-hen-nefer pour dĂ©truire les Archers de Nubie. Sa MajestĂ© en fit un grand carnage. Pour ma part, jâen rapportai du butin, Ă savoir deux hommes vivants et trois mains. Je fus une nouvelle fois rĂ©compensĂ© par lâor et on me donna deux femmes esclaves.
Ensuite Sa MajestĂ© navigua vers le nord, le cĆur gonflĂ© de joie par ces combats victorieux au terme desquels il avait conquis le sud et le nord.
Puis lâennemi Aata vint au sud. Son destin engendra sa perte. Les dieux de Haute-Ăgypte sâemparĂšrent de lui. Sa MajestĂ© le trouva Ă Tinet-taĂą (un lieu sur le Nil). Sa MajestĂ© le fit prisonnier. Tous ses gens furent capturĂ©s. Je mâemparai de deux rebelles sur le bateau dâAata. On me donna cinq esclaves et des lopins de terre, en tout cinq aroures (4 ha) dans ma ville. On agit semblablement pour lâensemble des Ă©quipages.
Ensuite vint cet ennemi nommĂ© TĂ©tian. Il avait rassemblĂ© autour de lui des gens pleins de fĂ©lonie. Sa MajestĂ© le tua. Son entourage cessa dâexister. On me donna trois esclaves et cinq aroures (4 ha) dans ma ville.
Ensuite, je transportai en bateau le roi de Haute et Basse-Ăgypte DjeserkarĂȘ (Amenhotep-Ier), juste de voix, quand il remonta le Nil vers Koush pour Ă©tendre les frontiĂšres de lâĂgypte.
Sa MajestĂ© sâempara de cet archer nubien au milieu de son armĂ©e. On le mit dans les chaĂźnes. Aucun nây Ă©chappa, les fugitifs Ă©tant anĂ©antis, comme sâils nâavaient jamais existĂ©.
Alors, je pris place parmi les troupes dâĂ©lite de notre armĂ©e parce que jâavais fait preuve dâune bravoure remarquable qui nâavait pas Ă©chappĂ© Ă Sa MajestĂ©. Jâavais rapportĂ© deux mains qui furent prĂ©sentĂ©es Ă Sa MajestĂ©. Alors que lâon cherchait ses gens et ses troupeaux, je capturai un prisonnier qui fut prĂ©sentĂ© Ă Sa MajestĂ©.
Je transportai Sa MajestĂ© en Ăgypte en deux jours, depuis le Puits-dâen-haut. Je fus rĂ©compensĂ© par lâor, et on mâamena deux femmes esclaves tirĂ©es du butin, sans compter celles que jâavais fait prĂ©senter Ă Sa MajestĂ©. On me nomma « combattant du souverain ».
Puis je transportai en bateau le roi de Haute et Basse-Ăgypte Ăa-kheper-ka-RĂȘ ( Thoutmosis Ier), juste de voix, quand il remonta le Nil vers la ville de Khenet-hen-nefer, afin de dĂ©truire la rĂ©bellion Ă travers les pays Ă©trangers et de repousser les invasions depuis le dĂ©sert. Je fis preuve de courage en Sa prĂ©sence quand il fallut forcer le passage en bateau dans les eaux dangereuses de la cataracte, si bien que lâon me nomma « chef des Ă©quipages ».
Alors Sa MajestĂ© (vie, santĂ©, force)... (lacune dâune ligne). Sur ce, Sa MajestĂ© devint enragĂ©e comme une panthĂšre ; Elle lança sa premiĂšre flĂšche qui se fixa dans la poitrine de cet ennemi. Alors ces [rebelles fuirent], pris de panique devant sonurĂŠus(cobra royal sur la couronne).
On fit ensuite un carnage parmi eux et leurs gens furent faits prisonniers. Sa MajestĂ© vogua ensuite vers le nord, ayant saisi dans Son poing tous les pays Ă©trangers, et, sur la proue du vaisseau le « Faucon », le vaisseau de Sa MajestĂ©, ce misĂ©rable Nubien Ă©tait [attachĂ©] la tĂȘte en bas, jusquâĂ ce que lâon aborde Ă Ipet-Sout [Karnak].
AprĂšs ces Ă©vĂ©nements, il y eut une expĂ©dition vers le Retenou (Syrie) pour apaiser sa colĂšre contre les pays Ă©trangers. LorsquâElle parvint Ă Naharina (Mittani), Sa MajestĂ© (vie, santĂ©, force) trouva cet ennemi en train de rassembler ses troupes. Sa MajestĂ© en fit un grand carnage. Innombrables furent les prisonniers que Sa MajestĂ© ramena de ses victoires. JâĂ©tais dans les troupes dâĂ©lite et Sa MajestĂ© vit ma bravoure, car je ramenai un char, son cheval et son conducteur prisonnier, ce qui fut rapportĂ© Ă Sa MajestĂ©. Une nouvelle fois, je fus rĂ©compensĂ© par lâor.
Je suis devenu vieux. Jâai atteint le grand Ăąge et ai continuĂ© Ă recevoir les mĂȘmes faveurs et lâamitiĂ© de [mon souverain]. Je repose dĂ©sormais dans la tombe que jâai fait construire moi-mĂȘme. »
â Autobiographie dâAhmĂšs, fils dâAbana (inscriptions de sa tombe Ă el-Kab, vers 1 465 av. J.-C)[1].
Notes et références
- « Ă©ditions Soleb â Histoire et civilisations du Soudan, de la PrĂ©histoire Ă nos jours », sur www.soleb.com (consultĂ© le )